Pigeon ramier

Bocage, bois clairs, lisières de forêt mixtes, parcs et jardins boisés. Nid sommaire de brindilles et de feuilles sèches sur un arbre (ou un support artificiel, en ville), de 4 à 16 m au dessus du sol. Densités urbaines pouvant être très fortes.

La plupart des oiseaux de l’ouest de la France sont sédentaires. La nidification commence dès la mi-mars et les derniers jeunes
s’envolent souvent en septembre.

Oiseaux territoriaux, les Ramiers manifestent leur présence sur les sites de reproduction par des roucoulements et des parades aériennes effectuées à proximité du nid. Le vol nuptial est une ascension
rapide accompagnée de claquements d’ailes, suivie d’une lente
descente les ailes déployées. Durant la nidification, souvent un doux, rude et étouffé roucoulement “ houh-krou… ”. Chante toute l’année “ rouh-rou, ro-ro…rou ” doux avec un rythme caractéristique,
strophe répétée 3 à 5 fois. Claquement d’ailes typique à l’envol en guise d’alarme.

Réalisation de points d’écoute en utilisant la méthode des quadrats.

Les couples sont unis durant une saison de reproduction et peuvent rester unis plusieurs années consécutives. 2 ou 3 pontes par an de fin mars à septembre, comportant chacune 1 ou 2 œufs blancs. La
femelle couve pendant 17 jours.

Les jeunes s’envolent à 25-30 jours et deviennent indépendants une semaine plus tard.

Matthieu DORFIAC, Charente Nature

Tourterelle turque

Nicheuse commune et sédentaire, la Tourterelle turque a colonisé les zones urbaines (parcs, jardins) et les petites agglomérations
jusqu’aux villages et hameaux ; elle se nourrit dans les zones
agricoles, mais aussi en ville et à proximité des silos à céréales. Le site de nidification se situe plutôt dans un arbre ou un arbuste,
souvent un résineux, parfois sur une poutre de hangar, un poteau électrique, un rebord de fenêtre, voire un enchevêtrement de fils téléphoniques en façade de maison.

Peut chanter toute l’année, mais les parades ne commencent
réellement qu’à partir de février. Pontes étalées de mars à octobre.

Le chant du mâle est un roucoulement sonore formé de 3 notes non roulées bien distinctes “ rourou-rouh ”, audible toute l’année. La parade nuptiale débute par les révérences du mâle et la recherche de l’emplacement du nid est ritualisée.

Transect, écoute des chants.

Peu sensible au dérangement, ce qui explique peut-être en partie son dynamisme, l’habitat urbain la protégeant en outre des chasseurs.

3 à 5 couvées par an ; la ponte de 2 œufs a lieu surtout entre mars et octobre (pontes avant et après possibles). Les oisillons se signalent par des pépiements et à un âge plus avancé par des “ wrè wrè ” ; après l’envol “ kwii kwii ” nasaux et enfin “ gou-gou-ou-gou ”
monotones.

Séjour au nid de 17 à 18 jours. Envol des jeunes à 19 jours ; ils
reviennent au nid pour passer la nuit et le quittent définitivement 2 ou 3 jours plus tard.

Bernard FONTENAUD, Charente Nature

Tourterelle des bois

Fréquente les milieux bocagers ou cultivés parsemés d’arbres et de bosquets ainsi que les boisements clairs. Le nid est installé à hauteur variable dans un arbre ou dans un fourré ; il est formé de fines
brindilles et de racines.

Migratrice transsaharienne, elle rejoint nos régions fin avril à début mai. Dès leur arrivée, les Tourterelles des bois chantent, paradent et construisent leur nid.

La Tourterelle des bois apprécie l’aubépine et le sureau pour la construction de son nid ; chant “ turrrrr-turrrrr-turrrrr ” sourd, grave, répété ; transport de matériaux pour le nid.

Localiser le nid ? à partir de 2 mètres de hauteur dans une haie plutôt dense.

Espèce farouche très sensible au dérangement, et le seul fait
d’observer avec insistance l’oiseau en train de couver peut suffire à entraîner l’abandon immédiat du nid.

13 à 15 jours. 1 à 2 œufs blancs de forme ovale légèrement brillants, qui éclosent du début du mois de juin jusqu’en juillet. Le plus
souvent, deux pontes par saison.

Les jeunes quittent le nid au bout de 15 jours sans savoir voler et prennent leur envol une semaine après. Ils ne deviendront
indépendants qu’une dizaine de jours plus tard. Leur plumage est alors brunâtre tacheté de sombre sur le dos, grisâtre sur le ventre.

Raphaël BUSSIERE, LPO Vienne

Coucou gris

Se rencontre partout, dans tous types de végétation arborescente, se passe même d’arbres quand il fréquente les dunes maritimes ;
densité plus forte dans les milieux boisés, entrecoupés d’espaces découverts.

Ce migrateur arrive entre le 20 mars et le 5 avril, et repart entre
juillet et début août.

Mâle semblable à un épervier dans son plumage.

Le chant émis dès très tôt le matin jusqu’à la nuit tombée (“ coucou ” accompagné d’un “ hachachach ” rauque et bas perçu à proximité de l’oiseau), cesse la deuxième quinzaine de juin. Passage rapide d’un bosquet à l’autre : brève planée, le Coucou se perche, relevant la queue pour s’équilibrer, les ailes pendantes, la gorge gonflée, il se penche en avant et lance ses “ coucou ” (ou “ coucoucou ” énervés), accompagnés d’un balancement de la tête de haut en bas.

Affût, le mâle se cantonne sur le territoire où il chante.

Farouche et prudent de nature, il se montre peu à découvert hors des feuillages ; la femelle est difficile à surprendre.

8 à 12 œufs pondus en 2 séries de mai à début juillet. La femelle repère les nids des passereaux et y dépose 1 seul œuf avant que
l’oiseau se mette à couver. Incubation : 12,5 jours en moyenne.

Le jeune sort du nid à 3 semaines, il reste immobile, caché dans le feuillage où il est nourri par ses parents adoptifs pendant 3 semaines. Seulement 1 œuf sur 20 donne un oiseau capable d’entreprendre la migration, de août à mi-septembre.

Jacqueline GAUTIER, Charente Nature

Martinet noir

Cavités obscures situées en hauteur au-dessus d’une paroi verticale, dans les agglomérations et les bourgs anciens, plus rarement ailleurs. Grégaire, niche généralement en petites colonies mais parfois de façon isolée. Fidèle au site. Entrées : sous les avant-toits et les tuiles, trous des murs des édifices anciens ou des immeubles (trous
d’aération, boîtes à rideaux), nichoirs spécifiques.

Arrivée massive vers le 20 avril, installation presque immédiate des couples nicheurs. Départs dès la mi- juillet.

Adultes sombres et lustrés, gorge blanche (ne pas confondre avec les hirondelles). Immatures plus ternes, gorge blanche plus étendue.

Rondes-poursuites avec cris stridents, aigus, à proximité des
colonies, entrées au nid, défense du nid, oiseaux accrochés aux murs (territoire limité à l’entrée de la cavité), accouplements aériens. Les duos aériens du couple et la défense du nid s’accompagnent de cris stridents. Les immatures (2 à 4 ans), occupent des cavités et sont présents dans les rondes aériennes. Les migrateurs de passage et individus en chasse ne crient pas ou peu.

Par beau temps, le matin ou en soirée (vers 18h/20h). Déplacement à pied. Les martinets en chasse peuvent abandonner momentanément une agglomération en cas de mauvais temps.

Importante pour les adultes au nid.

|7]19-22 jours. ponte 2-3 œufs en mai. Éclosion en juin. Nourrissage : M=42 jours (37-56 j). Une seule couvée. Ponte de remplacement.

Émancipation des jeunes dès l’envol, qui précède de peu le départ pour l’Afrique. Étapes de la reproduction très dépendantes de la météo.

Michelle MATARD, LPO Charente-Maritime

Pic vert

Le Pic vert habite des milieux boisés et ouverts : vergers,
peupleraies, bosquets, parcs, bocage ; il niche dans divers feuillus dans lesquels il creuse une cavité située à hauteur variable (entre 1 m 50 et 10 m) ; le trou d’envol est large d’au moins 6 cm ; le nid peut être utilisé pendant plusieurs années.

En janvier et février, ses manifestations vocales caractéristiques (son rire moqueur) marquent les prémices de la reproduction. Les “ chants ” cessent quand le site de nidification est choisi. La ponte des œufs a lieu en avril ou en mai.

Seul pic se déplaçant à terre à la recherche de fourmis et leurs larves. Confusion possible avec le Pic cendré. Ce dernier fréquente presque exclusivement les milieux boisés. Plumage vert agrémenté d’une calotte rouge et d’un croupion jaune, moustache noire chez la
femelle, noire et rouge chez le mâle. Vol ondulant.

Signal sonore significatif, copeaux de bois à la base des arbres
martelés. Nourrissage au nid. Observation des familles en
nourrissage sur les prairies avant émancipation des jeunes.

Réalisation de points d’écoute avec utilisation éventuelle de la
repasse au moment du cantonnement (février et mars) pour repérer les nicheurs probables. Recherche des loges actives par affût.

Inconnue.

5 à 7 œufs, 15 à 17 jours ; éclosion : début mai à début juin ; les jeunes restent au nid de 23 à 27 jours.

Après leur envol, les jeunes restent ensemble durant deux à trois semaines puis se déplacent sur plusieurs km autour de leur lieu
d’éclosion.

Freddy GRELLIER, LPO Vienne

Pic épeiche

Niche à peu près partout sauf dans les grandes zones de cultures. L’Epeiche niche aussi bien en pleine forêt que dans le bocage, les vergers, les parcs et certains jardins. Loge à ouverture circulaire d’environ 4 à 4,5 cm de diamètre, située à hauteur variable (3 à 10 m) dans un feuillu ou un pin. En forêt, souvent dans un arbre en lisière ou en bordure de chemin. Le même arbre peut présenter
plusieurs loges, une même loge être réutilisée 2 ou 3 années de suite.

Fin avril à juin.

Arbres présentant des loges ou des ébauches de loges. Présence d’un large tapis de petits copeaux au pied de l’arbre où le creusement d’une loge est en cours.

A partir de janvier, repérage et écoute des tambourinages émis à proximité de l’arbre où la loge sera creusée à partir de mars.
Exploration méthodique des vieux arbres de la zone ainsi
déterminée.

Assez peu farouche mais alarme dès que l’on entre dans la zone de nidification, souvent en passant d’un arbre à l’autre autour de
l’observateur. Nettement moins farouche pendant les nourrissages.

12 à 13 jours. 4 à 6 œufs, 5 le plus souvent. Couvaison
essentiellement assurée par le mâle. Éclosion en mai. Une seule couvée (possibilité de ponte de remplacement).

Les jeunes sortent à 22-24 jours (fin mai, début juin) ; ils
apparaissent à l’entrée de la loge vers leur 15ème jour et pépient en permanence. Ce “bruit de fond” assez nettement audible à proximité de l’arbre est assez souvent à l’origine de la découverte d’une
loge occupée. Les jeunes Epeiches qui restent en compagnie des parents une quinzaine de jours, ont le dessus de la tête entièrement rouge jusqu’à l’automne.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Poule d’eau

Toutes pièces d’eau ou rivières lentes, même les plus petites, et leurs abords, pourvu qu’ils soient végétalisés. Le nid est plus ou moins bien caché sur une touffe de végétation.

Fin février jusqu’à août.

Seule espèce similaire, la Foulque macroule. Les adultes et juvéniles des 2 espèces peuvent toutefois être facilement différenciés. Pour les poussins, voir Foulque macroule page suivante.

Cris vigoureux “ kiourrrrrlll ! ”, disputes territoriales de février à avril, parades : nage côte à côte, poursuites, becquetages.

Transect sur les rives, repérage des jeunes ou de leurs cris.

Pétocharde, elle sonne souvent l’alarme, se cache promptement ou fuit, mais reparaît souvent bien vite.

2 (rarement 3) pontes, 8 œufs en moyenne, couvés par la femelle, relayée par le mâle, pendant 3 semaines (une poule, on vous dit !).

Les poussins, petites boules de duvet noir, sont capables, sitôt
séchés, de se déplacer et de grimper, mais restent au nid jusqu’à la fin des éclosions. Peu discrets, ils émettent des cris plaintifs “ fiou fie ” pendant leur période de dépendance et d’alimentation par les parents, soit 3 à 4 semaines, mais ceux-ci les nourrissent encore pendant la même durée. Ils volent à 2 mois environ.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Faisan de Colchide

Fréquente des milieux variés, du fait de son adaptabilité et des
lâchers à des fins de chasse de loisirs. Nid sommaire, creusé au sol, caché dans la végétation d’une prairie ou de fourrés, en des
localisations variées : orties, bruyère, friche, clairière, haie….

Mars à juin.

Le chant du mâle (“ koor-kok ” rauque et sonore), suivi d’un
vigoureux battement d’ailes ne peut pas être manqué.

Transect, écoute du chant des mâles pendant la période de
reproduction.

Forte ; le mâle s’enfuit quelquefois bruyamment, la femelle se tapit et devient presque invisible.

Ponte unique de 9 à 12 œufs, couvés dès la fin de la ponte par la femelle pendant 23 à 25 jours.

Les jeunes, nidifuges, restent avec la poule faisane jusqu’à 3 mois, mais peuvent voleter à 10-12 jours.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Perdrix rouge

Le statut réel de l’espèce est difficile à appréhender du fait du
nombre élevé de lâchers opérés pour la chasse de loisirs. Cette
espèce plutôt bocagère est toutefois relativement ubiquiste, mais la part des oiseaux sauvages qui peuvent être observés dans les grandes cultures et même dans les zones périurbaines ou industrielles est sans doute faible, voire localement nulle. Nid au sol : dépression garnie de brindilles, située en des endroits variés. La Perdrix rouge apprécie les zones rocheuses (chirons, carrières, murets).

Avril à août.

Confusion, possible de dos, avec la Perdrix grise. Jeunes Perdrix rouges à dos brun-gris plus uniformes que les adultes.

Cri territorial (chant) : gloussement puis répétition de “ kok tchak tchak ”, émis surtout le matin et le soir. Parades : le mâle tourne autour de la femelle, avec diverses attitudes plus ou moins
chorégraphiques… Cri de ralliement : “ tchouk tchouk. tchoukar ”.

Transects et écoute du chant des mâles, au cours de toute la période de reproduction.

Les oiseaux sauvages sont assez farouches et craintifs. Alertés, ils se tapissent ou tendent le cou en avant, prêts à se sauver en courant.

1 ponte, en moyenne 12 œufs, incubation dès la ponte complète (soit 23 à 26 jours) par la femelle, éclosion entre mi-juin et mi-août, avec un pic début juillet. Les dernières peuvent correspondre à des pontes de remplacement.

Les jeunes volent à 24 jours ; les groupes familiaux ou
pluri-familiaux restent unis jusqu’en fin d’hiver.

Jean-Marc VILLALARD, GODS