Triton de Blasius

Statut de protection

Protection nationale

Directive habitats

Convention Berne

Liste Rouge nationale

Liste rouge régionale : Mentionné

Biologie et écologie

Hybride naturel issu de l’accouplement de Triturus cristatus mâle avec Triturus marmoratus femelle (DE L’ISLE, 1862) ce triton est rarement observé.

Néanmoins les études qui lui ont été consacrées en Mayenne (VALLÉE 1960, ZUIDERWIJK et al., 1987) et localement les observations régulières de la population de la réserve naturelle du Pinail, permettent d’apporter plusieurs éléments : morphologiquement et comparés aux espèces parentales, les individus arborent des couleurs plus ternes, des dessins plus flous, leur taille adulte est plus grande (surtout les femelles) et les malformations sont plus fréquentes. Il n’existe pas de « type » Blasius homogène mais au contraire une grande variabilité des phénotypes.

Biologiquement les mâles sont stériles et les femelles partiellement fertiles, le pic d’activité sexuelle se situant comme chez les autres grands tritons lors des 3 premières heures des nuits de printemps.

En outre il possède un caractère aquaphile prononcé proche de celui de T. cristatus. D’un point de vue de ses exigences écologiques il apparaît assez ubiquiste puisque la nature du sol, le pH, la turbidité et la végétalisation des points d’eau semblent peu influer sur sa répartition.

Répartition

Le Blasius est découvert près de Nantes en 1858 par DE L’ISLE qui le considère comme espèce. En 1894 ROLLINAT et PARÂTRE supposent son caractère hybride, ce qui est confirmé expérimentalement en 1903 par WOLTERSTOFF.

Sa répartition est bien évidemment étroitement liée à celles des deux espèces parentales. Celles ci se chevauchent uniquement en Europe dans le centre-ouest de la France.

Dans la région Poitou-Charentes les récentes prospections ne font état que de quelques Blasius isolés hormis sur la réserve naturelle du Pinail où ses effectifs sont conséquents.

A la vue des cartes des T. cristatus et T. marmoratus du présent atlas, il est potentiellement présent dans l’intégralité du département de la Vienne (hormis le Loudunais) ainsi que dans le département des Deux-Sèvres où des petites populations sont connues vers Thouars et Bougon.

Toutefois du fait du taux d’hybridation qui oscille entre 4 à 6 %, les populations d’espèces parentales doivent être assez importantes pour que l’on puisse le déceler. Par ailleurs du fait qu’il ne se distingue du Triton marbré que par sa face ventrale, des captures systématiques sont obligatoires.

Pascal DUBECH