Gestion de l’eau du bassin du Clain – les conditions de la participation des associations au PTGE

Gestion de l’eau du bassin du Clain – les conditions de la participation des associations au PTGE

        

Communiqué interassociatif

GESTION DE L’EAU DU BASSIN DU CLAIN
Les conditions de la participation des associations au PTGE Clain

Fontaine-le-Comte, 20 février 2024

Le Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) du bassin du Clain a été lancé officiellement le 5 février 2024. Nous rappelons que nos associations, impatientes de voir un PTGE à l’échelle de ce bassin, avaient lancé un PTGE d’initiative citoyenne deux ans plus tôt avec une forte participation du public. Voilà le PTGE officiel… Mieux vaut tard que jamais !

Le pilotage par le Conseil Départemental de la Vienne du PTGE Clain n’était pas le choix des associations. Vienne Nature, la LPO Poitou-Charentes, l’Union Fédérale des Consommateurs de la Vienne et la Confédération paysanne de la Vienne avaient fait connaître leur inquiétude sur ce portage par un communiqué de presse le 28 septembre 2023 (voir à ce lien). Il est regrettable que la Préfète de bassin n’ait pas confié le PTGE à un co-portage avec, notamment, les traiteurs d’eau et les syndicats territoriaux milieux aquatiques.

Le rôle d’un PTGE est d’élaborer des solutions d’adaptation au changement climatique qui sécurisent l’eau potable, assurent la reconquête du bon état des cours d’eau et des nappes souterraines, et permettent les usages économiques dont l’irrigation agricole. Le PTGE doit se fonder sur la base scientifique de l’étude HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages, Climat) achevée en 2022.

Dans un contexte où les 3/4 des habitants de la Vienne sont alimentés par une eau non potable (non conforme) au robinet sans aucune solution à court et moyen termes et où les assecs des cours d’eau se comptent par centaines de kilomètres chaque été, nos associations représentent l’intérêt général. Par conséquent, nous avons des arguments à faire valoir dans ce PTGE.

Nous participerons à l’élaboration d’un PTGE Clain sous réserve des DEUX conditions suivantes :

  • La validation de l’étude scientifique HMUC dans son intégralité ;
  • Une représentation à parts égales des trois domaines eau potable-milieux-usages dans l’instance de décision.

La Confédération paysanne, la LPO Poitou-Charentes, l’UFC Que-Choisir et Vienne Nature

Lire aussi :

Crédit photo : Vienne Nature

Samedi 11 mars : Alerte sur l’eau dans le bassin du Clain

Samedi 11 mars : Alerte sur l’eau dans le bassin du Clain

2nde rencontre PTGE citoyen « Eau & Agriculture »

Construisons un Projet Territorial de Gestion de l’Eau d’Initiative Citoyenne

 

Samedi 11 mars 2023, de 14h30 à 17h30
ENSI de Poitiers (1 rue Marcel Doré bât. B1, Poitiers)

Inscription obligatoire aux ateliers (voir ci-dessous)

Comment sont partagées et gérées les ressources en eau en général et dans le bassin du Clain en particulier ? Comment satisfaire les besoins en eau potable de qualité, respecter les cours d’eau, les zones humides, la biodiversité qu’ils accueillent et permettre la pérennité d’activités économiques, dont l’agriculture ? Des solutions existent : comment les mettre en œuvre, entre autres dans le cadre d’un Projet Territorial de Gestion de l’Eau ? (Info sur le PTGE ici)

Vienne Nature, la LPO en Vienne, l’UFC Que Choisir de la Vienne, la Confédération Paysanne de la Vienne et la Fédération de pêche de la Vienne vous convient à la seconde étape de l’élaboration du PTGE d’initiative citoyenne et vous proposent une conférence et trois ateliers.

Programme

14h30 – Introduction

14h45 – Conférence : Quels sont les liens entre l’EAU & l’AGRICULTURE ?

  • Vincent BRETAGNOLLE, écologue & directeur de recherche au CNRS & co-auteur de l’ouvrage Réconcilier Nature & Agriculture avec Vincent Tardieu.
  • Damien LADIRÉ, coordinateur régional du programme Re-Sources “Agir pour l’Eau potable en Nouvelle Aquitaine” (à confirmer)
  • Pascal LEVAVASSEUR, directeur de l’Eau au Syndicat Eaux de Vienne (à confirmer)
  • Jean Claude HALLOUIN, administrateur de Vienne Nature
  • Nicolas FORTIN, éleveur & membre de la Confédération Paysanne

16h – Trois ateliers pour approfondir, questionner et/ou proposer des contributions
(inscription indispensable pour les ateliers, places limitées)

  • Agriculture et biodiversité
    Inscription pour cet atelier à ce lien ou au 05 49 88 99 04
  • Qualité de l’eau & des milieux
    Inscription pour cet atelier à ce lien ou au 05 49 88 99 04
  • Répartition de l’eau pour l’agriculture
    Inscription pour cet atelier à ce lien ou au 05 49 88 99 04

17h15 – Restitution des ateliers, conclusion de la journée & suites de la démarche

Pour plus d’informations :

Journée d’information 22 janvier : Alerte sur l’eau dans le bassin du Clain

Journée d’information 22 janvier : Alerte sur l’eau dans le bassin du Clain

Construisons un Projet Territorial de Gestion de l’Eau d’Initiative Citoyenne

Urgence d’une nouvelle gestion de l’eau dans le bassin du Clain. Vienne Nature, la LPO en Vienne, l’UFC Que Choisir de la Vienne, la Confédération Paysanne de la Vienne, la Fédération de pêche de la Vienne, des citoyens et élu(e)s des collectivités du territoire organisent une journée d’information et de réflexion sur le partage et la gestion durable de l’eau dans le bassin du Clain :

Dimanche 22 janvier, de 14h à 18h
La Villedieu du Clain, salle polyvalente Sud
Inscription obligatoire en ligne à ce lien ou au 05.49.88.99.04

 

Programme

Comment sont partagées et gérées les ressources en eau en général et dans le bassin du Clain en particulier ?
Comment satisfaire les besoins en eau potable de qualité, respecter les cours d’eau, les zones humides, la biodiversité qu’ils accueillent, et permettre la pérennité d’activités économiques, dont l’agriculture ?
Des solutions existent : comment les mettre en oeuvre, entre autres dans le cadre d’un Projet Territorial de Gestion de l’eau ?

14h – Introduction

14h15 – Comment sont partagées et gérées les ressources en eau, en France et dans le bassin du Clain ?
Intervenants : Gabriel Amard, député du Rhône, auteur d’essais sur la gestion publique de l’eau (à confirmer) ; François Bock, Président de la CLE du SAGE Clain ; un représentant de Grand Poitiers Communauté urbaine (à confirmer) ; Nicolas Réveillault, vice-président d’Eaux de Vienne ; Francis Bailly, Président de la Fédération de pêche de la Vienne…

15h45 – Qu’est-ce que la démarche HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages, Climat) – Étude Clain ?
Fabien Blaize, responsable du secteur Vienne Aval et Clain à l’EPTB Vienne

16h45 : Vers un PTGE d’Initiative Citoyenne
Des solutions existent : comment les mettre en oeuvre dans le cadre d’un projet territorial ?
Intervenants : Vienne Nature, la LPO Poitou-Charentes, l’UFC-Que Choisir de la Vienne, la Confédération Paysanne de la Vienne, la Fédération de pêche de la Vienne ; Lisa Belluco, députée de la Vienne (à confirmer) ; Léonore Moncond’huy, Maire de Poitiers et Vice Présidente de Grand Poitiers Communauté urbaine ; Christine Graval, Conseillère Régionale de Nouvelle-Aquitaine ; Florence Harris, Conseillère Départementale de la Vienne (à confirmer).

17h45 – Conclusion de la journée

Pour plus d’informations

-Mail : nouvellegestiondeleau86[at]proton.me (remplacer [at] par @)

Grenouille verte

Statut de protection

Protection nationale : Article 3

Directive habitats : Annexe 5

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale

Liste rouge régionale

En raison de la dépendance génétique de ce taxon à la Grenouille de Lessona et de l’importation de la Grenouille rieuse, sa conservation doit faire l’objet de suivis rigoureux dans les années à venir.

Biologie et écologie

L’histoire de la Grenouille verte illustre à la fois les avancées passionnantes de la systématique et de celles de notre connaissance des espèces.

En effet, en Europe occidentale, nous distinguions jusqu’en 1912 une seule espèce ; aujourd’hui 9 espèces et 3 hybrides du sous-genre Pelophylax ont été décrits (DUBOIS et OHLER 1994 ; DUBOIS 1997).

Les expériences d’hybridation et les études morpho-génétiques des 30 dernières années ont montré que finalement la « Grenouille verte » de Carl VON LINNAEUS n’est pas une espèce mais un klepton, du klepto, voleur, sous-entendant que ces formes subtilisent les gamètes d’autres espèces pour réaliser leur reproduction (DUBOIS et GÜNTHER 1982).

Par le biais de ce phénomène de reproduction original, nommé hybridogenèse (SCHULTZ 1969), Rana kl. esculenta continue à se maintenir. Mieux, elle semble bénéficier d’une vigueur hybride lui conférant le statut de taxon euryhèce, c’est-à-dire à forte valence écologique. Ainsi, elle s’accommode d’une grande variété de milieux aquatiques.

En Poitou-Charentes, elle fréquente aussi bien les pièces d’eau de taille modeste à petite, elle colonise les déversoirs d’orage et les étangs de pêche. Elle paraît même bien supporter les milieux pollués et fortement anthropisés. Il n’est pas rare de la contacter dans des bassins enclavés dans des grandes monocultures.

Elle se reproduit d’avril à juin. Les mâles manifestent leur excitation par des chants en trilles et modulés. Au cours de l’amplexus axillaire, la ponte est disséminée par petits paquets à la surface de l’eau. Une partie des têtards passent l’hiver dans l’eau.

Répartition

Bien que très incomplètement connue, la distribution de la Grenouille verte laisse présager qu’elle colonise les 2/3 orientaux du Poitou-Charentes. Elle se rencontre en fréquence variable dans les quatre départements : dans les Deux-Sèvres, elle paraît se raréfier sur les bassins tertiaires du sud du département, dans le département de la Vienne, dans la moitié septentrionale du département de la Charente et d’une localité de la Charente-Maritime. Cette dernière localité pourrait s’avérer être plutôt un autre taxon du sous-genre Pelophylax.

La carte globale lessonae/esculenta, premier groupe à l’intérieur du sous-genre Pelophylax montre la même tendance, c’est-à-dire une distribution à peu près uniforme dans les trois départements continentaux et une absence totale de la Charente-Maritime, département caractérisé par un mésoclimat plus chaud et plus sec, avec des hivers doux et des anomalies thermiques positives, notamment en zone littorale.

François DUSOULIER et Olivier GROSSELET

Cistude d’Europe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Cette espèce à large répartition est considérée comme vulnérable en Europe bien qu’elle soit considérée en danger dans quelques pays européens et en déclin notamment en France.

Biologie et écologie

En Poitou-Charentes, la Cistude d’Europe fréquente toutes sortes d’hydrosystèmes : rivières à cours lent, mares, étangs, baisses, fossés de marais, canaux…

En général, la Cistude d’Europe est active de la fin février jusqu’à la première quinzaine du mois d’octobre (DUGUY et al, 1998).

Pour la thermorégulation deux périodes sont discernables : de la fin février à la mi-avril ainsi que de septembre à octobre les cistudes ont tendance à sortir en début d’après-midi, alors que durant la saison estivale l’une en fin de matinée (10-11 h) et l’autre en fin d’après-midi (16-18h) (loc. cit.).

L’activité de ponte se déroule dès le début mai et se poursuit jusque vers la mi-juillet. Les sites de ponte sont très variables avec une préférence pour les sols meubles exondés et se trouvant souvent à proximité de sites à bonne densité d’adultes.

L’émergence des jeunes peut intervenir dès la fin de l’été, bien qu’en général ce soit au printemps qu’ils sortent.

Répartition

La Cistude d’Europe est signalée dans les quatre départements du Poitou-Charentes.

La première trace de l’espèce en Charente-Maritime remonterait au Xlle siècle avec la sculpture d’une Tortue sur l’église romane de Champagne (DUGUY, 1993). Dans ce département l’espèce est connue avec certitude dans le Marais de Saint Augustin et dans une partie de la Presqu’île d’Arvert, le Marais de Brouage, quelques secteurs de la basse vallée de la Charente, de la Seugne, de la Boutonne, de l’Arnoult et de la Seudre ainsi que dans une grande partie de la Haute Saintonge. La seule donnée insulaire pour l’atlantique français est à attribuer à l’île d’Oléron où la première mention de l’espèce sur l’île remonte à 1904 (ALLENOU et al, 2001).

La cistude est connue également en Charente où les populations du sud semblent être en continuité avec celles de Charente-Maritime. Sa répartition actuelle semble être limitée au sud d’une ligne Cognac à Montbron (selon les dernières données de 2001 non intégrées dans cet atlas).

Pour les Deux-Sèvres une population était signalée dans les années 80 par Michel Fouquet sur l’Argenton et les étangs du nord.

Pour la Vienne, une des premières mentions remonte à MAUDUYT (1844) où un individu a été capturé sur le Clain. La seule population bien établie semble être limitée aux étangs de la région de Montmorillon.

Toutes les autres mentions de cistude en Poitou-Charentes semblent être des individus épars sans doute échappés de jardin.

Raymond DUGUY et Jean-Marc THIRION

Petit Rhinolophe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

En l’état actuel de nos connaissances, la répartition du Petit Rhinolophe se calque largement sur celle des cavités souterraines prospectées.

Il s’agit manifestement d’un biais dû à l’importance des prospections hypogées par rapport à celles effectuées en milieux bâtis. En effet, des populations de Petits Rhinolophes se maintiennent dans des secteurs dépourvus de cavités souterraines importantes, comme sur l’île d’Oléron.

En outre, la faible détectabilité de l’espèce au sonomètre, son habileté à éviter les filets, sa prédilection pour les gîtes relativement confinés et son faible grégarisme nous font sans nul doute sous-estimer sa présence.

Effectifs régionaux

En période hivernale, la population de Petit Rhinolophe fréquentant les 30 sites souterrains les plus importants au plan chiroptérologique était d’environ 600 individus en janvier 1999.

La répartition entre les divers départements est très inégale et la Charente-Maritime apparaît comme étant particulièrement importante pour l’espèce (plus de 85 % de l’effectif régional).

Le plus grand gîte d’hibernation connu, situé près de Jonzac, héberge plus de 100 individus. En période d’hibernation, la commune de Saint-Savinien abrite à elle seule plus de 300 animaux répartis dans plusieurs carrières souterraines.

Etant donné l’extrême rareté des informations quantitatives en période d’activité, il est impossible d’estimer la population. La plus grosse colonie de parturition concerne 35 individus et se situe dans un moulin du centre de la Charente-Maritime.

Fréquence

Le Petit Rhinolophe a été observé dans 46 % des mailles prospectées au niveau régional, ce qui traduit la forte détectabilité de cette espèce dans le cadre de prospections souterraines et dans les visites de milieux bâtis notamment.

Gîtes utilisés

En hiver, l’espèce fréquente de nombreux types de gîtes allant des bâtiments frais (caves, chais, blockhaus) aux cavités souterraines, parfois de très petite taille (abri sous roche, terriers de blaireau). Contrairement aux Grands Rhinolophes, les Petits Rhinolophes ne forment pas d’essaims. Dans les cavités souterraines, les individus sont dispersés de façon apparemment aléatoire.

Généralement isolés, ils se suspendent aux plafonds, aux parois latérales, aux colonnes, voire à des racines d’arbres ou, dans les champignonnières désaffectées, aux câbles électriques, parfois très près du sol.

En période d’activité, les animaux fréquentent essentiellement des bâtiments (granges, garages, moulins), parfois des cavités souterraines chaudes où ils forment de petites colonies lâches. Il semble qu’au moins pour certaines colonies, les femelles utilisent plusieurs gîtes proches durant la période d’élevage des jeunes, fréquentant plusieurs sites à tour de rôle.

Habitats et terrains de chasse

En phase d’activité, le Petit Rhinolophe semble fréquenter préférentiellement les secteurs boisés ou bocagers. On peut observer l’espèce en déplacement le long des haies et des lisières ou chasser en cercle près du feuillage. Plusieurs observations se réfèrent à des animaux en chasse au-dessus de mares ou dans des jardins et vergers.

Statut patrimonial et évolution des populations

La population hivernante picto-charentaise de Petit Rhinolophe est importante puisque représentant environ 10 % de l’effectif national connu.
Les données quantitatives historiques sont rares.

Empiriquement, aucune tendance d’évolution claire n’apparaît au cours des vingt dernières années en Poitou-Charentes alors qu’en de très nombreuses régions de France et d’Europe l’espèce est en forte régression, voire en voie de disparition.

PJ.


Pour télécharger la fiche pratique 2010 sur le Petit Rhinolophe cliquez ici.

Grand Rhinolophe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Répartition régionale

La répartition du Grand Rhinolophe n’est encore que partiellement connue. Les données concernant cette espèce correspondent pour l’essentiel à des observations effectuées en milieu souterrain et la cartographie de la présence de l’espèce reflète parfaitement celle des cavités prospectées.

L’espèce n’est pourtant pas cantonnée aux zones karstiques ou aux secteurs de carrières et de mines. Elle est présente en phase d’activité dans le bocage ou les milieux boisés de nombreux secteurs démunis de cavités souterraines. Sa présence est alors beaucoup plus difficile à établir, l’espèce n’étant pas aisément repérable par détection ultrasonore (faible portée des signaux, fréquence très élevée).

Effectifs régionaux

En période hivernale, la population de Grand Rhinolophe est importante puisque plus de 5000 individus ont été dénombrés en 1998-99 dans près de 200 gîtes, ce qui représente environ 15 % de l’effectif national connu.
L’essentiel des gîtes d’hibernation n’abrite que quelques dizaines d’individus mais certains hébergent jusqu’à 800 animaux (Charente-Maritime).

Population hivernale de Grand Rhinolophe en Poitou-Charentes en 1999
<20 20-50 51-200 201-500 >500 Total
Charente 60/15 60/3 160/2 230/1 595/1 1105/22
Charente-Maritime 122/26 92/4 381/5 229/1 823/1 1647/37
Deux-Sèvres 60/16 0 336/2 0 0 396/18
Vienne 300/95 154/5 459/5 1135/4 0 5196/109
Totaux 542/152 306/12 1336/14 1594/6 1418/2 5196/186

Légende : 1erchiffre : effectif ; 2ème chiffre : nombre de sites.

La population reproductrice n’est encore que très imparfaitement connue. Pour l’heure, nous ne connaissons qu’une quinzaine de colonies totalisant moins de 1000 individus.

Un gros travail de prospection est donc à entreprendre afin de découvrir et protéger les gîtes de parturition les plus importants.

Fréquence

Au total, le Grand Rhinolophe a été contacté dans 47 % des mailles prospectées. Il s’agit sans doute de l’espèce la plus fréquemment observée en milieu souterrain. Elle est facilement repérable et fréquente une multitude de petits sites où stationnent quelques individus de façon plus ou moins régulière.

Gîtes utilisés

Les gîtes utilisés en période de reproduction sont encore largement méconnus mais plusieurs colonies de parturition ont été trouvées dans des églises et des granges (Deux-Sèvres et Vienne) ou des cavités souterraines (Charente-Maritime).

Dans les carrières, les femelles s’installent dans des cheminées obturées au sommet par des dalles de béton, directement exposées au rayonnement solaire. Les animaux s’accrochent donc à de véritables radiateurs.

En période de transit, des gîtes variés, parfois de très petite taille, peuvent être utilisés. En Charente-Maritime par exemple, un viaduc autoroutier à structure creuse abrite plusieurs dizaines d’individus à l’automne.

Habitats et terrains de chasse

Les quelques données dont nous disposons indiquent que les Rhinolophes fréquentent en Poitou-Charentes les milieux semi-ouverts où alternent bois, haies et prairies.

Statut patrimonial et évolution des populations

D’après les quelques données historiques dont nous disposons (BROSSET, 1959, BERTRAND, 1989), la population régionale de Grand Rhinolophe paraît stable, voire en légère augmentation.

La population hivernante picto-charentaise de Grand Rhinolophe représente près de 15 % de l’effectif national et plusieurs gîtes disposent d’effectifs de niveau d’importance européenne.

La région Poitou-Charentes joue donc un rôle majeur dans la conservation de cette espèce en déclin et se doit donc de garantir la pérennité de sa population, notamment par la protection stricte des gîtes les plus importants et par la mise en œuvre de mesures adéquates pour maintenir l’intérêt des terrains de chasse utilisés.

PJ.


Pour télécharger la fiche pratique 2010 sur le Grand Rhinolophe cliquez ici.

Barbastelle d’Europe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

Les cartes montrent une répartition à peu près homogène en Vienne, Charente et Charente-Maritime. Les données hivernales sont concentrées dans les secteurs à cavités que la Barbastelle fréquente volontiers.

En période d’activité, l’espèce est contactée sur 44 mailles ce qui élargit sensiblement sa distribution.

On remarquera l’absence de contacts dans une grande partie des Deux-Sèvres. Le faible taux de boisement dans ce département est peut-être un frein à la répartition de cette espèce à tendances forestières.

Effectifs

Les effectifs hivernaux sur les sites cumulés donnent 104 individus avec une moyenne de 2,3 inds/site.

La Charente-Maritime accueille 46% des hibernants, notamment dans un site traditionnel pouvant abriter jusqu’à 27 animaux. L’instabilité des effectifs est de règle au cours de l’hiver et les sites occupés chaque année sont rares.

En période d’activité, les cinq colonies de reproduction que nous connaissons regroupent respectivement 5, 15, 15, 22 et 30 femelles.

Fréquence

En hiver la Barbastelle a été observée dans 46 cavités sur les 403 visitées dans la région, soit 11% de celles-ci.

Sa fréquence dans les captures est faible (5,5%) car c’est une espèce forestière qui chasse assez haut. A Chizé (79), c’est le chiroptère le plus fréquent en forêt, au point d’être parfois victime de collisions avec des véhicules (au moins deux cas en deux ans).

Gîtes utilisés

A l’exception d’un individu ayant passé l’hiver dans la fissure d’un linteau de porte, les données d’hibernation se rapportent à des animaux ayant trouvé refuge dans des gîtes hypogés. Là, ils sont totalement ou en partie enfoncés dans des fissures situées au plafond des galeries. Les gîtes des cinq colonies connues sont situés en milieu bâti : linteaux de grange (3), derrière un volet (1), charpente (1).

Commentaires sur l’habitat utilisé

Une grande majorité de captures ont été réalisées devant des cavités, indiquant une fréquentation assidue du milieu souterrain en fin d’été.

En ce qui concerne les terrains de chasse, on note la prépondérance des observations dans les secteurs boisés. Des Barbastelles ont ainsi été capturées dans les pinèdes près de la réserve naturelle du Pinail (86), ainsi qu’autour des mares de la forêt de Chizé (79).

En Charente-Maritime elle est régulièrement détectée dans les layons forestiers, en lisière de bois, et chassant sur les étangs forestiers. On relève, en outre, quelques captures en milieu bâti.

Statut patrimonial et évolution des populations

La Barbastelle est l’un des chiroptères européens dont l’état des populations inspire le plus d’inquiétude. On assiste, en effet, au déclin marqué de l’espèce dans le nord-est de l’Europe et dans les régions du nord de la France.

En Poitou-Charentes, les contacts sont peu fréquents mais réguliers, à l’exception des Deux-Sèvres où il semble que la Barbastelle soit absente de nombreux secteurs. Brosset et Caubère (1959) signalent la rareté de la Barbastelle au sud de la Loire. Ces deux auteurs ne mentionnent que 6 captures hivernales au cours des années cinquante dans trois sites régionaux : Rancogne, les Lourdines, Tourtenay. Nous avons identifié, pour notre part, sept fois plus de sites en l’espace d’une dizaine d’années.

Cette différence importante est-elle le résultat d’une évolution favorable de la population ou d’un niveau de prospection plus élevé ? Il serait nécessaire d’accroître la pression d’observation dans les habitats boisés afin de préciser le statut de cette chauve-souris.

OP.


Pour télécharger la fiche pratique 2010 sur la Barbastelle cliquez ici.

Oreillard indéterminé

Répartition régionale

Les nombreux contacts d’Oreillards ne permettent pas une identification de niveau spécifique. Les informations collectées par détection ou observation dans des gîtes ont été rassemblées sous l’appellation « Oreillard indéterminé ».

Le nombre de ces contacts est important. Ces données concernent tous les départements de la région à l’exception de la Charente et traduisent une abondance plus grande des Oreillards que ce que laisse entrevoir les cartes de répartition spécifiques des deux espèces.

Gîtes utilisés

Les gîtes utilisés par les Oreillards indéterminés sont variés. Ils se rapportent au milieu bâti (gîte de reproduction dans des églises ou des combles de maison), à des ouvrages d’art (ponts), à des cavités souterraines (grottes et carrières) ou à des arbres creux ou fissurés.

PJ.


Pour télécharger la fiche pratique 2010 sur les oreillards cliquez ici.

Oreillard gris

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Remarque préliminaire

Les données récoltées durant la période d’activité indiquent une présence plus marquée dans les Deux-Sèvres et la Vienne, qui regroupent 71% des captures et 80% des observations dans des gîtes. Mais la faible prospection du milieu bâti dans les Charentes est peut-être à l’origine du nombre limité de contacts avec cette espèce apparemment très anthropophile.

En ce qui concerne les observations hivernales (sans manipulation possible) nous sommes partis du principe que les critères de couleur du pelage et du masque étaient suffisants pour la différenciation des deux espèces. Les données douteuses sont rassemblées dans les cartes Oreillards indéterminés.

Effectifs

Les chiffres pour deux colonies estivales sont de 17 individus en association avec une colonie de Grand Murin, et 3 individus pour un regroupement mono spécifique (Vienne).

Fréquence

Si l’on se réfère au nombre de mailles où l’espèce a été contactée on constate qu’elle est à peu de chose près aussi fréquente que l’Oreillard roux. Les contacts sont cependant limités pour cette espèce à vaste répartition.

Gîtes utilisés

Les deux colonies sont installées dans un clocher et dans les combles d’un château. Trois gîtes de transit ont été découverts dans des disjointements de ponts, et dans un disjointement de mur de bergerie où cohabitaient les deux espèces d’Oreillard.

Contrairement à P. auritus qui utilise de préférence les arbres mais aussi les bâtiments, les habitudes de Plecotus austriacus semblent exclusivement anthropophiles. Il est très probable qu’un bon nombre de gîtes où l’espèce est indéterminée se rapportent à austriacus. D’ailleurs cette espèce est plus souvent capturée par l’Effraie.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les captures au filet viennent confirmer les données concernant les gîtes puisque 88% d’entre elles ont été réalisées en milieu bâti ou urbanisé.

Contrairement à ce qui est observé chez l’Oreillard roux, on ne recense qu’une seule capture devant cavité en fin d’été, ainsi qu’en milieu boisé et sur rivière.

Statut patrimonial et évolution des populations

Actuellement l’Oreillard gris affiche une répartition régionale plutôt « nordique ».

Il serait nécessaire de confirmer la relative rareté de cette espèce en Charente-Maritime et en Charente avant de lui attribuer un statut de conservation.

OP.


Pour télécharger la fiche pratique 2010 sur les oreillards cliquez ici.