Pigeon colombin

Espèce cavernicole choisissant les vieux trous d’arbres des
boisements clairs, des haies et même des parcs (trous de murs,
carrières et nichoirs à l’occasion), mais qui recherche pour se nourrir des espaces dégagés.

Les chants débutent dès février-mars jusqu’à août ou septembre, près de la cavité.

Le “ P’tit bleu ” porte bien son nom ; il est plus petit et plus svelte que le Pigeon ramier, il ne possède pas de marque blanche en vol (soutenu et rapide) mais une large barre sombre, bien visible, au bout de la queue. Il pourrait être confondu avec un pigeon
domestique qui aurait perdu son croupion blanc.

Ce pigeon chante souvent près de son nid en poussant des “ rhoû(o) ” vigoureux, ou des “ Hoû-rou ” enchaînés par séries de 7 à 10, mais ce n’est pas un chant qui s’impose pour qui ne le recherche pas. On peut repérer le Colombin par son vol nuptial, planant, avec les ailes relevées en V.

Transect avec les oreilles à l’affût.

Inconnue.

3 pontes successives de mars à fin août, le plus souvent de 2 œufs, couvés 18 jours, surtout par la femelle.

Envol des jeunes à 30 jours environ ; après l’envol, les jeunes
peuvent rester quelques jours avec les adultes, puis des
regroupements locaux se produisent à partir d’août.

Jean-Marie CLAVERY, GODS

Petit-duc scops

Cette espèce cavernicole est à rechercher près des villages (cavités des murs), dans les boisements clairs de feuillus et mixtes, les
vergers et les haies. Elle peut aussi utiliser de vieux nids de corvidés ou de rapaces ainsi que des nichoirs.

Migrateur ; sa période de reproduction s’étale d’avril à août.

Le plus petit hibou européen ; sa couleur gris brun le camoufle dans la journée durant laquelle il reste immobile et caché. Vol assez
rapide. Confusion possible avec la Chouette chevêche qui se montre plus facilement en plein jour.

Le chant émis principalement de mai à début juillet, est audible à
environ 300 mètres. Ce « tiou », sifflant, bref, assez grave, répété très régulièrement toutes les 2 à 4 secondes est surtout entendu au crépuscule et pendant la nuit (avant minuit), mais il n’est pas rare de l’entendre en plein jour (ressemble à s’y méprendre à celui du
Crapaud accoucheur qui, lui, chante à terre). Les jeunes réclament à manger avec des « tsèg » régulièrement émis toutes les 1,5 seconde. Les pelotes de rejection sont composées de débris d’insectes souvent brisés.

Points d’écoute près des villages au crépuscule. Possibilité d’utiliser la repasse.

Sensible au dérangement à proximité du nid.

La ponte de 3 à 4 œufs est principalement déposée de fin mai à mi juin.

Généralement 2 ou 3 jeunes, qui volent correctement à 33 jours et quittent le nid fin juillet début août. Ils sont encore nourris 4 à 6 semaines par leurs parents.

Alain DOUMERET et Christian BAVOUX, LPO Charente-Maritime

Guêpier d’Europe

Espèce cavernicole. A rechercher dans les fronts de taille des
carrières (sable, dolomie, argile), dans les berges de rivières (quelques dizaines de centimètres suffisent) ou dans des tas
compacts de matériaux meubles (dépôts pour construction).

Arrivée vers le 15 mai. Activité maximum (nourrissage au nid avec très nombreux échanges de cris) entre début juillet et mi-août.

Entrée des nids (ouverture circulaire de 6 cm de diamètre, à hauteur variable), chants (très caractéristiques et sonores, “ crucc ” roulé et liquide, très fréquents en période d’activité maximum), individus perchés sur les fils téléphoniques ou les arbres morts. Niche la
plupart du temps en colonie.

Visite systématique des carrières et recherche le long des rivières. Par repérage des nids, d’individus perchés ou par écoute des chants. L’oiseau se montre facilement, toute la journée.

Espèce plutôt tolérante. Peut se montrer conciliante vis-à-vis des engins de chantiers et des pêcheurs si le nid est à l’écart des
passages. Des passages trop fréquents et des stationnements
prolongés à proximité des nids sont déconseillés, gênant le
nourrissage de la femelle au nid et des jeunes.

20-25 jours. 5-6 œufs ; éclosion : fin juin, une seule couvée.

Sortie des jeunes de la cavité à 1 mois, soit fin juillet. Ils stationnent à l’entrée du nid, se faisant nourrir plusieurs jours par les parents, avant de s’envoler. Ils rentrent à la moindre alerte. Départ des sites de la mi-août à la fin août. Des regroupements importants, de
plusieurs dizaines d’individus, peuvent être observés non loin des sites avant le départ en migration.

Jean-Claude DESCOMBES, LPO Vienne

Torcol fourmilier

Espèce cavernicole, qui niche dans de vieux arbres partiellement dégradés, dans d’anciennes loges de Pics, dans de vieux murs près des habitations et même dans des nichoirs artificiels. A rechercher à partir de mi-avril aux alentours des lisières et clairières des bois, boisements clairs, vieux vergers, parcs et grands jardins.

Premières arrivées de migrateurs signalées mi-mars, se poursuivant jusqu’en mai. Mouvement migratoire post nuptial dès début août. Les manifestations vocales signalent l’installation des nicheurs car les migrateurs restent le plus souvent silencieux.

Chant : “ quin-quin-quin… ” répétitif, un peu nasillard ; plus
puissant, sonnant plus métallique et plus plaintif que l’appel du Pic mar, moins aigu que celui du Pic épeichette, rappelant un peu les Faucons crécerelle et hobereau.

Oiseau très mimétique qui passerait le plus souvent inaperçu s’il ne chantait pas. Dès leur arrivée et jusqu’à juin, mâles et femelles se répondent. Reprise en juillet avec la deuxième ponte.

Repérage surtout par le chant autour de peuplements d’arbres vieux ou morts, plutôt le matin.

Pas vraiment farouche ; dérangé au nid, allonge et tord le cou avec un mouvement reptilien, hérisse les plumes de la tête, et siffle.

13 à 14 jours. 7 à 10 œufs ; éclosion de fin mai à mi-juin. 2ème
couvée en juin ou début juillet. Abandon assez fréquent des pontes ou des cantonnements.

Les jeunes sortent du nid entre 20 et 25 jours. Observés surtout à partir du 15 juin. La famille reste unie quelques jours durant lesquels les jeunes quémandent encore la becquée avec un cri cliquetant.

Sandrine BRACCO et Cyril GOULEVANT, LPO Charente-Maritime

Pic cendré

Espèce cavernicole, nid établi dans un arbre mort (peuplier, frêne, chêne …), souvent assez haut. A rechercher surtout dans les boisements feuillus âgés, bordés de prairies et près des vallées (forêts, bocage dense…).

Espèce sédentaire. Premiers “ chants ” et tambourinages dès février, surtout mars. Très discret en dehors de cette période. La période de reproduction s’étend de mars à début juillet pour l’envol des derniers jeunes.

Attention au risque de confusion avec le Pic vert. Les indices sont donc surtout sonores : tambourinage long, assez lent et uniforme (le Pic vert tambourine très rarement). Chant long, proche du Pic vert mais plus lent, musical avec final espacé.

En milieu et période favorables, en cas d’indices sonores, voir
l’oiseau si possible. La repasse est très efficace (même sans
magnétophone, imitation facile) mais ce pic se dérobe facilement au regard. Manifestations plutôt le matin, assez groupées dans la
journée. Longues périodes de silence.

Très forte aux abords du nid. A éviter.

1 seule ponte, le plus souvent en mai, de 6 à 8 œufs. La couvaison dure 17 à 18 jours.

Les jeunes sortent du nid à l’âge de 24-25 jours, et se dispersent rapidement.

Jean-Pierre SARDIN, Charente Nature

Pic mar

Espèce cavernicole, sédentaire, inféodée aux boisements de feuillus âgés des grands massifs forestiers (en général, boisement de chênes de plus de 100 ans).

Ce pic discret ne tambourine pratiquement jamais contrairement à son proche parent le Pic épeiche. Chant nuptial caractéristique dès janvier ou février (nasillard et plaintif).

Les loges sont creusées dans des arbres morts ou dépérissants, en majorité des chênes, à hauteur variable (2 à 20 m). Ce pic fréquente les rameaux les plus élevés des grands arbres. Se garder de le confondre avec le Pic épeiche ; pour cela il faut apprendre à le
repérer à son chant et le rechercher plus haut.

Être à l’écoute des chants et des cris d’alarme des adultes dès
janvier, février ; les pics qui se cantonnent sont “ agressifs ”
vis-à-vis des intrus qui pénètrent sur leur territoire. Suivre les
oiseaux pour repérer les loges. De mai à début juin rechercher les loges occupées, repérables aux cris des jeunes ou par l’apport de nourriture par les parents.

Éviter de stationner trop longtemps et trop souvent près de la loge. Prendre beaucoup de recul pour les affûts.

11 à 12 j ; 5-6 œufs ; éclosion : mai, une seule couvée.

Sortie des jeunes de la cavité à 20-23 jours. Les parents nourrissent les jeunes sortis du nid pendant une dizaine de jours avant leur
dispersion.

Bruno FLEURANT et Katia LIPOVOI, LPO Vienne

Courlis cendré

Fréquente les milieux ouverts herbacés (prairie pâturée ou fauchée, jachère agricole, marais) et les landes ; le caractère humide est
recherché mais n’est pas fondamental. Le site du nid offre une vue dégagée sur les alentours, en général, sur les parties hautes de la parcelle.

Revient sur ses sites de reproduction à partir de février. De petits groupes peuvent être observés avant le cantonnement qui est effectif en mars. Les sites de reproduction sont désertés à partir de fin juin.

Les jeunes ont le bec plus court et plus droit.

Très démonstratif lors des parades nuptiales en mars (chant et cris perçus à 1 km), devient plus discret dès le début de la ponte. La relève du couveur et les comportements d’alarme (cercle en vol en poussant des « vi-vi-vu ») et de défense pour détourner les intrus (corneilles, buses, busards…) sont alors de sérieux indices.

Prospections à pied dans les secteurs favorables dans la seconde moitié de mars pour localiser les cantonnements (1 à 2 visites en journée pour éviter les confusions avec l’Œdicnème criard).
Confirmation de la reproduction en avril (incubation) et du succès reproducteur en mai et juin.

Espèce farouche. Un dérangement prononcé peut provoquer la
désertion du site. Une fois un couple repéré, les observations du nid se font à distance ou à partir d’un véhicule. La confirmation du
succès reproducteur ne doit en aucun cas donner lieu à une visite au nid ; outre le risque d’abandon, le cheminement devient une voie pour les prédateurs terrestres.

4 œufs, généralement pondus début avril, incubation 26-28 jours.

Envol des jeunes à l’âge de 5-6 semaines.

Julien VENTROUX, LPO Vienne

Bécasse des bois

La Bécasse des bois est un oiseau forestier, qui recherche les bois de feuillus ou mixtes, comportant coupes, taillis et clairières et bordés de prairies. Elle y choisit plutôt des zones humides à taillis de saules ou d’aulnes. Le nid, simple dépression du sol tapissée de feuilles mortes, est souvent placé au pied d’un arbre, jamais au milieu d’un roncier.

La reproduction s’étale de mars à août, mais des migrateurs peuvent être encore présents jusqu’à mi avril.

Confusion impossible.

Après mi-avril, la “ croule ”, qui se compose de vols, pris au
crépuscule et à l’aube, et qui sont accompagnés de cris tantôt graves “ crou-crou ” tantôt aigus “ psitt ”, est un signe de nidification
probable.

L’audition de la croule est le principal moyen de déceler la présence de cette espèce discrète et au plumage cryptique.

Inconnue ; son plumage très mimétique la protège efficacement.

Une seule ponte de 4 œufs en moyenne, couvés 23 jours par la
femelle. Pic de ponte en mars.

Nidifuges, les jeunes quittent le nid 2 jours après le début des
éclosions, pour gagner les lieux frais et humides où ils pourront se nourrir. Ils sont volants à 25 jours, et la mère les accompagne encore pendant les 15 jours suivants.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Vanneau huppé

Niche sur les prairies plus ou moins humides, les cultures de
printemps (souvent de maïs), les bords et queues d’étangs et les friches. Le nid se trouve souvent dans une petite dépression, plus ou moins garnie de débris végétaux.

Les premiers couples s’installent sur le site de nidification dès la
mi-février et les arrivées s’échelonnent durant le mois de mars A
rechercher donc dès la fin février, mais la présence de migrateurs est encore possible jusqu’à fin mars. La présence d’individus fin mars est un signe d’un très probable couple nicheur.

Couples cantonnés. Parade nuptiale très démonstrative avec
nombreux vols caractéristiques et cris. Individu alarmant à la
moindre intrusion sur le site de nidification avec vol et cris autour de l’intrus. Avec un peu de patience, possibilité de repérer l’adulte couvant.

Visite des zones de cultures de maïs et des alentours proches
d’étangs ainsi que de tous les milieux à végétation rase qui peuvent potentiellement être favorables. Suivi de l’hivernage permettant de repérer des zones éventuellement propices à la nidification.

24 à 25 jours. 4 œufs. Éclosion mi avril/début mai. Une seule couvée mais possibilité d’un maximum de quatre pontes de remplacement, si nécessaire.

Nidifuges dès après l’éclosion. Les adultes accompagnent souvent les jeunes vers des zones mieux pourvues en couvert végétal. La femelle reste avec les juv. jusqu’à une semaine après l’envol, soit vers l’âge de 35 à 40 jours. Les jeunes d’une même zone de
nidification ont tendance à se rassembler dès le mois de juin, période où les premiers migrateurs arrivent.

Nicolas MORON, LPO Vienne

Petit Gravelot

Fréquente les lieux dénudés ou à végétation très clairsemée dont le substrat présente en général une granulométrie grossière. (bancs de galets des cours d’eau, plages, bordures d’étang et champs de maïs voisins, carrières, bassins de décantation, friches industrielles et même toits en terrasse gravillonnés). La présence d’eau à proximité est recherchée mais n’est pas obligatoire.

Migrateur, il arrive de fin mars à début avril. Le mâle parade et se cantonne dès son arrivée. Attention, les nicheurs locaux peuvent être confondus avec des oiseaux de passage jusqu’à la mi-mai. Dès la mi-juin, des regroupements composés d’adultes et de jeunes peuvent être observés. A la fin août, les sites de reproduction sont désertés.

Le mâle émet des cris abondants lors des parades aériennes ou des alarmes : vol saccadé au dessus de son territoire. Les actions de défense du territoire ou des petits sont très révélatrices : adultes feignant une blessure pour écarter l’intrus loin du site du nid.
Changement de couveur, jeunes en nourrissage.

Visite lors des parades en avril et en juin (2ème couvée) pour repérer les couples cantonnés. Affût pour confirmer la reproduction.

Espèce peu sensible. L’oiseau cantonné alarme et cherche à
détourner les intrus. En cas de comportement de diversion, quitter le
secteur ou continuer son chemin et revenir observer à distance.

24-25 jours. Deux pontes de fin-avril à mi-juillet : généralement
4 œufs pour la première, et moins pour la seconde (2 ou 3).

Les jeunes sortent du nid quelques heures après l’éclosion.
Émancipation et envol à 26 jours environ.

Daniel GILARDOT, LPO Vienne