Cordulie à corps fin

Oxygastra curtisii (Dale, 1834).

Cordulie à corps fin

Syn. Oxycordulie à corps fin

DHFF Annexe II et IV

Protection Nationale

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Quasi menacé

Etymologie

Oxygastra de oxys (gr) = étroit, fin, aigu, pointu et gaster (gr) = ventre : du fait de l’étroitesse de l’abdomen du mâle ou de la présence d’une carène aiguë sur le 10° segment abdominal du mâle ; curtisii en l’honneur de l’entomologiste J.H. Curtis (1791-1862).

Répartition

Espèce ibéro-atlantique, bien répartie dans la moitié sud-ouest de la France, plus dispersée au nord-est.

En Poitou-Charentes, l’espèce est bien présente le long des grands cours d’eau et de leurs affluents principaux : Charente, Seugne, Boutonne, Dronne, Lary, Sèvre niortaise, Vienne, Gartempe et Anglin par exemple. Elle a été observée dans 205 communes, soit 17 % des communes prospectées.

Phénologie

Les premières émergences se produisent durant la deuxième semaine de mai (08/05) mais l’apparition d’imagos…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Oxygastra curtisii est une espèce des eaux à courant faible, ponctuellement des eaux stagnantes. Les larves vivent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire se fait en 2-3 ans. Les émergences sont essentiellement…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

La cordulie à corps fin est une espèce menacée par les pollutions et l’assèchement des rivières.

Les variations de niveau d’eau et les attaques du champignon parasite Phytophtora fragilisent les aulnes, dont la mort supprimerait le principal habitat larvaire de l’espèce.

La régression des ripisylves et des haies dans les lits majeurs des cours d’eau au profit de l’agriculture intensive réduit les habitats de chasse potentiels des imagos.

Protection

La préservation des populations de cette cordulie passe prioritairement par celle des habitats alluviaux. Une meilleure gestion de l’eau au plan quantitatif et qualitatif est indispensable à la survie à long terme de l’espèce.

La restauration des ripisylves le long des grands cours d’eau favoriserait l’espèce en fournissant à la fois des habitats pour les larves et des terrains de chasse pour les imagos.

L’ombrage limiterait aussi l’augmentation de la température de l’eau et réduirait d’autant les blooms algaux et les crises d’hypereutrophie.

Philippe JOURDE & Robert HUSSEY

Bibliographie

Leipelt K.G., Suhling F., 2001 – Habitat selection of larval Gomphus graslinii and Oxygastra curtisii (Odonata : Gomphidae, Corduliidae). International Journal of Odonatology, 4 (1) : 23-34.

Ott J., Schorr M., Trockur B., Lingenfelder U., 2007 – Artenschutz-programm für die Gekielte Smaragdlibelle (Oxygastra curtisii, Insecta : Odonata) in Deutschland – das Beispeil der population an der Our Pensoft, Sofia-Moscow, 131 p.

Cordulie splendide

Macromia splendens (Pictet, 1843).

Cordulie splendide

Syn. Macromie splendide

DHFF Annexe II et IV

Protection nationale

Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger critique d’extinction

Etymologie

Macromia de makros (gr) = grand et ômios (gr) = épaule : l’espèce est pourvue d’un thorax puissant ; splendens (lat) = brillant, du fait des reflets métalliques du thorax.

Répartition

La Macromie splendide est une espèce franco-ibérique dont la répartition est encore largement méconnue (Cordéro Rivera, 2000). Présente dans le quart sud-ouest de la France, on la trouve en Poitou-Charentes dans les bassins hydrographiques de la Garonne et de la Charente (Jourde, 2005 ; Prud’homme & Suarez, 2006).

Phénologie

La période de vol s’étend de la fin mai à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Macromia splendens est une espèce des milieux lotiques lents, permanents, parfois pourvus d’accélérations ponctuelles et aux berges généralement boisées. Elle fréquente…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Cordero Rivera et al. (1999) considèrent que le développement larvaire se fait en trois années calendaires (22-23 mois). L’émergence semble…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Relativement localisée, la Macromie splendide est menacée par les risques de pollution des cours d’eau qu’elle fréquente. La mise en culture des vallées alluviales fait disparaître les terrains de chasse des imagos. Sur le fleuve Charente, le batillage induit par les activités nautiques pourrait menacer les imagos en émergence.

Protection

Pour pouvoir protéger efficacement cette espèce, il convient en premier lieu d’accroître les connaissances sur sa répartition, sa biologie et son écologie.

Philippe JOURDE & Olivier LALUQUE

Bibliographie

Cordero Rivera A., 2000 – Distribution, habitat requirements and conservation of Macromia splendens Pictet (Odonata : Corduliidae) in Galicia (NW Spain). International Journal of Odonatology, 3 (1) : 73-83.

Cordero Rivera A., Utzeri C., Santolamazza Carbones S., 1999 – Emergence and adult behaviour of Macromia splendens (Pictet) in Galicia, northwestern Spain (Anisoptera : corduliidae). Odonatologica, 28 (4) : 333-342.

Jourdain P., 2004 – Découverte de Macromia splendens (Pictet, 1843) en Gironde (Odonata, Anisoptera, Macromiidae). Martinia, 20 (4) : 194196.

Jourde P., 2005 – Une nouvelle espèce de libellule pour la Charente-Maritime : la Cordulie splendide Macromia splendens (Pictet, 1843) (Odonata, Anisoptera, Macromiidae). Ann. Soc. Sci. Nat Charente-Maritime, 9 (5) : 529-534.

Jourde P., Laluque O., 2006 – Comportement territorial et ponte en milieu lentique chez Macromia splendens (Pictet, 1843) dans le Centre-Ouest de la France (Odonata, Anisoptera, Macromiidae). Martinia, 22 (4) : 187-190.

Leipelt K.G., Jökel I., Schrimpf T., Schütte C., Suhling F., 1999 – Untersuchungen zur Habitatwahl der Larven von Macromia splendens (Pictet) (Anisoptera : Macrommidae). Libellula, 18 : 15-30.

Prud’Homme E., Suarez D., 2006 – Deux nouvelles espèces pour le département de la Charente : Epitheca bimaculata (Charpentier, 1825) et Macromia splendens (Pictet, 1843) (Odonata, Anisoptera, Corduliidae, Macromiidae). Martinia, 23 (2) : 43-51.

Cordulégastre annelé

Cordulegaster boltonii (Donavan, 1807).

Cordulégastre annelé

Etymologie

Cordulegaster de kordylê (gr) = massue et gastêr (gr) = ventre : du fait de l’épaississement en forme de massue de l’abdomen ; boltonii en l’honneur de James Bolton (1733-1799), qui a découvert l’espèce dans le Yorkshire.

Répartition

Le Cordulégastre annelé est largement répandu en Europe et en France.

En Poitou-Charentes, il est tout aussi bien réparti à l’exception des îles et de la frange littorale où son habitat est absent. Il a été observé dans 387 communes, soit 33 % des communes prospectées.

Phénologie

Les émergences se font entre le 25 mai et le…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les larves se développent enfouies sous la surface des sédiments. Elles vivent dans…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire peut prendre 2 à 4 ans selon la température de l’eau et l’abondance de proies, mais aussi selon…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Le Cordulégastre annelé est menacé par l’assèchement et la pollution des ruisseaux et rivières. Le lessivage des terres agricoles labourées se traduit par un colmatage du lit par des sédiments fins, qui asphyxie le milieu. La rectification et le curage des rus et ruisselets sont tout aussi néfastes à l’espèce.

Protection

Une meilleure gestion de la ressource en eau, au niveau des têtes de bassin notamment, devrait permettre de garantir l’avenir de cette belle et grande espèce.

La restauration des petits cours d’eau et de leur fonctionnement naturel (recréation de méandres par exemple) améliorerait le sort de l’espèce, qui n’est cependant pas menacée à court terme.

Philippe JOURDE

Bibliographie

Blanc J.-M., 1995 – Marquages de Cordulegaster boltonii (Donovan) (anisoptères : Cordulegasteridae) sur la Bénigousse (Cravans – 17). Sympetrum, 8:25-30.

Ferreras-Romero M., Corbet P.S., 1999 – The life cycle of Cordulegaster boltonii (Donovan, 1807) (Odonata : Cordulegastridae) in the Sierra Morena Mountains (southern Spain). Hydrobiologia, 405 : 39-48.

Pfühl D., 1994 – Autökologische Untersuchungen an Cordulegaster boltoni (Donovan, 1807) (Insecta, Odonata). Thèse de Doctorat, Zoologischen Institut der Georg-August-Universität Göttingen, 109 p.

Gomphe à crochets

Onychogomphus uncatus (Charpentier, 1840).

Gomphe à crochets

Syn. Onychogomphe à crochets

Etymologie

De uncatus (lat) = muni de crochets, les appendices anaux des onychogomphes sont en forme de crochets, de pinces ou de tenailles.

Répartition

Le Gomphe à crochets n’est présent qu’au Maghreb, en Péninsule Ibérique, en Italie et en France, où il ne fréquente que les plaines de la moitié sud-ouest du pays, au sud d’une ligne Le Havre-Nice.

En Poitou-Charentes, il est assez largement réparti mais semble absent des régions où l’assèchement des petits cours d’eau est désormais chronique, comme la plaine d’Aunis par exemple. Cette espèce a été notée dans 217 communes, soit 18,5 % des communes prospectées.

Phénologie

Les premières émergences sont notées le 24 mai mais la majorité des imagos apparaît…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Le Gomphe à crochets apprécie les eaux claires, courantes et bien oxygénées, parfois relativement ombragées. C’est une espèce typique…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire dure de deux à quatre ans en fonction de la température de l’eau et de l’abondance de la ressource alimentaire. Les densités larvaires peuvent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

L’espèce demeure assez commune en Poitou-Charentes bien que l’assèchement ou l’arrêt de l’écoulement des rivières (mise en place de micro-barrages et de vannes étanches) l’aient fait disparaître de nombreuses têtes de bassin ou tronçons de cours d’eau. Les opérations de re-calibrage, rectification et curage des rus et ruisselets sont particulièrement défavorables à l’espèce.

Protection

Le maintien de la ressource en eau et la mise en œuvre d’une gestion plus environnementale des cours d’eau garantiraient la préservation de l’espèce à long terme.

Philippe JOURDE & Claude CHARRON

Bibliographie

Suhling F., 1994 – Einnischungsmechanismen der Larven von Onychogomphus uncatus (Charpentier) (Odonata : Gomphidae). Cuvillier-Verlag, Göttingen, 173 p.

Suhling F., 1995 – Temporal patterns of emergence of the riverine dragonfly Onychogomphus uncatus (Odonata : Gomphidae). Hydrobiologia, 302 : 113-118.

Suhling F., Müller O., 1996 – Die FluBjungfern Europas. Die Neue Brehm Bücherei, 628. Westarp Wissenschaften, Magdeburg, 237 p.

Gomphe à forceps

Onychogomphus forcipatus (Linnaeus, 1758).

Gomphe à forceps

Syn. Onychogomphe à pinces

Etymologie

Onycho de onyx (gr) = serre griffe du fait de la forme des appendices anaux des mâles ; gophus de gomphos (gr) = clou, coin, cheville du fait de la forme en massue de l’abdomen des mâles ; forcipatus (lat) = muni de tenailles, pinces (forceps) ; les appendices anaux des onychogomphus sont en forme de pinces ou de forceps.

Répartition

Le Gomphe à pinces présente une répartition ouest-paléarctique et occupe la majeure partie de la France, à l’exception des zones montagneuses et du nord-ouest. Sur la zone méditerranéenne, c’est la sous-espèce unguiculatus qui est présente.

En Poitou-Charentes, l’espèce est notée sur tous les principaux bassins hydrographiques et a été observée sur 373 communes (32%). La Charente et la Charente-Maritime accueillent 65% des stations connues. Son écologie lui fait éviter la frange littorale et le Marais Poitevin.

Phénologie

Ce gomphidés est visible sur une large période, de plus de 7 mois allant du 10 avril au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Espèce des eaux courantes comme la plupart des gomphidés, Onychogomphus f. forcipatus recherche les cours d’eau, sans distinction de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les imagos ne se cantonnent pas sur un linéaire bien défini mais sont surtout fidèles à leurs…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Considérée comme vulnérable sur la liste rouge européenne, cette espèce n’est cependant pas à considérer comme menacée dans la région. Le batillage lié à la navigation sur la Charente peut occasionner de nombreuses pertes au moment de l’émergence qui se fait sur les berges du fleuve. Sa conservation passe par celle des cours d’eau, afin d’y permettre une bonne qualité notamment en terme de non-segmentation du courant, une bonne oxygénation et un faible colmatage. Le maintien de zones de marnage et des îlots ainsi que celui des sections ensoleillées a également toute son importance pour le Gomphe à pinces.

Protection

La mise en place des Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE), la poursuite des Contrats Restauration Entretien (CRE) ainsi que l’inscription de certaines rivières en sites Natura 2000 devraient permettre la conservation de ses habitats. Cette espèce représente d’ailleurs une espèce bio-informative de la qualité, sur certains aspects, de ces cours d’eau. La restauration de certaines rivières curées et recalibrées, notamment par renaturation du lit comme cela est réalisé sur certaines sections par des Associations de pêche ou l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) pour la préservation des frayères à truite sont également des mesures favorables pour cette espèce.

 

Nicolas COTREL

 

Bibliographie

Bal B., Beuchat S., Garnier A., Scheurer Y., 2007 – Plan d’actions – Programme Interreg IlIa : Le Gomphe à pinces – Onychogomphus forcipatus forcipatus (Linné, 1758). 12p.

Noordijk J., De With N., 2008 – Les odonates de la vallée du Liort avec quelques notes sur la gestion conservatoire (département de l’Aveyron). SFO. Martinia 24 (4). p.143-150.

Gomphe vulgaire

Gomphus vulgatissimus (Linnaeus, 1758).

Gomphe vulgaire

Syn. Gomphe à pattes noires

Etymologie

Vulgatissimus = très commun ; l’essentiel d’une population se transforme en quelques jours et l’espèce devient alors très abondante.

Répartition

Le Gomphe vulgaire est largement réparti, tant à l’échelle européenne, nationale que régionale.

En Poitou-Charentes, l’espèce est présente dans la majorité des bassins. Sa présence est d’autant mieux détectée que l’effort de recherche d’exuvies est important. Elle est connue de 220 communes soit 19 % des communes prospectées.

Phénologie

L’ultime métamorphose de Gomphus vulgatissimus est précoce. Les premières émergences se font dans les…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Gomphus vulgatissimus fréquente une grande variété d’habitats lotiques allant du fleuve à courant lent au petit ru ombragé à courant rapide. La larve vit…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Selon Kern (1999) et Müller et al. (2000), le développement larvaire se fait normalement en 7 stades étalés sur 2, 3, voire 4 ans. Les développements les plus…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

L’espèce est principalement menacée par l’artificialisation des ruisseaux et petites rivières : assèchement, envasement dû au ruissellement des sédiments arrachés aux labours agricoles, curage des lits, élimination des méandres, aménagement des berges, élimination des embâcles… L’eutrophisation et la pollution sont de sévères menaces qui touchent tous les types de cours d’eau.

Protection

La protection de l’espèce passe par un changement d’attitude par rapport à la gestion des cours d’eau. Les interventions humaines doivent viser à garantir la qualité et la ressource en eau et non à transformer les rivières en simples voies d’écoulement d’eau et de drainage. La préservation de la complexité des milieux lotiques est une priorité.

 

Philippe JOURDE et Fabien MERCIER

 

Bibliographie

Kern D., 1999 – Langzeituntersuchungen zur Populationsentwicklung und zum Lebenszyklus von Gomphus vulgatissimus (Linnaeus) an einem nordwestdeutschen Fließgewässer (Anisoptera : Gomphidae). Libellula 18:107-132.

Müller O., Schute C., Artmeyer C., Burbach K., Grand D., Kern D., Leipelt K.G., Martens A., Petzold F., Shuling F., Weihrauch F., Werzinger J., Werzinger S., 2000 – Entwicklungsdauer von Gomphus vulgatissimus : Einfluss von Gewässertyp und klima (Odonata, Gomphidae). Libellula, 19 (3/4) : 175-198.

Tittizer T. Schöll F., Schleuter M., 1989 – Zur Bestandsituation von Gomphus vulgatissimus (Linné, 1758) (Insecta, Odonata) an den Bundeswasserstaßen. Hess. Faun. Breite, 1989 : 63-68.

Gomphe semblable

Gomphus similimus (Sély, 1840).

Gomphe semblable

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Quasi menacé

Etymologie

De similimus (lat)=extrêmement semblable, Sélys-Longchamps, le descripteur faisait référence à Gomphus pulchellus.

Répartition

L’aire de répartition de Gomphus simillimus est restreinte et limitée au sud-ouest de l’Europe et au nord du Maroc.

En France, cette espèce est assez commune dans les deux-tiers sud-ouest du territoire.

Réparti sur l’ensemble du Poitou-Charentes, ce gomphe semble bien plus rare en Deux-Sèvres où il approche la limite nord-ouest de son aire. La plupart des populations se concentrent sur les moyens et grands cours d’eau. Ailleurs, la présence de l’espèce est plus clairsemée. Elle a été recensée dans 272 localités et sur 145 communes de la région.

Phénologie

En Poitou-Charentes, l’émergence commence dans la première moitié de mai et s’étale sur…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Le Gomphe semblable est une espèce qui vit presque uniquement en rivière. En Poitou-Charentes, ce sont avant tout…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Si les femelles sont très discrètes et rarement observées, les mâles sont souvent très visibles car ils font…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce est relativement localisée dans la région. Il semble qu’elle puisse être sensible à l’altération de son habitat notamment en ce qui concerne la qualité de l’eau. Or, les grands cours d’eau que colonise G.simillimus traversent de nombreuses agglomérations aux rejets polluants importants. D’autre part, l’assèchement anormal des rivières durant la période estivale ne peut que lui porter préjudice.

Protection

Le Gomphe semblable profiterait à coup sûr des mesures de protection prises en faveur d’une espèce patrimoniale très voisine, G. graslinii. Les deux espèces ont des habitats très proches selon les connaissances actuelles, et les menaces qui pèsent sur elles semblent identiques.

 

Eric PRUD’HOMME

 

Gomphe joli

Gomphus pulchellus (Sélys, 1840).

Gomphe joli

Syn. Gomphe gentil

Etymologie

Pulchellus (lat) = joli, charmant.

Répartition

Le Gomphe joli est une espèce possédant une aire de répartition localisée à l’ouest de l’Europe. Son expansion récente à l’est du Rhin pourrait s’expliquer par la présence de nombreuses gravières, mais surtout par le réchauffement du climat (Heidemann et al., 2002).

En France, ce gomphe est une espèce assez commune (absent de Corse).

En Poitou-Charentes, Gomphus pulchellus espèce présente dans les quatre départements est commune, bien qu’absente des îles de Charente-Maritime. Il a été recensé sur 405 communes de la région (34 %).

Phénologie

La période d’émergence s’étend de mi-avril (14/04) à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Contrairement aux autres gomphidés, cette espèce possède une écologie plastique. On le trouve…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire dure 2 à 3 ans. L’émergence se fait sur…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce est la plus commune des gomphes et ne semble pas en danger en Poitou-Charentes. Pour faire face à la destruction ou à la modification de ses habitats originaux, le gomphe joli est capable de coloniser et de se développer dans de nouveaux plans d’eau parfois très artificialisés (sablières, étangs de pêche et bassins d’irrigation).

Protection

En Poitou-Charentes, cette espèce ne bénéficie d’aucune mesure de protection.

 

Miguel GAILLEDRAT

 

Gomphe à pattes jaunes

Gomphus flavipes (Charpentier, 1825).

Gomphe à pattes jaunes

DHFF annexe IV

Protection nationale

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Au bord de l’extinction

Etymologie

Gomphus de gomphos (gr) = clou, coin, cheville du fait de la forme en massue de l’abdomen des mâles ; flavi (lat) = jaune ; pes (lat) = pieds.

Répartition

Cette libellule eurosibérienne occupe toute l’Europe centrale jusqu’à l’est de la Sibérie. En Europe occidentale la répartition est nettement morcelée.

En France, l’essentiel de la population reproductrice est implantée sur le cours de la Loire et de ses principaux affluents, ainsi que, de façon excentrée, sur l’Adour dans le sud-ouest.

En Poitou-Charentes, Gomphus flavipes n’est connu que par deux données obtenues sur la rivière Vienne. En 1998, 12 exuvies ont été trouvées au Bec des Deux Eaux tout au nord du département de la Vienne (en limite avec l’Indre-et-Loire) (Prévost, 1998) et en 2008, 3 exuvies ont été récoltées très en amont sur le cours de la rivière, au dessus du barrage de Jousseaux sur la commune d’Availles-Limouzine (Gailledrat, com. pers.) et aux portes du département de la Charente.

Phénologie

Les exuvies ont été récoltées le 26 juin et le 18 juillet, ce qui correspond à la période…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les stations du département de la Vienne correspondent à l’habitat décrit habituellement pour cette espèce : partie calme d’une grande rivière de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

biologie

Les exuvies ont été découvertes en position verticale, sur un muret en béton en partie immergé, à 1 mètre de la surface, et sur des végétaux aquatiques verticaux à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Le statut de G. flavipes en Poitou-Charentes est extrêmement précaire. Les recherches, menées depuis 1998, dans le secteur de la confluence Vienne-Creuse sont restées vaines. Comme le souligne Cochet (2005), il est possible que l’arasement du barrage de Maisons Rouges en 1999 ait rendu ce secteur de la Vienne, au débit désormais plus rapide, moins favorable à G. flavipes. Mais la découverte toute récente de l’espèce, 100 km en amont, montre qu’elle peut s’aventurer loin de ses zones de prédilection. Entre les deux stations, les possibilités sont nombreuses de voir s’implanter l’espèce, et la Vienne s’impose clairement comme la « porte d’entrée » de cette libellule en Poitou-Charentes.

Protection

La reproduction du Gomphe à pattes jaunes reste aujourd’hui exceptionnelle dans notre région, puisqu’elle n’a été constatée qu’à deux reprises. Dans la liste rouge régionale, cette espèce fait donc partie des sept odonates considérés comme étant « au bord de l’extinction ». Toutefois, envisager des mesures de conservation sur ces seules données ne serait pas justifié. La découverte en 2008 d’une nouvelle reproduction dans le sud de la Vienne est-elle un signe du regain de ce gomphidé observé ailleurs en Europe depuis quelques temps ? Quoi qu’il en soit, une recherche dans les secteurs favorables du cours de la Vienne est désormais indispensable, en Vienne mais aussi en Charente.

 

Olivier PREVOST

 

Bibliographie

Cochet G., 2005 – L’effacement du barrage de Maisons Rouges et la faune aquatique. www.mab-france.org/fr/publi/naturalite_territoires/ COCHET.htm

Lohr M., 2003 – Etude faunistique des odonates des plaines alluviales de l’Allier et de quelques affluents au nord-ouest de Moulins (Département de l’Allier, du Cher et de la Nièvre). Martinia, 19 (4) : 123-148.

Anax porte-selle

Hémianax ephippiger (Burmesteir, 1839 = Hemianax ephippiger).

Anax porte-selle

Syn. Anax ephippiger

Etymologie

Ephippiger de ephippion (gr) = selle et ger (um) (lat) = porter, soit porte-selle : les mâles arborent une tache bleu azuré sur le 2e segment abdominal, dont la forme rappelle celle d’une selle de cheval.

Répartition

L’Anax porte-selle est une espèce d’Afrique et de l’ouest de l’Asie qui se déplace sur de longues distances à la recherche d’habitats favorables à sa reproduction (zones humides créées par les pluies).

Ces migrations concernent régulièrement l’Europe balkanique et méditerranéenne. Occasionnellement, des insectes sont observés plus au nord, (jusqu’en Islande), pouvant engendrer des cas de reproduction ponctuels en Europe occidentale et centrale.

En France, l’espèce n’est régulière que dans le pourtour méditerranéen où elle s’est reproduite à plusieurs reprises.

L’Anax porte-selle est occasionnel en Poitou-Charentes. Pour l’heure, toutes les données disponibles sont littorales et concernent la Charente-Maritime. Il a été observé à cinq reprises en quatre localités, dont trois seulement sont des zones humides : 14/03/1998 : un imago posé sur la flèche dunaire de Bonne-Anse, Les Mathes ; 31/01/1999 : un cadavre est trouvé dans la laisse de mer de la même localité ; 28/05/2000 : un mâle erratique, Chenal Neuf, Saint-Pierre-d’Oléron ; 02/08/2004 : un mâle erratique, station de lagunage de Saint-Denis-d’Oléron ; 17/07/2005 : un mâle territorial, La Grande Cisière à Saint-Just-Luzac. Plusieurs autres observations, peu ou pas documentées, sont laissées de côté. Elles concernent des observations côtières dans la région de La Rochelle ou de la presqu’île d’Arvert.

Phénologie

Les données charentaises-maritimes de janvier et mars concernent manifestement des individus migrateurs de première génération, aussi observés le long du…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les imagos sont apparemment peu exigeants en matière d’habitats. Ils recherchent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

D’après la littérature (Sternberg & Buchwald, 2000), les œufs éclosent après 10-12 jours et la larve se développe en…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Protection

Aucune mesure de protection particulière n’est envisagée pour cette espèce qui n’est pas établie en Poitou-Charentes et pour laquelle aucune menace avérée n’est identifiée.

 

Philippe JOURDE

 

Bibliographie

Jacquemin G., Boudot J.-P., 1999 – Les libellules (odonates) du Maroc. Société française d’odonatologie, Bois d’Arcy, Fance, 150 p.

Jödicke R., 1995 – Frühjahrsaspekte des Odonatenfauna in Marokko südlich des Hohen Atlas. Opusc. Zool. Flumin., 134 : 1-10.

Sternberg K., Buchwald R., 2000 – Die Libellen Baden-Württembergs. Band 2 : Großlibellen (Anisoptera), Literatur. Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart, Allemagne, 712 p.