Triton crêté

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Cette espèce à large répartition européenne voit ses habitats menacés. Ces derniers doivent faire l’objet d’une protection sur l’ensemble de son aire de répartition, tout particulièrement pour les populations du sud de l’Europe.

Biologie et écologie

Le Triton crêté fait partie des grands Salamandridae que l’on peut observer en Poitou-Charentes. Résolument inféodé aux milieux aquatiques de petites dimensions, cette espèce fréquente de préférence les mares de paysage ouvert, au détriment de celles situées en milieu boisé.

Les réseaux de mares apparaissent comme les habitats les plus propices au développement de populations importantes.

Compte tenu de sa période aquatique relativement courte, le Triton crêté peut s’accommoder de milieux temporaires à assèchement estival. L’existence d’une végétation aquatique peu ou moyennement développée semble faire partie des exigences de l’espèce.

Sur la réserve naturelle du Pinail la typologie des mares occupées par le Triton crêté confirme ces préférences, faisant apparaître une plasticité écologique réduite par rapport au Triton marbré, avec lequel il cohabite et s’hybride dans notre région.

La période aquatique des adultes est concentrée de mars à la mi-mai. Selon les conditions climatiques, des individus peuvent cependant être observés dès février, et jusqu’en juillet.

Répartition

Le Triton crêté atteint en Poitou-Charentes sa limite sud-ouest de répartition. Les observations récentes montrent que les plus importantes populations sont localisées dans les zones à forte densité de mares de la Vienne (terres de brandes).

Dans les Deux-Sèvres, bien que présent sur toute la façade Est, le Triton crêté reste malgré tout peu commun. La situation dans les deux autres départements est en revanche très différente.

BELTRÉMIEUX (1884) le notait « assez rare » en Charente-Maritime et TRÉMEAU DE ROCHEBRUNE (1843) « peu commun » en Charente. Les observations réalisées entre 1990 et 2000 n’ont pas permis de retrouver T. cristatus en Charente-Maritime.

Seules quelques observations ponctuelles attestent de la présence de l’espèce en Charente.

La fragilité de ces populations en limite d’aire est d’ailleurs confirmée dans la Vienne où les stations connues par ZUIDERWIJK (com.pers.) durant les années 80 dans le montmorillonais semblent avoir disparu.La modification du paysage agricole avec notamment l’abandon des mares et, au pire, leur comblement, constitue le facteur de régression principal.

La prédation des œufs et des larves par des poissons introduits tels que la Perche-soleil ou le Poisson-chat peut avoir un impact notable sur les populations comme cela a pu être constaté sur la réserve du Pinail (86) (DUBECH, 1999).

Olivier PRÉVOST

DUBECH P., 1999 – Les tritons de la réserve du Pinail. Zamenis 3 : 8-9.