Grenouille verte

Statut de protection

Protection nationale : Article 3

Directive habitats : Annexe 5

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale

Liste rouge régionale

En raison de la dépendance génétique de ce taxon à la Grenouille de Lessona et de l’importation de la Grenouille rieuse, sa conservation doit faire l’objet de suivis rigoureux dans les années à venir.

Biologie et écologie

L’histoire de la Grenouille verte illustre à la fois les avancées passionnantes de la systématique et de celles de notre connaissance des espèces.

En effet, en Europe occidentale, nous distinguions jusqu’en 1912 une seule espèce ; aujourd’hui 9 espèces et 3 hybrides du sous-genre Pelophylax ont été décrits (DUBOIS et OHLER 1994 ; DUBOIS 1997).

Les expériences d’hybridation et les études morpho-génétiques des 30 dernières années ont montré que finalement la « Grenouille verte » de Carl VON LINNAEUS n’est pas une espèce mais un klepton, du klepto, voleur, sous-entendant que ces formes subtilisent les gamètes d’autres espèces pour réaliser leur reproduction (DUBOIS et GÜNTHER 1982).

Par le biais de ce phénomène de reproduction original, nommé hybridogenèse (SCHULTZ 1969), Rana kl. esculenta continue à se maintenir. Mieux, elle semble bénéficier d’une vigueur hybride lui conférant le statut de taxon euryhèce, c’est-à-dire à forte valence écologique. Ainsi, elle s’accommode d’une grande variété de milieux aquatiques.

En Poitou-Charentes, elle fréquente aussi bien les pièces d’eau de taille modeste à petite, elle colonise les déversoirs d’orage et les étangs de pêche. Elle paraît même bien supporter les milieux pollués et fortement anthropisés. Il n’est pas rare de la contacter dans des bassins enclavés dans des grandes monocultures.

Elle se reproduit d’avril à juin. Les mâles manifestent leur excitation par des chants en trilles et modulés. Au cours de l’amplexus axillaire, la ponte est disséminée par petits paquets à la surface de l’eau. Une partie des têtards passent l’hiver dans l’eau.

Répartition

Bien que très incomplètement connue, la distribution de la Grenouille verte laisse présager qu’elle colonise les 2/3 orientaux du Poitou-Charentes. Elle se rencontre en fréquence variable dans les quatre départements : dans les Deux-Sèvres, elle paraît se raréfier sur les bassins tertiaires du sud du département, dans le département de la Vienne, dans la moitié septentrionale du département de la Charente et d’une localité de la Charente-Maritime. Cette dernière localité pourrait s’avérer être plutôt un autre taxon du sous-genre Pelophylax.

La carte globale lessonae/esculenta, premier groupe à l’intérieur du sous-genre Pelophylax montre la même tendance, c’est-à-dire une distribution à peu près uniforme dans les trois départements continentaux et une absence totale de la Charente-Maritime, département caractérisé par un mésoclimat plus chaud et plus sec, avec des hivers doux et des anomalies thermiques positives, notamment en zone littorale.

François DUSOULIER et Olivier GROSSELET

Cistude d’Europe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Cette espèce à large répartition est considérée comme vulnérable en Europe bien qu’elle soit considérée en danger dans quelques pays européens et en déclin notamment en France.

Biologie et écologie

En Poitou-Charentes, la Cistude d’Europe fréquente toutes sortes d’hydrosystèmes : rivières à cours lent, mares, étangs, baisses, fossés de marais, canaux…

En général, la Cistude d’Europe est active de la fin février jusqu’à la première quinzaine du mois d’octobre (DUGUY et al, 1998).

Pour la thermorégulation deux périodes sont discernables : de la fin février à la mi-avril ainsi que de septembre à octobre les cistudes ont tendance à sortir en début d’après-midi, alors que durant la saison estivale l’une en fin de matinée (10-11 h) et l’autre en fin d’après-midi (16-18h) (loc. cit.).

L’activité de ponte se déroule dès le début mai et se poursuit jusque vers la mi-juillet. Les sites de ponte sont très variables avec une préférence pour les sols meubles exondés et se trouvant souvent à proximité de sites à bonne densité d’adultes.

L’émergence des jeunes peut intervenir dès la fin de l’été, bien qu’en général ce soit au printemps qu’ils sortent.

Répartition

La Cistude d’Europe est signalée dans les quatre départements du Poitou-Charentes.

La première trace de l’espèce en Charente-Maritime remonterait au Xlle siècle avec la sculpture d’une Tortue sur l’église romane de Champagne (DUGUY, 1993). Dans ce département l’espèce est connue avec certitude dans le Marais de Saint Augustin et dans une partie de la Presqu’île d’Arvert, le Marais de Brouage, quelques secteurs de la basse vallée de la Charente, de la Seugne, de la Boutonne, de l’Arnoult et de la Seudre ainsi que dans une grande partie de la Haute Saintonge. La seule donnée insulaire pour l’atlantique français est à attribuer à l’île d’Oléron où la première mention de l’espèce sur l’île remonte à 1904 (ALLENOU et al, 2001).

La cistude est connue également en Charente où les populations du sud semblent être en continuité avec celles de Charente-Maritime. Sa répartition actuelle semble être limitée au sud d’une ligne Cognac à Montbron (selon les dernières données de 2001 non intégrées dans cet atlas).

Pour les Deux-Sèvres une population était signalée dans les années 80 par Michel Fouquet sur l’Argenton et les étangs du nord.

Pour la Vienne, une des premières mentions remonte à MAUDUYT (1844) où un individu a été capturé sur le Clain. La seule population bien établie semble être limitée aux étangs de la région de Montmorillon.

Toutes les autres mentions de cistude en Poitou-Charentes semblent être des individus épars sans doute échappés de jardin.

Raymond DUGUY et Jean-Marc THIRION

Petit Rhinolophe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

En l’état actuel de nos connaissances, la répartition du Petit Rhinolophe se calque largement sur celle des cavités souterraines prospectées.

Il s’agit manifestement d’un biais dû à l’importance des prospections hypogées par rapport à celles effectuées en milieux bâtis. En effet, des populations de Petits Rhinolophes se maintiennent dans des secteurs dépourvus de cavités souterraines importantes, comme sur l’île d’Oléron.

En outre, la faible détectabilité de l’espèce au sonomètre, son habileté à éviter les filets, sa prédilection pour les gîtes relativement confinés et son faible grégarisme nous font sans nul doute sous-estimer sa présence.

Effectifs régionaux

En période hivernale, la population de Petit Rhinolophe fréquentant les 30 sites souterrains les plus importants au plan chiroptérologique était d’environ 600 individus en janvier 1999.

La répartition entre les divers départements est très inégale et la Charente-Maritime apparaît comme étant particulièrement importante pour l’espèce (plus de 85 % de l’effectif régional).

Le plus grand gîte d’hibernation connu, situé près de Jonzac, héberge plus de 100 individus. En période d’hibernation, la commune de Saint-Savinien abrite à elle seule plus de 300 animaux répartis dans plusieurs carrières souterraines.

Etant donné l’extrême rareté des informations quantitatives en période d’activité, il est impossible d’estimer la population. La plus grosse colonie de parturition concerne 35 individus et se situe dans un moulin du centre de la Charente-Maritime.

Fréquence

Le Petit Rhinolophe a été observé dans 46 % des mailles prospectées au niveau régional, ce qui traduit la forte détectabilité de cette espèce dans le cadre de prospections souterraines et dans les visites de milieux bâtis notamment.

Gîtes utilisés

En hiver, l’espèce fréquente de nombreux types de gîtes allant des bâtiments frais (caves, chais, blockhaus) aux cavités souterraines, parfois de très petite taille (abri sous roche, terriers de blaireau). Contrairement aux Grands Rhinolophes, les Petits Rhinolophes ne forment pas d’essaims. Dans les cavités souterraines, les individus sont dispersés de façon apparemment aléatoire.

Généralement isolés, ils se suspendent aux plafonds, aux parois latérales, aux colonnes, voire à des racines d’arbres ou, dans les champignonnières désaffectées, aux câbles électriques, parfois très près du sol.

En période d’activité, les animaux fréquentent essentiellement des bâtiments (granges, garages, moulins), parfois des cavités souterraines chaudes où ils forment de petites colonies lâches. Il semble qu’au moins pour certaines colonies, les femelles utilisent plusieurs gîtes proches durant la période d’élevage des jeunes, fréquentant plusieurs sites à tour de rôle.

Habitats et terrains de chasse

En phase d’activité, le Petit Rhinolophe semble fréquenter préférentiellement les secteurs boisés ou bocagers. On peut observer l’espèce en déplacement le long des haies et des lisières ou chasser en cercle près du feuillage. Plusieurs observations se réfèrent à des animaux en chasse au-dessus de mares ou dans des jardins et vergers.

Statut patrimonial et évolution des populations

La population hivernante picto-charentaise de Petit Rhinolophe est importante puisque représentant environ 10 % de l’effectif national connu.
Les données quantitatives historiques sont rares.

Empiriquement, aucune tendance d’évolution claire n’apparaît au cours des vingt dernières années en Poitou-Charentes alors qu’en de très nombreuses régions de France et d’Europe l’espèce est en forte régression, voire en voie de disparition.

PJ.


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Grand Rhinolophe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Répartition régionale

La répartition du Grand Rhinolophe n’est encore que partiellement connue. Les données concernant cette espèce correspondent pour l’essentiel à des observations effectuées en milieu souterrain et la cartographie de la présence de l’espèce reflète parfaitement celle des cavités prospectées.

L’espèce n’est pourtant pas cantonnée aux zones karstiques ou aux secteurs de carrières et de mines. Elle est présente en phase d’activité dans le bocage ou les milieux boisés de nombreux secteurs démunis de cavités souterraines. Sa présence est alors beaucoup plus difficile à établir, l’espèce n’étant pas aisément repérable par détection ultrasonore (faible portée des signaux, fréquence très élevée).

Effectifs régionaux

En période hivernale, la population de Grand Rhinolophe est importante puisque plus de 5000 individus ont été dénombrés en 1998-99 dans près de 200 gîtes, ce qui représente environ 15 % de l’effectif national connu.
L’essentiel des gîtes d’hibernation n’abrite que quelques dizaines d’individus mais certains hébergent jusqu’à 800 animaux (Charente-Maritime).

Population hivernale de Grand Rhinolophe en Poitou-Charentes en 1999
<20 20-50 51-200 201-500 >500 Total
Charente 60/15 60/3 160/2 230/1 595/1 1105/22
Charente-Maritime 122/26 92/4 381/5 229/1 823/1 1647/37
Deux-Sèvres 60/16 0 336/2 0 0 396/18
Vienne 300/95 154/5 459/5 1135/4 0 5196/109
Totaux 542/152 306/12 1336/14 1594/6 1418/2 5196/186

Légende : 1erchiffre : effectif ; 2ème chiffre : nombre de sites.

La population reproductrice n’est encore que très imparfaitement connue. Pour l’heure, nous ne connaissons qu’une quinzaine de colonies totalisant moins de 1000 individus.

Un gros travail de prospection est donc à entreprendre afin de découvrir et protéger les gîtes de parturition les plus importants.

Fréquence

Au total, le Grand Rhinolophe a été contacté dans 47 % des mailles prospectées. Il s’agit sans doute de l’espèce la plus fréquemment observée en milieu souterrain. Elle est facilement repérable et fréquente une multitude de petits sites où stationnent quelques individus de façon plus ou moins régulière.

Gîtes utilisés

Les gîtes utilisés en période de reproduction sont encore largement méconnus mais plusieurs colonies de parturition ont été trouvées dans des églises et des granges (Deux-Sèvres et Vienne) ou des cavités souterraines (Charente-Maritime).

Dans les carrières, les femelles s’installent dans des cheminées obturées au sommet par des dalles de béton, directement exposées au rayonnement solaire. Les animaux s’accrochent donc à de véritables radiateurs.

En période de transit, des gîtes variés, parfois de très petite taille, peuvent être utilisés. En Charente-Maritime par exemple, un viaduc autoroutier à structure creuse abrite plusieurs dizaines d’individus à l’automne.

Habitats et terrains de chasse

Les quelques données dont nous disposons indiquent que les Rhinolophes fréquentent en Poitou-Charentes les milieux semi-ouverts où alternent bois, haies et prairies.

Statut patrimonial et évolution des populations

D’après les quelques données historiques dont nous disposons (BROSSET, 1959, BERTRAND, 1989), la population régionale de Grand Rhinolophe paraît stable, voire en légère augmentation.

La population hivernante picto-charentaise de Grand Rhinolophe représente près de 15 % de l’effectif national et plusieurs gîtes disposent d’effectifs de niveau d’importance européenne.

La région Poitou-Charentes joue donc un rôle majeur dans la conservation de cette espèce en déclin et se doit donc de garantir la pérennité de sa population, notamment par la protection stricte des gîtes les plus importants et par la mise en œuvre de mesures adéquates pour maintenir l’intérêt des terrains de chasse utilisés.

PJ.


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Barbastelle d’Europe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

Les cartes montrent une répartition à peu près homogène en Vienne, Charente et Charente-Maritime. Les données hivernales sont concentrées dans les secteurs à cavités que la Barbastelle fréquente volontiers.

En période d’activité, l’espèce est contactée sur 44 mailles ce qui élargit sensiblement sa distribution.

On remarquera l’absence de contacts dans une grande partie des Deux-Sèvres. Le faible taux de boisement dans ce département est peut-être un frein à la répartition de cette espèce à tendances forestières.

Effectifs

Les effectifs hivernaux sur les sites cumulés donnent 104 individus avec une moyenne de 2,3 inds/site.

La Charente-Maritime accueille 46% des hibernants, notamment dans un site traditionnel pouvant abriter jusqu’à 27 animaux. L’instabilité des effectifs est de règle au cours de l’hiver et les sites occupés chaque année sont rares.

En période d’activité, les cinq colonies de reproduction que nous connaissons regroupent respectivement 5, 15, 15, 22 et 30 femelles.

Fréquence

En hiver la Barbastelle a été observée dans 46 cavités sur les 403 visitées dans la région, soit 11% de celles-ci.

Sa fréquence dans les captures est faible (5,5%) car c’est une espèce forestière qui chasse assez haut. A Chizé (79), c’est le chiroptère le plus fréquent en forêt, au point d’être parfois victime de collisions avec des véhicules (au moins deux cas en deux ans).

Gîtes utilisés

A l’exception d’un individu ayant passé l’hiver dans la fissure d’un linteau de porte, les données d’hibernation se rapportent à des animaux ayant trouvé refuge dans des gîtes hypogés. Là, ils sont totalement ou en partie enfoncés dans des fissures situées au plafond des galeries. Les gîtes des cinq colonies connues sont situés en milieu bâti : linteaux de grange (3), derrière un volet (1), charpente (1).

Commentaires sur l’habitat utilisé

Une grande majorité de captures ont été réalisées devant des cavités, indiquant une fréquentation assidue du milieu souterrain en fin d’été.

En ce qui concerne les terrains de chasse, on note la prépondérance des observations dans les secteurs boisés. Des Barbastelles ont ainsi été capturées dans les pinèdes près de la réserve naturelle du Pinail (86), ainsi qu’autour des mares de la forêt de Chizé (79).

En Charente-Maritime elle est régulièrement détectée dans les layons forestiers, en lisière de bois, et chassant sur les étangs forestiers. On relève, en outre, quelques captures en milieu bâti.

Statut patrimonial et évolution des populations

La Barbastelle est l’un des chiroptères européens dont l’état des populations inspire le plus d’inquiétude. On assiste, en effet, au déclin marqué de l’espèce dans le nord-est de l’Europe et dans les régions du nord de la France.

En Poitou-Charentes, les contacts sont peu fréquents mais réguliers, à l’exception des Deux-Sèvres où il semble que la Barbastelle soit absente de nombreux secteurs. Brosset et Caubère (1959) signalent la rareté de la Barbastelle au sud de la Loire. Ces deux auteurs ne mentionnent que 6 captures hivernales au cours des années cinquante dans trois sites régionaux : Rancogne, les Lourdines, Tourtenay. Nous avons identifié, pour notre part, sept fois plus de sites en l’espace d’une dizaine d’années.

Cette différence importante est-elle le résultat d’une évolution favorable de la population ou d’un niveau de prospection plus élevé ? Il serait nécessaire d’accroître la pression d’observation dans les habitats boisés afin de préciser le statut de cette chauve-souris.

OP.


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Oreillard gris

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Remarque préliminaire

Les données récoltées durant la période d’activité indiquent une présence plus marquée dans les Deux-Sèvres et la Vienne, qui regroupent 71% des captures et 80% des observations dans des gîtes. Mais la faible prospection du milieu bâti dans les Charentes est peut-être à l’origine du nombre limité de contacts avec cette espèce apparemment très anthropophile.

En ce qui concerne les observations hivernales (sans manipulation possible) nous sommes partis du principe que les critères de couleur du pelage et du masque étaient suffisants pour la différenciation des deux espèces. Les données douteuses sont rassemblées dans les cartes Oreillards indéterminés.

Effectifs

Les chiffres pour deux colonies estivales sont de 17 individus en association avec une colonie de Grand Murin, et 3 individus pour un regroupement mono spécifique (Vienne).

Fréquence

Si l’on se réfère au nombre de mailles où l’espèce a été contactée on constate qu’elle est à peu de chose près aussi fréquente que l’Oreillard roux. Les contacts sont cependant limités pour cette espèce à vaste répartition.

Gîtes utilisés

Les deux colonies sont installées dans un clocher et dans les combles d’un château. Trois gîtes de transit ont été découverts dans des disjointements de ponts, et dans un disjointement de mur de bergerie où cohabitaient les deux espèces d’Oreillard.

Contrairement à P. auritus qui utilise de préférence les arbres mais aussi les bâtiments, les habitudes de Plecotus austriacus semblent exclusivement anthropophiles. Il est très probable qu’un bon nombre de gîtes où l’espèce est indéterminée se rapportent à austriacus. D’ailleurs cette espèce est plus souvent capturée par l’Effraie.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les captures au filet viennent confirmer les données concernant les gîtes puisque 88% d’entre elles ont été réalisées en milieu bâti ou urbanisé.

Contrairement à ce qui est observé chez l’Oreillard roux, on ne recense qu’une seule capture devant cavité en fin d’été, ainsi qu’en milieu boisé et sur rivière.

Statut patrimonial et évolution des populations

Actuellement l’Oreillard gris affiche une répartition régionale plutôt « nordique ».

Il serait nécessaire de confirmer la relative rareté de cette espèce en Charente-Maritime et en Charente avant de lui attribuer un statut de conservation.

OP.


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Oreillard roux

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

L’Oreillard roux semble être une espèce bien répartie en Poitou-Charentes bien que rarement observée en Charente. Dans les trois autres départements, les mentions sont réparties de façon homogène dans les secteurs prospectés. L’espèce est essentiellement repérée par capture et observation dans des gîtes.

La reproduction est confirmée en Vienne et en Deux-Sèvres et est très probable en Charente-Maritime.

Les données sur la répartition hivernale découlent de prospections de milieux souterrains où l’Oreillard roux apparaît de façon irrégulière et quelque peu anecdotique. Elles reflètent donc probablement mal la répartition réelle de l’espèce à cette période.

Effectifs régionaux

N’étant pas troglophile, l’Oreillard roux échappe largement aux comptages hivernaux organisés dans les cavités souterraines de la région. En tout, moins d’une dizaine d’individus sont observés chaque hiver, ce qui ne reflète en rien l’éventuelle rareté de l’espèce.

De plus, trop peu de colonies de reproduction sont connues pour pouvoir estimer l’effectif de la population de cette espèce en période d’activité. Les recherches ciblées doivent donc être entreprises pour définir le statut de cette espèce encore très largement méconnue.

Fréquence

L’Oreillard roux a été observé dans 17 % des mailles prospectées dans la région Poitou-Charentes. La majorité des données concernent des observations directes effectuées en milieu souterrain ou bâti ainsi que des animaux capturés sur leurs terrains de chasse ou en accès de cavités souterraines.

Gîtes utilisés

D’après la littérature, l’Oreillard roux est plus arboricole que son proche cousin, l’Oreillard gris. L’espèce est dite fréquenter des trous d’arbres, des nichoirs mais aussi des habitations et des cavités souterraines en hiver.

En Poitou-Charentes, quelques individus sont régulièrement observés en hiver dans des carrières ou des grottes. Les animaux se logent dans les fissures, dans les trous de barre à mine, se suspendent au plafond ou se plaquent aux parois sans chercher à se dissimuler.

Habitats fréquentés

On sait peu de choses localement sur l’utilisation de l’habitat par l’Oreillard roux. L’espèce est très régulièrement capturée en entrée de cavité souterraine, particulièrement à l’automne, et dans une moindre mesure en milieu boisé.

En Deux-Sèvres, elle a été observée chassant près des mares forestières.

Statut patrimonial et évolution des populations

Les données sont actuellement trop parcellaires pour pouvoir attribuer un statut et une tendance d’évolution à l’Oreillard roux.

PJ.


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Pipistrelle de Kuhl

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

La répartition régionale de cette espèce ressemble beaucoup à celle de sa cousine la Pipistrelle commune, avec le même défaut de prospection dans les Deux-Sèvres, mais avec une fréquence deux fois moindre puisque 15% des mailles seulement ont révélé sa présence.

Comme sa cousine, la Pipistrelle de Kuhl est surtout connue par la recherche au détecteur d’ultrasons (fréquences non recouvrantes entre les deux espèces) mais aussi par les captures au filet.

Les indices de reproduction de cette espèce sont cependant extrêmement rares, et ceux concernant sa présence hivernale sont quasiment nuls.

Effectifs et fréquence

Cette espèce est une des plus fréquemment rencontrée par la détection ultrasonore, après sa cousine commune. Ses effectifs lui sont toujours inférieurs, de même que dans les captures au filet.

En Vienne, elle est aussi la deuxième espèce la plus fréquente dans les pelotes de régurgitation de Chouette effraie, après la Pipistrelle commune, ce qui est un autre indice concordant sur son abondance.

Gîtes utilisés

Aucune colonie de reproduction n’est connue pour cette espèce, et toutes les colonies de Pipistrelles trouvées en milieu bâti concernent la Pipistrelle commune. On ne connaît donc rien de ses gîtes estivaux, et encore moins de ceux qu’elle utilise en hiver.

Il n’est pas impossible qu’elle se reproduise en sympatrie avec la Pipistrelle commune mais en effectifs inférieurs, ce qui pourrait expliquer qu’elle passe inaperçue en cas de contrôle d’une colonie, où tous les individus ne sont pas examinés. Il est possible aussi qu’elle utilise des gîtes totalement distincts, mais encore inconnus.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les habitats fréquentés par cette espèce semblent largement identiques à ceux de la Pipistrelle commune, à la différence qu’on la rencontre plus volontiers dans des milieux moins anthropisés, comme les boisements et bocages, mais aussi plus particulièrement les milieux aquatiques, notamment stagnants.

Statut patrimonial et évolution des populations

Compte tenu de la confusion qui a existé pendant longtemps entre les espèces de Pipistrelles, il n’y a pas de données vraiment anciennes su le statut, et donc sur l’évolution des populations de la Pipistrelle de Kuhl.

A l’échelle de quelques décennies, il semble qu’elle ait régressé davantage que la Pipistrelle commune, mais les éléments chiffrés font largement défaut.

CV.


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Pipistrelle commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 3

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

Comme dans le reste de la France, la Pipistrelle commune est le chiroptère le plus commun dans les quatre départements de la région, sa rareté apparente en Deux-Sèvres résultant uniquement d’un défaut de prospection.

Présente sur près de 30% des mailles, elle est en réalité bien plus répandue, son caractère très anthropophile et son régime de petits insectes lui permettant de s’installer dans pratiquement toutes les agglomérations, y compris les plus grandes.

Les connaissances que l’on a de cette espèce en période active reposent beaucoup sur la recherche au détecteur d’ultrasons et sur les appels des particuliers qui hébergent des colonies. Comme ailleurs, elle semble presque totalement absente en hiver.

Effectifs et fréquences

Cette Pipistrelle est sans conteste le chiroptère le plus répandu dans la région, où des populations de quelques unités à plusieurs dizaines d’individus peuvent se rencontrer dans pratiquement toutes les villes et villages et leurs abords (60% des mailles visitées).

Il est difficile de ne pas la capter avec un détecteur (à noter que tous les contacts régionaux se rapportent à des Pipistrelles émettant sur 45 kHz), et elle se capture assez bien. C’est aussi l’espèce la plus fréquemment trouvée lorsque des particuliers signalent des chauves-souris dans leur maison.

Gîtes utilisés

Nettement mais pas exclusivement anthropophile, la Pipistrelle commune installe généralement ses colonies de reproduction dans les toitures des maisons, en particulier des constructions neuves où l’isolation garantit des températures élevées. On peut aussi la trouver dans des cavités de murs, derrière des volets, et plus rarement, en habitat non anthropophile comme les nichoirs posés en forêt.

En hiver, elle semble quasiment absente des cavités souterraines pourtant bien suivies. Si quelques individus y passent inaperçus du fait de leur petite taille, on peut dire que l’on ignore tout des sites d’hibernation de notre espèce la plus commune.

Commentaires sur les habitats utilisés

Notre plus petit chiroptère fréquente apparemment tous les milieux. Hôte incontournable des villes et villages où on la voit chasser aux abords des lampadaires, elle chasse aussi le long des haies en milieu cultivé, sur les chemins et lisières des forêts et au-dessus de l’eau.

Le facteur limitant semble être principalement la disponibilité en proies de petite taille (moustiques).

Statut patrimonial et évolution des populations

Cette espèce commune n’a jamais vraiment attiré l’attention des naturalistes, ce qui rend difficile l’évaluation de ses effectifs et de ses tendances démographiques.

Si elle est encore commune, les témoignages des anciens ruraux semblent toutefois indiquer une raréfaction de l’espèce, à mettre sans doute en relation avec l’évolution de l’agriculture.

Des sites de reproduction ont été, et sont encore détruits du fait de la rénovation de l’habitat humain, mais ceci semble largement compensé par une néo-colonisation des constructions récentes.

CV.


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Sérotine commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

La Sérotine est bien répandue dans la région si l’on en croit les observations réalisées en période d’activité.

Toutefois, sa fréquence d’observation est plus importante en Vienne et en Charente-Maritime. Sa distribution traduit surtout le degré d’utilisation des détecteurs d’ultrasons, qui ont été majoritairement utilisés.

Les données hivernales occasionnelles en cavités souterraines ne sont pas significatives.

Effectifs

Dans la Vienne, les trois colonies de reproduction rassemblent 12, 30 et 70 femelles. En Charente-Maritime deux colonies sont connues, une de 80 individus et une d’une quinzaine.

Les données hivernales dans le département de la Vienne concernent en général quelques individus par site, rarement deux ou trois, exceptionnellement 6 individus qui se sont réfugiés dans une cavité lors d’une vague de froid.

On connaît deux observations en Deux-Sèvres durant les hivers 1998 et 1999.

Fréquence

La fréquence de contact sonore est la plus élevée avec les Pipistrelles, mais la Sérotine fait partie des espèces faciles à déterminer. Le taux de capture est relativement moyen.

Gîtes utilisés

En Vienne, Deux-Sèvres et Charente, les gîtes utilisés par cette espèce comme sites de reproduction sont principalement des combles d’églises et d’habitations. Localement, quelques colonies ont été découvertes derrière des volets, sous des ardoises ou encore dans des cavités arboricoles.

En période de transit, on peut la trouver dans des fissures de falaises, derrière des volets, des poutres, parfois associée à d’autres espèces. Les connaissances régionales sur l’utilisation des gîtes en période hivernale sont très faibles.

Les quelques observations réalisées dans la Vienne et la Charente-Maritime concernent quelques animaux localisés dans des fissures.

Commentaires sur les habitats utilisés

Dans la région, les contacts sonores sont en majorité enregistrés en milieu urbain ou périurbain où elle chasse au-dessus des lampadaires. Les cavités sont visitées en période de transit automnal.

En hiver, les cavités sont utilisées occasionnellement mais peuvent servir de refuge en cas de vague de froid, comme ce fut le cas en janvier 1997.

Statut patrimonial et évolution des populations

Actuellement la Sérotine est présente sur l’ensemble de la région. Sa prédilection pour les zones anthropophiles lui permet d’avoir à disposition de grandes potentialités en gîtes de faibles dimensions. De toute évidence cette chauve-souris n’est pas vulnérable.

LP.


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