Thrithémis annelé

Trithemis annulata (Parisot de Beauvois, 1807).

Thrithémis annelé

Syn. Thrithémis pourpré

Etymologie

Trithemis de tri (gr) = trois (fois) : peut-être pour la forme trilobée de la marge postérieure du pronotum, propre à cette espèce et themis (gr) = règle, coutume : terminaison sans signification claire ; annulata (lat) = annelé : les premiers segments abdominaux de la femelle et des immatures sont annelés.

Répartition

Espèce africaine en expansion vers le nord, découverte en Espagne en 1978, en France continentale en 1994 et apparue en Poitou-Charentes en 2005. Pour l’heure, elle n’est connue que d’une unique localité du sud de la Charente-Maritime. Les localités découvertes en Gironde en 2005 se situent à moins de 60 km en amont et à moins de 30 km de la limite régionale.

Phénologie

Espèce très tardive qui émerge en…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Peu exigeante, elle colonise des milieux souvent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

La larve se développe en 7-8 semaines. Durant la phase de maturation, les imagos sont…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce en pleine expansion ne semble pas menacée.

Protection

Aucune mesure de protection particulière n’est à envisager.

Philippe JOURDE & Robert HUSSEY

Bibliographie

Grand, D., 1994 – Sur Trithemis annulata (Palisot de Beauvois, 1805) en France continentale et en Espagne du nord-est (Odonata, Anisoptera, Libellulidae). Martinia, 10 (4) : 65-71.

Jourde P., Hussey R., 2006, Première mention du Trithemis annelé Trithemis annulata (Palisot de Beauvois, 1805) en Charente-Maritime (Odonata, Anisoptera, Libellulidae). Martinia, 22 (2) : 71-72.

Sympétrum strié

Sympetrum striolatum (Charpentier, 1840).

Sympétrum strié

Etymologie

Striolatum de striolatus (lat) = strié, marqué de petits traits : du fait de la présence d’une ligne noire latérale interrompue le long de l’abdomen.

Répartition

Le Sympétrum strié est largement réparti en Europe et en France.

En Poitou-Charentes, cet odonate est fréquent en Charente-Maritime et se raréfie à mesure que l’on va vers l’est, où certaines populations peuvent toutefois être populeuses, comme dans les étangs du Confolentais par exemple. Il se reproduit dans les îles de Ré, Oléron, Aix et Madame.

Sympetrum striolatum a été observé dans 399 communes, soit 34 % des communes prospectées. En Charente-Maritime, seules les données collectées dans les zones humides ont été prises en compte. En automne, l’espèce peut être observée sur l’ensemble du territoire de ce département.

Phénologie

La période d’émergence s’étale du 13 mai au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Sympetrum striolatum est une espèce ubiquiste des zones ensoleillées. Les larves vivent dans…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les œufs en contact avec l’eau éclosent pour les plus précoces en 14 jours mais certains seulement après 62 jours (Jourd, inédit). Certaines pontes se développent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Le Sympétrum strié est une espèce qui bénéficie de l’assèchement des cours d’eau et qui n’est, de ce fait, pas menacée en Poitou-Charentes.

Protection

Très tolérante dans le choix de ses habitats, très opportuniste et particulièrement bien adaptée aux milieux temporaires, cette espèce ne nécessite pas de protection autre que celle de ses habitats.

Philippe JOURDE et Jean-Pierre MONTENOT

Bibliographie

Riveau C., 1882 – Migration des libellules. Feuille jeun. Nat., 12 (142) : 123.

Sternberg K., Buchwald R., 2000 – Die Libellen Baden-Württembergs. Band 2 : Großlibellen (Anisoptera), Literatur. Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart, Allemagne, 712 p.

Sympétrum de Fonscolombe

Sympetrum fonscolombii (Sélys, 1840).

Sympétrum de Fonscolombe

Syn. Sympétrum à nervures rouges

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Vulnérable

Etymologie

Sympetrum, assemblage de Sym-piezein (gr) = compressé et êtron = abdomen : les sympetrum ont un abdomen étroit, compressé, par rapport aux autres genres de libellulidés ; fonscolombii en l’honneur de Boyer de Fonscolombe, entomologiste français (1772-1853).

Répartition

La très large distribution de cette espèce afro-européenne s’étend à l’ensemble de l’Afrique, au pourtour de la Méditerranée et, vers l’est, jusqu’au Japon. Ses tendances migratoires l’amènent jusque dans les Iles britanniques, la Pologne, le sud de l’Oural.

En France, il n’est commun que dans une large partie sud, plus localisé ailleurs et seulement sporadique au nord.

La répartition régionale épouse d’assez près les tendances climatiques locales. C’est surtout sur le littoral de Charente-Maritime, y compris les îles de Ré et d’Oléron, que ce sympetrum est abondant. A l’intérieur des terres les populations sont clairsemées et l’espèce est rare dans les Deux-Sèvres et surtout la Vienne où l’on ne connaît que trois cas de reproduction avérée en 20 ans ! En Poitou-Charentes, le Sympétrum de Fonscolombe a été observé sur 95 communes de la région (8,1 %).

Phénologie

Grâce à un développement larvaire très rapide, S. fonscolombii est le seul anisoptère régional à systématiquement produire…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Colonisant, en Afrique, les habitats désertiques comme au Sahara (Jacquemin et Boudot, 1999) S. fonscolombii ne craint pas d’occuper des habitats difficiles. C’est par exemple le cas en…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Durant les 7 à 10 semaines de développement, les larves vivent dans la végétation aquatique. Toutefois, quand celle-ci manque…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cet odonate « du sud » reste dans notre région une espèce « vulnérable ». Les données actuelles ne permettent pas de préciser les menaces pesant sur sa conservation.

Protection

Malgré la variété des biotopes colonisés, la préservation des milieux saumâtres littoraux de Charente-Maritime est une priorité pour la conservation de cette espèce en Poitou-Charentes.

Olivier PREVOST

Bibliographie

Jacquemin G. et Boudot J.-P., 1999 – Les libellules (odonates) du Maroc. SFO, Bois d’Arcy. 150 p

Sympétrum jaune

Sympetrum flaveolum (Linnaeus, 1758).

Sympétrum jaune

Etymologie

Flaveolum diminutif latin de flavus = doré, jaune d’or, du fait de la couleur des taches situées à la base des ailes.

Répartition

Le Sympétrum jaune est une espèce largement répartie en Europe continentale, plus rare à l’ouest, où les populations ne se maintiennent que dans les reliefs.

Ses populations semblent connaître d’importantes fluctuations d’abondance selon les conditions climatiques. Durant les booms démographiques, des comportements d’erratisme parfois massifs sont observés, conduisant des milliers, voire des millions d’insectes vers des contrées où ils ne se reproduisent pas habituellement. Durant ces phases d’invasion, de nouveaux noyaux de population peuvent s’implanter plus ou moins durablement. Toutefois, la majorité des sites colonisés est abandonnée au bout de quelques saisons.

En Poitou-Charentes, l’espèce n’était signalée, jusqu’à récemment, que de mentions anciennes. En 1908, Gélin signale la capture d’un individu de Sympétrum jaune à Fouras en Charente-Maritime. Il donne l’espèce comme rare dans les marais d’Amuré et du Bourdet et signale l’espèce du bord de la Sèvre Niortaise à François, en Deux-Sèvres. Le Sympétrum jaune a récemment été redécouvert dans deux réseaux de mares, à Boussais en Deux-Sèvres le 12/08/2005 et à Corignac en Charente-Maritime le 20/08/2005 (Jourde & Perret, 2006). L’espèce a été revue en 2006 dans le site deux-sévrien, mais plus en 2007 (Cotrel & Rouiller, 2007). La présence de l’espèce en Charente-Maritime ne semble pas avoir eu de suite.

Phénologie

Les données régionales sont trop anecdotiques pour établir une phénologie locale de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Le Sympétrum jaune est une espèce des cariçaies de bordure d’étangs et milieux temporaires. L’habitat optimal semble être…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

La durée de développement larvaire est variable selon la date de ponte. Les œufs déposés au printemps passent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

En Poitou-Charentes, le statut du Sympétrum jaune est encore insuffisamment connu pour évaluer l’appartenance réelle de l’espèce à la faune locale.

Protection

Dans l’état actuel de nos connaissances, le Sympétrum jaune ne nécessite aucune mesure de protection autre que la préservation des réseaux de mares où l’espèce a été observée.

Philippe JOURDE & Benoît PERRET

Bibliographie

Cotrel N., Rouiller P., 2007 – Atlas commenté des odonates des Deux-Sèvres. Nature entre Deux-Sèvres, 1 : 56-76.

Jourde P., Perret B., 2006 – Sympetrum flaveolum (L., 1758), nouvelle donnée pour le Poitou-Charentes et statut récent dans les plaines de l’Ouest de la France (Odonata, Anisoptera, Libellulidae). Martinia, 22 (3) : 135-142.

Sternberg K., Buchwald R., 2000 – Die Libellen Baden-Württembergs. Band 2 : Großlibellen (Anisoptera), Literatur Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart, Allemagne, 712 p.

Orthétrum réticulé

Orthetrum cancellatimi (Linnaeus, 1758).

Orthétrum réticulé

Etymologie

Cancellatum (lat) = réticulé, treillissé, grillé : les femelles et les jeunes mâles ont l’abdomen marqué de traits noirs dessinant une grille.

Répartition

L’Orthetrum cancellatum est une espèce extrêmement commune en Europe, excepté dans certaines régions septentrionales, Scandinavie et Écosse.

En France, elle est fréquente sur tout le territoire.

En région Poitou-Charentes, elle est présente dans les quatre départements et a été observée sur 618 communes (52 %).

Phénologie

Dans la région, cette libellule peut être rencontrée d’avril (05/04) à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Cet Orthétrum est ubiquiste et se montre peu exigeant quant au choix de son biotope. Néanmoins, il semble montrer…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Cette libellule est facilement observable car elle affectionne les voies rapides le long des berges, se posant très souvent, de-ci de-là sur des perchoirs bien exposés ou sur le sol nu. Les mâles défendent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

O. cancellatum est commun en Poitou-Charentes et ne semble pas être menacé dans la région. L’unique cause potentielle de sa disparition pourrait être la dégradation et la destruction de ses habitats de reproduction.

Protection

L’Orthétrum réticulé n’est pas une espèce présentant un enjeu majeur de conservation. De ce fait, aucune mesure de protection ne la concerne actuellement.

Julien MONDION

Orthétrum brun

Orthetrum brunneum (Fonscolombe, 1837).

Orthétrum brun

Etymologie

Brunneum (lat) = brun : Fonscolombe a décrit cette espèce en 1837 à partir d’un imago immature (qui est de couleur brune), prenant les mâles adultes bleus pour une autre espèce.

Répartition

L’Orthétrum brun est largement répandu de l’Afrique du nord à la Mongolie. En expansion récente vers le Nord, il occupe actuellement la majeure partie de l’Europe située entre la Méditerranée, la Manche et les rivages méridionaux de la Baltique.

Cette espèce thermophile est commune en France dans les zones de plaine. Elle évite les secteurs de montagne, les régions les plus continentales ainsi que les départements riverains du littoral de la Manche et de la mer du Nord.

En Poitou-Charentes, cette libellule est présente sur l’ensemble des zones favorables alors qu’elle était notée peu abondante par Henri Gelin en 1908, qui ne signalait que 4 mentions régionales : une observation à Fouras en Charente Maritime et trois en Deux-Sèvres dont deux dans le marais Poitevin. Actuellement, malgré une répartition clairsemée dans la Vienne, cette espèce se retrouve dans 31% des communes (367) de la région.

Phénologie

Des individus isolés sont notés à compter du 23 avril. L’essentiel des émergences se produit…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Espèce pionnière des eaux dormantes et courantes peu profondes et ensoleillées, l’Orthétrum brun recherche…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les imagos s’éloignent fréquemment de l’eau. Les mâles occupent pendant la phase de maturation les…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Comme de nombreuses espèces inféodées à des milieux neufs, les orthétrums bruns ont bénéficié de la création récente de plans d’eau, de l’exploitation des gravières et carrières ou de l’abaissement du débit des cours d’eau. La qualité de l’eau ne semble pas être un facteur limitant pour cet orthétrum mais l’atterrissement et l’eutrophisation des milieux entraînent un développement excessif de la végétation qui est incompatible avec les exigences écologiques de l’espèce. La colonisation de la rive des ruisseaux et des rivières par de la végétation ligneuse tout comme l’interruption précoce du débit des sources constituent également une atteinte aux milieux de reproduction qui lui sont favorables.

Protection

Le maintien d’un pâturage en fond de vallée avec quelques accès délimités à l’eau permet de conserver la végétation rase des prairies et un ensoleillement à proximité des sources et des secteurs peu profonds en bordure des ruisseaux. Une gestion écologique adaptée des anciennes carrières et gravières inondées permet également de maintenir des milieux favorables à la reproduction d’O. brunneum.

Philippe ROUILLIER

Orthétrum à stylets blancs

Orthetrum albystilum (Sélys, 1848).

Orthétrum à stylets blancs

Etymologie

Orthetrum de orthos (gr) = droit et êtron (gr) = abdomen : les orthétrums ont l’abdomen étroit, aux côtés plus ou moins parallèles (droits), ce qui les différencie du genre Libellula à l’abdomen large, dont les côtés sont courbés ; albistylum de albus (lat) = blanc et stilus (lat) = style, poinçon, tige : cette espèce a des appendices anaux blanchâtres.

Répartition

L’Orthétrum à stylets blancs a une répartition ouest-paléarctique.

En France, il est localement abondant dans les régions situées au sud d’une ligne allant de la Loire-Atlantique à l’Alsace, à l’exception des zones méditerranéennes.

Il est présent dans les quatre départements du Poitou-Charentes, mais est nettement plus fréquent dans les principales régions d’étangs (Saintonge, Confolentais, Montbronnais, Montmorillonnais et Gâtine) et dans les marais atlantiques. Cette espèce a été observée dans 268 communes, soit près de 23 % des communes prospectées.

Phénologie

Sa période de vol s’étend du 2 mai au 19 septembre, mais son activité culmine…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

En Poitou-Charentes, Orthétrum albystilum est une espèce typique des eaux stagnantes de tous types : mares, étangs, lacs, canaux, mais également bras morts et parties calmes des rivières. Sa prédilection semble…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le mâle occupe un territoire dans lequel il chasse une grande partie de la journée. Lorsqu’il aperçoit une femelle, il…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce ne semble pas être menacée dans la région. Cependant, la disparition des mares et l’assèchement de nombreuses zones humides, constituent les principaux facteurs défavorables au maintien des populations de cette espèce. L’apparition massive de l’Écrevisse de Louisiane dans les marais arrière-littoraux a fortement réduit les populations mais de nombreux individus d’orthétrums, contrairement aux autres odonates dont les larves ne s’enfouissent pas, font encore face à l’invasion.

Protection

Opportuniste et très tolérant dans le choix de ses habitats, capable de survivre à une forte eutrophisation de l’eau, l’Orthétrum à stylets blancs est une espèce qui ne nécessite pas de protection autre que celle de ses habitats.

Laurent PRECIGOUT

Bibliographie

Jourde P., Hussey R., 2007 – Quelques cas d’émergences distantes de l’eau chez Ladona fulva (Müller, 1764) et Orthetrum albistylum (Selys, 1848) (Odonata, Anisoptera, Libellulidae). Martinia, 23 (2) : 67-69.

Libellule déprimée

Libellula depressa (Linnaeus, 1758).

Libellule déprimée

Etymologie

Du latin libella = niveau ; depressa vient du latin depressus = déprimé, aplati, enfoncé : l’abdomen de cette espèce est court, large et aplati dorso-ventralement.

Répartition

La Libellule déprimée est répartie de l’ouest de l’Europe à l’Asie occidentale. Cette espèce est partout extrêmement commune, sauf aux altitudes élevées. Sa limite septentrionale de répartition correspond au nord des îles britanniques.

En France, elle est présente sur l’ensemble du territoire.

En Poitou-Charentes, Libellula depressa est largement distribuée dans les quatre départements, où sa présence est avérée sur près de la moitié des communes prospectées (4б, 9%). Cette espèce a été recensée dans 1 191 localités.

Phénologie

Les premiers imagos apparaissent dès le début du mois d’avril. Cependant…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

C’est une espèce des eaux mésotrophes et eutrophes, stagnantes et faiblement courantes. Espèce pionnière, elle colonise…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Mâles et femelles se déplacent beaucoup, ce qui explique le caractère pionnier indéniable de l’espèce. En début de journée, les mâles circulent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce n’est pas réellement menacée dans notre région. Cependant, la disparition des mares, l’assèchement de certaines zones humides, ainsi que la densification de la végétation herbacée ou la colonisation par les ligneux, constituent les principaux facteurs défavorables au maintien des populations de cette espèce.

Protection

Le maintien des points d’eau existants, la création de nouveaux étangs et de mares en réseaux, ainsi qu’un entretien régulier de la végétation pour éviter la fermeture des milieux, sont autant de mesures qui permettent de favoriser le maintien ou le développement des populations de Libellule déprimée en Poitou-Charentes.

Laurent PRECIGOUT

Leucorrhine à front blanc

Leucorrhinia albifrons (Burmeister, 1839).

Leucorrhine à front blanc

DHFF Annexe IV

Protection nationale

Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger critique d’extinction

Etymologie

Leucorrhinia du grec leukos = blanc et rhinios = nez (du fait de la couleur du front) ; albifrons du latin albi = blanc et frons = front. Le nom français n’est qu’une adaptation du nom scientifique.

Remarque : L. albifrons est la seule leucorrhine dont le front peut être très sombre chez certains individus.

Répartition

La Leucorrhine à front blanc est une espèce euro-sibérienne, très localisée en France (Ain, Charente-Maritime, Doubs, Gironde, Haute-Savoie, Indre, Jura, Landes et Lot-et-Garonne).

En Poitou-Charentes, elle n’est désormais connue que d’un unique réseau de points d’eau situé sur deux communes de Haute-Saintonge. Depuis la fin des années 1990, L. albifrons a disparu de deux autres localités isolées du centre et du sud de la Charente-Maritime.

Phénologie

En Charente-Maritime, les dates extrêmes d’émergence s’étirent du 19 mai au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

L. albifrons est une espèce de milieu lentiques permanents. En Charente-Maritime, elle fréquente des…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire prendrait deux ans (Reinhardt, 1998). En Charente-Maritime, les émergences se font en moyenne à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

La population du sud de la Charente-Maritime est isolée et en marge de la répartition de l’espèce. Le réseau de mares fréquenté par L. albifrons a été considérablement altéré par des comblements et des phases d’assèchement, notamment lors des sécheresses de 2004 à 2006. L’orientation de la vocation des étangs fréquentés par la Leucorrhine vers la pisciculture ou la pêche pourrait se traduire par une augmentation de la prédation et par une eutrophisation de l’eau. Enfin, l’Introduction d’espèces animales allochtones (Gambusie, Perche soleil, Poisson-chat et surtout Écrevisse de Louisiane) pourrait menacer la survie de l’espèce à court terme.

Protection

Un projet d’arrêté préfectoral de protection de biotope protégeant la principale zone de reproduction est en cours d’instruction ; une partie du site a d’ores et déjà été acquise par le CREN Poitou-Charentes et de nouvelles mares ont été creusées pour favoriser l’espèce. Un programme de gestion conservatoire, réalisé en partenariat avec la société Calcia, est en cours sur d’autres mares occupées par la leucorrhine.

Il conviendrait désormais de restaurer les autres sites de reproduction fréquentés et de reconstituer un réseau de points d’eau susceptible de reconnecter deux noyaux de populations distants de quelques kilomètres.

Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

Bibliographie

Reinhardt K., 1998 – Reproductive behaviour of Leucorrhinia albifrons (Burmeister) in a non-territorial situation (Anisoptera : Libellulidae). Odonatologica, 27:201-211.

Terrisse J., Jourde P., 2006 – Expertise biologique des acquisitions du Conservatoire d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes aux Landes de Corignac. Rapport LPO.

Crocothémis écarlate

Crocothemis erythraea (Brullé, 1832).

Crocothémis écarlate

Etymologie

Crocothemis de krokos (gr) = safran, orange : probablement du fait des larges taches alaires basales orangées et themis (gr) = règle, coutume : terminaison « inventée » par l’entomologiste allemand H.A. Hagen (1817-1893) et appliquée à plusieurs espèces sans qu’il ne semble y avoir de signification claire ; erythraea de erythraios (gr) vraisemblablement dérivé de erythros (gr) = rouge : couleur générale du mâle.

Répartition

Cette espèce afro-européenne a une répartition plutôt méridionale en Europe, mais depuis plusieurs décennies, son aire de répartition semble s’étendre vers le nord témoignant ainsi, semble-t-il du réchauffement climatique général. Crocothemis erythraea a par exemple été observé pour la première fois en Grande Bretagne en 1995.

En France, cette libellule est commune dans tous les départements.

En Poitou-Charentes, elle est très largement répandue et a été recensée sur 416 communes (35 %), avec des populations importantes, notamment en Charente-Maritime dans les marais arrière-littoraux.

Phénologie

En Poitou-Charentes, les premières émergences sont observées fin avril (27/04) et s’étalent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

La Libellule écarlate est une espèce pionnière thermophile. Elle se développe de préférence sur…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

La durée de développement larvaire est peu connue et semble être d’un an en Poitou-Charentes. L’espèce est connue pour être…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Autrefois plutôt rare en Europe centrale, Crocothemis erythraea voit son aire de répartition s’étendre vers le nord à tel point qu’aujourd’hui, elle peut être considérée comme une espèce indicatrice du réchauffement climatique. Elle n’est pas menacée à l’échelle de la région.

Protection

Cette espèce bénéficie de la création de nouveaux plans d’eau, liés à l’aménagement du territoire (sablières, bassins routiers…). Le maintien des mares et plans d’eau existants contribue aussi à la conservation de cet odonate sur l’ensemble du territoire régional.

Johan TILLET et Miguel GAILLEDRAT

Bibliographie

Ott J., 1988 – Beitrëge zur Biologie und zum Statuts von Crocothemis erythrea (Brullé, 1832). Libellula, 7 : 1-125.

Prévost O, Durepaire P., 1992 – Les Odonates de la réserve naturelle du Pinail in Réserves Naturelle du Pinail, rapport d’activité n°6. GEREPI, Vouneuil-sur-Vienne, 33-67.