Bruant des roseaux

Espèce à rechercher dans les roselières, les jonchaies, les cariçaies pourvues de saules et en général les broussailles des zones humides. Le nid, en coupe, est parfaitement caché, construit à terre ou très près du sol dans les herbes sèches, dans un amas de branchages ou entre des racines. Semble peu à peu coloniser les milieux cultivés.

Les premiers chants sont émis dès la mi-mars. Le nid est construit par la femelle, en général début avril. La ponte commence ensuite. Les oiseaux quittent de façon assez précoce (dès fin juillet) les sites de nidification.

Le chant émis d’un poste élevé, de la mi-mars à la mi-juillet, est une répétition hachée de notes brèves et simples : “ tsia-tsi-tsi-tsia-tsitsi ”. Moins terrestre que les autres bruants, cette espèce s’observe souvent dans les branches basses des saules ou dans les buissons dans lesquels elle cherche sa nourriture. Une femelle s’envolant de tout près, d’un vol hésitant et traînant, a de grandes chances d’être une couveuse.

Dans les milieux favorables, l’oiseau, ni discret, ni farouche, est observable toute la journée.

La ponte comporte généralement 4 ou 5 œufs qui sont couvés
pendant 12 à 14 jours. Une seconde ponte est rare (début juillet).

Après avoir été nourris par les deux adultes pendant un peu moins d’une quinzaine de jours, les jeunes sortent du nid et continuent de recevoir la becquée pendant environ trois semaines. A partir de la mi-juillet, ils deviennent erratiques.

Eric PRUD’HOMME, Charente Nature

Effraie des clochers

Tous milieux avec une prédilection pour les milieux ouverts des zones rurales, les villages et hameaux, mais aussi les grands parcs des villes. Niche le plus souvent dans les bâtiments isolés (hangars, granges, clochers…) parfois dans les dépendances de maisons
habitées ou plus rarement dans un arbre creux. Pas de nid : les œufs sont déposés sur la pierre ou sur le plancher, parfois sur des restes de pelotes de réjection éparpillés. Les couples d’Effraies sont pérennes et peuvent occuper le même site de nidification plusieurs années consécutives.

Variable mais en général la première ponte est déposée à partir
d’avril, la seconde pouvant intervenir de la fin de l’été jusqu’en octobre. L’espèce niche parfois dès le mois de février.

Individus régulièrement observés la nuit sur un même site. La
présence de grandes quantités de pelotes de réjection et de fientes est un bon indice d’attachement au site.

Explorer les granges et bâtiments agricoles ou industriels isolés en campagne, les clochers non obturés.

Espèce assez tolérante.

32 à 34 jours. Nombre d’œufs très variable : de 2 à 10 ou même 14. La fécondité de cette espèce est très fortement liée au cycle
d’abondance des campagnols et rongeurs. Éclosions de mai à juin puis à l’automne pour la deuxième ponte. Éclosion échelonnée, les jeunes pouvant présenter des écarts de croissance importants lors de nichées abondantes.

Après 8 à 9 semaines. Les jeunes s’émancipent au bout de trois mois.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Hibou moyen-duc

Milieux ouverts parsemés de haies et de bosquets, à la lisière des forêts mais aussi en milieu urbain. Pour nicher, ils aménagent un ancien nid (souvent de corvidé) situé de préférence dans un conifère.

Espèce sédentaire présente sur les sites de nidification de fin janvier à juillet.

Sexes semblables. Diffère de la Chouette hulotte par sa taille (plus fin), ses yeux rouge-orange, ses longues aigrettes souvent apparentes et son vol nettement plus lent. Le Hibou des marais s’en distingue par la quasi-absence d’aigrettes, un masque facial différent et
l’extrémité des ailes noires. Les chants de ces trois espèces sont très différents (cf. ci-après pour le moyen-duc) : la Chouette hulotte émet un hululement triste “ houououououuh… hou’ hou’ hou’ hou’ hououououououuh ” et le Hibou des marais une série rapide de hululements graves et étouffés “ pou-pou-pou-pou-pou… ”.

Chant du mâle et de la femelle (série de “ ouh ” assez graves et bas répétés toutes les 2 secondes), cris des jeunes lors de la période
d’élevage ( “ pii-éh ” strident et plaintif, audible à plus d’1 km,
faisant penser à des miaulements de chatons).

Transect et affût à partir de la tombée de la nuit (de fin janvier à mars pour les chants des mâles et de fin avril à juillet pour les cris des jeunes).

Quatre semaines. 3 à 5 œufs. La ponte a lieu au mois de mars.

Dès leur 3ème semaine, les jeunes quittent le nid et se promènent dans les branches voisines. A 4 semaines, ils prennent leur envol mais ne sont émancipés qu’à trois mois. Durant cette période, ils
quémandent bruyamment de la nourriture aux adultes.

Olivier LALUQUE, LPO Charente-Maritime

Chouette hulotte

Espèce sédentaire et cavernicole, la Chouette hulotte niche de
préférence dans les bois et forêts, mais occupe également le bocage, les parcs urbains et parfois des bâtiments (granges, greniers…).

Dès le mois de janvier, on peut entendre les manifestations sonores du mâle. La ponte a lieu dès le mois de février. Incubation de
mi-février à fin-mai. Elevage des jeunes de mi-avril à fin juillet.

Cavités arboricoles. Pelotes de rejection. Hululement triste “ houououououuh… hou’ hou’ hou’ hou’ hououououououuh ”, émis fréquemment à proximité du nid. Appels des jeunes.

Recherche et localisation de sites potentiels de reproduction (arbre creux), écoutes nocturnes.

Espèce assez sensible, et qui peut parfois être assez agressive en période de reproduction.

La ponte est constituée de 2 à 4 œufs qui sont couvés durant 30 à 35 jours ; éclosion en mars et avril.

Les jeunes quittent le nid environ 5 semaines plus tard.

Rudy CHABANAIS, Charente Nature

Chouette chevêche

Habite des milieux extrêmement variés présentant deux
caractéristiques essentielles : des cavités pour nicher, vieux arbres creux ou anfractuosités de bâtiments de préférence, et des espaces dégagés, à végétation basse, pour chasser. Fréquente les zones
agricoles parsemées de vieux arbres (chênes, saules), villages, parcs, vergers, bordure de rivière, marais prairiaux. Absente des grands massifs forestiers et de certaines zones de monoculture, on la
rencontre cependant et parfois abondamment, dans les péri-villages de plaines agricoles, dès lors qu’y sont présents jardins et prairies.

Formation des couples de décembre à mars, pariades mars-avril, ponte fin avril début mai.

Émissions vocales dès décembre, pic entre mars et avril quand les amours sont à l’apogée. Chant nocturne ou crépusculaire du mâle, série de “ hou-oû … hou-oû … hou-oû … ” tel une voix humaine douce et plaintive. Jappements et miaulements surtout le soir.
Pelotes de réjection semblables à celles du Faucon crécerelle. Cris d’alarme sonore “ kik, kikik, kikikik ”. Grosse agitation diurne et agressivité vis-à-vis des intrus lors de l’envol des jeunes.

En mars, réaliser des points d’écoute de 5mn espacés de 750 à 1000 m aux abords des hameaux et des villages (utilisation de la repasse si pas de contact, sans en abuser).

Comme la plupart des rapaces nocturnes, sensible au dérangement pendant les périodes d’installation des couples et d’incubation.

La femelle couve de 28 à 29 jours, 4-5 œufs. Une seule ponte.

De début avril à mi juillet, pic début mai à mi juin, les jeunes
s’émancipent après 1 à 2 mois.

Didier WOLF, Charente Nature

Engoulevent d’Europe

Niche au sol, dans des placettes dégagées et sèches, au sein des
landes, taillis, broussailles, jeunes plantations de résineux, clairières et régénérations forestières. Nid inexistant, parfois matérialisé par une légère dépression, et souvent proche d’un élément naturel :
arbuste, branche, pierre…

Migrateur tardif arrivant fin avril début mai et nous quittant courant septembre. La nidification s’étale de la mi-mai à la mi-août.

Mâle et femelle identiques. Le chant, dont il n’est pas avare, est émis du crépuscule à l’aube. Très facile à reconnaître et portant à plusieurs centaines de mètres, c’est un long ronronnement, “ errrrr eurrrrrrr errrrr eurrrrrr… ”, qui peut durer plusieurs minutes,
entrecoupé de courtes pauses. Les parades, en vol, sont ponctuées de claquements d’ailes audibles et caractéristiques. Ce chant commence en mai, culmine en juin juillet et s’achève en août.

Transects, du coucher du soleil au lever du jour, à l’écoute du chant. L’espèce répond à la repasse.

Posé, l’oiseau est très difficile à repérer. Confiant dans son
mimétisme, il reste sur ses œufs jusqu’à ce que l’intrus soit à
quelques mètres seulement. Puis il s’envole, utilisant parfois des comportements de diversion pour détourner l’attention. Mieux vaut alors quitter les lieux en faisant attention à ne pas marcher sur les œufs (blanchâtres avec taches).

18 jours. Généralement 2 œufs. Éclosions à partir de la mi-juin. Régulièrement 2 couvées. Ponte de remplacement possible.

Partiellement nidifuges, les jeunes sont aptes au vol à 16-18 jours et s’émancipent au bout d’un mois.

Michel GRANGER, LPO Vienne

Huppe fasciée

Espèce cavernicole, nichant dans une grande variété de sites : arbre creux, trou de mur, tas de pierre, terrier de lapin, nichoir. Fréquente les milieux ouverts ou semi-ouverts pourvus de zones de végétation rase pour la chasse (pelouse, bord de chemin, dune…).

Premiers retours migratoires notés en février mais arrivée massive essentiellement dans la seconde moitié de mars. Départ en
septembre ; quelques individus encore en octobre. Cantonnement des couples dès mi avril. Oiseau actif tout le jour durant, et en
période d’élevage des jeunes, avant et après le coucher du soleil.

Chants « Hou-pou-pou », vols nuptiaux, entrée dans des cavités, transports de nourriture, familles.

Recherche à l’écoute puis observation des allées et venues des
oiseaux pour localisation du nid lors des nourrissages (très
fréquents). Repérage des cris d’alarme « chrèèèèè » souvent émis près du nid.

Éviter la repasse (forte perturbation possible). Espèce globalement peu farouche sauf près du nid. Souvent agressive envers les autres individus de son espèce (bon indice de reproduction).

Ponte dans la seconde moitié d’avril – début mai : 7-8 oeufs.
Incubation 16 jours. Eclosion : fin mai à début juin.Généralement
3-4 (6) jeunes à l’envol. Une seule couvée, rarement deux. Ponte de remplacement possible.

Sortie des jeunes de la cavité à 26-29 jours. La famille reste groupée quelques jours au voisinage du nid. Les cris de quémande des jeunes peuvent être très puissants « tsriii tsriii ».

Philippe JOURDE, LPO Charente-Maritime

Martin-pêcheur d’Europe

Espèce piscivore et donc inféodée aux milieux aquatiques (eaux courantes ou non). Cavernicole, il creuse des terriers dans les berges abruptes des rivières, dans des falaises sablonneuses ou argileuses, les souches d’arbres déracinés. Bien protégés, et parfois loin de l’eau, les terriers ne sont pas toujours faciles à trouver.

Sédentaire ; les parades débutent dès février-mars ; début de la
reproduction dès le mois d’avril.

Perchoirs ou postes d’affût d’où il surveille ses proies ; vols
nuptiaux avec offrandes de poissons par le mâle. Cri à l’envol.

Transects puis affûts de préférence le matin ou le soir, cependant l’oiseau est visible toute la journée surtout au moment du
nourrissage des jeunes.

Oiseau farouche et vigilant, discret au moment de la couvaison.

2 à 3 pontes par an d’avril à juillet ; 5 à 7 œufs incubés de 18 à 21 jours.

La sortie des jeunes s’échelonne de mai à juillet en fonction de la date de ponte. Après un séjour au nid de 23 à 27 jours, les jeunes s’envolent, mais continuent à être nourris par les parents pendant 3 à 4 jours, période leur permettant d’apprendre à chercher leur
nourriture par eux-mêmes, avant d’être chassés définitivement du territoire parental.

Danièle RAINAUD, Charente Nature

Torcol fourmilier

Espèce cavernicole, qui niche dans de vieux arbres partiellement dégradés, dans d’anciennes loges de Pics, dans de vieux murs près des habitations et même dans des nichoirs artificiels. A rechercher à partir de mi-avril aux alentours des lisières et clairières des bois, boisements clairs, vieux vergers, parcs et grands jardins.

Premières arrivées de migrateurs signalées mi-mars, se poursuivant jusqu’en mai. Mouvement migratoire post nuptial dès début août. Les manifestations vocales signalent l’installation des nicheurs car les migrateurs restent le plus souvent silencieux.

Chant : “ quin-quin-quin… ” répétitif, un peu nasillard ; plus
puissant, sonnant plus métallique et plus plaintif que l’appel du Pic mar, moins aigu que celui du Pic épeichette, rappelant un peu les Faucons crécerelle et hobereau.

Oiseau très mimétique qui passerait le plus souvent inaperçu s’il ne chantait pas. Dès leur arrivée et jusqu’à juin, mâles et femelles se répondent. Reprise en juillet avec la deuxième ponte.

Repérage surtout par le chant autour de peuplements d’arbres vieux ou morts, plutôt le matin.

Pas vraiment farouche ; dérangé au nid, allonge et tord le cou avec un mouvement reptilien, hérisse les plumes de la tête, et siffle.

13 à 14 jours. 7 à 10 œufs ; éclosion de fin mai à mi-juin. 2ème
couvée en juin ou début juillet. Abandon assez fréquent des pontes ou des cantonnements.

Les jeunes sortent du nid entre 20 et 25 jours. Observés surtout à partir du 15 juin. La famille reste unie quelques jours durant lesquels les jeunes quémandent encore la becquée avec un cri cliquetant.

Sandrine BRACCO et Cyril GOULEVANT, LPO Charente-Maritime

Pic mar

Espèce cavernicole, sédentaire, inféodée aux boisements de feuillus âgés des grands massifs forestiers (en général, boisement de chênes de plus de 100 ans).

Ce pic discret ne tambourine pratiquement jamais contrairement à son proche parent le Pic épeiche. Chant nuptial caractéristique dès janvier ou février (nasillard et plaintif).

Les loges sont creusées dans des arbres morts ou dépérissants, en majorité des chênes, à hauteur variable (2 à 20 m). Ce pic fréquente les rameaux les plus élevés des grands arbres. Se garder de le confondre avec le Pic épeiche ; pour cela il faut apprendre à le
repérer à son chant et le rechercher plus haut.

Être à l’écoute des chants et des cris d’alarme des adultes dès
janvier, février ; les pics qui se cantonnent sont “ agressifs ”
vis-à-vis des intrus qui pénètrent sur leur territoire. Suivre les
oiseaux pour repérer les loges. De mai à début juin rechercher les loges occupées, repérables aux cris des jeunes ou par l’apport de nourriture par les parents.

Éviter de stationner trop longtemps et trop souvent près de la loge. Prendre beaucoup de recul pour les affûts.

11 à 12 j ; 5-6 œufs ; éclosion : mai, une seule couvée.

Sortie des jeunes de la cavité à 20-23 jours. Les parents nourrissent les jeunes sortis du nid pendant une dizaine de jours avant leur
dispersion.

Bruno FLEURANT et Katia LIPOVOI, LPO Vienne