Agrion de Mercure

Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840).

Agrion de Mercure

DHFF annexe II

Protection nationale

Etymologie

Coenagrion de coen dérivation probable de koinos = ensemble ; les Coenagrionidae volent souvent en tandems, et agrion, d’agrios = qui vit dans les champs ; en période de maturation, ces insectes fréquentent souvent les prairies. mercuriale de mercurialis (lat) = qui appartient à Mercure : le dessin noir du 2ième segment abdominal ressemble au symbole de Mercure.

Répartition

L’Agrion de Mercure est une espèce atlanto-méditérannéen-ne, qui occupe l’essentiel du territoire français. Il est plus rare voire localement absent du nord et du nord-ouest et évite les zones de relief. La France présente vraisemblablement la plus grosse population mondiale de l’espèce.

En Poitou-Charentes, les trois quarts des données collectées à ce jour l’ont été dans les deux départements charentais. Son écologie lui confère une distribution hétérogène lui faisant notamment éviter la frange littorale et le Marais Poitevin, où les ruisseaux sont absents. De plus, les populations sont nettement plus réduites et localisées dans la Double et le Confolentais. Observé sur 403 communes (34% des communes prospectées), Coenagrion mercuriale est largement réparti notamment en raison du développement important du réseau hydrographique régional.

Phénologie

L’Agrion de Mercure est une espèce précoce. Les premiers individus émergent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

C’est une espèce des eaux courantes de faibles dimensions et à débit modéré. Elle semble tolérante à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les imagos ne s’éloignent guère de leurs sites de reproduction, où les mâles sont parfois…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Bien que L’Agrion de Mercure soit largement réparti dans la région, ses populations régressent de façon importante. Ceci est lié aux nombreuses atteintes que subissent les milieux qu’il fréquente : rupture des débits, assèchement précoce, fermeture par embroussaillement, création de retenues d’eau et d’étangs, dégradation de la qualité des eaux (eutrophisation), mise en culture des têtes de bassins, piétinement des berges et du lit. Certaines pratiques de curages qui font disparaître la végétation ou le désherbage chimique des ruisseaux sont particulièrement nocifs à l’espèce. En outre, le fait que ses habitats de reproduction soient de dimensions réduites rend cette espèce particulièrement sensible à toute modification du milieu.

Protection

La préservation de C. mercuriale passe en premier lieu par celle de ses habitats et en particulier par celle des sources et ruisseaux en tête de bassin. Une gestion durable de la quantité et de la qualité de l’eau des cours d’eau occupés et le maintien des prairies et de la végétation rivulaire sont indispensables à la pérennité de l’espèce en Poitou-Charentes.

Espèce inscrite en annexes II de la Directive « Habitats-Faune-Flore », l’Agrion de Mercure bénéficie de mesures de conservation pour certaines de ses populations dans le cadre du réseau Natura 2000. La région est au deuxième rang national pour le nombre de sites Natura 2000 accueillant cette libellule (20), ce qui lui confère un rôle important dans sa préservation et permet d’espérer une préservation à long terme de plusieurs populations sur les différents départements.

 

Benoît ROCHELET

 

Bibliographie

Deliry C., & Grand D., 1998 – L’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) dans la moyenne vallée du Rhône. Mise en perspective des données par rapport à la région Rhône-Alpes. Collection : Dossiers d’Etude. Groupe de Recherche et de Protection des Libellules « Sympetrum », Aiguebelette-le-lac. 26p.

Thompson DJ., Purse BV. & Rouquette JR., 2003 – Monitoring the Southern Damselfly, Coenagrion mercuriale. Conserving Natura 2000 Rivers Monitoring Series No. 8., English nature, Petersborough. 26p.