Landes

Rédacteur : Jean Terrisse

Physionomie – structure

Les landes sont des formations ligneuses basses à moyennes (0.5 à 2.5m de hauteur) dominées par des chaméphytes (arbrisseaux) et des nanophanérophytes (arbustes) appartenant dans les régions atlantiques surtout aux familles des Ericacées et des Fabacées (genres Erica, Calluna et Ulex, notamment). En Poitou-Charentes, 5 espèces de bruyères (Erica), 1 de Callune (Calluna) et 2 d’ajoncs (Ulex), associées diversement selon les conditions pédologiques, se partagent la physionomie des landes et fournissent l’essentiel de leur biomasse. Quelques arbustes ou arbres, témoins d’un stade passé ou pionniers d’une évolution en cours diversifient fréquemment la structure verticale des landes : Chêne pédonculé, Chêne tauzin (sud de la région), Bouleau verruqueux, Pin maritime, plus rarement Genévrier.

Selon l’histoire de la lande, son ancienneté et la nature d’éventuelles pressions biotiques – fréquence des incendies accidentels, pâturage occasionnel, densité des lapins, population de cervidés – la structure horizontale peut être plus ou moins ouverte et inclure alors des taches de végétation herbacée, voire bryophytique ou lichénique, qui contribuent beaucoup à sa biodiversité générale.

Sous le climat atlantique et thermo-atlantique de la région à faible différences de températures entre les minima hivernaux et les maxima estivaux, la périodicité saisonnière est peu marquée : l’Ajonc nain fleurit en automne, l’Ajonc d’Europe du début de l’hiver au printemps et la plupart des bruyères en été.

Les landes atlantiques connaissent leur maximum de diversité dans le sud-ouest de l’Europe (Péninsule ibérique) et s’appauvrissent selon un gradient sud-ouest/nord-est qui reste sensible jusque dans la région Poitou-Charentes où les landes du sud 17 ou 16 (Double) sont plus riches floristiquement que celles du nord 86 ou 79.

Caractéristiques biologiques

Les arbustes sociaux constitutifs des landes colonisent essentiellement les sols acides et pauvres où diverses adaptations morphologiques et physiologiques leur permettent de prospérer et de former d’importantes colonies : feuilles courtes et étroites, parfois absentes et remplacées par des épines (Ulex), souvent à marges enroulées (xéromorphie, même dans les landes humides !), symbioses mycorhiziennes (Ericacées) ou bactériennes (Fabacées). Toutes ces espèces conservent un feuillage vert durant la plus grande partie de l’année autorisant une alimentation carbonée prolongée. Cependant, malgré cette sempervirence, leur croissance reste lente en raison de la pauvreté nutritive du sol. La litière, à décomposition lente, s’accumule en formant un humus brut très organique – le « mor » – dont les acides en migrant à travers les horizons supérieurs du sol contribuent à sa déstructuration et à son appauvrissement (processus de podzolisation).

Aucune lande du Poitou-Charentes ne peut être considérée comme primaire : elles dérivent toutes d’anciennes forêts sur sols pauvres qui ont été incendiées ou pâturées. Aujourd’hui, avec la disparition de ces anciens facteurs bloquants, l’évolution a repris et la plupart des landes régionales présentent des faciès âgés, transitoires avec des forêts potentielles dont la composition est plus ou moins proche des forêts initiales.

Espèces caractéristiques

Calluna vulgaris, Erica ciliaris, Erica cinerea, Erica scoparia, Erica tetralix, *Erica vagans, Ulex europaeus, Ulex minor, Cytisus scoparius
Acanthis cannabina, Anthus pratensis, Anthus trivialis, Caprimulgus europaeus, Circus cyaneus, Lullula arborea, Sylvia undata
Cladonia arbuscula, Cladonia cervicornis subsp verticillata , Cladonia chlorophaea, Cl. ciliata, Cl. coccifera, Cladonia fimbriata, Cl. floerkeana, Cl. foliacea, Cladonia furcata, Cladonia glauca, Cladonia macilenta, Cladonia mediterranea, Cl. portentosa, Cladonia pyxidata, Cl. ramulosa, Cl. scabriuscula, Cl. squamosa, Cladonia subulata, Cladonia uncialis, Coelocaulon aculeatum, Lassalia pustulata, Parmelia conspersa, P. saxatilis, P. somloensis, Peltigera canina, Peltigera polydactyla, Saccomorpha sp, Umbilicaria grisea

Classification

Landes sèches à mésophiles

CH « Landes sèches thermo-atlantiques » Ulici minoris-Ericenion cinereae

CH « Landes atlantiques subsèches » Ulici minoris-Ericenion cinereae

CH « Landes atlantiques fraîches méridionales » Ulici minoris-Ericenion ciliaris

Landes humides

CH « Landes humides atlantiques septentrionales » Ulici minoris-Ericenion ciliaris

CH « Landes humides atlantiques méridionales » Ulici minoris-Ericenion ciliaris

Lande sèche à Halimium umbellatum sur affleurements granitiques

Lande sèche à Halimium umbellatum sur affleurements granitiques
Plebejus argus sur Bruyère cendrée

Plebejus argus sur Bruyère cendrée
Lande mésophile à Erica scoparia et Pseudarrhenatherum longifolium

Lande mésophile à Erica scoparia et Pseudarrhenatherum longifolium
Chenille du Petit Paon de nuit

Chenille du Petit Paon de nuit