Grenouille rousse

Statut de protection

Protection nationale : Articles 3 – 4

Directive Habitats : Annexe 5

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge Nationale

Liste Rouge Régionale : Mentionnée

Espèce à très vaste distribution médio-européenne et boréale, la Grenouille rousse est en revanche plus rare dans le domaine atlantique et absente des régions les plus méditerranéennes.

Biologie et écologie

Comme les autres grenouilles brunes, la Grenouille rousse est essentiellement terrestre en dehors de la période de reproduction et principalement inféodée à des milieux boisés, bocagers ou forestiers, plutôt frais et humides.

Lors de la saison de reproduction qui débute dès janvier (voire décembre avec la clémence contemporaine des hivers), la Grenouille rousse recherche des zones humides où s’effectuent les rassemblements nuptiaux, les accouplements, les pontes et le développement larvaire : en Poitou-Charentes, il s’agit surtout d’ornières et de fossés forestiers ainsi que des prairies faiblement inondées, ou des points d’eau peu profonds dans les clairières ou en périphérie des boisements, la particularité commune de ces frayères semblant être ici représentée par leur caractère aquatique temporaire.

Le développement des têtards demande environ un mois, à quelques jours près selon la température et les conditions trophiques.

Après l’émancipation du milieu aquatique, les Grenouilles rousses deviennent plus difficiles à observer. L’espèce est donc à rechercher de préférence en début d’année, spécialement par nuits calmes et humides.

Répartition

Discrète et encore régulièrement confondue avec la Grenouille agile, beaucoup plus commune et abondante dans l’ouest de la France, la Grenouille rousse est une espèce très rare au niveau régional, déjà décrite comme telle par LATASTE en 1876 ou par GÉLIN en 1911. Elle est toutefois signalée dans les quatre départements mais de manière très ponctuelle et disparate, sous forme le plus souvent de petites populations isolées et, par conséquent, fragiles et vulnérables, même si la viabilité de certaines d’entre elles semble encore assez convenable (c’est le cas par exemple de la belle population du canton de Ménigoute, dans les Deux Sèvres et de celle de Fouquebrune en Charente).

La pérennité de la composante patrimoniale et biogéographique majeure que constitue la présence de Rana temporaria pour la batrachofaune de Poitou-Charentes passe par une protection des sites occupés qui tienne compte du fonctionnement démographique métapopulationnel de l’espèce (protection large et globale des habitats incluant les zones terrestres, les zones aquatiques et les espaces interstitiels).

Didier MONTFORT