Agrion orangé

Platycnemis acutipennis (Sélys, 1841).

Agrion orangé

Syn. Pennipatte orangé

Etymologie

De acutus (lat) = pointu, aigu et penna (lat) = plume, mis ici pour ailes : selon Sélys-Longchamps (1850), cette espèce à des ailes un peu plus étroites et plus pointues que chez P. pennipes.

Répartition

Endémique strict du sud-ouest de l’Europe, l’Agrion orangé occupe uniquement la péninsule Ibérique et les deux tiers sud de la France. Sa limite de répartition se situe à l’ouest d’une ligne qui relie l’estuaire de la Seine à la Côte d’Azur. Il est surtout commun dans les régions de plaine au sud de la Loire.

L’Agrion orangé a été recensé dans 36% des communes prospectées. Cette abondance apparente masque dans la région une nette rupture de la distribution entre les Charentes et l’ouest des Deux-Sèvres où l’espèce est largement répartie, avec l’est des Deux-Sèvres et le département de la Vienne où les stations de cet agrion deviennent clairsemées. Platycnemis acutipennis a ainsi été noté dans 144 communes du département de la Charente et seulement 29 de celui de la Vienne, pour un effort de prospection comparable.

Contrairement à d’autres odonates d’affinité méditerranéenne, il ne semble pas avoir manifesté de velléité d’expansion au cours de ce siècle.

Phénologie

Les premiers individus sont observés dans la dernière décade…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Platycnemis acutipennis apprécie tout particulièrement les rivières à courant lent et…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

L’Agrion orangé est grégaire et s’éloigne peu de ses sites de reproduction. Les tandems se forment de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

L’Agrion orangé est abondant et ne semble pas vulnérable. Cependant il montre une préférence trophique pour des milieux d’eaux calmes, lesquels sont souvent en voie de dégradation.

Le faucardage systématique de la surface des herbiers d’hydrophytes, le ramassage généralisé des lentilles d’eau, l’apport de sédiments du fait de la mise en culture des vallées et des marais, la pollution et l’eutrophisation des eaux, la destructuration des fonds de canaux suite à l’introduction d’espèces exogènes, en particulier celle de l’écrevisse de Louisiane Procambarus clarkii, sont autant de menaces qui concernent la totalité de son aire de répartition géographique restreinte, tant en France que dans la péninsule Ibérique. Cela crée à terme, une menace réelle, car généralisée, à l’ensemble de la population mondiale.

Protection

L’implantation des bandes herbacées le long des cours d’eau et le maintien d’herbiers aquatiques via une gestion extensive et non chimique de ceux-ci, participent à la protection de cette espèce.

La remise en état des rivières telle que définie par les directives communautaires de protection de l’environnement et des ressources en eau, dans les délais impartis et en respectant les objectifs de restauration de la qualité et des débits, sont les seules mesures susceptibles d’assurer la bonne santé des populations de cette libellule endémique à l’Europe.

 

Philippe ROUILLER