Tourisme fluvial et artificialisation des berges

Sur de nombreuses portions de cours d’eau, d’autres atteintes à l’écosystème ont également des conséquences sur les libellules. Ainsi, le tourisme fluvial, du jet-ski à la péniche, provoque une érosion des berges importante, liée aux vagues formées par le passage des bateaux, qui viennent frapper les zones racinaires par exemple. Certaines espèces peuvent en pâtir, surtout lors des émergences, comme les Cordulies (Oxygastra curtisii, Macromia splendens). En outre, le passage de bateaux dans les herbiers aquatiques constitue un facteur de dégradation de ces zones de ponte. L’enrochement des berges réalisé sur certaines sections pour contenir cette érosion se fait aux dépends de la végétation aquatique rivulaire, zone de chasse, de repos et d’émergence.

Le cas particulier des milieux saumâtres

Les scirpaies maritimes se développant dans les marais saumâtres littoraux de Charente-Maritime constituent l’habitat exclusif du Leste à grands pterostigmas Lestes macrostigma, l’une des espèces les plus menacées de la région. Cependant, ce milieu est particulièrement convoité pour la conchyliculture qui y installe ses bassins d’affinage et qui y modifie le fonctionnement hydraulique. La lutte anti-moustiques et le renouveau des pratiques salicoles sont également à mettre en cause.

Nicolas COTREL