Sites industriels et autres

Rédacteur : David Suarez

Physionomie-écologie

Les sites industriels, comme les autres habitats anthropiques, ne sont pas à proprement parler des milieux naturels. Ce sont des espaces construits et modelés par l’homme, en activité ou anciens. Cette fiche regroupe l’ensemble des zones d’activité industrielle, et leur physionomie est très variable :

  • Site industriels en activité, serres et constructions agricoles : ce sont des zones artificielles, composées de bâtiments, de surfaces goudronnées et de pelouses d’agrément souvent bien tondues. L’entretien régulier de l’ensemble et les nuisances engendrées (bruit, pollution, sur fréquentation…) ne favorisent pas la biodiversité.
  • Sites industriels anciens, terrils, crassiers et autres tas de détritus : ce sont les mêmes zones, mais après abandon de l’activité industrielle. La nature y reprend progressivement ses droits, avec le développement de la végétation rudérale des friches herbacées annuelles, bisannuelles et vivaces dans un premier temps, puis de fourrés à ronces et prunelliers et enfin d’une ormaie rudérale.
  • Carrières : la région Poitou-Charentes présente des richesses géologiques exploitées depuis longtemps : calcaires durs et tendres, marnes, argiles, sables, granit et roches métamorphiques… De nombreuses carrières à ciel ouvert, en activité ou anciennes, ponctuent le paysage de la région. Leur physionomie est variable, en fonction du substrat exploité et de l’ancienneté de l’activité d’extraction (falaises, étangs et zones humides, grandes étendues caillouteuses…).
    D’une façon générale, la mise à nu du substrat permet le développement, après exploitation, des stades pionniers de la végétation, secs sur les terrains filtrants (calcaire, sables) et humides en fond d’excavation sur les terrains étanches (granit, marnes, argiles), suivis de tous les stades de développement, jusqu’au boisement final. On peut donc y observer une grande variabilité des habitats, liée à la nature de la roche, au degré d’humidité et aux conditions microclimatiques (exposition). Certains sites anciens présentent une diversité biologique remarquable.
  • Voies de chemin de fer, gares de triage et autres espaces ouverts : comme les sites industriels en activité, ce sont des espaces entretenus qui laissent peu de place au développement de la biodiversité. On notera toutefois que les talus des voies de chemin de fer et des grands axes routiers, le plus souvent occupés par une végétation de type friche rudérale, servent de couloir d’extension pour des plantes exogènes, comme le Séneçon du Cap (Senecio inaequidens), les euphorbes prostrées du gr. (Euphorbia maculata), le Sporobole de l’Inde (Sporobolus indicus)
  • Sites archéologiques : peu abondants et de faible superficie en Poitou-Charentes, ils sont le plus souvent occupés par des habitats naturels. La réalisation de fouilles permet la remise à nu du substrat et donc une recolonisation par une végétation pionnière, comme c’est le cas pour les carrières.

Phytosociologie et correspondances typologiques

PVF 2004
Nc

COR 1991

  • 86.3 Sites industriels en activité
  • 86.4 Sites industriels anciens
    • 86.41 Carrières
    • 86.42 Terrils, crassiers et autres tas de détritus
    • 86.43 Voies de chemin de fer, gares de triage et autres espaces ouverts
  • 86.5 Serres et constructions agricoles
  • 86.6 Sites archéologiques.

Directive Habitats 1992 et Cahiers d’habitats
Nc

Confusions possibles

Cet ensemble d’habitats strictement issus de l’exploitation industrielle et agricole ne peut pas être confondu.
Attention toutefois, les sites anciens (carrières, sites archéologiques…) sont le plus souvent colonisés par des types de végétations qui trouvent ici des conditions similaires à celles dont elles disposent dans le milieu naturel : végétation aquatique et rivulaire des étangs créés par l’exploitation d’argile, de marne, de sable ou de gravier ; pelouses rupicoles calcaires ou siliceuses sur les rebords des falaises rocheuses, en fonction de la roche extraite ; friches, landes, fourrés et bois dans le fond des carrières… parmi ces habitats, certains présentent un fort intérêt patrimonial.
Les milieux souterrains artificiels sont décrits en compagnie des cavités naturelles dans la fiche « Grottes et carrières souterraines ».

Dynamique

Cette fiche regroupe différents habitats anthropiques ou d’origine anthropique très différents qui possèdent chacun leur dynamique propre : dans le cas des carrières en exploitation, des sites industriels en activité, des espaces ferroviaires et des serres et constructions agricoles, la dynamique d’évolution est nulle puisque l’entretien des sites est permanent.

Concernant les sites industriels anciens, les terrils, crassiers et autres tas de détritus, la végétation reprend lentement ses droits sous forme de friches rudérales plus ou moins nitrophiles dans un premier temps, puis de ronciers et de fourrés à prunelliers et buddleias aboutissant à une « ormaie rudérale », pendant que le lierre colonise les murs des bâtiments qu’il finira par détruire, aidé par le temps, les conditions climatiques et parfois le vandalisme.

Pour les anciennes carrières, la dynamique est très variable et dépend du type de substrat exploité et donc mis à nu, et de la façon dont la réhabilitation du site après exploitation a été réalisée, si elle a eu lieu. Seuls les fronts de taille, véritables falaises artificielles, ne peuvent être colonisés que par la végétation des parois rocheuses calcaires ou siliceuses.

Espèces indicatrices

Buddleja davidii
Hedera helix, Prunus spinosa, Rubus sect. fruticosus, Ulmus minor
Brachythecium albicans, Bryum argenteum, Calliergonella cuspidata, Ceratodon purpureus, Hypnum cupressiforme, Pleurochatae squarrosa, Tortula ruralis
Eliomys quercinus, Mus musculus, Oryctolagus cuniculus, Rattus norvegicus
Anthus campestris, Bubo bubo, Charadrius dubius, Corvus monedula, Falco peregrinus, Falco tinnunculus, Galerida cristata, Merops apiaster, Motacilla alba, Oenanthe oenanthe, Pica pica, Riparia riparia, Tichodroma muralis (hiver), Upupa epops
Podarcis muralis
Alytes obstetricans, Bombina variegata, Bufo calamita

Valeur biologique

La valeur biologique des espaces liés à l’activité industrielle humaine est extrêmement variable : sur les sites en activité, elle est quasiment nulle, sauf dans des cas particuliers comme par exemple les décharges à ciel ouvert qui attirent un grand nombre d’oiseaux charognards comme le Milan noir (Milvus migrans), la Cigogne blanche (Ciconia ciconia) ou le Goéland argenté (Larus argentatus).

Les sites anciens et surtout les carrières peuvent par contre abriter une biodiversité remarquable : les fronts de taille abrupts des exploitations de calcaire ou de granit du Poitou-Charentes accueillent le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), le Grand duc (Bubo bubo), et le Tichodrome échelette (Tichodroma muralis) peut y être observé en hiver ; les fonds plats et caillouteux de ces excavations sont utilisés par le Petit gravelot (Charadrius dubius) pour sa nidification, puis par le Pipit rousseline (Anthus campestris) lorsque une végétation pionnière basse s’y installe ; le Crapaud calamite (Bufo calamita) pond fréquemment ses œufs dans les mares et flaques temporaires issues des pluies printanières, souvent accompagné par l’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans), qui affectionne les espaces pierreux…

Les autres carrières, et notamment les exploitations de sable, de marne et d’argile, peuvent également constituer un habitat de substitution pour de nombreuses espèces rares : les fronts de taille meubles sont parfois utilisés par le Guêpier d’Europe (Merops apiaster) ou l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia), qui y creusent leurs nids et forment des colonies importantes sur les sites les plus favorables ; les étangs et zones humides qui ont remplacé les excavations peuvent être occupés par une flore et une faune remarquable équivalente, sur les sites les plus riches, à celle que l’on observe sur des milieux naturels… La façon dont est menée la remise en état des carrières après exploitation conditionne souvent la recolonisation naturelle à venir, et des expériences menées en partenariat avec des carriers, comme par exemple à Touvérac en Charente, ont donné des résultats très probants.

Bien sûr, les sites qui accueillent les espèces citées précédemment sont rares, et la plupart restent des zones rudérales banales, envahies de ronces et de lapins, mais qui peuvent s’avérer l’ultime refuge de la biodiversité « ordinaire » dans les espaces urbains.

Menaces

Les sites industriels en activité ne sont bien entendu pas des milieux menacés, ils constituent plutôt une menace pour la biodiversité : leur implantation peut détruire des sites remarquables et leur activité peut produire des nuisances diverses (bruit, pollution, odeurs…) ; les voies de communication fragmentent le territoire, induisent des collisions avec les animaux sauvages et peuvent servir à l’extension de plantes invasives comme le (Buddleia Buddleja sp.) ou le Séneçon du Cap (Senecio inaequidens)

Seuls les sites anciens (carrières surtout) qui ont été colonisés par des habitats et des espèces remarquables subissent des menaces nombreuses : dépôts de déchets, loisirs motorisés (tout-terrain et nautiques), sur fréquentation de certains sites attractifs, projets d’extension des exploitations…

Statut régional

Habitat présent dans les 4 départements.

Le Crapaud calamite Bufo calamita apprécie les carrières, où il se reproduit (...)

Le Crapaud calamite Bufo calamita apprécie les carrières, où il se reproduit dans les flaques temporaires

Ancienne carrière de calcaire

Ancienne carrière de calcaire

Le Petit gravelot Charadrius dubius niche à même le sol dans les zones (...)

Le Petit gravelot Charadrius dubius niche à même le sol dans les zones caillouteuses des carrières

Villes et villages

Rédacteur : JP Sardin et D Suarez

Physionomie-structure

Les villes et les villages ne sont pas à proprement parler des milieux naturels. Ce sont des espaces profondément modifiés par l’homme, où les espèces vivantes sauvages, végétales comme animales, trouvent difficilement leur place. D’autre part, villes et villages constituent des mosaïques très hétérogènes de micro-habitats, qui dépendent non seulement des conditions physiques, mais aussi des activités humaines, en premier lieu desquelles les constructions diverses, dans les trois dimensions de l’espace, réalisées avec une grande variété de matériaux. Enfin, flore comme faune indigènes doivent s’accommoder, dans les espaces non bétonnés, de l’usage des produits chimiques, comme de l’enrichissement en azote, de la tonte, de l’arrachage régulier, du retournement du sol, ainsi que de nombreuses espèces exotiques, introduites en général à des fins de loisirs, sans tenir compte de paramètres écologiques.
Malgré toutes ces contraintes, les milieux urbanisés constituent pour certaines espèces, souvent commensales de l’homme, des habitats favorables à leur développement. Chez les végétaux, ce sont notamment les espèces rudérales annuelles, du Sisymbrion ou de l’Onopordion, comme Sisymbrium officinale, Hordeum murinum, les espèces des terrains fortement piétinés de l’Agropyro-rumicion, comme Rumex conglomeratus, Potentilla reptans, la flore des cultures sarclées du Polygonion ou des friches de l’Arction, les espèces adaptées aux interstices entre les murs, pavements, bitume….Dans ces lieux souvent modifiés, aux conditions changeantes de par la seule volonté humaine, la lutte pour la vie est quotidienne, et qu’il soit plante ou animal, chaque individu éprouve de grandes difficultés à trouver la nourriture nécessaire à son développement et à satisfaire la fonction essentielle de la reproduction. Cela est bien entendu parfois atténué dans les espaces que sont les parcs et les jardins, surtout dans les villages à proximité desquels les populations d’espèces sauvages plus importantes favorisent le mélange génétique.

Phytosociologie et correspondances typologiques

PVF 2004

Nc

COR 1991

85.1 Grands parcs
85.2 Petits parcs et squares citadins
85.3 Jardins
85.4 Espaces internes au centre-ville
86.1 Villes
86.2 Villages

Directive Habitats 1992 et Cahiers d’habitats

Nc

Confusions possibles

Cet habitat strictement construit et géré par l’homme ne peut être confondu avec aucun autre.

Dynamique

Contrairement à la plupart des autres habitats, dits « naturels », dont la dynamique est liée à la croissance de la végétation, l’évolution des villes et villages est liée à la pression de l’urbanisation. A l’heure actuelle, dans la région Poitou-Charentes, on assiste plutôt à une extension de la surface des grandes agglomérations, alors que les zones rurales stagnent ou voient leur population diminuer. La région côtière de la Charente-Maritime a subi également ces dernières décennies une forte extension de l’urbanisation. D’une façon générale, les surfaces concernées par cet habitat dans la région ont tendance à augmenter régulièrement.

Valeur biologique

La valeur biologique des espaces urbains et des villages et hameaux ruraux, qui sont constitués d’une multitude de micro habitats est variable. Elle peut être très forte lorsque des bâtiments accueillent des colonies importantes de chiroptères, dont certaines espèces à forte valeur patrimoniale (Grands murin, Petit et Grand rhinolophe notamment) apprécient les combles, greniers, souterrains et caves et les utilisent comme gîtes de reproduction ou d’hibernation. Les églises et bâtis anciens sont souvent utilisés par les espèces troglophiles qui nichent dans les nombreuses anfractuosités des murs (Huppe fasciée, Chouette chevêche, mésanges, pipistrelles), et certaines y sont strictement inféodées (rougequeues, moineaux). D’autres espèces, comme les hirondelles, construisent leurs nids dans les granges et bâtiments agricoles ouverts (Hirondelle rustique) ou sous les rebords de toits (Hirondelle de fenêtre). D’autres encore, qui colonisent les parois rocheuses en milieu naturel, trouvent en ville des milieux de substitution favorables : c’est le cas du Choucas des tours et du Martinet noir, qui y nichent ou du Tichodrome échelette en période hivernale. Les jardins d’agrément, potagers, parcs et squares sont également très utilisés par la faune sauvage : écureuils, hérissons, taupes, belettes n’y sont pas rares ; le Crapaud commun et la Salamandre tachetée sont des hôtes fréquents des jardins, pour peu qu’il existe un point d’eau proche. Le Lézard des murailles et l’Alyte accoucheur apprécient les vieux murs de pierre… Même si un grand nombre des espèces animales qui composent le cortège des villes et villages sont banales et non menacées, on peut observer une diversité importante qui souvent passe inaperçue. On notera que les constructions anciennes sont généralement plus appréciées par la faune que le bâti moderne.

Espèces caractéristiques

Barbula convoluta, Bryum argenteum,Grimmia pulvinata, Homalothecium sericeum, Hypnum cupressiforme, Schistidium apocarpum, Tortula intermedia
Eliomys quercinus, Eptesicus serotinus, Erinaceus europaeus, Martes foina, Mus musculus, Mustela nivalis, Myotis emarginatus, Myotis myotis, Pipistrellus kuhli, Pipistrellus pipistrellus, Plecotus austriacus, Rattus norvegicus, Rhinolophus ferrumequinum, Rhinolophus hipposideros, Sciurus vulgaris, Talpa europaea,
Apus apus, Athene noctua, Carduelis carduelis, Carduelis chloris, Columba livia, Corvus monedula, Delichon urbica, Erithacus rubecula, Falco tinnunculus, Hirundo rustica, Motacilla alba, Otus scops, Parus caeruleus, Parus major, Passer domesticus, Passer montanus, Petronia petronia, Phoenicurus ochruros, Phoenicurus phoenicurus, Pica pica, Serinus serinus, Streptopelia decaocto, Sturnus vulgaris, Tichodroma muralis (hiver), Troglodytes troglodytes, Turdus merula, Tyto alba, Upupa epops
Podarcis muralis
Alytes obstericans, Bufo bufo, Salamandra salamandra
Cacyreus marshalli
Acheta domesticus, Gryllus campestris, Leptophyes punctatissima, Meconema thalassinum
Agaricus albertii, Agaricus campestris, Agaricus praeclaresquamosus, Geopora sumneriana, Marasmius oreades, Serpula lacrymans (parasite destructeur des charpentes)

Menaces

Les villes, villages et parcs ne sont bien entendu pas des milieux menacés, puisque leur superficie augmente. Néanmoins, certaines espèces animales qui y sont inféodées connaissent un net déclin : c’est le cas notamment des moineaux (domestique, friquet et soulcie), de l’Hirondelle rustique, des chouettes effraie et chevêche, de certaines espèces de chauves-souris… Les facteurs sont nombreux, et pas toujours identifiés : rénovations peu respectueuses, fermeture des clochers pour en interdire l’accès aux pigeons, destruction de bâti ancien pour reconstruire du neuf à base de béton et de matériaux modernes, utilisation de tous les espaces disponibles (disparition des « terrains vagues »), usage intensif de produits phytosanitaires pour des jardins « propres », pollution atmosphérique, sonore et lumineuse, peurs suscitées par certains animaux (chauves-souris, serpents, araignées)… Les exemples ne manquent pas. Heureusement, on constate depuis peu une prise de conscience des habitants et des collectivités de l’importance de cette biodiversité et des enjeux environnementaux, et certaines municipalités mènent des expériences innovantes en ce sens : gestion différenciée des espaces verts urbains, remplacement des « grilles à pigeons » par des dispositifs permettant le passage des chauves-souris, mise en place de ruchers urbains… De nombreux particuliers sensibilisés favorisent la biodiversité de leur jardin par la mise en place d’aménagements simples (nichoirs, mangeoires, bassins d’agrément, composteur…).

Statut régional

Habitat présent dans les 4 départements.

Fréquence départementale

Fréquence départementale
Eglise d’un village charentais

Eglise d’un village charentais
Le Crapaud commun Bufo bufo  est un hôte fréquent des jardins

Le Crapaud commun Bufo bufo est un hôte fréquent des jardins
Hirondelle de fenêtre Delichon urbica et son nid

Hirondelle de fenêtre Delichon urbica et son nid

Cultures herbacées

Rédacteur : Geneviève Gueret

Physionomie – structure

Ce sont les espaces exploités par l’homme avec des végétaux semés ou plantés pour des récoltes annuelles : céréales, colza, tournesol, maïs, pommes de terre, légumineuses, fourrages, légumes frais, plantes ornementales. Ces végétaux sont accompagnés d’une végétation spontanée dite adventice, considérée comme « mauvaises herbes ». La strate est herbacée ; la taille peut être de quelques centimètres comme dans le cas de la carotte, à plus de trois mètres comme dans le cas du tabac ou du mais. La croissance est généralement rapide, simultanée, donnant à ces milieux un aspect homogène, particulier à chaque champ cultivé, se diversifiant par la végétation spontanée,dont la présence dépend du substrat, du cycle de la culture et des pratiques culturales associées. La végétation et la physionomie peuvent varier d’une année sur l’autre au gré des rotations. L’hiver on peut repérer des céréales (blé), des légumineuses fourragères (féverole), du colza, capables d’héberger des messicoles naines à germination automnale comme l’Adonis Adonis annua, le Bleuet Centaurea cyanus, le Coquelicot Papaver rhoeas ; les terrains destinés au maïs, au tournesol ou à la pomme de terre sont alors généralement nus à cette saison. En été et automne, la physionomie est inversée, et avec la croissance des cultures on voit se développer des espèces plus hautes : l’Ammi élevé Ammi majus, la Renouée persicaire Polygonum persicaria, la Sétaire Setaria viridis, les amarantes Amarantus sp., les chénopodes Chenopodium sp, le Panic Echinochloa crus-galli, la Digitaire Digitaria sanguinalis, la Morelle noire Solanum nigrum, et les espèces basses ou rampantes occupant les places de terrain restées nues : l’Alchémille des champs Aphanes arvensis, la Renouée des oiseaux Polygonum aviculare, la Renouée liseron Fallopia convolvulus, le Mouron des oiseaux Stellaria media, le Mouron des champs Anagallis arvensis, ou la Calépine Calepina irregularis.

Tous les espaces arables ont été soustraits aux habitats naturels ; le relief des terrains occupés par les cultures herbacées est généralement peu accidenté : ce sont les plaines de champs ouverts, les plaines vallonnées, de plus en plus les espaces de région de bocage après la disparition des haies qui s’accélère encore, des vallées fraîches, des zones desséchées de marais. La géométrie des parcelles est fortement marquée par la diversité des cultures, soulignée par les voies de communications, les bordures et les haies et les mouvements du sol sont alors mis en évidence.

Caractéristiques biologiques

Les végétaux cultivés sont presque toujours issus d’autres parties du monde – bassin méditerranéen pour l’avoine, Proche Orient pour le blé, Asie pour la fève et la lentille, Amérique centrale et du Sud pour le maïs (le téosinte), la tomate, la pomme de terre, Amérique du Nord pour le tournesol – et régulièrement sélectionnés. Il en va de même pour la flore messicole, puisque les plus anciennes espèces sont arrivées au Néolithique, avec les premières céréales cultivées. Depuis le début de l’agriculture, on assiste régulièrement à l’apparition de nouvelles espèces exotiques dans les champs cultivés, dont les plus adaptées se maintiennent. Parmi ces dernières, une fraction d’entre elles révèle un caractère invasif comme la Lampourde épineuse Xanthium spinosum, la Sétaire glauque Setaria pumila, la Véronique de Perse Veronica persica, l’Ambroisie Ambrosia artemisiifolia.,

Le sol est régulièrement travaillé, retourné, aéré, l’habitat perturbé, détruit, replacé annuellement à un stade initial où les espèces pionnières trouvent leur place ; la flore spontanée qui s’y développe est celle dont le cycle est compatible avec celui de la plante cultivée : on y rencontre essentiellement des thérophytes et, en moindre proportion, des géophytes ; il s’agit de végétations d’annuelles nitrophiles commensales des cultures annuelles ou sarclées (STELLARIETEA MEDIAE). Les adventices bénéficient parfois des traitements apportés aux plantes cultivées : engrais, irrigation, désherbants sélectifs protégeant les plantes de la même famille que la culture, façons culturales favorables à la levée des dormances et à la multiplication végétative.

Les labours et cultures sont des lieux de gagnage pour oiseaux (alouette Alauda arvensis, faisan Phasianus colchicus, Perdrix rouge Alectoris rufa, Pigeon ramier Columba palumbus, Oedicnème criard Burhinus oedicnemus,) et mammifères (sanglier Sus scrofa, chevreuil Capreolus capreolus, lièvre Lepus europaeus), tandis que les haies et les bordures sont des refuges pour la faune et la flore ; les voies de communication constituent des barrières.

Espèces caractéristiques

Indifférentes à la nature du sol :Alopecurus myosuroides, Amarantus deflexus, Amaranthus retroflexus, Ammi majus, Aphanes arvensis, Chenopodium album, Cirsium arvense, Echinochloa crus-galli, Papaver rhoeas,Polygonum aviculare, Polygonum persicaria, Setaria viridis, Stellaria media, Valerianella sp., Veronica arvensis, Veronica persica.
Sur sables ou limons acides :Anchusa arvensis, Aphanes arvensis, *Briza minor,* Chrysanthemum segetum, Filago gallica, Galeopsis segetum, *Lamium hybridum, Linaria arvensis, Misopates orontium , Myosotis discolor, *Papaver argemone, Silene gallica, Spergula arvensis, Stachys arvensis, Trifolium arvense, Valerianella rimosa, *Veronica triphyllos, Vicia villosa
Sur sol calcaire :*Adonis annua, Ajuga chamaepitys, Anagallis foemina, Avena fatua, Bifora radians, *Bromus secalinus, *Bupleurum subovatum,* Caucalis platycarpos, *Centaurea cyanus, *Consolida regalis, Euphorbia falcata, Falcaria vulgaris, Galeopsis angustifolia, *Galium tricornutum, *Legousia speculum veneris, Lithospermum arvense, *Papaver hybridum, Scandix pecten-veneris, Stachys annua, Valerianella eriocarpa, Viola arvensis
Alouette des champs ( Alauda arvensis) Busard cendré ( Circus pygargus) Caille des blés ( Coturnix coturnix), Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) Outarde canepetière (Tetrax tetrax) Perdrix rouge (Alectoris rufa)

Classification

Cultures intensives

  • Grandes cultures Stellarietea mediae
  • Cultures et maraîchage Stellarietea mediae
  • Cultures avec marge de végétation spontanée Stellarietea mediae

Cultures extensives

  • Champs cultivés extensivement Stellarietea mediae

Paysage agricole du sud-ouest de la Charente : les cultures intensives (...)

Paysage agricole du sud-ouest de la Charente : les cultures intensives sont interrompues par des bandes d’habitats naturels – pelouses sèches, bosquets – qui occupent les versants des collines les plus pentues

Bleuets et coquelicots survivent difficilement dans les cultures céréalières (...)

Bleuets et coquelicots survivent difficilement dans les cultures céréalières intensives modernes : ils comptent parmi les quelque 40 plantes messicoles menacées d’extinction en région Poitou-Charentes

Culture de plantes ligneuses

Rédacteur : Anthony Le Fouler

Physionomie-structure

Les plantes ligneuses sont exploitées pour leur bois, leurs fruits et, dans le cas particulier des haies, pour des fonctions éco-paysagères (brise-vents, tampon thermiques, lutte contre l’érosion du sol, corridors écologiques). Ces peuplements sont tous des milieux artificiels. Ils présentent généralement une physionomie et une structure très simplifiées en comparaison avec un milieu naturel.

Les strates arbustive et herbacée sont souvent absentes ou appauvries par les traitements herbicides et l’entretien courant. L’absence de ces strates facilite l’exploitation et évite toute concurrence au développement de la plantation. La strate exploitée est homogène car composée d’individus de même essence, de même âge et donc de même dimension.

Ces milieux entretenus régulièrement ne disposent donc d’aucune dynamique propre. Une fois arrivés à maturité, les arbres d’une même parcelle subissent une coupe à blanc suivie de près par un semis artificiel.

La diversité d’essences plantées constitue le seul facteur de diversité de ces milieux à l’échelle régionale. Le sylviculteur choisit l’essence à exploiter principalement en fonction de la nature et de l’humidité du sol. On distingue 4 grands types de plantations :

  • les plantations de conifères (pins sylvestre et maritime en grande majorité), sur sol acide ou dans une moindre mesure sur calcaire, ont pour vocation de produire du papier et du bois d’ébénisterie ou de menuiserie. En cas de gestion extensive, une végétation landicole arrive à se développer en strate basse mais, dans la plupart des cas, cette strate inférieure est très appauvrie par l’acidification du sol par ce type de ligneux ;
  • les plantations de feuillus destinées à la production de bois (bois d’œuvre pour les chênes exotiques et les noyers et contreplaqués et emballages pour les peupliers). La physionomie du peuplement varie d’une essence à l’autre. Dans les rares peupleraies gérées extensivement, une mégaphorbiaie eutrophisée peu se développer. Dans les autres cas, l’entretien du sous-bois fait de ses plantations des zones de non droit pour la biodiversité ;
  • contrairement aux précédentes, les vignes et vergers ont pour vocation la production de fruits. Les arbres et arbustes sont agencés en rangs et une végétation herbacée (prairiale ou clairsemée) est susceptible d’apparaître dans les inter-rangs ;
  • les structures paysagères arborées d’origine anthropique sont des haies, des bosquets ou simplement des alignements d’arbres qui forment la trame verticale du paysage bocager. En fonction de la gestion courante réalisée par les agents techniques communaux et les agriculteurs, les 3 strates potentielles (arborée, arbustive, herbacée) d’une haie sont facultatives. On distingue alors les haies basses-arbustives, les haies arbustives, les haies de haut jet pluristratifiées (les plus riches biologiquement) et enfin les alignements d’arbres (les plus pauvres).

Caractéristiques biologiques

Les plantations de conifères concourent à une acidification du sol. Cette contrainte limite fortement l’implantation d’une flore spontanée. Les quelques espèces susceptibles de s’y maintenir sont des plantes adaptées à ces conditions de pH (bruyères, Molinie, Canche) mais cette végétation est quasi systématiquement éliminée car considérée comme concurrente de la plantation.

Les plantations de feuillus peuvent dans certaines situations présenter une flore diversifiée. En cas de broyage tardif des peupleraies, le cortège des mégaphorbiaies marécageuses est susceptible de se mettre en place (cf. fiche « Mégaphorbiaie marécageuse »).

Les vignes et vergers sont eux aussi plus souvent des déserts biologiques. Dans certaines petites vignes familiales toutefois, le sol asséchant conserve quelques plantes thermophiles à répartition subméditerranéenne dont de nombreuses annuelles et des géophytes à bulbe (Muscari, Ornithogale en ombelle, Gagée des champs). Cette flore autrefois typique des vignes a quasiment disparu du Poitou-Charentes. Les vergers présentent quant à eux une végétation basse de type prairial, assez appauvrie par « engraissement » et souvent tondue régulièrement.

Les structures paysagères d’origine anthropique peuvent, dans les cas où l’ensemble des strates sont présentes, potentiellement abriter de nombreuses plantes et animaux typiques des boisements naturels. Ceci leur confère alors une valeur biologique importante.

Classification

Plantations de conifères

Plantations de feuillus

Vergers

Structures paysagères d’origine anthropique

Terrains piétinés et rudéraux

Rédacteur : Jean Terrisse

Physionomie-structure

Ce grand type de milieu fait référence à un ensemble d’habitats profondément perturbés par les activités humaines et localisés de ce fait dans des sites plus ou moins fortement anthropisés : friches périurbaines, décombres et tas d’ordures, terrains vagues, talus routiers et ferroviaires, abords des cultures, vieilles jachères agricoles, pieds des murs, trottoirs, anciens jardins etc. Les perturbations trop intenses et/ou trop fréquentes empêchent le développement d’une strate ligneuse et de larges plages de sol nu sont généralement présentes.

Quatre grands ensembles peuvent être distingués, se remplaçant souvent dans le temps selon un gradient de biomasse et de complexité structurale croissants :

  • les lieux piétinés : les contraintes mécaniques du piétinement répété expliquent leur grande pauvreté spécifique et la présence d’une végétation rase, très ouverte, dominée par un petit nombre de plantes à vaste répartition ;
  • les friches à annuelles : correspondent à un stade plus évolué que le précédent ; les perturbations, moins intenses, permettent à une végétation plus diversifiée de se développer : de grandes annuelles apparaissent (Graminées, Crucifères) mêlées rapidement de quelques vivaces qui préfigurent le stade suivant ;
  • les friches pluriannuelles sont constituées par des espèces bisannuelles ou vivaces ; elles nécessitent, pour leur implantation, la cessation des perturbations humaines depuis au moins 3 ans et leur recouvrement est en principe plus important ;
  • les friches vivaces nitrophiles mêlant les plantes annuelles, bisannuelles et vivaces sont constituées quant à elles de plantes hautes (1-2m), souvent à grandes feuilles (bardanes Arctium), dénotant une grande fertilité du sol et une bonne disponibilité en eau.

Caractéristiques biologiques

Les lieux piétinés sont caractérisés par la présence de plantes annuelles fugaces ou de vivaces basses à stolons ou à rosettes appliquées contre le sol ; il s’agit d’espèces à caractère pionnier, craignant la concurrence et ne pouvant se développer que dans des milieux très ouverts. Le fond de la flore y est cosmopolite.

Les friches annuelles possèdent une végétation de stratégie r (selon le modèle de Mac Arthur/Wilson) ou « rudérale » (selon le modèle de Grime) : petite taille, ramification limitée, cycle de vie court, croissance rapide et forte production de graines sont des adaptations pour exploiter temporairement des sites lorsque les conditions y sont favorables.

Les friches pluriannuelles sont dominées également par des espèces du même type (r) mais avec une meilleure tolérance à la compétition. Les bisannuelles y ont une importance prépondérante : la 1ère année sert à la production d’une rosette et d’un système racinaire efficace et la 2ème année produit la tige florifère après quoi la plante se dessèche et meurt. Ce type d’habitat est un lieu privilégié d’acclimatation pour certains végétaux exotiques (Datura, Xanthium, Nycandra) dont certains peuvent présenter de redoutables problèmes par la suite (Ambrosia).

Les friches vivaces sont constituées quant à elles de plantes hautes (1-2m), souvent à grandes feuilles (bardanes Arctium), dénotant une grande fertilité du sol et une bonne disponibilité en eau. Elles comprennent diverses espèces introduites autrefois pour leurs vertus alimentaires ou médicinales et dont quelques unes subsistent encore de nos jours (Absinthe, Tanaisie, Camomille).

Espèces caractéristiques

Pieris brassicae, Pieris rapae
Bryum argenteum, Bryum bicolor, Barbula convoluta, Eurhynchium hians

Classification

Lieux piétinés humides _ AGROPYRO-RUMICION

Lieux piétinés secs
POLYGONO-POETEA

Friches rudérales annuelles
SISYMBRIETEA

Friches rudérales pluriannuelles mésophiles
DAUCO-MELILOTION

Friches rudérales pluriannuelles thermophiles
ONOPORDION

Friches rudérales vivaces nitrophiles
ARCTION

Milieux rocheux anthropogènes

Rédacteur : Guy Chezeau

Physionomie – structure

Il s’agit de milieux rocheux créés par l’homme. La nature du substrat, acide ou calcaire a peu d’influence sur la végétation qui s’y développe ; par contre, l’exposition, la pente et bien entendu les interventions humaines sont des facteurs-clés de la richesse biologique de ces milieux.

Les constructions modernes ou anciennes rénovées, les pavages actuels sont très généralement lisses et uniforme, leur richesse biologique est, en conséquence, très limitée et même souvent nulle.

Les vieux murs de pierres sèches, les tas d’épierrage et les pavements disjoints à l’ancienne présentent par contre des analogies avec des habitats naturels, parois rocheuses et dalles rocheuses. Ils s’en distinguent néanmoins sur plusieurs points. Les premiers constitués d’éléments de petite taille sont plus riches en fentes et anfractuosités de tailles variées et surtout leur épaisseur de taille réduite les rend plus sensibles aux variations des facteurs climatiques (température et pluviométrie). Les seconds sont quant à eux soumis à des apports d’éléments azotés et à un piétinement intensif.

Ces milieux, lorsqu’ils existent, présentent un intérêt non négligeable car ils participent alors à l’existence de corridors biologiques. De nombreuses espèces végétales et animales y trouvent en effet un refuge temporaire ou définitif.

Murs de pierres sèches et pavements n’ont jamais été fréquents dans nos plaines céréalières non plus qu’en zones humides, marais ou vallées alluviales, les sols y sont souvent profonds et le bornage des parcelles est alors dévolu aux haies vives. Ces milieux sont mieux représentés dans les villages ou à leur périphérie, là ou existaient des enclos maintenant fréquemment disparus. Les techniques de broyage des pierres, celles de la rénovation des murs les mettent à mal. Ils restent plus répandus en secteur d’élevage et de bocage.

Caractéristiques biologiques

Les pavements anciens sont colonisés par des annuelles à caractère rudéral ou par des adventices, la faune en est pratiquement absente.

Les vieux murs sont nettement plus riches avec une végétation de cryptogames : lichens, mousses et fougères mais également d’annuelles, de chaméphytes ou de phanérophytes comme les lianes ligneuses.

L’orientation des murs est déterminante ; la face exposée aux pluies dominantes ou bénéficiant d’une protection par rapport à une exposition trop brutale aux rayons du soleil est celle qui voit se développer la végétation la plus importante. Le nombre et l’importance des anfractuosités conditionnent l’installation d’une faune associant reptiles, oiseaux cavernicoles et gastéropodes.

Espèces caractéristiques

Podarcis muralis
Balea perversa
Phaeotellus rickenii

Classification

La Pariétaire Parietaria judaica est une des plantes les plus fréquentes des (...)

La Pariétaire Parietaria judaica est une des plantes les plus fréquentes des milieux rocheux régionaux, aussi bien en situations naturelles (falaises) qu’anthropogènes (murs)

Grottes

Rédacteur : David Ollivier

Physionomie – structure

Deux types de milieux avec une physionomie bien distincte peuvent se rapporter aux grottes. Il s’agit d’une part des grottes d’origines naturelles creusées la plupart du temps dans la roche calcaire (karst) et d’autre part des cavités souterraines (carrières, mines…) d’origine artificielle.

Dans le premier cas les grottes qui ne sont pas exploitées par le tourisme vont se révéler être de loin les plus riches en diversité faunistique. Ces grottes peuvent présenter des conditions d’humidité et de température relativement stables quelle que soit la saison. La quantité de lumière y est très faible, voire nulle.

Certaines grottes sont parfois caractérisées par le passage de rivières souterraines ou la présence d’une nappe phréatique.

L’entrée des grottes naturelles peut être insérée au sein d’une paroi rocheuse ou simplement se présenter sous forme d’un gouffre à même le sol.

Les cavités artificielles, témoins d’activités humaines passées telles que les carrières d’extraction de matériaux (craie, tufs, mines d’argent) dont certaines ont été reconverties en champignonnières puis finalement abandonnées, se présentent généralement sous la forme de galeries labyrinthiques – parfois sur plusieurs kilomètres – avec peu ou pas de dénivelé. Des puits de lumière ont été parfois aménagés, créant une ouverture vers la surface souvent à l’origine de variations locales des conditions d’humidité et de température de la cavité.

Caractéristiques biologiques

L’absence de lumière empêche bien souvent le développement de végétaux supérieurs qui se cantonnent aux entrées des grottes. Seules quelques algues ou bryophytes peuvent encore subsister à quelques mètres de l’entrée où la lumière est très faible. Les cavités naturelles et certaines cavités artificielles présentent des conditions d’humidité et de températures favorables à des espèces spécialisées, rares et menacées telles que les chauves-souris.

Certaines espèces de chauves-souris fréquentent ce type de cavité en été pour assurer leur reproduction, d’autres plutôt en hiver lors de leur hibernation, beaucoup en période d’accouplement où des rassemblements importants peuvent être observés (swarming)

Outre ces petits mammifères, les grottes peuvent héberger toute une microfaune incluant des lépidoptères dont certains hivernent sous terre, une araignée cavernicole Meta menardi, des crustacés, des myriapodes, des acariens, des coléoptères et des myriapodes.

Des amphibiens comme les salamandres et les crapauds communs peuvent s’y réfugier l’hiver afin de passer la mauvaise saison.

Espèces caractéristiques

Barbastella barbastellus, Meles meles, Miniopterus schreibersi, Myotis alcathoe, Myotis bechsteini, Myotis blythii, Myotis daubentoni, Myotis emarginatus, Myotis myotis, Myotis mystacinus, Myotis nattereri, Plecotus auritus, Rhinolophus euryale, Rhinolophus ferrrumequinum, Rhinolophus hipposideros, Vulpes vulpes
Meta menardi
Scoliopteryx libatrix (La Découpure), Triphosa dubitata (L’Incertaine), Inachis io (Paon du jour), Vanessa atalanta (Vulcain)

Classification

Grottes et cavités artificielles

  • Grottes naturelles
  • Espaces souterrains artificiels (carrières, mines…)

Parois rocheuses

Rédacteur : David Ollivier

Physionomie – structure

Les parois rocheuses des falaises offrent des situations verticales. Elles peuvent être d’origine naturelle ou artificielle (carrières d’extractions…). Hautes de plusieurs mètres, elles présentent très souvent des fissures au sein desquelles se développent des végétaux supérieurs de petites tailles (inférieure à 50 cm). La végétation de ce type d’habitats est donc relativement éparse et très localisée.

La roche peut être soit calcaire plus ou moins dure, soit siliceuse granitique.

Le substrat issu de la dégradation de la roche mère est généralement pauvre en azote. L’enrichissement azoté, souvent d’origine artificielle, sera source de variabilité de ce type d’habitats, favorisant ainsi l’apparition de plantes nitrophiles dans les groupements végétaux.

Des communautés végétales très proches se rencontrent parfois dans les fissures et aux sommets des vieux murs. En région Poitou-Charentes 4 types d’habitats naturels existent, déterminés par la nature de la roche et les conditions climatiques (exposition, hygrométrie…) :

  • sur roches calcaires on distingue 3 habitats naturels : les falaises continentales sèches ( Potentillion caulescentis ), les falaises continentales humides méditerranéennes ( Adiantetalia ) et les falaises continentales humides septentrionales. ( Cystopteridion fragilis )
  • en revanche, un seul habitat naturel est connu sur roches siliceuses granitiques : les falaises siliceuses hercyniennes ( Asplenietalia Billotii ).

Caractéristiques biologiques

Les conditions écologiques particulièrement contraignantes des parois rocheuses ne permettent le développement que de deux types de végétaux : les plantes chasmophytiques poussant dans les fissures grâce au substrat issu de la dégradation de la roche qui s’y accumule et les végétaux lithophytiques accrochés directement sur la paroi.

Les spermatophytes (végétaux supérieurs) et les ptéridophytes (fougères) sont essentiellement chasmophytiques dans ce type d’habitat alors que les végétaux lithophytiques sont surtout représentés par les thallophytes (algues, champignons, bryophytes…). Cependant certains végétaux supérieurs, dits pseudo-lithophytes, sont capables de développer leurs racines à même la paroi grâce à la présence d’une fine couche de débris rocheux ou organiques (décomposition des lithophytes). Il s’agit d’annuelles généralement naines ou de plantes vivaces à enracinement superficiel et capables de constituer des réserves d’eau dans leurs tissus telles que les orpins.

Les parois rocheuses hébergent des espèces végétales et animales rares et souvent très spécialisées, telles que la Doradille de Billot (Asplenium obovatum subsp. billotii), petite fougère sensible à la dessiccation qui pousse au sein des fissures sur roche siliceuse ou la Doradille du Forez dont une unique station d’une seule touffe est connue dans le Confolentais.

Certains rapaces (Faucon pèlerin, Faucon crécerelle…) et nombre de chauves-souris fissuricoles s’installent au sein de profondes fissures pour nicher ou hiberner ; ils utilisent ainsi les falaises comme protection naturelle contre d’éventuels prédateurs.

Les conditions thermophiles rencontrées au sein de certaines parois rocheuses et de leurs habitats associés tels que les fourrés et les éboulis favorisent la présence de nombreux reptiles et attirent de nombreux insectes, dont beaucoup de papillons.

Espèces indicatrices

Asplenium obovatum subsp. billotii, Asplenium ruta-muraria, Asplenium septentrionale, Asplenium trichomanes, Asplenium trichomanes subsp. pachyrachys, Ceterach officinarum, Draba muralis, Parietaria judaica, Polypodium cambricum, Sedum album, Sedum rupestre, Umbilicus rupestris
Barbastella barbastellus, Genetta genetta, Glis glis, Myotis nattereri, Pipistrellus spp.
Choucas des tours (Corvus monedula), Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Martinet noir (Apus apus), Pigeon biset domestique (Columba livia), Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros), Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)
Podarcis muralis

Classification

Parois calcaires

  • Falaises continentales sèches POTENTILLETALIA CAULESCENTIS
  • Falaises continentales humides septentrionales POTENTILLETALIA CAULESCENTIS Falaises continentales humides méditerranéennes ADIANTETALIA CAPILLI-VENERIS

Parois siliceuses

  • Falaises siliceuses des montagnes médio-européennes ASPLENIETALIA SEPTENTRIONALI BILLOTII

Forêts de conifères

Forêts de pin maritime
Querco ilicis-Pinenion maritimi
16.29

Rédacteur : Guy Chézeau

Physionomie – écologie

La forêt de Pin maritime et Chêne vert correspond à une formation mixte qui se développe au niveau de la dune boisée sur une bonne partie du littoral centre atlantique où elle constitue un habitat endémique. On observe là le résultat d’une gestion forestière ancienne sur des sables d’origine marine modelés par le vent en dunes ayant souvent de fortes teneurs en calcaire (sables coquilliers) et fixés par les plantations.
Les forestiers y ont favorisé une espèce pionnière, le Pin maritime Pinus pinaster au détriment du Chêne vert Quercus ilex, espèce climacique. La bordure maritime est parfois occupée par une chênaie verte pure, le chêne présentant une meilleure résistance aux embruns. Le chêne se développe volontiers sous le couvert bien éclairé du boisement de pins maritimes. Le pin, espèce héliophile disparaît par contre en sous bois de chêne vert.
L’importance variable de l’une ou l’autre espèce favorise selon les cas le développement en sous bois d’espèces fortement héliophiles (daphné, cistes, troène, clématites en sous bois de pin) ou au contraire plus ou moins sciaphiles (fragon petit houx, chèvrefeuille des bois, lierre, en sous bois de Chêne vert). La flore herbacée est riche en Orchidées (Céphalanthère rouge Cephalanthera rubra, Céphalanthère à feuilles en épée Cephalanthera longifolia, Epipactis à fleurs pendantes Epipactis phyllanthes, Platanthère à fleurs verdâtres Platanthera chlorantha). Un parasite, le Monotrope sucepin Monotropa hypopitys, peut également y être observé. S’y ajoutent un peu partout des espèces nitrophiles ou liées au piétinement qui témoignent d’une importante fréquentation humaine liée à l’explosion d’activités ludiques dites « vertes » (Centaurée rude Centaurea aspera et Queue de lièvre Lagurus ovatus indiquée rare par les botanistes du XIXème siècle). Les espèces de lisière pénètrent plus ou moins profondément en suivant les allées forestières (Clématite flamme Clematis flammula, Chèvrefeuille des bois Lonicera periclymenum…)
La forêt de Pin maritime des Landes correspond à une formation en grande partie artificielle liée à la plantation de résineux pour une production rapide de bois sur des terrains privés (à 99% selon le CRPF) sur une superficie de 29000 ha sur le sud de la Charente Maritime et le sud ouest de la Charente. Toujours selon le CRPF (Centre Régional de la Propriété Forestière) le Pin maritime occupe 65% des boisements sur un territoire boisé à plus de 47 %. Il y a là une politique forestière qui a consisté à privilégier de manière très importante une espèce, le Pin maritime, dont l’indigénat sur le secteur est considéré comme vraisemblable. Ces boisements ont été favorisés sur des sols acides (pH voisin de 5) correspondants aux sables argilo-sableux du Tertiaire. Ces sols toujours ingrats, souvent hydromorphes, ont donné lieu à une forte et ancienne déprise agricole. Cette culture mono spécifique du pin a été remise en cause par les techniciens avec quelques difficultés sans attendre les importants dégâts occasionnés par les récents ouragans (décembre 1999) qui ont mis à mal ces plantations fragiles parce qu’équiennes.
Le sous bois peut se trouver totalement absent dans les plantations très jeunes n’ayant pas encore subi de dépressage. En futaie régulière, apparaissent les espèces du fourré acidiphile et en futaie claire les espèces climaciques avec le châtaignier, le chêne pédonculé ou le chêne tauzin.

Phytosociologie et correspondances typologiques

PVF 2004

  • QUERCETEA ILICIS Br.-Bl., Roussine & Nègre 1952
    • Querco ilicis-Pinenion maritimi Géhu &Géhu-Franck
      • Association : Pino pinastri-Quercetum ilicis

COR 1991

  • 42.811 : forêts de Pins et de Chênes verts des Charentes
  • 42.813 Plantations de Pins maritimes des Landes

Directive habitat et Cahiers d’habitats

  • 2180 Dunes boisées littorales thermo–atlantiques à chêne vert

Confusions possibles

Aucune confusion n’est possible pour ce qui est de l’habitat type de Pin maritime et Chêne vert sur le littoral et encore moins pour la plantation mono spécifique artificielle de pin maritime des landes.

Dynamique

La forêt dunaire peut être soumise à une dynamique naturelle sur sa façade littorale.
La gestion forestière peut entraîner une forte dynamique du pin au détriment du chêne.

Espèces indicatrices

*Arbutus unedo, Cephalanthera longifolia, Cephalanthera rubra, *Cistus monspeliensis, Daphne gnidium, *Epipactis phyllantes, Juniperus communis, Monotropa hypopitys, *Osyris alba, Pinus pinaster, *Phillyrea angustifolia, Quercus ilex, Rubia peregrina
Anthoxanthum odoratum, Calluna vulgaris, Erica ciliaris, Genista tinctoria, Lobelia urens, Molinia caerulea, Pteridium aquilinum
Caprimulgus europaeus, Dendrocopos major, Loxia curvirostra, Parus cristatus,
Calosoma sycophanta, Ergastes faber, Nalanda fulgicollis
Bupalus piniara, Clavistega sylvestrana, Dendrolimus pini, Hyloicus pinastri, Petrophora chlorosata, Thaumatopea pityocampa, Thera sp.
Cyrtaspis scutata, Ephippiger ephippiger, Leptophyes punctatissima, Oecanthus pellucens, Meconema meridionale, Pholidoptera griseoaptera
Agaricus silvaticus, Antrodia serialis, Auriscalpium vulgare (sur cônes de pin), Cantharellus lutescens, Cortinarius cedretorum, Dacrymyces variisporus, Gomphidius glutinosus (sous épicéa), Gomphidius roseus (sous pin), Gomphidius rutilus (sous pin), Hydnellum ferrugineum, Hygrophoropsis aurantiaca, Hygrophorus latitabundus, Hypholoma capnoides, Lactarius deliciosus,Lactarius deterrimus (sous épicéa), Lactarius sanguifluus, Lactarius semisanguifluus, Leucocortinarius bulbiger (sous cèdre), Mycena seynesii (sur cônes de pin), Phaeolus schweinitzii, Phellinus pini, Pseudohydnum gelatinosum, Ramaria abietina, Ramaria fennica (sous épicéa), Ramaria gracilis, Ramaria ochraceovirens, Russula amara, Russula drimeia, Russula queletii, Russula sanguinaria, Russula torulosa, Sparassis crispa, Strobilurus esculentus (sous épicéa), Strobilurus tenacellus (sous pin), Suillus bellini, Suillus bovinus (sous pin), Suillus collinitus (sous pin), Suillus granulatus (sous pin), Suillus grevillei (sous mélèze), Suillus luteus, Suillus placidus (sous pin à 5 aiguilles), Trichaptum abietinum, Trichaptum hollii, Tricholoma auratum, Tricholoma equestre, Tricholoma myomyces, Tricholoma terreum, Tricholomopsis rutilans
Chaenotheca ferruginea, Imshaugia aleurites

Valeur biologique

La forêt littorale de pin maritime et chêne vert constitue un habitat endémique du Poitou-Charentes (il déborde sur le sud de la Vendée ainsi que sur le nord du Médoc), ceci lui confèrant une valeur biologique de premier plan. Elle peut héberger localement des espèces végétales ou animales possédant une valeur patrimoniale comme la pirole Pyrola chlorantha ou le raisin d’ours Arctostaphyllos uva-ursi en Oléron ou des espèces à caractère méditerranéen comme les cistes.
L’ourlet à Garance et Ciste à feuilles de sauge, constitué d’un mélange d’espèces méditerranéennes et atlantiques, constitue une association originale, le RUBIO PEREGRINAE – CISTETUM SALVIFOLIAE.
Ce milieu possède une valeur paysagère autant que sociale de grande importance ce qui a amené l’Office National des Forêts à pratiquer une politique de communication suite au dépérissement du Pin maritime apparu dans les années 1990. La disparition des pins suite à plusieurs étés très secs notamment, a entraîné l’introduction de résineux de remplacement moins sensibles à la présence de coquilles calcaires dans les sables dunaires (Pin d’Alep, Pin parasol Cupressus variés…)
Un certain nombre d’espèces animales trouvent dans la forêt littorale comme dans la pinède artificielle un milieu refuge voire, pour les oiseaux, un lieu de nidification
En lisière, dans la zone de contact aves l’arrière-dune, une espèce de l’annexe II de la Directive habitats – le Cynoglosse des dunes Omphalodes littoralis – forme parfois de petites stations (Ré, Oléron).

Menaces

La forêt dunaire à Pin maritime et Chêne vert est soumise un peu partout à de fortes pressions liées à la sur fréquentation touristique, aux aménagements divers sur la dune boisée (parkings) ou à une gestion forestière favorisant l’enrésinement dans une optique productiviste.
La forêt de Pin maritime des Landes, beaucoup moins fréquentée, n’est soumise à aucune autre menace que celles des tempêtes qui, comme l’ouragan de 1999, peuvent entraîner des dégâts considérables avec chablis.

Statut régional

La forêt de Pin maritime et Chêne vert n’existe que sur la frange littorale de 17. La forêt de Pin maritime des Landes couvre plus de 40% de la Double charentaise et saintongeaise.

16 : Double charentaise
17 : Double saintongeaise pour la forêt de Pin maritime des Landes. Iles de Ré (forêts du Lizay, de la Combe à l’Eau, bois Henri IV ), d’Oléron (forêts des Saumonards, de Saint Trojan) et presqu’île d’Arvert (forêt de La Coubre – La Tremblade) pour la forêt littorale de Pin maritime et Chêne vert.

Fréquence départementale

Fréquence départementale

Forêt de pin maritime des Landes : sous bois à Molinie, Fougère aigle, brande (...)

Forêt de pin maritime des Landes : sous bois à Molinie, Fougère aigle, brande (Bussac Forêt – 17)

Forêts sempervirentes

Rédacteur : Jean Terrisse

Physionomie-structure

Les forêts sempervirentes constituent un des habitats forestiers les plus originaux de la région Poitou-Charentes dont le climat général, de type atlantique modéré, est plutôt favorable aux boisements caducifoliés. Véritables enclaves méridionales en contexte tempéré, leur présence est aujourd’hui considérée comme une relique de l’optimum climatique post-glaciaire de l’Atlantique et du Subboréal (de – 8000 à – 5000 ans BP) où l’on pense que les températures moyennes annuelles étaient supérieures de 2 à 3° aux actuelles. Leur extension a été possible durant cette phase d’intense réchauffement post-glaciaire, puis leur aire continue se serait morcelée à partir de la fin du Subboréal à la suite d’une péjoration du climat et d’un alignement progressif des températures sur les valeurs d’aujourd’hui. En dehors de la stricte zone méditerranéenne, ce type de formation n’a alors pu se maintenir qu’à la faveur de conditions stationnelles particulières :

  • d’ordre méso-climatique : « l’anomalie climatique charentaise », abondamment étudiée, repose sur la conjonction d’une sécheresse estivale associée à des températures assez élevées, synthétisée dans un indice d’évapotranspiration potentielle (ETP) élevé qui se résume assez bien dans la définition de « 4 mois secs » identiques à ceux observés sur la plus grande partie de la façade méditerranéenne française (contre 0 mois en zones de climat montagnard et 5 dans les localités les plus thermophiles de la Côte d’Azur). La durée d’insolation annuelle moyenne, partout supérieure à 2000h sur le littoral entre la pointe de Grave et la Vendée (jusqu’à 2500 heures aux Sables d’Olonne), semble également être un facteur important ;
  • d’ordre géo-pédologique : toutes les stations se trouvent sur des substrats filtrants, retenant mal l’eau de pluie, physiologiquement secs – sables dunaires riches en calcium d’origine coquillière ou calcaires appartenant à divers étages du Crétacé supérieur (Cénomanien, Turonien, Maestrichtien, Coniacien) – et dans des situations topographiques empêchant la formation d’un sol évolué (sommets de falaises littorales, pointements rocheux).

Caractéristiques biologiques

Les végétaux structurant l’habitat présentent en général des adaptations physiologiques à la sécheresse édaphique et climatique : petites feuilles persistantes coriaces du Chêne vert, des filarias, de l’Alaterne (sclérophyllie), aiguilles fines et allongées du Pin maritime ou des autres conifères naturalisés (Pin d’Alep, Pin parasol).
Deux essences dominent les forêts sempervirentes régionales :

  • le Chêne vert Quercus ilex : c’est l’essence emblématique du climat méditerranéen. Arbre peu élevé (jamais plus de 20m), à tronc court, souvent tortueux et de fort diamètre chez les sujets âgés, c’est un essence à croissance lente et longévité élevée (jusqu’à 500 ans) ; ses fleurs mâles disposées en longs chatons produisent de grandes quantités de pollen dispersé par le vent ; les glands, amers, ne sont consommés qu’en période de disette ou torréfiés pour fabriquer un « café » ; en revanche, ils étaient autrefois très prisés pour l’engraissage des porcs, ceux-ci étant menés en vaine pâture dans les grandes yeuseraies (presqu’île d’Arvert) ;
  • le Pin maritime Pinus pinaster est un Conifère au tronc flexueux, longuement dégarni de branches jusqu’à son houppier peu dense qui peut culminer à près de 30m de hauteur ; ses aiguilles vert foncé, groupées par 2, sont très longues et rigides ; sa croissance est rapide mais sa longévité faible à moyenne ; il est sensible aux gelées, intolérant au calcaire, mais supporte bien la sécheresse estivale.

Deux types de forêts sempervirentes se rencontrent dans la région :

  • la forêt à Pin maritime et Chêne vert (PINO PINASTRI-QUERCETUM ILICIS) des grands sytèmes dunaires vivants ou fossiles des côtes charentaises et des îles ;
  • la forêt à Chêne vert et Filaria à feuilles larges des affleurements calcaires littoraux et propé-littoraux (PHILLYREO LATIFOLIAE-QUERCETUM ILICIS) avec des stations isolées hors Charente-Maritime.
    Ces 2 forêts constituent le biotope pour de nombreuses plantes thermophiles, souvent d’origine méditerranéenne, notamment la pinède à Chêne vert, dont l’ambiance microclimatique plus lumineuse et ouverte est plus favorable que celle du PHILLYREO-QUERCETUM, parfois si sombre qu’il n’autorise que le développement du Lierre en grands tapis monotones.
    Ces forêts ont été également le lieu d’introduction d’espèces « exotiques » dont la réussite locale (cas du Pin parasol et du Pin d’Alep à l’île de Ré) peut parfois masquer les phytocénoses d’origine.

Espèces caractéristiques

Phillyrea latifolia, (Pinus halepensis), Pinus pinaster, (Pinus pinea), Quercus ilex, Rhamnus alaternus

Classification

Chênaies vertes thermo-atlantiques

Forêts dunaires de Pin maritime et Chêne vert traitées avec les forêts de conifères