Martin-pêcheur d’Europe

Espèce piscivore et donc inféodée aux milieux aquatiques (eaux courantes ou non). Cavernicole, il creuse des terriers dans les berges abruptes des rivières, dans des falaises sablonneuses ou argileuses, les souches d’arbres déracinés. Bien protégés, et parfois loin de l’eau, les terriers ne sont pas toujours faciles à trouver.

Sédentaire ; les parades débutent dès février-mars ; début de la
reproduction dès le mois d’avril.

Perchoirs ou postes d’affût d’où il surveille ses proies ; vols
nuptiaux avec offrandes de poissons par le mâle. Cri à l’envol.

Transects puis affûts de préférence le matin ou le soir, cependant l’oiseau est visible toute la journée surtout au moment du
nourrissage des jeunes.

Oiseau farouche et vigilant, discret au moment de la couvaison.

2 à 3 pontes par an d’avril à juillet ; 5 à 7 œufs incubés de 18 à 21 jours.

La sortie des jeunes s’échelonne de mai à juillet en fonction de la date de ponte. Après un séjour au nid de 23 à 27 jours, les jeunes s’envolent, mais continuent à être nourris par les parents pendant 3 à 4 jours, période leur permettant d’apprendre à chercher leur
nourriture par eux-mêmes, avant d’être chassés définitivement du territoire parental.

Danièle RAINAUD, Charente Nature

Guêpier d’Europe

Espèce cavernicole. A rechercher dans les fronts de taille des
carrières (sable, dolomie, argile), dans les berges de rivières (quelques dizaines de centimètres suffisent) ou dans des tas
compacts de matériaux meubles (dépôts pour construction).

Arrivée vers le 15 mai. Activité maximum (nourrissage au nid avec très nombreux échanges de cris) entre début juillet et mi-août.

Entrée des nids (ouverture circulaire de 6 cm de diamètre, à hauteur variable), chants (très caractéristiques et sonores, “ crucc ” roulé et liquide, très fréquents en période d’activité maximum), individus perchés sur les fils téléphoniques ou les arbres morts. Niche la
plupart du temps en colonie.

Visite systématique des carrières et recherche le long des rivières. Par repérage des nids, d’individus perchés ou par écoute des chants. L’oiseau se montre facilement, toute la journée.

Espèce plutôt tolérante. Peut se montrer conciliante vis-à-vis des engins de chantiers et des pêcheurs si le nid est à l’écart des
passages. Des passages trop fréquents et des stationnements
prolongés à proximité des nids sont déconseillés, gênant le
nourrissage de la femelle au nid et des jeunes.

20-25 jours. 5-6 œufs ; éclosion : fin juin, une seule couvée.

Sortie des jeunes de la cavité à 1 mois, soit fin juillet. Ils stationnent à l’entrée du nid, se faisant nourrir plusieurs jours par les parents, avant de s’envoler. Ils rentrent à la moindre alerte. Départ des sites de la mi-août à la fin août. Des regroupements importants, de
plusieurs dizaines d’individus, peuvent être observés non loin des sites avant le départ en migration.

Jean-Claude DESCOMBES, LPO Vienne

Torcol fourmilier

Espèce cavernicole, qui niche dans de vieux arbres partiellement dégradés, dans d’anciennes loges de Pics, dans de vieux murs près des habitations et même dans des nichoirs artificiels. A rechercher à partir de mi-avril aux alentours des lisières et clairières des bois, boisements clairs, vieux vergers, parcs et grands jardins.

Premières arrivées de migrateurs signalées mi-mars, se poursuivant jusqu’en mai. Mouvement migratoire post nuptial dès début août. Les manifestations vocales signalent l’installation des nicheurs car les migrateurs restent le plus souvent silencieux.

Chant : “ quin-quin-quin… ” répétitif, un peu nasillard ; plus
puissant, sonnant plus métallique et plus plaintif que l’appel du Pic mar, moins aigu que celui du Pic épeichette, rappelant un peu les Faucons crécerelle et hobereau.

Oiseau très mimétique qui passerait le plus souvent inaperçu s’il ne chantait pas. Dès leur arrivée et jusqu’à juin, mâles et femelles se répondent. Reprise en juillet avec la deuxième ponte.

Repérage surtout par le chant autour de peuplements d’arbres vieux ou morts, plutôt le matin.

Pas vraiment farouche ; dérangé au nid, allonge et tord le cou avec un mouvement reptilien, hérisse les plumes de la tête, et siffle.

13 à 14 jours. 7 à 10 œufs ; éclosion de fin mai à mi-juin. 2ème
couvée en juin ou début juillet. Abandon assez fréquent des pontes ou des cantonnements.

Les jeunes sortent du nid entre 20 et 25 jours. Observés surtout à partir du 15 juin. La famille reste unie quelques jours durant lesquels les jeunes quémandent encore la becquée avec un cri cliquetant.

Sandrine BRACCO et Cyril GOULEVANT, LPO Charente-Maritime

Pic vert

Le Pic vert habite des milieux boisés et ouverts : vergers,
peupleraies, bosquets, parcs, bocage ; il niche dans divers feuillus dans lesquels il creuse une cavité située à hauteur variable (entre 1 m 50 et 10 m) ; le trou d’envol est large d’au moins 6 cm ; le nid peut être utilisé pendant plusieurs années.

En janvier et février, ses manifestations vocales caractéristiques (son rire moqueur) marquent les prémices de la reproduction. Les “ chants ” cessent quand le site de nidification est choisi. La ponte des œufs a lieu en avril ou en mai.

Seul pic se déplaçant à terre à la recherche de fourmis et leurs larves. Confusion possible avec le Pic cendré. Ce dernier fréquente presque exclusivement les milieux boisés. Plumage vert agrémenté d’une calotte rouge et d’un croupion jaune, moustache noire chez la
femelle, noire et rouge chez le mâle. Vol ondulant.

Signal sonore significatif, copeaux de bois à la base des arbres
martelés. Nourrissage au nid. Observation des familles en
nourrissage sur les prairies avant émancipation des jeunes.

Réalisation de points d’écoute avec utilisation éventuelle de la
repasse au moment du cantonnement (février et mars) pour repérer les nicheurs probables. Recherche des loges actives par affût.

Inconnue.

5 à 7 œufs, 15 à 17 jours ; éclosion : début mai à début juin ; les jeunes restent au nid de 23 à 27 jours.

Après leur envol, les jeunes restent ensemble durant deux à trois semaines puis se déplacent sur plusieurs km autour de leur lieu
d’éclosion.

Freddy GRELLIER, LPO Vienne

Pic cendré

Espèce cavernicole, nid établi dans un arbre mort (peuplier, frêne, chêne …), souvent assez haut. A rechercher surtout dans les boisements feuillus âgés, bordés de prairies et près des vallées (forêts, bocage dense…).

Espèce sédentaire. Premiers “ chants ” et tambourinages dès février, surtout mars. Très discret en dehors de cette période. La période de reproduction s’étend de mars à début juillet pour l’envol des derniers jeunes.

Attention au risque de confusion avec le Pic vert. Les indices sont donc surtout sonores : tambourinage long, assez lent et uniforme (le Pic vert tambourine très rarement). Chant long, proche du Pic vert mais plus lent, musical avec final espacé.

En milieu et période favorables, en cas d’indices sonores, voir
l’oiseau si possible. La repasse est très efficace (même sans
magnétophone, imitation facile) mais ce pic se dérobe facilement au regard. Manifestations plutôt le matin, assez groupées dans la
journée. Longues périodes de silence.

Très forte aux abords du nid. A éviter.

1 seule ponte, le plus souvent en mai, de 6 à 8 œufs. La couvaison dure 17 à 18 jours.

Les jeunes sortent du nid à l’âge de 24-25 jours, et se dispersent rapidement.

Jean-Pierre SARDIN, Charente Nature

Pic mar

Espèce cavernicole, sédentaire, inféodée aux boisements de feuillus âgés des grands massifs forestiers (en général, boisement de chênes de plus de 100 ans).

Ce pic discret ne tambourine pratiquement jamais contrairement à son proche parent le Pic épeiche. Chant nuptial caractéristique dès janvier ou février (nasillard et plaintif).

Les loges sont creusées dans des arbres morts ou dépérissants, en majorité des chênes, à hauteur variable (2 à 20 m). Ce pic fréquente les rameaux les plus élevés des grands arbres. Se garder de le confondre avec le Pic épeiche ; pour cela il faut apprendre à le
repérer à son chant et le rechercher plus haut.

Être à l’écoute des chants et des cris d’alarme des adultes dès
janvier, février ; les pics qui se cantonnent sont “ agressifs ”
vis-à-vis des intrus qui pénètrent sur leur territoire. Suivre les
oiseaux pour repérer les loges. De mai à début juin rechercher les loges occupées, repérables aux cris des jeunes ou par l’apport de nourriture par les parents.

Éviter de stationner trop longtemps et trop souvent près de la loge. Prendre beaucoup de recul pour les affûts.

11 à 12 j ; 5-6 œufs ; éclosion : mai, une seule couvée.

Sortie des jeunes de la cavité à 20-23 jours. Les parents nourrissent les jeunes sortis du nid pendant une dizaine de jours avant leur
dispersion.

Bruno FLEURANT et Katia LIPOVOI, LPO Vienne

Pic épeiche

Niche à peu près partout sauf dans les grandes zones de cultures. L’Epeiche niche aussi bien en pleine forêt que dans le bocage, les vergers, les parcs et certains jardins. Loge à ouverture circulaire d’environ 4 à 4,5 cm de diamètre, située à hauteur variable (3 à 10 m) dans un feuillu ou un pin. En forêt, souvent dans un arbre en lisière ou en bordure de chemin. Le même arbre peut présenter
plusieurs loges, une même loge être réutilisée 2 ou 3 années de suite.

Fin avril à juin.

Arbres présentant des loges ou des ébauches de loges. Présence d’un large tapis de petits copeaux au pied de l’arbre où le creusement d’une loge est en cours.

A partir de janvier, repérage et écoute des tambourinages émis à proximité de l’arbre où la loge sera creusée à partir de mars.
Exploration méthodique des vieux arbres de la zone ainsi
déterminée.

Assez peu farouche mais alarme dès que l’on entre dans la zone de nidification, souvent en passant d’un arbre à l’autre autour de
l’observateur. Nettement moins farouche pendant les nourrissages.

12 à 13 jours. 4 à 6 œufs, 5 le plus souvent. Couvaison
essentiellement assurée par le mâle. Éclosion en mai. Une seule couvée (possibilité de ponte de remplacement).

Les jeunes sortent à 22-24 jours (fin mai, début juin) ; ils
apparaissent à l’entrée de la loge vers leur 15ème jour et pépient en permanence. Ce “bruit de fond” assez nettement audible à proximité de l’arbre est assez souvent à l’origine de la découverte d’une
loge occupée. Les jeunes Epeiches qui restent en compagnie des parents une quinzaine de jours, ont le dessus de la tête entièrement rouge jusqu’à l’automne.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Pic épeichette

Niche dans les zones présentant de grands arbres feuillus (chênes, charmes, peupliers, aulnes, grands fruitiers) : forêts, bois mais aussi parcs et jardins. L’espèce est absente des zones de conifères.
L’Epeichette creuse une petite loge dans le bois tendre ou friable d’un arbre de bonne taille, souvent sur le tronc ou une grosse
charpentière sans écorce. Loge à petite ouverture circulaire
d’environ 3,2 à 3,8 cm de diamètre. Hauteur très variable : en moyenne entre 3 et 8 mètres de haut mais parfois beaucoup plus. Le Pic épeichette est assez peu répandu, et difficile à localiser de par sa petite taille et sa discrétion. Il manque en particulier dans les forêts de pins du littoral de la Charente-Maritime.

Fin avril, mai, juin.

Arbres avec parties du tronc ou grosses branches fragilisées. Dans les petits bois, les lisières des grands massifs, souvent le long des rivières bordées d’arbres (aulnes).

A partir de janvier, écoute des parades (poursuites, acrobaties et tambourinage, celui-ci de faible portée mais caractéristique par sa longueur de séquence : 1,3 à 2 sec.). Espèce à rechercher aux
jumelles à la cime des arbres avant l’apparition des feuilles pour essayer d’évaluer le territoire de nidification potentiel. Nid difficile à localiser en général, en dehors de la découverte fortuite d’une loge occupée.

Espèce assez farouche.

11 à 12 (13 ?) jours. 4 à 6 œufs. Couvaison par le mâle la nuit et la femelle le jour. Éclosion en mai. Une seule couvée.

Les jeunes s’envolent au bout d’une vingtaine de jours (fin mai, début juin). La durée de dépendance après sortie du nid est mal connue.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Goéland marin

Îlots ou diguettes végétalisés dans d’anciens marais salants. Nids généralement isolés, plus rarement en petites colonies lâches. Nid au sol, garni d’herbes sèches.

Cantonnement sur les sites dès février. Ponte de mi-avril à mai. Pic de ponte 1ère semaine de mai.

Le plus grand goéland. Dessus des ailes noires, cou épais, bec très fort et pattes couleur chair.

Oiseau alarmant à l’approche de l’observateur.

Par observation visuelle ou sonore (cri rauque caractéristique).

Assez faible, sauf en phase d’installation.

Une ponte par an. 2 à 3 œufs. Incubation 26-28 jours.

Les jeunes quittent le nid après quelques jours mais restent aux
alentours. Volent à 50-60 jours.

Hervé ROQUES, LPO Charente-Maritime

Goéland brun

Îlots, diguettes ou bosses herbeuses d’anciens marais salants. Niche généralement en colonie, souvent avec Goéland argenté. Nid au sol (petite cuvette peu profonde), garni d’herbes sèches.

Se cantonne dès février sur les futurs sites de nidification. Ponte de début mai à fin juin. Pic de ponte 1ère quinzaine de mai.

Comme le Goéland argenté mais pattes jaunes et dessus des ailes gris foncé. Confusion possible avec le Goéland marin mais le
Goéland brun est de moindre taille.

Oiseau alarmant (voire attaques de dissuasion) à l’approche du nid ou des jeunes. Oiseau peu discret en période de reproduction. Se perche fréquemment sur un piquet de clôture ou en évidence au sommet des bosses de marais.

Par observation visuelle ou sonore.

Faible.

Une ponte par an. 3 œufs. Incubation pendant 24-27 jours.

Les jeunes, semi-nidifuges, quittent le nid quelques jours après
l’éclosion. Volent à 35-40 jours.

Hervé ROQUES, LPO Charente-Maritime