Oreillard roux

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

L’Oreillard roux semble être une espèce bien répartie en Poitou-Charentes bien que rarement observée en Charente. Dans les trois autres départements, les mentions sont réparties de façon homogène dans les secteurs prospectés. L’espèce est essentiellement repérée par capture et observation dans des gîtes.

La reproduction est confirmée en Vienne et en Deux-Sèvres et est très probable en Charente-Maritime.

Les données sur la répartition hivernale découlent de prospections de milieux souterrains où l’Oreillard roux apparaît de façon irrégulière et quelque peu anecdotique. Elles reflètent donc probablement mal la répartition réelle de l’espèce à cette période.

Effectifs régionaux

N’étant pas troglophile, l’Oreillard roux échappe largement aux comptages hivernaux organisés dans les cavités souterraines de la région. En tout, moins d’une dizaine d’individus sont observés chaque hiver, ce qui ne reflète en rien l’éventuelle rareté de l’espèce.

De plus, trop peu de colonies de reproduction sont connues pour pouvoir estimer l’effectif de la population de cette espèce en période d’activité. Les recherches ciblées doivent donc être entreprises pour définir le statut de cette espèce encore très largement méconnue.

Fréquence

L’Oreillard roux a été observé dans 17 % des mailles prospectées dans la région Poitou-Charentes. La majorité des données concernent des observations directes effectuées en milieu souterrain ou bâti ainsi que des animaux capturés sur leurs terrains de chasse ou en accès de cavités souterraines.

Gîtes utilisés

D’après la littérature, l’Oreillard roux est plus arboricole que son proche cousin, l’Oreillard gris. L’espèce est dite fréquenter des trous d’arbres, des nichoirs mais aussi des habitations et des cavités souterraines en hiver.

En Poitou-Charentes, quelques individus sont régulièrement observés en hiver dans des carrières ou des grottes. Les animaux se logent dans les fissures, dans les trous de barre à mine, se suspendent au plafond ou se plaquent aux parois sans chercher à se dissimuler.

Habitats fréquentés

On sait peu de choses localement sur l’utilisation de l’habitat par l’Oreillard roux. L’espèce est très régulièrement capturée en entrée de cavité souterraine, particulièrement à l’automne, et dans une moindre mesure en milieu boisé.

En Deux-Sèvres, elle a été observée chassant près des mares forestières.

Statut patrimonial et évolution des populations

Les données sont actuellement trop parcellaires pour pouvoir attribuer un statut et une tendance d’évolution à l’Oreillard roux.

PJ.


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Pipistrelles indéterminées

Les Pipistrelles ne sont pas toujours identifiables au niveau spécifique, notamment dans deux types de circonstances.

D’une part en hiver, lorsque les animaux sont logés dans des fissures, et qu’aucun critère de détermination n’est accessible : c’est ce qui explique que l’essentiel des données hivernales de Pipistrelles concerne des individus non identifiés.

D’autre part en été, lorsque les animaux sont installés dans des anfractuosités trop étroites pour autoriser une capture manuelle pour identification. C’est pourquoi toutes les données estivales de « Pipistrelles sp. » sont situées sur des sites de reproduction apparente.

Certaines de nos Pipistrelles identifiées passeront peut-être un jour dans cette catégorie, compte tenu de la mise en évidence récente ( Jones 1993, Barratt et al. 1997) de deux formes (acoustiques et génétiques) différentes dans la gamme de ce que l’on considérait jusqu’à présent comme étant celle de la Pipistrelle commune.

CV.


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Pipistrelle de Kuhl

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

La répartition régionale de cette espèce ressemble beaucoup à celle de sa cousine la Pipistrelle commune, avec le même défaut de prospection dans les Deux-Sèvres, mais avec une fréquence deux fois moindre puisque 15% des mailles seulement ont révélé sa présence.

Comme sa cousine, la Pipistrelle de Kuhl est surtout connue par la recherche au détecteur d’ultrasons (fréquences non recouvrantes entre les deux espèces) mais aussi par les captures au filet.

Les indices de reproduction de cette espèce sont cependant extrêmement rares, et ceux concernant sa présence hivernale sont quasiment nuls.

Effectifs et fréquence

Cette espèce est une des plus fréquemment rencontrée par la détection ultrasonore, après sa cousine commune. Ses effectifs lui sont toujours inférieurs, de même que dans les captures au filet.

En Vienne, elle est aussi la deuxième espèce la plus fréquente dans les pelotes de régurgitation de Chouette effraie, après la Pipistrelle commune, ce qui est un autre indice concordant sur son abondance.

Gîtes utilisés

Aucune colonie de reproduction n’est connue pour cette espèce, et toutes les colonies de Pipistrelles trouvées en milieu bâti concernent la Pipistrelle commune. On ne connaît donc rien de ses gîtes estivaux, et encore moins de ceux qu’elle utilise en hiver.

Il n’est pas impossible qu’elle se reproduise en sympatrie avec la Pipistrelle commune mais en effectifs inférieurs, ce qui pourrait expliquer qu’elle passe inaperçue en cas de contrôle d’une colonie, où tous les individus ne sont pas examinés. Il est possible aussi qu’elle utilise des gîtes totalement distincts, mais encore inconnus.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les habitats fréquentés par cette espèce semblent largement identiques à ceux de la Pipistrelle commune, à la différence qu’on la rencontre plus volontiers dans des milieux moins anthropisés, comme les boisements et bocages, mais aussi plus particulièrement les milieux aquatiques, notamment stagnants.

Statut patrimonial et évolution des populations

Compte tenu de la confusion qui a existé pendant longtemps entre les espèces de Pipistrelles, il n’y a pas de données vraiment anciennes su le statut, et donc sur l’évolution des populations de la Pipistrelle de Kuhl.

A l’échelle de quelques décennies, il semble qu’elle ait régressé davantage que la Pipistrelle commune, mais les éléments chiffrés font largement défaut.

CV.


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Pipistrelle de Nathusius

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

Cette espèce peu commune en France n’a été mentionnée que deux fois dans la région, par un individu trouvé mort en Deux-Sèvres (Pays Mellois) et par un crâne identifié dans une pelote de régurgitation d’Effraie en Vienne.

Notre région se trouve en dehors de l’aire de reproduction connue de cette espèce, mais peut être atteinte, comme d’autres sites à climat hivernal doux, par des individus migrateurs en provenance d’Europe de l’Est.

Effectifs et fréquence

La seule mention régionale d’un individu entier de cette espèce, comme la plupart des autres mentions françaises, concerne un animal isolé.

Gîtes utiliés

L’animal trouvé dans les Deux-Sèvres a été capturé par un chat dans un gîte hivernal qui n’a pas été localisé mais qui pourrait bien être un bâtiment peu abrité ou un tas de bois à l’extérieur.

La Pipistrelle de Nathusius, pourvue d’une fourrure plus épaisse que ses cousines, supporte assez bien le froid pour se gîter dans des sites extérieurs comme les trous d’arbres, les tas de bois ou autres.

Commentaires sur les habitats utilisés

L’unique site régional se situait en périphérie de village tout près d’une petite rivière de plaine.

Statut patrimonial et évolution des populations

S’il est probable que des observations de cette espèce puissent se multiplier par une meilleure prospection, celles-ci resteront occasionnelles dans notre région.

CV.


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Pipistrelle commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 3

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

Comme dans le reste de la France, la Pipistrelle commune est le chiroptère le plus commun dans les quatre départements de la région, sa rareté apparente en Deux-Sèvres résultant uniquement d’un défaut de prospection.

Présente sur près de 30% des mailles, elle est en réalité bien plus répandue, son caractère très anthropophile et son régime de petits insectes lui permettant de s’installer dans pratiquement toutes les agglomérations, y compris les plus grandes.

Les connaissances que l’on a de cette espèce en période active reposent beaucoup sur la recherche au détecteur d’ultrasons et sur les appels des particuliers qui hébergent des colonies. Comme ailleurs, elle semble presque totalement absente en hiver.

Effectifs et fréquences

Cette Pipistrelle est sans conteste le chiroptère le plus répandu dans la région, où des populations de quelques unités à plusieurs dizaines d’individus peuvent se rencontrer dans pratiquement toutes les villes et villages et leurs abords (60% des mailles visitées).

Il est difficile de ne pas la capter avec un détecteur (à noter que tous les contacts régionaux se rapportent à des Pipistrelles émettant sur 45 kHz), et elle se capture assez bien. C’est aussi l’espèce la plus fréquemment trouvée lorsque des particuliers signalent des chauves-souris dans leur maison.

Gîtes utilisés

Nettement mais pas exclusivement anthropophile, la Pipistrelle commune installe généralement ses colonies de reproduction dans les toitures des maisons, en particulier des constructions neuves où l’isolation garantit des températures élevées. On peut aussi la trouver dans des cavités de murs, derrière des volets, et plus rarement, en habitat non anthropophile comme les nichoirs posés en forêt.

En hiver, elle semble quasiment absente des cavités souterraines pourtant bien suivies. Si quelques individus y passent inaperçus du fait de leur petite taille, on peut dire que l’on ignore tout des sites d’hibernation de notre espèce la plus commune.

Commentaires sur les habitats utilisés

Notre plus petit chiroptère fréquente apparemment tous les milieux. Hôte incontournable des villes et villages où on la voit chasser aux abords des lampadaires, elle chasse aussi le long des haies en milieu cultivé, sur les chemins et lisières des forêts et au-dessus de l’eau.

Le facteur limitant semble être principalement la disponibilité en proies de petite taille (moustiques).

Statut patrimonial et évolution des populations

Cette espèce commune n’a jamais vraiment attiré l’attention des naturalistes, ce qui rend difficile l’évaluation de ses effectifs et de ses tendances démographiques.

Si elle est encore commune, les témoignages des anciens ruraux semblent toutefois indiquer une raréfaction de l’espèce, à mettre sans doute en relation avec l’évolution de l’agriculture.

Des sites de reproduction ont été, et sont encore détruits du fait de la rénovation de l’habitat humain, mais ceci semble largement compensé par une néo-colonisation des constructions récentes.

CV.


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Sérotine commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

La Sérotine est bien répandue dans la région si l’on en croit les observations réalisées en période d’activité.

Toutefois, sa fréquence d’observation est plus importante en Vienne et en Charente-Maritime. Sa distribution traduit surtout le degré d’utilisation des détecteurs d’ultrasons, qui ont été majoritairement utilisés.

Les données hivernales occasionnelles en cavités souterraines ne sont pas significatives.

Effectifs

Dans la Vienne, les trois colonies de reproduction rassemblent 12, 30 et 70 femelles. En Charente-Maritime deux colonies sont connues, une de 80 individus et une d’une quinzaine.

Les données hivernales dans le département de la Vienne concernent en général quelques individus par site, rarement deux ou trois, exceptionnellement 6 individus qui se sont réfugiés dans une cavité lors d’une vague de froid.

On connaît deux observations en Deux-Sèvres durant les hivers 1998 et 1999.

Fréquence

La fréquence de contact sonore est la plus élevée avec les Pipistrelles, mais la Sérotine fait partie des espèces faciles à déterminer. Le taux de capture est relativement moyen.

Gîtes utilisés

En Vienne, Deux-Sèvres et Charente, les gîtes utilisés par cette espèce comme sites de reproduction sont principalement des combles d’églises et d’habitations. Localement, quelques colonies ont été découvertes derrière des volets, sous des ardoises ou encore dans des cavités arboricoles.

En période de transit, on peut la trouver dans des fissures de falaises, derrière des volets, des poutres, parfois associée à d’autres espèces. Les connaissances régionales sur l’utilisation des gîtes en période hivernale sont très faibles.

Les quelques observations réalisées dans la Vienne et la Charente-Maritime concernent quelques animaux localisés dans des fissures.

Commentaires sur les habitats utilisés

Dans la région, les contacts sonores sont en majorité enregistrés en milieu urbain ou périurbain où elle chasse au-dessus des lampadaires. Les cavités sont visitées en période de transit automnal.

En hiver, les cavités sont utilisées occasionnellement mais peuvent servir de refuge en cas de vague de froid, comme ce fut le cas en janvier 1997.

Statut patrimonial et évolution des populations

Actuellement la Sérotine est présente sur l’ensemble de la région. Sa prédilection pour les zones anthropophiles lui permet d’avoir à disposition de grandes potentialités en gîtes de faibles dimensions. De toute évidence cette chauve-souris n’est pas vulnérable.

LP.


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Noctules indéterminées

La majorité des données de Noctules sp. correspondent à des contacts visuels ou auditifs recueillis autour de 1995, date de découverte de la Noctule de Leisler dans notre région. A cette période, le manque de connaissances sur cette espèce et le risque de confusion avec la Noctule commune restaient important. Pour ces raisons certaines données ont été classées en Noctule sp.

Dans la Vienne, ces observations correspondent à des individus observés en chasse sans autre moyen d’identification que l’analyse de la taille et du type de vol.

En Deux-Sèvres, elles correspondent à des contacts visuels et sonores relevés entre 1993 et 1995.

En Charente-Maritime, elles correspondent à des contacts sonores relevés aux alentours de 1995 avec le genre Noctule.

Après une période d’apprentissage, l’identification de ces deux espèces lors d’observations directes ou par contacts sonores devient un peu plus aisée.

La différence de taille et de vol entre les deux espèces est assez visible : grande taille et vol plus lent et plus direct pour la Noctule commune, taille inférieure, battements d’ailes plus rapides et changements de direction plus fréquents chez la Noctule de Leisler.

L’utilisation d’un détecteur d’ultrasons indique des cris centrés autour de 20-22 KHz pour la Noctule commune contre 24-25 KHz pour la Noctule de Leisler.

LP.


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Noctule de Leisler

Statut de protection
Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Répartition régionale

La Noctule de Leisler est une espèce récente pour le Poitou-Charentes puisqu’elle a été découverte en août 1995 lors d’une séance de capture au filet en Charente-Maritime.

Les contacts avec cette espèce sont essentiellement ultrasonores comme pour la Noctule commune. Il est probable que des observations anciennes de « Noctules » se rapportent en réalité à cette espèce, dont les contacts en France se sont multipliés ces dernières années du fait de l’avancée des connaissances sur ses caractéristiques (mensurations, cris…).

Actuellement, les données régionales pour cette espèce sont trop fragmentaires pour commenter sa répartition géographique, même s’il est probable qu’elle soit moins répandue que la Noctule commune.

Effectifs

Comme pour la répartition géographique, les données actuelles sont trop fragmentaires pour pouvoir estimer ses effectifs.

Gîtes utilisés

A ce jour, très peu de données ont été recueillies sur l’utilisation des gîtes par cette espèce. Toutefois en Charente-Maritime, de vieux arbres isolés (châtaigniers et chênes) sont utilisés par la Noctule de Leisler.

Commentaires sur les habitats utilisés

Cette espèce est connue pour être davantage liée aux milieux aquatiques que la Noctule commune, ce que semble confirmer sa capture à deux reprises en Deux-Sèvres au-dessus de la Boutonne.

De plus, en Charente et en Charente-Maritime, elle est régulièrement observée au-dessus du fleuve Charente.

Dans la Vienne, elle est observée dans la vallée du Clain et de l’Auxances. Elle a également été contactée à plusieurs reprises chassant au-dessus de zones de landes et de massifs boisés périurbains.

Statut patrimonial et évolution des populations

C’est une espèce encore mal connue, sur laquelle il est difficile de statuer, néanmoins le nombre de contacts en Poitou-Charentes est de plus en plus important.

LP.


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Noctule commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : –

Liste rouge régionale

La répartition de la Noctule commune en Poitou-Charentes est uniquement basée sur la période d’activité, puisque aucune observation hivernale n’est connue actuellement. On remarquera par ailleurs que l’essentiel des données concerne les émissions sonores qui ne sont pas différentiables de celles de la Grande Noctule Nyctalus lasiopterus, dont on connaît depuis peu l’existence dans la région.

Il y a donc un doute sur la détermination même si, compte tenu de la rareté de la grande espèce, la plupart des contacts doivent être attribués à la Noctule commune.

L’espèce semble assez commune dans la région, avec toutefois un faible nombre d’observations en Deux-Sèvres, probablement dû à un taux de boisement plus faible dans ce département par rapport au reste de la région.

Effectifs

Il est très difficile d’estimer ses effectifs dans notre région puisque c’est une espèce qui n’est pas contactée dans les milieux souterrains lors des comptages hivernaux. Les seuls chiffres connus à l’heure actuelle correspondent à des colonies de reproduction : 337 individus comptés en sortie de gîte à Ruffec en 1995, une centaine d’individus pour la colonie des Deux-Sèvres.

Fréquence

Dans la région, elle est fréquemment contactée à l’aide de détecteurs ultrasoniques en période estivale, néanmoins le nombre de captures réalisées à l’aide des filets japonais reste faible.

Gîtes utilisés

En période de reproduction, seules trois colonies ont été découvertes. Deux se trouvent en Charente, dont une colonie qui s’était installée dans le grenier d’une habitation à Ruffec en juin 1995 et l’autre près d’Aubeterre, qui utilise une cavité arboricole comme lieu de mise bas.

La seule colonie de reproduction des Deux-Sèvres a élu domicile dans les combles d’une maison individuelle en ville. L’occupation des cavités souterraines en hiver n’a jamais été constatée en Poitou-Charentes.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les terrains de chasse ont été localisés au-dessus des rivières, étangs, dans les landes, bois et forêts (layons forestiers) ainsi qu’en milieu urbain. Les vallées boisées semblent particulièrement appréciées par cette espèce.

Statut patrimonial et évolution dse populations

Nos connaissances sur cette espèce traduisent plutôt l’aspect méthodologique de nos prospections. Les recherches au détecteur montrent que l’espèce est cependant assez fréquente. La prospection systématique des vallées et la recherche de gîtes arboricoles en milieu forestier et dans les parcs, devrait logiquement apporter des éléments supplémentaires permettant de mieux cerner le statut de la Noctule commune en Poitou-Charentes.

Cependant, les modifications des milieux et notamment la disparition des arbres creux, constituent la principale menace pour cette espèce.

LP.


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Grand Murin, Petit Murin

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Remarque préliminaire

En dehors des différences de niche trophique, la distinction entre ces deux espèces jumelles est basée sur la biométrie (taille inférieure chez M. blythi) et sur la présence d’une tache blanche sur le dessus de la tête de M. blythi. Ce dernier critère, visible sur 95% des individus étudiés par Arlettaz (1995) apparaît comme un élément de détermination fiable. C’est ainsi qu’en Poitou-Charentes, où les deux espèces pourraient cohabiter, les données semblent devoir être attribuées à Myotis myotis.

Il existe toutefois des réserves en Charente-Maritime où plusieurs individus à tache blanche ont été observés en léthargie dans deux cavités. Pour cette raison, seules les données de capture authentifient la présence de Myotis myotis. Ces considérations sont à prendre en compte dans les chapitres suivants. L’appellation Grand Murin Myotis myotis est utilisée pour plus de commodité.

Répartition régionale

Le Grand Murin présente une répartition assez large mais irrégulière. En hiver on remarque une concentration des données dans les secteurs riches en cavités souterraines qui procurent l’intégralité des informations.

Les observations réalisées en période d’activité permettent d’élargir l’aire de présence, notamment dans les Deux-Sèvres et la Vienne. On voit que l’espèce est bien implantée dans le Montmorillonais, le Bressuirais, la Gâtine ainsi que dans les vallées du Clain et du Thouet.

L’absence de prospection du milieu bâti en Charente laisse un vide important mais on peut prédire que le Confolentais en continuité du Montmorillonais abrite des maternités, de même que la vallée de la Charente. En Charente-Maritime, l’espèce a été contactée dans la majorité des secteurs prospectés.

Effectifs

Les informations sont très inégales entre la période d’hibernation et l’estivage/reproduction. En hiver, la population régionale en milieu souterrain est bien connue. Elle dépasse de peu 800 individus, dont 82 % dans la Vienne. La majorité des sites accueillent moins de 10 animaux, et dans la Vienne la moyenne pour ces derniers est de 2,7 individus/site.

Le site majeur de la région est une grotte de la vallée de l’Anglin où l’on compte en moyenne 263 animaux en janvier (max. 328).

A l’opposé, dans les Deux-Sèvres, l’espèce est rarement observée lors des comptages annuels, et l’effectif est très faible en Charente-Maritime (40-50 ind.). Les colonies de reproduction sont souvent importantes. Ainsi, pour 7 colonies, le nombre moyen de femelles est de 180 (maximum 400).

De grandes lacunes dans la prospection nous empêchent d’avoir une idée précise de l’importance de la population estivale dont le volume dépasse déjà celui de l’effectif d’hiver.

Fréquence

En hiver nous avons trouvé le Grand Murin dans 71 des 193 cavités (36%) visitées dans la Vienne ; cette proportion tombe à 17% en Charente-Maritime.

Durant la période estivale, il est présent dans 38% des églises viennoises occupées par des chiroptères identifiés et constitue ainsi l’espèce la plus fréquente dans ce type de gîte. En revanche la fréquence des contacts au détecteur est faible malgré la variété des milieux visités.

Gîtes utilisés

Dans les cavités souterraines d’hibernation les Grands Murins sont la plupart du temps, suspendus isolément ou en essaim dans la partie supérieure des murs ou des parois. Au plafond, bien que parfois librement suspendus, les animaux préfèrent la sécurité d’une fissure. Il est d’ailleurs possible que le comportement fissuricole de certaines populations soit à l’origine des faibles effectifs observés, comme cela pourrait être le cas en Charente-Maritime.

En été, les colonies sont installées dans les combles spacieux des églises ou des grandes bâtisses (châteaux, manoirs, mairies, etc.). Une colonie est connue au sommet d’un clocher, une autre dans les combles d’une mairie au milieu des archives municipales, ce qui indique une certaine tolérance au bruit et au dérangement.

En Charente-Maritime, quelques cas de reproduction sont connus dans des carrières abandonnées et dans un viaduc autoroutier.

Commentaires sur l’habitat utilisé

La répartition des contacts estivaux et l’implantation des colonies sont à quelques nuances près calquées sur les secteurs où la surface fourragère est encore élevée.

Les régions d’élevage, où dominent prairies et haies entrecoupées de bois, comme la frange Limousine, le Bressuirais, la Gâtine, le Montmorillonais sont des secteurs de forte implantation.

En revanche les plaines vouées à la céréaliculture sont peu colonisées par l’espèce en raison de la faiblesse des ressources alimentaires.

Le milieu souterrain, qui joue un rôle important pour l’hibernation, est aussi régulièrement fréquenté durant le transit automnal comme en témoigne la forte proportion d’animaux capturés devant des cavités.

Les captures sont aussi régulières en milieu bâti et dans les parcs, confirmant ainsi les habitudes anthropophiles de l’espèce.

Statut patrimonial et évolution des populations

Dans l’état actuel de nos connaissances, la population hivernale en Poitou-Charentes représente 7% de la population nationale, loin derrière la région Centre (20%) et l’Aquitaine (11%).

En période estivale, la proportion régionale tombe à 3%, chiffre sous-estimé (dans quelle mesure ?) en raison de l’absence de prospection du milieu bâti en Charente et Charente-Maritime. L’essentiel des hivernants et une forte proportion de la population estivale sont implantés dans la Vienne, qui joue pour l’instant le rôle de réservoir régional pour cette espèce.

Bien que la situation locale de ce chiroptère ne soit pas inquiétante, plusieurs désertions de sites souterrains ont été observées durant les 40 dernières années :

  • La grotte de Rancogne, en Charente, accueillait 750 femelles en 1949 (Brosset et Caubère, 1959). Un petit nombre de femelles s’y reproduit encore.
  • A Fon-serin dans la Vienne, une maternité de 400-500 femelles était présente jusqu’en 1965. Cette cavité sur-fréquentée durant toute l’année est désertée par les chiroptères en période estivale.

Au mieux, ces colonies se sont déplacées vers des gîtes anthropophiles. Mais l’aménagement des combles chez les particuliers (un cas en Deux-Sèvres) et les actions menées par les collectivités locales pour fermer l’accès des églises à la faune (au moins un cas dans la Vienne) constituent de nouvelles menaces.

OP.


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