Pic épeichette

Niche dans les zones présentant de grands arbres feuillus (chênes, charmes, peupliers, aulnes, grands fruitiers) : forêts, bois mais aussi parcs et jardins. L’espèce est absente des zones de conifères.
L’Epeichette creuse une petite loge dans le bois tendre ou friable d’un arbre de bonne taille, souvent sur le tronc ou une grosse
charpentière sans écorce. Loge à petite ouverture circulaire
d’environ 3,2 à 3,8 cm de diamètre. Hauteur très variable : en moyenne entre 3 et 8 mètres de haut mais parfois beaucoup plus. Le Pic épeichette est assez peu répandu, et difficile à localiser de par sa petite taille et sa discrétion. Il manque en particulier dans les forêts de pins du littoral de la Charente-Maritime.

Fin avril, mai, juin.

Arbres avec parties du tronc ou grosses branches fragilisées. Dans les petits bois, les lisières des grands massifs, souvent le long des rivières bordées d’arbres (aulnes).

A partir de janvier, écoute des parades (poursuites, acrobaties et tambourinage, celui-ci de faible portée mais caractéristique par sa longueur de séquence : 1,3 à 2 sec.). Espèce à rechercher aux
jumelles à la cime des arbres avant l’apparition des feuilles pour essayer d’évaluer le territoire de nidification potentiel. Nid difficile à localiser en général, en dehors de la découverte fortuite d’une loge occupée.

Espèce assez farouche.

11 à 12 (13 ?) jours. 4 à 6 œufs. Couvaison par le mâle la nuit et la femelle le jour. Éclosion en mai. Une seule couvée.

Les jeunes s’envolent au bout d’une vingtaine de jours (fin mai, début juin). La durée de dépendance après sortie du nid est mal connue.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Oedicnème criard

Cultures à larges sillons (maïs, tournesol, vignoble), bocage sec et ouvert, friches rases, pâtures à moutons, camps militaires,
aérodromes, carrières, dunes. Aime les zones caillouteuses et les lieux isolés. Nid rudimentaire, à terre, sur sols secs et bien drainés, à végétation rase clairsemée.

Fin mars à début octobre. Pic des premières pontes fin avril/mai.

Le jeune de l’année est beige roussâtre avec une bande alaire peu nette.

Chants nocturnes d’avril à juin. Couples (un couveur et un guetteur distants de quelques dizaines de m maxi), nourrissage de poussins et familles. Chant flûté “ kuv-liié ” comparable à celui du Courlis
cendré, ascendant puis strident et traînant, rauque souvent, avec de nombreuses variations. Chante à terre et en vol, au moment des
parades et des rassemblements postnuptiaux.

Recherche auditive nocturne de mi-avril à mi-juin, par nuit claire (noter duos et individus isolés), 1h après le coucher du soleil jusqu’à minuit ou juste avant l’aube. Points d’écoute tous les km. Recherche diurne (9h-17h) des couples nicheurs, fin avril à mi-mai. Balayage aux jumelles des labours et jeunes semis. Les adultes avec jeunes sont plus visibles en fin de soirée.

Faible, sauf juste avant la ponte (risque d’abandon du site) ; quitte et regagne facilement son nid, ce qui le rend très vulnérable aux
prédateurs (corneille). Grande distance et discrétion sont par
conséquent recommandées.

24-25 jours. 1-2 œufs. Nid abandonné 24 h après l’éclosion.
Probablement deux pontes et ponte de remplacement fréquente.

Envol des jeunes à 5-6 semaines.

Michelle MATARD, LPO Charente-Maritime

Foulque macroule

Nicheur potentiel sur tous plans d’eau pourvus de végétation
rivulaire ou immergée (étangs, gravières, lagunes sub-littorales, lagunages de station d’épuration, exceptionnellement cours d’eau lents).

Dès février ou mars, les Foulques perdent le comportement grégaire qui prévalait au cours de l’hiver pour se cantonner par couples.

Parades et conflits territoriaux (qui perdurent jusqu’à la fin de la période de reproduction), transports de matériaux (souvent roseaux séchés) pour la confection du nid, adultes en position de couveur, le plus souvent visibles en bordure de la ceinture végétale, adultes alarmant et/ou accompagnés de poussins revêtus de duvet noir sur le corps et rouge orangé sur la tête.

A partir d’un poste fixe, observation de la ceinture végétale des plans d’eau entre mars et août.

Espèce assez peu craintive.

En moyenne 24 jours. Ponte de 6 à 10 œufs (extrêmes : 2 à 12)
déposés entre mars et juillet (la plupart entre avril et juin). Éclosions entre avril et juillet, jusqu’en août pour les plus tardives. Il y a 1 à 2 nichées annuelles, plus rarement 3 (pontes de remplacement
fréquentes).

Les poussins quittent le nid quelques heures après l’éclosion mais la famille reste généralement à proximité, les parents continuant à
défendre leur territoire pendant l’élevage des jeunes qui sont
indépendants à l’âge d’envol, soit entre 55 et 60 jours.

Michel FOUQUET, ONCFS

Râle d’eau

Zones marécageuses avec phragmites, massettes, laîches, ou joncs, en bordure d’étangs, de cours d’eau lents. Régulièrement aussi au sein d’aulnaies et de saulaies inondées, pourvues de quelques touffes de végétation haute. Ses secteurs de prédilection sont en fait les zones de transition en voie d’atterrissement.

Les cris et le « chant », en mars, jouent un rôle capital dans la
formation des couples. L’installation sur les sites de reproduction s’étend toutefois jusqu’en juin, avec les arrivées successives de
migrateurs.

Les cris, très typiques, évoquent celui du cochon qu’on égorge ; ils vont crescendo et se terminent par des grognements. La détection par les « cris » reste la plus sûre. Leur intensité culmine au printemps, surtout si le voisinage de plusieurs territoires suscite des
stimulations vocales et des querelles.

La repasse est utilisable, surtout en cas de faible densité des couples et donc avec peu d’activité vocale. Plutôt en fin de soirée.

Assez sensible ; recherches à bonne distance et ne pas chercher les nids. Dérangés, les adultes peuvent transporter ailleurs les œufs ou les poussins. Éviter impérativement les intrusions sur les sites de reproduction.

Environ pendant 20 jours dès le dernier œuf. 9 à 10 œufs (extrêmes : 4 à 12), déposés entre avril et mi-mai ; une seconde ponte semble habituelle entre mi-juillet et septembre.

Les jeunes quittent le nid quelques heures ou quelques jours après leur naissance et suivent leurs parents qui assurent leur alimentation pendant au moins 5 jours. Ils sont capables de voler au bout de 7 à 8 semaines.

Jean-Yves AIRAUD, GODS

Râle des genêts

Prairies inondables, surtout de fauche avec couvert herbacé de plus de 40 cm de hauteur. A rechercher dans les grandes vallées
alluviales (Charente, Boutonne, Marais poitevin) mais aussi sur des rivières plus petites (Vonne par exemple). Densité beaucoup
moindre dans les prairies pâturées, et seulement lorsque la densité de bétail est faible. De même, les prairies abandonnées ne lui
conviennent que pendant quelques années, tant que la végétation n’y est pas trop envahie de roseaux, de baldingères et de buissons.

Les migrateurs printaniers peuvent être entendus d’avril à mi-juin. Les chants de mai à mi-juin ne signalent des nicheurs que si les
cantonnements sont durables ( plusieurs jours d’affilée).

Zones favorables. Chant crépusculaire, nocturne et continu,
caractéristique, “ crex crex… ” pouvant s’entendre jusqu’à 1 km. L’observation est presque impossible en temps normal. Seule la repasse permet d’approcher les mâles et les suivis de fauches
permettent d’observer les familles. A moins d’un hasard ou d’une recherche intensive, il est presque impossible de trouver le nid.

En dehors de son chant, l’oiseau est très discret. Écoute et repasse entre 21h00 et 1h00 sur les sites de reproduction potentiels,
uniquement par conditions climatiques favorables : absence de vent, to douce…

Attention à l’utilisation de la repasse, le Râle des genêts est sensible au dérangement.

16 à 19 jours, 4 à 14 œufs, ponte en mai, éclosion de mi-mai à
juillet, parfois une ponte de remplacement en cas de destruction de la 1ère.

Indépendance des jeunes dès 12 jours. Le jeune Râle des genêts est capable de voler à l’âge de 30-35 jours.

Pierre FANTIN et Laurent PRECIGOUT, Charente Nature
et Bernard DECEUNINCK, LPO Charente-Maritime

Caille des blés

En plaine mais également dans les bocages ouverts. Evite les
terrains trop humides ou trop secs. Nid dissimulé dans l’herbe (prairies, jachères, légumineuses, pois notamment) et les bordures de champs de céréales, généralement dans les dix premiers mètres de la bordure.

Arrivée des migrateurs en plusieurs vagues d’ampleur très variable selon les années, à partir d’avril et jusqu’en juillet, la principale toutefois en mai. Le départ de la plupart des jeunes a lieu début
septembre.

Poussins avec deux raies sombres parallèles sur le crâne et le dos.

Le chant du mâle “ huitt-uirrouitt ” (ou “ paye tes dettes ”) s’entend de loin mais est difficile à localiser . Il est souvent précédé d’un “ ouan ouan ” sourd, audible seulement de près. Le chant ne
constitue cependant qu’un indice “ possible ”, car les mâles quittent systématiquement les femelles nicheuses. Le cris d’appel des
femelles, un doux “ brubrub ”, émis après le prélude ou entre les syllabes du chant du mâle, est plus probant.

Prospectez plutôt en fin de soirée et jusqu’à 22 heures. S’approcher silencieusement en direction du chanteur pour tenter de percevoir l’appel des femelles. Recherche en fin d’après-midi des femelles accompagnées de leurs poussins en mai, juin et juillet en bordure des chemins, jachères, luzernières…

Quitte rarement le couvert végétal et toujours prompte à se
dissimuler.

Une seule ponte de 10 à 14 œufs entre mai et août, incubation 17 jours. Ponte de remplacement possible.

Poussins nidifuges, vol (de fuite) possible à 11 jours, réellement à 20 jours, émancipation à 4 semaines.

Alain ARMOUET, GODS

Perdrix grise

Surtout en plaine mais également dans les bocages ouverts. Les secteurs les plus favorables sont ceux où les séparations entre les cultures (chemins, fossés, haies etc.) sont suffisamment nombreuses pour que les couples ne soient pas en permanence en contact visuel. Nid placé dans les premiers mètres des bordures des champs, le long des chemins et des haies avec une bande herbeuse assez large.

A partir de janvier, les couples commencent à s’isoler puis partent à la recherche d’un territoire.

A tous âges, confusion possible avec la Perdrix rouge lorsque
l’oiseau est vu brièvement. Chercher alors à voir les marques du dos et du dessus de la queue que seule la Perdrix grise possède. Les jeunes faisans, plus hauts sur pattes, ont le cou plus long et une queue nettement pointue.

Une perdrix sauvage est une perdrix que l’on a du mal à voir. A l’approche, l’oiseau se fige puis se couche ou s’éloigne plus ou moins. Mâles et femelles poussent des “ kirit ” puissants, surtout le matin.

Réalisez au moins une fois de fin juin à début juillet un passage sur deux ou trois kilomètres de chemins en scrutant devant vous tous les couverts bas (y compris les chaumes et les lisières d’adventices entre cultures).

Une seule ponte en principe (10-20 œufs), éclosion fin mai-début juin, 1 ou 2 pontes de remplacement possibles. Les poussins suivent leur mère de très près au cours des dix premiers jours, et leur
croissance est achevée à trois mois. Jusqu’à la fin de l’été, une
débandade d’oiseaux doit être prise a priori pour une nichée de
l’année.

Alain ARMOUET, GODS

Faucon hobereau

Nicheur commun mais peu abondant, le Faucon hobereau se
reproduit dans tous les milieux, même les parcs urbains, s’ils ne sont pas trop dérangés. Le couple ne construit pas de nid mais utilise en général un ancien nid de corvidé, de préférence celui de la Corneille noire.

Les premiers migrateurs arrivent seuls ou en couple dès la mi-avril. La nidification débute en général début juin.

Les vieux nids de corvidés sont à rechercher en priorité. Ils peuvent être situés sur un arbre ou sur un pylône haute tension. Le couple choisi souvent un site proche d’une colonie d’hirondelles (grosse consommation pendant le nourrissage). Le mâle peut se révéler
assez bruyant lors des parades nuptiales, les cris étant assez proches de ceux du Faucon crécerelle.

Suivre, autant que possible, les individus transportant des proies vers le nid. Rechercher et détailler les vieux nids de corvidés ou de
rapaces sur les pylônes HT et THT.

Espèce assez peu farouche en migration et qui peut être observé facilement, mais assez sensible en période de reproduction.

En juin, la ponte qui comprend en moyenne 2 à 3 œufs, est incubée par la femelle durant environ 30 jours. Le mâle quant à lui, assure le ravitaillement.

Les poussins sont nidicoles et ne quitteront le nid qu’au bout de 28 à 34 jours. Ils resteront avec les parents jusqu’au départ migratoire, courant septembre, pour l’Afrique tropicale et australe.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Faucon crécerelle

Présent en milieux très variés, même au cœur des villes. Anciens nids de corvidés, trous dans les vieux murs de pierre de granges et d’anciennes maisons, voire des bâtiments.

Entre avril et juillet.

Pas de confusions possibles avec d’autres espèces. La tête grise ainsi que la queue grise et non barrée et le dos peu tacheté permettent d’identifier le mâle. La femelle, plus tachetée sur le dos, ressemble au juvénile. Le juvénile possède, lui, plus de stries sur le dessous.

Présence régulière d’adultes sur un même secteur avec émissions fréquentes de cris ; le cri est bien caractéristique :  » kikikiki  » aigus et répétés. L’audition de tels cris en avril et mai peut être un indice pour la nidification. Le vol nuptial aux abords du nid, avec
battements d’ailes précipités, est très caractéristique des oiseaux nicheurs.

Recherche systématique de sites de nidification auprès des granges, ruines, vieux bâtiments et réalisation de transects et points
d’observation (recherche de contacts visuels et de contacts sonores).

Espèce a priori peu sensible.

Ponte de 2 à 6 œufs vers la fin avril. La durée de l’incubation est de 27 à 30 jours. Une seule couvée par an et 3 jeunes en moyenne à l’envol.

Les jeunes commencent à voler vers le 27 – 29 jours. Ils restent
encore dépendants de leurs parents pendant plusieurs semaines
encore. A cette période, on peut observer ces familles qui chassent ensemble et les émissions sonores peuvent être fréquentes.

Pierre GRILLET, GODS

Buse variable

Forêts, bois, bocage, plaine. Gros nid de branchettes et de
brindilles (diam. 50 à 70 cm), parfois rechargé de feuillages, situé à l’enfourchure d’un gros arbre (feuillu ou conifère) ou dans la ramure d’une grosse branche horizontale. Généralement assez haut (10 m en moyenne), souvent dans un arbre à proximité d’une lisière ou d’un chemin, très rarement dans un arbre isolé. La buse construit son nid à partir de mars mais complète souvent la même aire plusieurs
années de suite. Recharge parfois un nid de corvidé.

Les premières parades ont lieu en février et mars et les
accouplements en avril. La nidification s’échelonne d’avril à juillet.

Couples régulièrement observés sur une même zone. Surveiller les gros nids de branchages repérés pendant l’hiver. En fin de
nidification, les branches et feuillages autour des nids occupés
présentent souvent des traces de fientes blanches caractéristiques.

Observation aux jumelles, prospection systématique des bois et
zones forestières où des individus ont été régulièrement observés.

Assez sensible en période de reproduction. Peu de risques directs du fait de la situation généralement élevée du nid.

30 à 35 jours. 2 à 4 œufs. Éclosion des œufs de mai à juin,
échelonnée de 1 à 2 jours. Une seule couvée.

Les jeunes volent au bout de 45 à 50 jours, en général de fin juin à fin juillet. Ils restent en compagnie des parents sur le territoire de nidification durant environ deux mois avant de se disperser à
l’automne. Les jeunes se repèrent à leur plumage spécifique et à l’absence de bordure noire à l’arrière des ailes et de la queue.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne