Effraie des clochers

Tous milieux avec une prédilection pour les milieux ouverts des zones rurales, les villages et hameaux, mais aussi les grands parcs des villes. Niche le plus souvent dans les bâtiments isolés (hangars, granges, clochers…) parfois dans les dépendances de maisons
habitées ou plus rarement dans un arbre creux. Pas de nid : les œufs sont déposés sur la pierre ou sur le plancher, parfois sur des restes de pelotes de réjection éparpillés. Les couples d’Effraies sont pérennes et peuvent occuper le même site de nidification plusieurs années consécutives.

Variable mais en général la première ponte est déposée à partir
d’avril, la seconde pouvant intervenir de la fin de l’été jusqu’en octobre. L’espèce niche parfois dès le mois de février.

Individus régulièrement observés la nuit sur un même site. La
présence de grandes quantités de pelotes de réjection et de fientes est un bon indice d’attachement au site.

Explorer les granges et bâtiments agricoles ou industriels isolés en campagne, les clochers non obturés.

Espèce assez tolérante.

32 à 34 jours. Nombre d’œufs très variable : de 2 à 10 ou même 14. La fécondité de cette espèce est très fortement liée au cycle
d’abondance des campagnols et rongeurs. Éclosions de mai à juin puis à l’automne pour la deuxième ponte. Éclosion échelonnée, les jeunes pouvant présenter des écarts de croissance importants lors de nichées abondantes.

Après 8 à 9 semaines. Les jeunes s’émancipent au bout de trois mois.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Hibou moyen-duc

Milieux ouverts parsemés de haies et de bosquets, à la lisière des forêts mais aussi en milieu urbain. Pour nicher, ils aménagent un ancien nid (souvent de corvidé) situé de préférence dans un conifère.

Espèce sédentaire présente sur les sites de nidification de fin janvier à juillet.

Sexes semblables. Diffère de la Chouette hulotte par sa taille (plus fin), ses yeux rouge-orange, ses longues aigrettes souvent apparentes et son vol nettement plus lent. Le Hibou des marais s’en distingue par la quasi-absence d’aigrettes, un masque facial différent et
l’extrémité des ailes noires. Les chants de ces trois espèces sont très différents (cf. ci-après pour le moyen-duc) : la Chouette hulotte émet un hululement triste “ houououououuh… hou’ hou’ hou’ hou’ hououououououuh ” et le Hibou des marais une série rapide de hululements graves et étouffés “ pou-pou-pou-pou-pou… ”.

Chant du mâle et de la femelle (série de “ ouh ” assez graves et bas répétés toutes les 2 secondes), cris des jeunes lors de la période
d’élevage ( “ pii-éh ” strident et plaintif, audible à plus d’1 km,
faisant penser à des miaulements de chatons).

Transect et affût à partir de la tombée de la nuit (de fin janvier à mars pour les chants des mâles et de fin avril à juillet pour les cris des jeunes).

Quatre semaines. 3 à 5 œufs. La ponte a lieu au mois de mars.

Dès leur 3ème semaine, les jeunes quittent le nid et se promènent dans les branches voisines. A 4 semaines, ils prennent leur envol mais ne sont émancipés qu’à trois mois. Durant cette période, ils
quémandent bruyamment de la nourriture aux adultes.

Olivier LALUQUE, LPO Charente-Maritime

Chouette hulotte

Espèce sédentaire et cavernicole, la Chouette hulotte niche de
préférence dans les bois et forêts, mais occupe également le bocage, les parcs urbains et parfois des bâtiments (granges, greniers…).

Dès le mois de janvier, on peut entendre les manifestations sonores du mâle. La ponte a lieu dès le mois de février. Incubation de
mi-février à fin-mai. Elevage des jeunes de mi-avril à fin juillet.

Cavités arboricoles. Pelotes de rejection. Hululement triste “ houououououuh… hou’ hou’ hou’ hou’ hououououououuh ”, émis fréquemment à proximité du nid. Appels des jeunes.

Recherche et localisation de sites potentiels de reproduction (arbre creux), écoutes nocturnes.

Espèce assez sensible, et qui peut parfois être assez agressive en période de reproduction.

La ponte est constituée de 2 à 4 œufs qui sont couvés durant 30 à 35 jours ; éclosion en mars et avril.

Les jeunes quittent le nid environ 5 semaines plus tard.

Rudy CHABANAIS, Charente Nature

Chouette chevêche

Habite des milieux extrêmement variés présentant deux
caractéristiques essentielles : des cavités pour nicher, vieux arbres creux ou anfractuosités de bâtiments de préférence, et des espaces dégagés, à végétation basse, pour chasser. Fréquente les zones
agricoles parsemées de vieux arbres (chênes, saules), villages, parcs, vergers, bordure de rivière, marais prairiaux. Absente des grands massifs forestiers et de certaines zones de monoculture, on la
rencontre cependant et parfois abondamment, dans les péri-villages de plaines agricoles, dès lors qu’y sont présents jardins et prairies.

Formation des couples de décembre à mars, pariades mars-avril, ponte fin avril début mai.

Émissions vocales dès décembre, pic entre mars et avril quand les amours sont à l’apogée. Chant nocturne ou crépusculaire du mâle, série de “ hou-oû … hou-oû … hou-oû … ” tel une voix humaine douce et plaintive. Jappements et miaulements surtout le soir.
Pelotes de réjection semblables à celles du Faucon crécerelle. Cris d’alarme sonore “ kik, kikik, kikikik ”. Grosse agitation diurne et agressivité vis-à-vis des intrus lors de l’envol des jeunes.

En mars, réaliser des points d’écoute de 5mn espacés de 750 à 1000 m aux abords des hameaux et des villages (utilisation de la repasse si pas de contact, sans en abuser).

Comme la plupart des rapaces nocturnes, sensible au dérangement pendant les périodes d’installation des couples et d’incubation.

La femelle couve de 28 à 29 jours, 4-5 œufs. Une seule ponte.

De début avril à mi juillet, pic début mai à mi juin, les jeunes
s’émancipent après 1 à 2 mois.

Didier WOLF, Charente Nature

Huppe fasciée

Espèce cavernicole, nichant dans une grande variété de sites : arbre creux, trou de mur, tas de pierre, terrier de lapin, nichoir. Fréquente les milieux ouverts ou semi-ouverts pourvus de zones de végétation rase pour la chasse (pelouse, bord de chemin, dune…).

Premiers retours migratoires notés en février mais arrivée massive essentiellement dans la seconde moitié de mars. Départ en
septembre ; quelques individus encore en octobre. Cantonnement des couples dès mi avril. Oiseau actif tout le jour durant, et en
période d’élevage des jeunes, avant et après le coucher du soleil.

Chants « Hou-pou-pou », vols nuptiaux, entrée dans des cavités, transports de nourriture, familles.

Recherche à l’écoute puis observation des allées et venues des
oiseaux pour localisation du nid lors des nourrissages (très
fréquents). Repérage des cris d’alarme « chrèèèèè » souvent émis près du nid.

Éviter la repasse (forte perturbation possible). Espèce globalement peu farouche sauf près du nid. Souvent agressive envers les autres individus de son espèce (bon indice de reproduction).

Ponte dans la seconde moitié d’avril – début mai : 7-8 oeufs.
Incubation 16 jours. Eclosion : fin mai à début juin.Généralement
3-4 (6) jeunes à l’envol. Une seule couvée, rarement deux. Ponte de remplacement possible.

Sortie des jeunes de la cavité à 26-29 jours. La famille reste groupée quelques jours au voisinage du nid. Les cris de quémande des jeunes peuvent être très puissants « tsriii tsriii ».

Philippe JOURDE, LPO Charente-Maritime

Martin-pêcheur d’Europe

Espèce piscivore et donc inféodée aux milieux aquatiques (eaux courantes ou non). Cavernicole, il creuse des terriers dans les berges abruptes des rivières, dans des falaises sablonneuses ou argileuses, les souches d’arbres déracinés. Bien protégés, et parfois loin de l’eau, les terriers ne sont pas toujours faciles à trouver.

Sédentaire ; les parades débutent dès février-mars ; début de la
reproduction dès le mois d’avril.

Perchoirs ou postes d’affût d’où il surveille ses proies ; vols
nuptiaux avec offrandes de poissons par le mâle. Cri à l’envol.

Transects puis affûts de préférence le matin ou le soir, cependant l’oiseau est visible toute la journée surtout au moment du
nourrissage des jeunes.

Oiseau farouche et vigilant, discret au moment de la couvaison.

2 à 3 pontes par an d’avril à juillet ; 5 à 7 œufs incubés de 18 à 21 jours.

La sortie des jeunes s’échelonne de mai à juillet en fonction de la date de ponte. Après un séjour au nid de 23 à 27 jours, les jeunes s’envolent, mais continuent à être nourris par les parents pendant 3 à 4 jours, période leur permettant d’apprendre à chercher leur
nourriture par eux-mêmes, avant d’être chassés définitivement du territoire parental.

Danièle RAINAUD, Charente Nature

Pic épeichette

Niche dans les zones présentant de grands arbres feuillus (chênes, charmes, peupliers, aulnes, grands fruitiers) : forêts, bois mais aussi parcs et jardins. L’espèce est absente des zones de conifères.
L’Epeichette creuse une petite loge dans le bois tendre ou friable d’un arbre de bonne taille, souvent sur le tronc ou une grosse
charpentière sans écorce. Loge à petite ouverture circulaire
d’environ 3,2 à 3,8 cm de diamètre. Hauteur très variable : en moyenne entre 3 et 8 mètres de haut mais parfois beaucoup plus. Le Pic épeichette est assez peu répandu, et difficile à localiser de par sa petite taille et sa discrétion. Il manque en particulier dans les forêts de pins du littoral de la Charente-Maritime.

Fin avril, mai, juin.

Arbres avec parties du tronc ou grosses branches fragilisées. Dans les petits bois, les lisières des grands massifs, souvent le long des rivières bordées d’arbres (aulnes).

A partir de janvier, écoute des parades (poursuites, acrobaties et tambourinage, celui-ci de faible portée mais caractéristique par sa longueur de séquence : 1,3 à 2 sec.). Espèce à rechercher aux
jumelles à la cime des arbres avant l’apparition des feuilles pour essayer d’évaluer le territoire de nidification potentiel. Nid difficile à localiser en général, en dehors de la découverte fortuite d’une loge occupée.

Espèce assez farouche.

11 à 12 (13 ?) jours. 4 à 6 œufs. Couvaison par le mâle la nuit et la femelle le jour. Éclosion en mai. Une seule couvée.

Les jeunes s’envolent au bout d’une vingtaine de jours (fin mai, début juin). La durée de dépendance après sortie du nid est mal connue.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Oedicnème criard

Cultures à larges sillons (maïs, tournesol, vignoble), bocage sec et ouvert, friches rases, pâtures à moutons, camps militaires,
aérodromes, carrières, dunes. Aime les zones caillouteuses et les lieux isolés. Nid rudimentaire, à terre, sur sols secs et bien drainés, à végétation rase clairsemée.

Fin mars à début octobre. Pic des premières pontes fin avril/mai.

Le jeune de l’année est beige roussâtre avec une bande alaire peu nette.

Chants nocturnes d’avril à juin. Couples (un couveur et un guetteur distants de quelques dizaines de m maxi), nourrissage de poussins et familles. Chant flûté “ kuv-liié ” comparable à celui du Courlis
cendré, ascendant puis strident et traînant, rauque souvent, avec de nombreuses variations. Chante à terre et en vol, au moment des
parades et des rassemblements postnuptiaux.

Recherche auditive nocturne de mi-avril à mi-juin, par nuit claire (noter duos et individus isolés), 1h après le coucher du soleil jusqu’à minuit ou juste avant l’aube. Points d’écoute tous les km. Recherche diurne (9h-17h) des couples nicheurs, fin avril à mi-mai. Balayage aux jumelles des labours et jeunes semis. Les adultes avec jeunes sont plus visibles en fin de soirée.

Faible, sauf juste avant la ponte (risque d’abandon du site) ; quitte et regagne facilement son nid, ce qui le rend très vulnérable aux
prédateurs (corneille). Grande distance et discrétion sont par
conséquent recommandées.

24-25 jours. 1-2 œufs. Nid abandonné 24 h après l’éclosion.
Probablement deux pontes et ponte de remplacement fréquente.

Envol des jeunes à 5-6 semaines.

Michelle MATARD, LPO Charente-Maritime

Foulque macroule

Nicheur potentiel sur tous plans d’eau pourvus de végétation
rivulaire ou immergée (étangs, gravières, lagunes sub-littorales, lagunages de station d’épuration, exceptionnellement cours d’eau lents).

Dès février ou mars, les Foulques perdent le comportement grégaire qui prévalait au cours de l’hiver pour se cantonner par couples.

Parades et conflits territoriaux (qui perdurent jusqu’à la fin de la période de reproduction), transports de matériaux (souvent roseaux séchés) pour la confection du nid, adultes en position de couveur, le plus souvent visibles en bordure de la ceinture végétale, adultes alarmant et/ou accompagnés de poussins revêtus de duvet noir sur le corps et rouge orangé sur la tête.

A partir d’un poste fixe, observation de la ceinture végétale des plans d’eau entre mars et août.

Espèce assez peu craintive.

En moyenne 24 jours. Ponte de 6 à 10 œufs (extrêmes : 2 à 12)
déposés entre mars et juillet (la plupart entre avril et juin). Éclosions entre avril et juillet, jusqu’en août pour les plus tardives. Il y a 1 à 2 nichées annuelles, plus rarement 3 (pontes de remplacement
fréquentes).

Les poussins quittent le nid quelques heures après l’éclosion mais la famille reste généralement à proximité, les parents continuant à
défendre leur territoire pendant l’élevage des jeunes qui sont
indépendants à l’âge d’envol, soit entre 55 et 60 jours.

Michel FOUQUET, ONCFS

Râle d’eau

Zones marécageuses avec phragmites, massettes, laîches, ou joncs, en bordure d’étangs, de cours d’eau lents. Régulièrement aussi au sein d’aulnaies et de saulaies inondées, pourvues de quelques touffes de végétation haute. Ses secteurs de prédilection sont en fait les zones de transition en voie d’atterrissement.

Les cris et le « chant », en mars, jouent un rôle capital dans la
formation des couples. L’installation sur les sites de reproduction s’étend toutefois jusqu’en juin, avec les arrivées successives de
migrateurs.

Les cris, très typiques, évoquent celui du cochon qu’on égorge ; ils vont crescendo et se terminent par des grognements. La détection par les « cris » reste la plus sûre. Leur intensité culmine au printemps, surtout si le voisinage de plusieurs territoires suscite des
stimulations vocales et des querelles.

La repasse est utilisable, surtout en cas de faible densité des couples et donc avec peu d’activité vocale. Plutôt en fin de soirée.

Assez sensible ; recherches à bonne distance et ne pas chercher les nids. Dérangés, les adultes peuvent transporter ailleurs les œufs ou les poussins. Éviter impérativement les intrusions sur les sites de reproduction.

Environ pendant 20 jours dès le dernier œuf. 9 à 10 œufs (extrêmes : 4 à 12), déposés entre avril et mi-mai ; une seconde ponte semble habituelle entre mi-juillet et septembre.

Les jeunes quittent le nid quelques heures ou quelques jours après leur naissance et suivent leurs parents qui assurent leur alimentation pendant au moins 5 jours. Ils sont capables de voler au bout de 7 à 8 semaines.

Jean-Yves AIRAUD, GODS