La maturation et le rôle de la couleur

Durant la période de maturation, les libellules terminent les transformations physiologiques qui leur permettront d’atteindre la maturité. On qualifie ces insectes d’imagos ténéraux.

Les libellules en cours de maturation se reconnaissent généralement au fait que leur coloration adulte n’est pas encore apparue. Durant cette période, de quelques jours, il n’est pas rare que les insectes s’écartent, parfois à grande distance, de leurs sites de reproduction.

Certaines demoiselles peuvent déjà s’accoupler et pondre alors que leur coloration n’est pas encore parfaitement apparue. D’autres au contraire, comme le Leste vert Chalcolestes viridis, ne se reproduisent que plusieurs mois après leur émergence.

Les libellules sont des insectes chez qui la vue est un sens particulièrement élaboré. Beaucoup d’espèces ont développé des parures colorées qui permettent aux mâles de se faire remarquer par leurs congénères. Dans certaines régions tropicales existent des familles d’odonates aux couleurs chatoyantes. En Europe, la plupart des espèces ont des colorations plus modestes, mais certaines sont toutefois remarquables. C’est par exemple le cas des caloptéryx aux ailes colorées et au corps métallisé, du Crocothémis écarlate Crocothemis erythraea ou de l’Orthétrum brun Orthetrum brunneum, dont le mâle est entièrement bleu azuré.

Chez beaucoup d’espèces, les vifs coloris se confondent étonnamment bien dans le paysage une fois l’insecte posé. Les taches bleues, jaunes, vertes et brunes des aeschnes les dissimulent efficacement dans le feuillage des arbres ou des arbustes. Le jaune et le noir des gomphes et des cordulégastres rendent les insectes invisibles dans l’atmosphère mi-ombre mi-lumière des cours d’eau boisés.

En règle générale, les femelles sont moins colorées que les mâles. Chez de nombreuses espèces de zygoptères toutefois, certaines femelles présentent des colorations de mâles. Elles sont dites andromorphes.

Certaines espèces sont passées maîtres dans l’art du camouflage. Le Leste brun Sympecma fusca ressemble à une branchette ; l’Aeschne paisible Boyeria irene, ponctuée de beige, d’olive et de brun, semble revêtue d’un treillis militaire.

Quelques libellules ont adopté des couleurs mimant celles d’insectes menaçants. La femelle de la Libellule déprimée Libellula depressa rappelle par exemple un gros frelon. Il est probable que ce mimétisme effraie certains prédateurs.

La coloration des insectes joue aussi un rôle dans leur régulation thermique. En période froide, les aeschnes sont plus sombres qu’en période chaude. L’assombrissement permet une meilleure captation de la chaleur solaire.

Enfin, la coloration des insectes varie en fonction de l’âge. Les vieilles femelles de libellules (Libellula, Orthetrum, Sympetrum notamment) se couvrent parfois d’une pruinosité proche de celle des mâles.

 

Philippe Jourde

 

Cordulégastre bidenté

Cordulégaster bidentata (Linnaeus, 1758).

Cordulégastre bidenté

Répartition

L’aire de répartition de ce cordulégastre est assez réduite et plutôt morcelée en Europe. Il est présent, souvent assez rare, de l’Allemagne aux Balkans, de la Grèce aux Pyrénées.

En France, il est totalement absent à l’ouest d’une ligne reliant les Ardennes au Pays basque. A l’est de cette ligne, il privilégie très nettement les zones de relief.

Les données les plus proches du Poitou-Charentes proviennent de la bordure occidentale du Massif central. L’espèce a été citée une fois au nord-est de la Dordogne en 1987 (Cloupeau in Dommanget, 1987) et à notre connaissance, n’y a plus été mentionnée depuis. Par contre les observations réalisées en Haute-Vienne sont beaucoup plus récentes. L’espèce a été trouvée en 2001 dans les gorges du Thaurion, un affluent de la Vienne, à une soixantaine de kilomètres des départements de la Charente et de la Vienne (SLO, 2003). L’espèce n’a jamais été mentionnée dans la région Poitou-Charentes.

Écologie et potentialités régionales

Ce gros anisoptère occupe des habitats particuliers. Il affectionne particulièrement les eaux de toute petite taille sur des pentes boisées à forte déclivité, et ce à moyenne altitude. On le rencontre donc près des petites sources en zone abrupte, sur des suintements, des rigoles, de minuscules ruisselets. La quantité d’eau qui dévale ne doit pas être importante et il suffit parfois que le substrat reste juste imbibé pour que cet odonate s’en accommode. Les larves vivent dans les amas de débris végétaux et de sable à l’abri du courant principal (SLO, op. cit.).

Quelques parties du territoire régional, notamment les marges est de la Charente et le sud-est de la Vienne, peuvent offrir les conditions écologiques optimales à cette espèce, à savoir des pentes escarpées et boisées, coupées de façon régulière par des clairières ou des chemins forestiers et pourvues de minuscules écoulements. L’altitude très modérée ne semble pas gênante puisque les observations en Limousin ont été réalisées entre 170 et 600 m (SLO, op.cit.). Il semble vraiment que ce soit le caractère abrupt des pentes qui soit primordial. Dans cette région, c’est la recherche systématique des larves dans ces milieux très particuliers qui a permis d’augmenter de façon remarquable le nombre de données sur cette espèce (Lolive et Guerbaa, 2007). Il paraît indispensable de suivre cet exemple en Poitou-Charentes d’autant plus que la recherche des imagos semble assez aléatoire, les femelles étant extrêmement discrètes et les mâles n’occupant les zones de reproduction que durant une période limitée (SLO, op.cit.). La période de vol de cette espèce s’étend de début juin à début septembre.

Eric PRUD’HOMME

Bibliographie

S.L.O., 2003 – Atlas des Libellules du Limousin. Epops, HS : 110 p.

Gomphe serpentin

Ophiogomphus cecilia (Geoffroy in Fourcroy, 1785).

Gomphe serpentin

Répartition

Ce gomphidé possède une distribution qui s’étend de l’ouest et du nord de l’Europe jusqu’à la Sibérie occidentale.

En France, hormis quelques stations dans le nord-est et dans le sud-ouest sur l’Adour, les principales populations sont implantées le long du cours moyen de la Loire, en particulier dans les départements du Loiret, du Cher, du Loir-et-Cher et d’Indre-et-Loire.

L’espèce n’a jamais été mentionnée dans la région Poitou-Charentes.

Écologie et potentialités régionales

Les récoltes d’exuvies le désignent comme le gomphidé dominant dans certaines localités de la Loire, souvent en association avec Gomphus flavipes, mais en plus grand nombre (Lett et al.,2001). Ophiogomphus cecilia semble toutefois plus souple dans le choix de ses milieux de développement. On le trouve en effet non seulement sur le cours principal mais aussi sur les bras secondaires (Lohr, 2003). La taille des cours d’eau qu’il occupe en Europe centrale ou du nord est d’ailleurs très variable. Paradoxalement, aucune donnée de reproduction sur les affluents de la Loire n’est pour l’instant connue, en dépit de la présence parfois régulière de l’espèce. C’est notamment le cas de la Vienne dans sa partie Indre-et-Loire, où Lett et al. (2001) mentionnent l’observation « d’assez nombreux imagos ». Comme pour G. flavipes, le cours de la Vienne constitue une entrée privilégiée pour cette espèce dans la région Poitou-Charentes. D’ailleurs le nouveau profil de la rivière, suite à l’arasement du barrage de Maisons Rouges, paraît plus favorable à O. cecilia. Selon Cloupeau et al., (2000), la période d’émergence, qui débute en mai, culmine en juin et juillet. Un suivi régulier du cours de la Vienne et de la Creuse, en amont du Bec des Deux Eaux (département de la Vienne), en juillet et surtout en août, semble la meilleure option pour tenter d’établir la présence, même occasionnelle, de cette belle espèce dans notre région.

Olivier PREVOST

Bibliographie

Cloupeau R., Boudier F., Levasseur M. et Cocquempot C., 2000 -Les odonates de Touraine (Département d’Indre-et-Loire, France). Bilan de l’inventaire en cours. Martinia, 16 (4) : 153-170.

Lett JM., Cloupeau R., Pratz JL. et Male-Malherbe E. (Coord.), 2001 – Liste commentée des Odonates de la région Centre (Départements de Cher, de l’Eure-et-Loir, de l’Indre, de l’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher et du Loiret). Martinia 17 (4) : 123-168.

Lohr M., 2003 – Etude faunistique des odonates des plaines alluviales de l’Allier et de quelques affluents au nord-ouest de Moulins (Départements de l’Allier, du Cher et de la Nièvre). Martinia, 19 (4) : 123-148.

Sympétrum déprimé

Sympetrum depressiusculum (Sèlys, 1841).

Sympétrum déprimé

Répartition

Le Sympétrum déprimé possède une vaste aire de répartition qui s’étend de l’Europe médiane au Japon. Cependant l’espèce est souvent considérée comme rare, en tout cas comme la plus menacée et en régression de son genre en Europe (Van Tol et Verdonk, 1988).

En France, seuls quelques départements des Alpes et de la vallée du Rhône abritent des populations importantes et pérennes (Deliry, 2008, Grand et Boudot, 2006). Les observations sur le reste du territoire sont isolées et sporadiques. La France constitue la limite occidentale de son aire de répartition.

Mentions anciennes

Dans la région, un seul auteur a déjà mentionné la présence de Sympetrum depressiusculum. Il s’agit de René Martin qui signale l’espèce en 1888 à Montmorillon dans la Vienne. Depuis, aucune publication n’apporte de données sur l’espèce en Poitou-Charentes. Cependant deux spécimens, un mâle et une femelle, attrapés en Charente par René Martin au début du XXe siècle, prennent place dans la collection H. et T. Piel de Churcheville, boîte n°11, MNHN.Z.6692 gardée au Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes (Meurgey, 2001) mais ni date ni lieu précis n’accompagnent cette collecte.

Données récentes et potentialités régionales

Le bilan de l’Inventaire cartographique des odonates de France (Dommanget et al., 2002) signale l’espèce comme présente en Charente. Après vérification, cette unique observation résulte d’une malheureuse erreur informatique et a d’ailleurs été totalement infirmée par l’observateur concerné par cette donnée (Prud’homme et Suarez, 2007).

Les autres données récentes concernant les départements limitrophes au Poitou-Charentes sont tout à fait occasionnelles. D’après Dommanget et al., (op.cit.), 2 données proviennent du département du Maine-et-Loire et une donnée est mentionnée pour le département de la Dordogne. Cette dernière concerne un individu capturé dans la région de la Double (Jouandoudet in Jourde, 2005). Dans les régions où les populations de ce sympétrum sont pérennes et régulièrement observées, l’espèce fréquente des eaux peu profondes, envahies par la végétation aquatique, qui peuvent se réchauffer l’été, voire s’assécher. La période de vol de l’espèce est plutôt tardive, les premières émergences commencent en juin et les imagos volent jusqu’à mi-octobre. Il est assez peu probable qu’il existe en Poitou-Charentes des populations installées de S. depressiusculum car cette espèce semble vraiment très occasionnelle à l’ouest de la vallée du Rhône et de la Camargue. Toutefois, il n’est pas à exclure la possibilité de capturer ou d’observer des individus erratiques.

Eric PRUD’HOMME

Bibliographie

Meurgey F., 2001 – Les collections d’odonates du Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes. 1. Collection H. et T. Piel de Churcheville. Inventaire et révision. Martinia, 17 (2) : 55-56.

Lett JM., Cloupeau R., Pratz JL. et Male-Malherbe E. (Coord.), 2001 – Liste commentée des Odonates de la région Centre (Départements de Cher, de l’Eure-et-Loir, de l’Indre, de l’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher et du Loiret). Martinia 17 (4) : 123-168.

Grande Aeschne

Aeshna grandis (Linnaeus, 1758).

Grande Aeschne

Répartition

Cette espèce possède une vaste répartition allant du nord à l’est de l’Europe jusqu’en Sibérie.

En France, elle est présente essentiellement sur les reliefs et dans le quart nord-est du pays.

Mentions anciennes

Cette belle aeschne d’origine euro-sibérienne n’a pas été observée dans la région depuis au moins un siècle ! Et on peut d’ailleurs s’interroger dans quelle circonstance elle le fut un jour. Gelin (1908), remarquait fort justement à propos d’A. grandis, « (qu’)il n’a encore été fait dans l’Ouest aucune capture authentique ».

En Charente-Maritime, sa présence éventuelle repose sur l’observation de Beltremieux (1884), au sein d’une liste très réduite de 8 taxons, étrangement hétérogène quant au statut des espèces signalées, les plus rares côtoyant les plus communes (Jourde, 2005). Sa présence en Vienne et en Charente est seulement mentionnée dans un tableau de synthèse publié par Martin (1907b), qui ne fait aucun commentaire à son sujet. La légende du tableau indique que l’espèce est rare ou exceptionnelle en Charente, et commune en Vienne. Cette information est étonnante, car Martin la signalait à la même époque comme rare dans l’Indre limitrophe (1888c, 1907b). L’hypothèse d’une population isolée, mais abondante, en Vienne est peu crédible. Par contre, il serait logique que l’auteur ait pu la rencontrer exceptionnellement dans le Montmorillonnais, proche de la Brenne, et qu’il fréquentait régulièrement. La Grande aeschne n’a jamais été mentionnée dans les Deux-Sèvres.

Données récentes et potentialités régionales

Les inventaires des deux dernières décennies n’ont pas modifié le statut de cet odonate dans la région centre, où il est considéré comme rare (Lett et al., 2001), et notamment en Brenne, où il n’existe aucune observation récente. En définitive, les stations de reproduction les plus proches se situent aux confins de la Haute-Vienne, de la Corrèze et de la Creuse, avec une abondance optimum au-dessus de 450 m d’altitude (Guerbaa, 2002). Déjà éloigné de la limite occidentale de répartition de l’espèce, le Poitou-Charentes, avec une altitude maximum de 366 m (nord-est de la Charente), a peu de chance de l’accueillir. Le réchauffement climatique pourrait, de plus, accélérer un retrait progressif d’Aeshna grandis vers des altitudes plus élevées, et l’éloigner définitivement de notre région.

Olivier PREVOST

Bibliographie

Beltremieux E., 1884 – Faune vivante de la Charente-Inférieure. Académie des belles lettres, Sciences et Arts de la Rochelle. Extrait Annales Soc. Sci. Nat. Charente-Inférieure.

Gelin H., 1908 – Catalogue des Orthoptères et Libellules observés dans l’ouest de la France (zone littorale océanique d’altitude inférieure à 300 m). Clouzot, Niort : 35-57.

Guerbaa K., 2002 – Les espèces d’odonates « remarquables » du Limousin. Martinia 18(1) : 3-12.

Lett JM., Cloupeau R., Pratz JL. et Male-Malherbe E. (Coord.), 2001 – Liste commentée des Odonates de la région Centre (Départements de Cher, de l’Eure-et-Loir, de l’Indre, de l’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher et du Loiret). Martinia 17 (4) : 123-168

Martin R., 1888c – Tableau synoptique (Faune de France). Tribu des aeschnines. (Insectes névroptères du sous-ordre des odonates). Feuille jeun. Nat., 18 (211) : 99-103.

Martin R., 1907b – Les odonates de la Haute-Vienne, (suite et fin). Revue scient. Limousin, 15 (170) : 17-20.

Introduction aux monographies

Chaque monographie spécifique est divisée en plusieurs rubriques :

  • Statut de protection : ce paragraphe fait apparaître le statut légal et l’intérêt patrimonial de chaque espèce, faisant référence à l’inscription de celle-ci sur une liste officielle, à caractère juridique ou non, établie par la communauté scientifique. Le détail des différents statuts est développé dans le chapitre (cf. Protection des Libellules).

Les principaux critères utilisés dans les monographies sont l’inscription à/aux :

    • annexe II et IV de la directive 92/43/CEE du Conseil du 21/05/1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages, dite Directive Habitats-Faune-Flore ;
    • la liste des insectes protégés de France d’après l’arrêté du 23/04/2007 ;
    • la liste rouge des Libellules menacées du Poitou-Charentes (Poitou-Charentes Nature, 2007).

Ces éléments sont matérialisés par des symboles de couleur :

Vert : annexe II et IV de la directive Habitats-Faune-Flore

Orange : protection nationale

Rouge : liste rouge des Libellules menacées du Poitou-Charentes

  • Etymologie : les éléments présentés dans cette partie sont tirés de Fliedner (1997) sauf mention contraire.
  • Répartition : dans ce paragraphe, quelques éléments succincts de la répartition européenne et française de l’espèce sont rappelés, avant de consacrer une part plus importante à sa ré partition et à son statut en région Poitou-Charentes.
  • Phénologie de vol : il s’agit d’un paramètre majeur dans la connaissance et l’étude des libellules. Il est en effet primordial de savoir à quelle période chercher une espèce donnée. La période de vol peut varier d’une année sur l’autre en fonction des conditions météorologiques et des conditions environnementales de chaque station. Cependant, calculée sur plusieurs années, ces disparités sont intégrées en apportant des valeurs englobantes.

    Les analyses présentées dans cette partie des monographies concernent les données d’imagos collectées dans les zones humides entre 1988 et 2007. Les graphiques qui en découlent permettent de repérer les pics de présence de l’espèce considérée.

    En outre, en cumulant les données de toutes les espèces présentes dans la région, il est possible de présenter une courbe de phénologie servant de référence et permettant d’établir des comparaisons interspécifiques.

    Ainsi, pour chaque espèce la phénologie de vol peut être visualisée grâce à un graphique montrant le nombre d’observations de l’espèce par semaine et la courbe du nombre de données collectées par semaines toutes espèces confondues à fin de comparaison (voir ci-dessous).

  • Habitats : étant donnée la superficie que représente le Poitou-Charentes et l’étendue de la répartition de la plupart des libellules, il est difficile de présenter une description exhaustive des habitats fréquentés par chaque espèce. Aussi, une description sommaire des habitats larvaires et des milieux préférentiels utilisés par les imagos sont présentés dans ce paragraphe.
  • Biologie : cette rubrique souligne les préférences, les rythmes d’activités et les particularités les plus marquantes concernant le comportement de l’espèce traitée (vie larvaire, émergence, maturation, déplacement, accouplement, ponte …).
  • Menaces : à l’échelle de la région, l’appréciation des menaces tient compte de la densité des populations et de la répartition de l’espèce concernée, avec le cas échéant des informations sur le déclin et les facteurs du déclin constaté.
  • Mesures de protection : il s’agit de propositions de mesures visant à maintenir des populations viables dans des sites où l’espèce est menacée, ainsi que des mesures visant la création de milieux d’accueil favorables.
  • Bibliographie spécifique : sont rappelées ici, les références bibliographiques utilisées pour la rédaction de la monographie spécifique concernée.
  • Les cartes. Les cartes régionales de répartition permettent de localiser les sites d’observation de chaque espèce en différenciant les simples observations (en orange) des données de reproduction certaine (en rouge). La représentation des données par nuage de points a été retenue afin d’obtenir à la fois des observations précisément localisées et de visualiser la densité d’information.

Légende des cartes :

simple observation d’un ou de plusieurs imago(s) sans comportement reproducteur

donnée de reproduction certaine : émergence, accouplement, ponte ou bien observation de larve, ou bien encore récolte d’exuvies.

  • Les illustrations. Pour chaque espèce, une ou deux photographies apportant des éléments pertinents sur son identification ou sur son milieu de vie, sont présentées. Toutes les photographies ont été prises en région Poitou-Charentes, sauf celles des espèces disparues et à rechercher.

Remerciements

La réalisation de l’inventaire des libellules du Poitou-Charentes, entre 2002 et 2006, qui a donné lieu à l’édition de cet ouvrage, n’aurait pu être mené à bien sans le soutien financier régulier du Conseil Régional Poitou-Charentes, de la Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) Poitou-Charentes et de l’Union Européenne (fonds FEOGA). Que ces partenaires qui accompagnent Poitou-Charentes Nature depuis de nombreuses années soient ici sincèrement remerciés.

Nous tenons aussi à souligner l’aide apportée par le Conseil Régional Poitou-Charentes, le Conseil Général de la Vienne ainsi que la DIREN Poitou-Charentes à la publication de ce livre.

Nous remercions également l’Observatoire Régional de l’Environnement Poitou-Charentes (ORE) pour la réalisation de cartographies spécifiques à cet ouvrage.

Enfin, nous remercions chaleureusement les contributeurs bénévoles à l’atlas des libellules du Poitou-Charentes, sans qui cette valorisation n’aurait pu exister. Leur investissement a permis la collecte de plusieurs dizaines de milliers d’informations ainsi que la réalisation de très nombreuses photos.

Liste des contributeurs à l’inventaire régional des libellules :

Airaud Jean-Yves, Allenou Olivier, André Alain, Arcos Monique, Aurat Michel, Baillargeat Sébastien, Bailly Tony, Barataud Julien, Barataud Michel, Baron Guillaume, Barre Hélène, Barret Virginie, Bashford David, Beduchaud William, Belin Alban, Bernard Rodolphe, Bernard Yannig, Berton Louisette, Besseau Gérard, Biodiversita, Blanpain Nicolas, Boissinot Alexandre, Boitin Florence, Bonifait Sylvain, Bonneau Virginie, Bonnin Jean-Baptiste, Boutry Julien, Bracco Sandrine, Bragard Sébastien, Bramard Michel, Brugier Arnaud, Brun Monique, Brun Albert, Bussière Raphaël, Caillaud Sylvie, Carrière Marc, Caupenne Michel, Cavallin Pascal, Celeyron Ariane, CERA-environnement, Ceylo Dominique, Chamard Johannie, Champion Emmanuelle, Charron Claude, Chériot Thierry, Chevalier Patrick, Chevereau Jérôme, Collober Olivier, Corbin Johanna, Cormier Mickaël, Cotrel Nicolas, Coué Bruno, Couturier Samuel, Couturier Thibaud, Darquey Anne-Chrystelle, Debordes Laurent, Delafoulhouze Laurent, Delage Jacques, Dhéron Béatrice, Dorfiac Matthieu, Douillard Emmanuel, Douteau Maurice, Drouhet Pierre, Dubech Pascal, Dubois Thierry, Ducept Samuel, Dufour Héléna, Dumas Thibaud, Dupaix Alice, Durepaire Philippe, Dutrey Alexandre, Faupin Grégory, Fillon Bruno, Fontaine Guillaume, Fouquet Antoine, Gaborit Thibaut, Gailledrat Miguel, Garnier Jean-Pierre, Gatignol Patrick, Gendre Nicolas, Gerbaud Siegfried, Gerepi, Giret Nicolas, Goulevant Cyril, Grand Daniel, Groupe naturaliste de Vienne Nature, Groupe odonate de Charente Nature, Guerbaa Karim, Guillot Matthieu, Guinard Eric, Halouis Marie-Emmanuelle, Hamet Isabelle, Henry Jean-François, Herbrecht Franck, Holthof Eric, Holthof Julie, Holthof Matthieu, Hussey Robert, Jeannot Nicolas, Jiguet Frédéric, Jolivet Samuel, Josse Anthony, Jouandoudet Franck, Jourde Philippe, Joussemet Sébastien, Kerbiriou Estelle, Kim Alain, Labbaye Agnès, Lagarde Frédéric, Laluque Olivier, Laroche Isabelle, Lavoué Pascal, Lecomte François, Legay Philippe, Lemaitre Christophe, Levesque Robert, Lorin Tony, Luini Estelle, Lutton Vincent, Luzzato Thomas, Mahé Dimitri, Marseau Simone, Marteau Clarisse, Masse Tony, Maximilien Fabien, Meloche Jean, Menu Thomas, Mercier Fabien, Metayer Rodolphe, Monadier Benoît, Moncomble Mathieu, Mondion Julien, Montenot Jean-Pierre, Moreau Gaëlle, Morelle Sébastien, Mortier Patrick, Nadal Yann, Obios, Ollivier David, Ouest Aménagement, Ouvard Etienne, Pagniez Pierre-François, Parc interrégional du Marais Poitevin, Parvery Danielle, Pasquet Guillaume, Pasquier Antoine, Pelletier Pascal, Perret Benoît, Perrinet Michel, Persuy Alain, Petit Loïc, Philippe Stéphanie, Plat Pierre, Ponthoreau Nathalie, Précigout Laurent, Prévost Olivier, Proux Catherine, Provost Dominique, Provost Jean, Prud’homme Eric, Prud’homme François, Prud’homme Laurence, Quinault Sébastien, Rainaud Danièle, Renoulleau Richard, Rivault Damien, Rivron Annabelle, Rochelet Benoît, Roger Sophie, Rouillier Philippe, Sandras Michel, Sardin Jean-Pierre, Schmitt Hubert, Shorthouse Sam, Société des Sciences Naturelles de Châtellerault, Suaudeau Romain, Tapon Pascal, Taupin Eric, Terrisse Jean, Thomas Sophie, Tillet Johan, Tourneur Paul, Traineau Christelle, Trouve Isabelle, Turpaud-Fizzala Victor, Turpaud-Fizzala Xavier, Vaillant François, Vanappelghem Cédric, Ventroux Julien, Vernaud Sébastien, Viarteix Philippe, Vigier Aude, Vrignaud Nicolas, Von Tillmann Didier, Wilson Joséphine, Wolf Didier.

Préface

Quel émerveillement d’observer le vol léger d’une libellule au détour d’un chemin ou le long d’un cours d’eau ! Fascinantes par leur fragilité, les libellules le sont aussi par la diversité de leurs formes, de leurs couleurs et de leurs tailles. Cette diversité est le fruit de l’évolution : leurs ancêtres sont apparus il y a 335 millions d’années colonisant la quasi-totalité des terres émergées de la planète.

Les libellules, que l’on peut observer au bord des ruisseaux, des rivières, des fleuves, des mares, des étangs et plus généralement des zones humides de Poitou-Charentes représentent un patrimoine exceptionnel, témoin de la qualité des milieux aquatiques qu’elles fréquentent.

La Région a choisi d’accompagner l’édition de cet ouvrage car il participe d’un « faire savoir » accessible au plus grand nombre et à l’amélioration des connaissances sur l’extraordinaire richesse naturelle du Poitou-Charentes.

Avec plus de 60 000 données collectées, le livre met aussi en lumière l’important et indispensable travail scientifique mené par des bénévoles compétents, passionnés et soucieux de préserver la nature. Ces acteurs de la biodiversité nous invitent à découvrir et préserver ces frêles résidentes de Poitou-Charentes.

C’est donc à la fois l’excellence environnementale et la dynamique associative qui sont saluées ici par la Région Poitou-Charentes.

La Présidente de la Région Poitou-Charentes

Libellules du Poitou-Charentes

Ouvrage collectif et associatif sous l’égide de Poitou-Charentes Nature

Coordination générale

Précigout Laurent, Prud’homme Eric (Charente Nature) avec le soutien de Jourde Philippe (LPO).

Coordination départementale

Charente : Précigout Laurent, Prud’homme Eric (Charente Nature)
Charente-Maritime : Jourde Philippe (LPO).

Deux-Sèvres : Cotrel Nicolas, Rouillier Philippe (Deux-Sèvres Nature Environnement).

Vienne : Gailledrat Miguel, Moncomble Mathieu (Vienne Nature).

Rédaction des chapitres

Brochard Christophe, Cotrel Nicolas, Gailledrat Miguel, Jourde Philippe, _ Précigout Laurent, Prud’homme Eric, Rouillier Philippe, Sardin Jean-Pierre.

Rédaction des monographies

Allenou Olivier, Boissinot Alexandre, Bonifait Sylvain, Charron Claude, Caupenne Michel, Cotrel Nicolas, Dubech Pascal, Ducept Samuel, Gailledrat Miguel, Holthof Eric, Hussey Robert, Jourde Philippe, Laluque Olivier, Mercier Fabien, Moncomble Mathieu, Mondion Julien, Montenot Jean-Pierre, Perret Benoît, Précigout Laurent, Prévost Olivier, Prud’homme Eric, Prud’homme François, Rochelet Benoît, Rouillier Philippe, Suarez David, Tillet Johan, Turpaud-Fizzala Victor, Von Tillmann Didier.

Analyse des données et traitement cartographique

Jourde Philippe, Précigout Laurent, Prud’homme Eric.

Illustrations photographiques

Altenkamp R., André Alain, Barathieu M., Besseau Gérard, Bonifait Sylvain, Boissinot Alexandre, Bramard Michel, Brochard Christophe, Cotrel Nicolas, Debordes Laurent, Ducept Samuel, Fischer Christian, FDPPMA 79, Gailledrat Miguel, Hussey Robert, Jourde Philippe, Lavoué Pascal, Lecomte François, Le Quellec Yves, Luzzato Thomas, Marsat Marie-Claude, Niot Maximilien, Ollivier David, Pelletier Pascal, Précigout Laurent, Précigout Olivier, Prud’homme Eric, Prud’homme François, Rochelet Benoît, Rouillier Philippe, Sardin Jean-Pierre, Sellier Yann, Suarez David, Tillet Johan, Wolf Didier.

Relecture

Delavaud Isabelle, Fillon Bruno, Le Maux Jeannine, Fantin Pierre.

  • Pour citer en référence cet ouvrage, se conformer au modèle suivant :

    Poitou-Charentes Nature (Ed), 2009. – Libellules du Poitou-Charentes. Poitou-Charentes Nature, Fontaine-le-Comte. 256 p.
  • Pour citer en référence une monographie de cet ouvrage, se conformer au modèle suivant :

    Précigout L. 2009 – Libellule déprimée Libellula depressa. in : Poitou-Charentes Nature. Libellules du Poitou-Charentes -Poitou-Charentes Nature. Fontaine-le-Comte : pp 174-175.

Edition

  • Édition : Poitou-Charentes Nature

    ISBN 978-2-918831-00-6 – Dépôt légal : novembre 4e 2009
  • Maquette et mise en page : Alain Lecarpentier – Studio Valantin
  • Imprimé à 3000 exemplaires sur les presses d’Imprimerie
    CMP

Caloptéryx éclatant

Calopteryx splendens (Harris, 1782).

Caloptéryx éclatant

Etymologie

De splendens (lat) = brillant, du fait des reflets métalliques du corps de l’insecte.

Répartition

Calopteryx splendens est largement répandu en Europe à l’exception de la Péninsule ibérique. Sur le territoire français, l’espèce est absente de l’extrême sud-ouest où elle est remplacée par C. xanthostoma.

En région Poitou-Charentes, l’espèce est bien répartie, abondante voire très commune. Lors de l’inventaire régional l’espèce a été contactée en 2092 localités réparties sur 747 communes (63%).

Phénologie

Les premières émergences ont lieu dès le 1er avril. La période de vol des adultes…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Cette espèce est caractéristique des cours d’eau ensoleillés et affectionne les eaux courantes à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les œufs éclosent environ 14 jours après la ponte (Brooks et al.). Selon la température de l’eau, les œufs éclosent en…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce est commune en Poitou-Charentes, mais subit une dramatique déclin dans plusieurs bassins hydrographiques soumis depuis quelques années à des assèchements chroniques. L’élimination de la végétation aquatique des ruisseaux par les écrevisses américaines, les perturbations des hydrosystèmes provoqués par les ragondins et la pollution de l’eau ont déjà fait disparaître ou fortement régressé l’espèce de plusieurs cours d’eau.

Protection

La préservation de l’espèce implique une meilleure gestion de la quantité et de la qualité de la ressource en eau. La préservation de la végétation rivulaire herbacée et des herbiers d’hydrophytes est aussi un impératif. La découverte d’un moyen de lutte efficace contre les écrevisses exotiques auraient aussi des répercutions positives sur l’espèce, ainsi qu’un entretien doux de la végétation Bordant les cours d’eau.

 

Samuel DUCEPT et Philippe JOURDE

 

Bibliographie

Ruppel G., 2005 – Die Prachtlibellen Europas. Gattung Calopteryx. Die Neue Brehm Bücherei, Bd 654. Westarp Wissenschaften, Hohenwarsleben, 255 p.