Vasières, estuaires et lagunes Eaux calmes

Rédacteur : Jean Terrisse

Physionomie-structure

Les estrans tidaux, les embouchures fluviales et les lagunes arrière-littorales forment un ensemble d’habitats propres aux côtes basses de Charente-Maritime colmatées par des alluvions récentes. Ils regroupent des surfaces plus ou moins étendues de replats alternativement inondés ou exondés par des eaux salées ou saumâtres, et constituées de sédiments variés provenant pour majorité des bassins versants amont (la part d’origine marine – notamment les débris de coquillages – étant en général minoritaire). Ceux-là sont classés en fonction de leur granulométrie :

  • les sables présentent une fraction dominante de grains de diamètre compris entre 0.5 et 1mm ; selon les sites, leur teneur en débris coquilliers et, donc, en carbonate de calcium, est très variable ;
  • les vases, riches en argile, correspondent aux sédiments les plus fins (0.1-5 microns) ;
  • les tangues forment une classe intermédiaire (5-50 microns).

Malgré cette diversité de situations granulométriques, ces habitats présentent plusieurs traits en commun :

  • ils sont situés à l’interface entre le milieu terrestre et le milieu marin et, comme tels, subissent des influences très variées ;
  • ils connaissent une forte variabilité de divers facteurs écologiques fondamentaux que sont le degré de salinité des eaux, leur température et les cycles d’assec/submersion ;
  • leur déclinaison en habitats élémentaires – parfois nombreux – repose sur quelques paramètres essentiels tels que l’amplitude des marées, le profil topographique ou le mode hydrodynamique, ce dernier très important car définissant la nature des matériaux de colmatage (sédiments d’autant plus fins que le mode est abrité, d’autant plus grossiers que celui-ci est exposé).

Caractéristiques biologiques

Selon les situations, la couverture végétale est plus ou moins importante ; les phanérogames sont très peu diversifiées mais peuvent constituer localement des herbiers denses : peuplements de Zostère naine Zostera noltii sur certaines slikkes, de Ruppie maritime Ruppia maritima dans certaines lagunes. Les Algues sont parfois abondantes comme c’est le cas des Chaetomorpha, Entemorpha ou Ulva dans les bassins confinés de lagunes aménagées où leur prolifération peut poser des problèmes.
Le peuplement faunistique varie beaucoup selon les situations : les invertébrés sont ainsi très abondants et diversifiés au niveau des replats boueux ou sableux exondés à marée basse mais peu diversifiés au contraire dans les estuaires ou les lagunes où les conditions écologiques sévères et aléatoires sélectionnent fortement les taxons potentiels.
Ces espaces jouent un rôle majeur pour plusieurs groupes de Vertébrés :

  • les Poissons qui y vivent ou y effectuent des transits plus ou moins longs (poissons migrateurs) ;
  • les Oiseaux qui utilisent les énormes biomasses d’invertébrés pour s’alimenter, notamment durant la mauvaise saison (350 000 oiseaux d’eau en janvier 2007 sur les vasières littorales de Charente-Maritime).

Espèces caractéristques

Branta bernicla, Calidris alpina, Calidris canutus, Charadrius hiaticula, Haematopus ostralegus, Limosa lapponica, Numenius arquata, Numenius phaeopus, Pluvialis squatarola, Recuvirostra avosettaTadorna tadorna, Tringa totanus
Cerastoderma edulae, Macoma baltica, Scrobicularia plana
Artemia salina, Palemonetes varians
Bar, Daurade royale, Flet, Gambusie, Muges sp.pl.

Classification

Vasières et estuaires (partie maritime)

  • Estuaires
    • Slikke en mer à marée
  • Replats boueux ou sableux exondés à marée basse
    • Sables de hauts de plage à Talitres
    • Galets et cailloutis des hauts de plage à Orchestia
    • Estrans de sable fin
    • Sables dunaires
    • Estrans de sables grossiers et graviers
    • Sédiments hétérogènes envasés

Lagunes côtières

Fleuves et rivières soumis à marée (partie non maritime des estuaires)

  • Eau saumâtre des cours d’eau soumis à marée
  • Eau douce des cours d’eau soumis à marée
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