Murin de Bechstein

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

En période d’activité, les habitudes arboricoles de ce Murin limitent sérieusement les possibilités de contact si l’on ne prospecte pas assidûment les milieux boisés.

C’est le cas en Poitou-Charentes où l’essentiel des informations est constitué de rencontres occasionnelles dans des gîtes souterrains en hiver, et par des captures au filet en entrées de cavités, principalement en automne.

Par ailleurs, deux crânes ont été découverts dans des pelotes d’Effraie. La répartition actuelle reflète le manque de connaissances que nous avons de cette espèce.

Effectifs

Le Murin de Bechstein est en général rencontré isolément en hibernation. Deux individus côte à côte ont été notés une seule fois.

Fréquence

En hiver, la présence de Myotis bechsteini est confirmée dans 10 sites souterrains sur 313 pour les départements de la Vienne et de Charente-Maritime. Il arrive en sixième position des espèces capturées pour les années 1997 et 1998.

Gîtes utilisés

Dans les cavités d’hibernation, on trouve les Murins accrochés librement aux parois ou enfoncés dans les fissures qui parcourent les plafonds. Les disjointements sous les ponts sont également utilisés (2 cas).

Commentaires sur les habitats utilisés

En hiver, le caractère occasionnel des observations en milieu souterrain n’est peut-être que la conséquence des habitudes fissuricoles de l’espèce, au même titre que le Murin de Natterer (Lemaire et coll., 1994).

Les cavités sont fréquentées assidûment au cours du mois de septembre en majorité par les deux sexes.

En Charente-Maritime des accouplements ont été observés la nuit dans des cavités en apparence désertes la journée.

Comparativement avec les autres espèces, les Murins de Bechstein se présentent devant les cavités en deuxième partie de soirée et il s’agit uniquement d’individus rentrants. Les abris sous roche sont aussi utilisés en automne. En dehors de cet habitat, qui concentre une majorité d’observations, cette espèce a été capturée au printemps, trois fois en milieu boisé, deux fois sur rivière et une fois en milieu bocager.

Statut patrimonial et évolution des populations

Cette espèce est considérée partout comme peu commune, mais les observations réalisées devant les cavités en fin d’été nous incitent à modérer cette appréciation. En effet le Murin de Bechstein s’y montre fréquemment et en nombre, ce qui tendrait à prouver l’existence de populations notables.

En période estivale, il faut tenir compte de la discrétion apparente de ce chiroptère et de l’absence de caractères discriminants dans les émissions ultrasonores.

Pour l’heure, la prospection des habitats boisés pourrait permettre d’appréhender plus précisément le statut de cette espèce en Poitou-Charentes.

OP.——-
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Murin à oreilles échancrées

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

Le Murin à oreilles échancrées est une espèce encore méconnue en Poitou-Charentes.

Sa répartition actuelle indique une présence dans les quatre départements de la région mais la rareté des informations collectées ne permet pas de dire si l’espèce est répandue ou localisée. Elle est en effet impossible à distinguer par l’utilisation de détecteurs d’ultrasons hétérodynes et n’a été que rarement capturée en phase d’activité.

En hiver, la totalité des données provient de prospections souterraines menées dans les quatre départements de la région.

Effectifs régionaux

En janvier 1999, la population de Murin à oreilles échancrées fréquentant les 30 sites souterrains les plus importants du Poitou-Charentes au plan chiroptérologique était composée d’environ 1600 individus.

Répartition départementale de l’effectif de
Murin à oreilles échancrées en janvier 1999

La Vienne héberge la plus importante population hivernale connue avec plus de 1100 animaux, dont 350 dans une même cavité.

Les seules colonies de parturition connues en 1998 se situent en Charente-Maritime, en Vienne et en Deux-Sèvres où une colonie d’environ 80 femelles a résidé durant deux années consécutives près de l’entrée de la Grotte de Loubeau.

Le gîte de reproduction le plus important se trouve en Charente-Maritime et rassemble entre 1500 et 3000 individus dans une carrière souterraine abandonnée. Il s’agit d’une des plus importantes colonies d’Europe.

A l’automne, ce site est déserté et le gîte d’hibernation utilisé par tous ces animaux reste à découvrir.
Il est probable que les Murins à oreilles échancrées se dispersent et, éventuellement, qu’une partie d’entre eux ne fréquente pas le milieu souterrain ou s’insinue trop profondément dans les fissures pour être repéré.

Fréquence

Le Murin à oreilles échancrées est noté dans 18 % des mailles prospectées, soit lors des prospections en milieu souterrain, soit lors des visites de gîtes potentiels (milieu bâti) ou encore lors de séances de captures.

Gîtes utilisés

En hiver, l’espèce n’est pour l’heure connue qu’en milieu hypogé. Elle fréquente des grottes naturelles ainsi que des carrières souterraines. Les animaux de Vienne forment des essaims visibles aux plafonds de carrières souterraines.

En Charente et en Charente-Maritime, cette espèce apparaît comme strictement fissuricole. Les Murins se logent, parfois par dizaines, dans de profondes fissures de quelques centimètres de large. Il devient alors très difficile de les dénombrer et les effectifs avancés pourraient donc être largement sous-estimés pour ces départements.

En période d’activité, les animaux fréquentent des bâtiments (églises, maisons) et des cavités souterraines chaudes où ils forment des essaims, généralement en compagnie d’autres espèces (Grand Rhinolophe, Rhinolophe euryale, Grand Murin ou Minioptère).

Habitats et terrains de chasse

Peu de données ont été récoltées sur l’utilisation de l’habitat par cette espèce en phase de chasse.

En Charente-Maritime, le suivi des animaux après émergence a permis de voir qu’ils longent des linéaires de haies, s’attardent près de mares et fréquentent des milieux semi-ouverts humides où alternent prairies, haies et boisements lâches. Là, ils disparaissent sans qu’il soit possible de dire quel est le type d’habitat privilégié.

Dans ce même département, une capture a été effectuée sur un chemin entre une haie et une rivière sans que l’on sache si l’animal était en chasse ou en déplacement.

En cours de nuit, et en période automnale particulièrement, de nombreux Murins à oreilles échancrées fréquentent des cavités souterraines ou des abris sous roche où leur présence n’est pas décelée en journée.

Statut patrimonial et évolution des populations

Nous ne disposons que de rares données quantitatives permettant de déterminer une tendance d’évolution de la population de Murin à oreilles échancrées du Poitou-Charentes. Sur la majorité des sites suivis, il ne semble pas y avoir de déclin évident de l’espèce.

Néanmoins, étant donnée l’importance de la population régionale, le Poitou-Charentes joue un rôle majeur dans la conservation de l’espèce au niveau européen. Il paraît essentiel que le principal gîte de reproduction connu bénéficie de mesures de protection strictes et durables et ce de façon prioritaire.

Des études complémentaires paraissent en outre indispensables pour connaître la dispersion des animaux en période hivernale et assurer le maintien de leurs gîtes d’hibernation.

PJ.


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Murin à moustaches

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

Cette espèce est, avec le Murin de Daubenton, le « petit Myotis » le plus répandu en Poitou-Charentes, du moins en apparence. Cette distribution est en grande partie due à ses habitudes cavernicoles en hiver, dont la carte est d’ailleurs calquée sur celle des cavités.

En période d’activité, les captures sont peu nombreuses et l’absence de critères discriminants des ultrasons hors expansion de temps limite les contacts.

Effectifs

La population hibernante est bien connue, en tout cas celle présente dans les cavités.

C’est dans la Vienne que l’on trouve les effectifs les plus conséquents puisque la population cumulée pour tous les sites s’élève à 920 individus. Cette abondance est confirmée lors des comptages annuels dans les 30 plus grands sites de la région. 85% des sites accueillent moins de 10 animaux et le plus souvent moins de 5. Le site de Pieds Grimaud (86), peut abriter jusqu’à 139 individus. Nous n’avons aucun chiffre significatif pour la période d’activité.

Fréquence

En hiver, cette espèce est la plus fréquemment observée dans les cavités souterraines. Ainsi, dans la Vienne, l’espèce a été trouvée dans 70% des cavités abritant des chauves-souris, et 80 % en Charente.

Gîtes utilisés

Les gîtes d’hibernation connus sont constitués par les carrières souterraines et les grottes. Le Murin à moustaches y est toujours observé dispersé, jamais en essaim et rarement au contact direct d’une autre espèce.

Il est souvent dans les secteurs les plus frais comme aux Pieds Grimaud (86), où une majorité d’individus sont localisés dans le couloir d’accès alors que la température y descend parfois en dessous de zéro.

Dans le département des Deux-Sèvres, en période de transit, l’espèce occupe également les fissures de certains ponts.

A ce jour seulement deux colonies de reproduction sont connues dans des cavités souterraines, une en Charente-Maritime et une autre en Deux-Sèvres.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les terrains de chasse de cette espèce englobent les zones boisées, les parcs urbains et les points d’eau. Il semble que les cavités soient également visitées en automne comme en témoignent la plupart des captures réalisées pour cette espèce.

Statut patrimonial et évoloution des populations

Cette espèce était déjà signalée comme présente sur l’ensemble de la région par Brosset et Caubère (1959).

Aujourd’hui, elle est présente dans l’ensemble de notre région mais nous manquons de données pour évaluer son statut en période d’activité et tout particulièrement en ce qui concerne les gîtes de reproduction.

LP.——-
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Murin de Natterer

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Remarque préliminaire

Les cartes appellent peu de commentaires si ce n’est que ce Murin n’apparaît pas très répandu. On remarquera, toutefois, une concentration des données estivales dans les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime.

Malgré une présence attestée dans une quinzaine de gîtes au printemps et en été, on ne connaît que deux colonies de reproduction.

En hiver, son caractère très nettement fissuricole le fait sans doute passer inaperçu dans un grand nombre de cavités.

Effectifs

En hiver, l’effectif cumulé pour l’ensemble des sites souterrains où l’on a rencontré l’espèce avoisine 60 individus, ce qui est peu. On compte rarement plus de 3 animaux par site.

Lors du comptage annuel de janvier, la Charente-Maritime accueille l’essentiel des animaux.

Les colonies de reproduction sont également peu étoffées et ne rassemblent que quelques femelles.

Fréquence

Dans la Vienne et les Deux-Sèvres le Murin de Natterer est présent en hiver dans 8% des cavités souterraines accueillant des chiroptères.

Au printemps et en été, il est, avec Myotis mystacinus, le Murin le moins fréquemment capturé au filet, sauf lors des rares séances en milieu forestier.

En Deux-Sèvres, c’est la deuxième espèce la plus fréquente dans les ponts en période transit, loin derrière le Daubenton.

Gîtes utilisés

Les gîtes d’hibernation connus sont essentiellement des cavités souterraines. Les animaux sont la plupart du temps complètement ou en partie enfoncés dans des fissures, ce qui rend délicate leur découverte.

L’hibernation dans les disjointements des ponts a aussi été observée dans les Deux-Sèvres. En Charente-Maritime les maternités sont installées dans des fissures de plafonds de carrières abandonnées. Ce phénomène contraste avec les habitudes anthropophiles et arboricoles habituellement citées pour cette espèce (Roué, 1999).

Commentaires sur les habitats utilisés

Cette espèce a été capturée dans une même proportion en milieu boisé, sur rivière et en milieu bâti. Les cavités souterraines ainsi que les ponts semblent régulièrement fréquentés durant le transit automnal.

Des rassemblements nuptiaux de plusieurs dizaines d’individus ont ainsi été observés en septembre et octobre dans des cavités de Charente-Maritime. Les animaux se poursuivent et s’accouplent mais disparaissent pendant la journée.

Statut patrimonial et évolution des populations

L’appréciation de Brosset (1959), qui considérait Myotis nattereri comme « commun mais à faible densité », semble toujours d’actualité.

Dans l’état actuel de nos connaissances il est difficile d’attribuer un statut patrimonial à cette espèce.

OP.


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Murin de Daubenton

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

A l’image de sa répartition nationale, ce Vespertilion est aussi le plus répandu de son genre dans la région Poitou-Charentes, puisqu’on le rencontre sur le quart des mailles, dans les 4 départements.

Du fait de son lien étroit avec le milieu aquatique, où il chasse au ras de l’eau, cette espèce est une des plus faciles à capturer au filet en période d’activité, ce que reflète bien la prépondérance des données “capture” dans la carte des contacts estivaux.

Les Deux-Sèvres se distinguent cependant par une majorité de données issues de la prospection des ponts, auxquels le Daubenton est souvent associé.

En hiver, du fait de sa présence régulière en milieu souterrain et de sa position souvent très en vue dans ces cavités, la répartition de cette espèce reflète pratiquement la disponibilité régionale en sites de ce type.

Effectif et fréquence

Contacté sur 54% des mailles prospectées, ce Vespertilion est sans doute le chiroptère le plus fréquent avec les Pipistrelles, en particulier aux abords des milieux aquatiques de tous types, et notamment des cours d’eau.
C’est aussi une espèce que l’on rencontre régulièrement dans les cavités souterraines en hiver, mais toujours en faible nombre.

D’une manière générale, sauf semble-t-il en Charente-maritime, le Daubenton surprend par son omniprésence contrastant avec des effectifs réduits.

Gîtes utilisés

Bien que cette espèce soit très répandue, on connaît relativement peu de colonies de reproduction. Absent des cavités souterraines l’été, on le trouve rarement en milieu bâti, la plupart des colonies connues, toujours de petite taille, se situant dans des ponts. Ces structures sont aussi très utilisées par des non-reproducteurs ou des groupes de mâles l’été, mais plus encore en période de transit.

En hiver, le Daubenton est fréquent dans les cavités souterraines, où les effectifs rencontrés, toujours faibles, sont très en dessous de ce que laisserait supposer l’abondance estivale de l’espèce.

Commentaires sur les habitats utilisés

L’habitat préférentiel de cette espèce est sans conteste le milieu aquatique, avec une préférence souvent nette pour les eaux courantes. Aucun lien particulier avec la qualité des cours d’eau n’a été mis en évidence, le facteur le plus limitant étant celui de la disponibilité en proies (insectes aquatiques et crustacés). Le Daubenton semble aussi exploiter les lisières de boisements, à distance de l’eau.

Statut patrimonial et évolution des populations

Le Vespertilion de Daubenton reste une des espèces les plus communes de la région, et ce statut ne semble pas avoir évolué ces dernières années.

Cependant, et c’est là un paradoxe pour cette espèce, ses effectifs sont parmi les moins bien quantifiés, que ce soit en hiver et plus encore en été. Le statut du Murin « cantalou », capturé en Charente-Maritime, reste à préciser.

CV.


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Rainette arboricole

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Espèce menacée sur l’ensemble de son aire de répartition où les populations sont en diminution dans l’ensemble des pays.

Biologie et écologie

La Rainette verte se différencie des autres groupes de grenouilles, comme sa cousine la Rainette méridionale, par la possibilité qu‘elle a de grimper sur les végétaux, grâce à des pelotes adhésives qu’elle possède au bout des doigts. Elle ne descend que rarement à terre.

S’accommodant de milieux variés, elle se fait remarquer dès le mois d’avril et jusqu’au début de l’été, par son chant puissant, plus rapide que celui de la Rainette méridionale, d’autant plus audible de loin qu’elle chante en chœur. Elle peut reprendre ces chants en fin d’été.

Elle affectionne les mares à végétation touffue. Surtout nocturne, elle capture insectes volants : mouches, moucherons, et autres proies diverses.

Répartition

A peu près uniformément présente dans les trois départements continentaux du Poitou-Charentes, elle n’a quasiment pas été observée au sud d’une ligne Rochefort-Cognac ainsi que dans le quart sud-ouest de la Charente, là où l’on rencontre plus régulièrement Hyla meridionalis. Sa répartition s’arrête à quelques kilomètres du bord de mer, sur le Marais de Voutron ou de Breuil-Magné.
Les observations dispersées recueillies laissent supposer une prospection aléatoire.

Même si on constate au niveau européen une régression générale, par disparition de ses habitats et sites de reproduction, mais aussi suite aux pollutions et à la fragmentation croissante des habitats, elle demeure bien présente en Poitou-Charentes.

Bruno FILLON, Chantal et Danielle FRAINNET

Triton marbré

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

C’est une espèce considérée en danger dans le sud et le centre de la France. Cette espèce est victime du commerce illégal pratiqué en Hollande et en Allemagne.

Biologie et écologie

Le Triton marbré est l’un des tritons les plus aquatiques de la région.

Il fréquente de manière générale les eaux stagnantes pourvues de végétation aquatique, de la petite mare de plein champ à l’étang forestier. On le trouve aussi dans les grandes zones de marais en Charente-Maritime.

En Poitou-Charentes, on rencontre, certaines années, des mâles en phase aquatique et arborant des crêtes bien développées dès le mois de décembre, les femelles étant un peu plus tardives.

C’est la nuit qu’ils se montrent les plus actifs. Les pontes sont facilement repérables par la présence d’une feuille (Potamot, Menthe… ) immergée, repliée en deux et abritant un petit œuf blanc (à l’instar du Triton crêté).

En fin d’été, les tritons en phase terrestre occupent des habitats relativement frais comme des sous-bois ou des haies où ils passent l’essentiel de la journée à l’abri ; il n’est pas rare, à cette époque, de trouver plusieurs dizaines de jeunes tritons arborant une magnifique ligne orangée sur le milieu du dos, lovés en groupe, à l’intérieur d’une vieille souche ou sous de la mousse en pleine forêt. On peut également en rencontrer dans des caves.

Répartition

La répartition mondiale du Triton marbré se limite au sud ouest de l’Europe : Péninsule ibérique, excepté le sud est de l’Espagne et une grande partie ouest de la France (NÖLLERT, 1992) où l’espèce est menacée.

Au niveau régional, GÉLIN (1911) signale l’espèce comme étant assez commune.

Actuellement il semble assez bien réparti sur les quatre départements. On le retrouve en grande partie dans les régions bocagères où un nombre encore important de mares sillonne les prairies naturelles, ainsi que dans les milieux plus forestiers. Il semble délaisser les zones de plaine où règne une agriculture trop intensive.

Le manque de points d’eau et la présence d’un environnement défavorable (grandes parcelles labourées) peut expliquer cette absence (plaine de Niort, plaine de Thouars, plaine du nord de la Vienne…).En Gâtine, les populations peuvent être relativement importantes (jusqu’à 150 individus adultes dans une petite mare isolée).

Cependant, même si le Triton marbré semble encore bien représenté en Poitou-Charentes, le caractère restreint de sa répartition au niveau mondial doit nous inciter à suivre attentivement l’évolution des populations au niveau local.

Il faut veiller au maintien de mares environnées de milieux favorables aux déplacements (prairies naturelles, boisements), conditions nécessaires pour la survie des populations à long terme..

Samuel COUTURIER

*A & C NÖLLERT (1995) Los amphibios de Europa : p 237-240
*H GELIN (1911) Triton marbré. Reptiles & Batraciens des Deux-Sèvres et région voisine p 85

Triton crêté

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Cette espèce à large répartition européenne voit ses habitats menacés. Ces derniers doivent faire l’objet d’une protection sur l’ensemble de son aire de répartition, tout particulièrement pour les populations du sud de l’Europe.

Biologie et écologie

Le Triton crêté fait partie des grands Salamandridae que l’on peut observer en Poitou-Charentes. Résolument inféodé aux milieux aquatiques de petites dimensions, cette espèce fréquente de préférence les mares de paysage ouvert, au détriment de celles situées en milieu boisé.

Les réseaux de mares apparaissent comme les habitats les plus propices au développement de populations importantes.

Compte tenu de sa période aquatique relativement courte, le Triton crêté peut s’accommoder de milieux temporaires à assèchement estival. L’existence d’une végétation aquatique peu ou moyennement développée semble faire partie des exigences de l’espèce.

Sur la réserve naturelle du Pinail la typologie des mares occupées par le Triton crêté confirme ces préférences, faisant apparaître une plasticité écologique réduite par rapport au Triton marbré, avec lequel il cohabite et s’hybride dans notre région.

La période aquatique des adultes est concentrée de mars à la mi-mai. Selon les conditions climatiques, des individus peuvent cependant être observés dès février, et jusqu’en juillet.

Répartition

Le Triton crêté atteint en Poitou-Charentes sa limite sud-ouest de répartition. Les observations récentes montrent que les plus importantes populations sont localisées dans les zones à forte densité de mares de la Vienne (terres de brandes).

Dans les Deux-Sèvres, bien que présent sur toute la façade Est, le Triton crêté reste malgré tout peu commun. La situation dans les deux autres départements est en revanche très différente.

BELTRÉMIEUX (1884) le notait « assez rare » en Charente-Maritime et TRÉMEAU DE ROCHEBRUNE (1843) « peu commun » en Charente. Les observations réalisées entre 1990 et 2000 n’ont pas permis de retrouver T. cristatus en Charente-Maritime.

Seules quelques observations ponctuelles attestent de la présence de l’espèce en Charente.

La fragilité de ces populations en limite d’aire est d’ailleurs confirmée dans la Vienne où les stations connues par ZUIDERWIJK (com.pers.) durant les années 80 dans le montmorillonais semblent avoir disparu.La modification du paysage agricole avec notamment l’abandon des mares et, au pire, leur comblement, constitue le facteur de régression principal.

La prédation des œufs et des larves par des poissons introduits tels que la Perche-soleil ou le Poisson-chat peut avoir un impact notable sur les populations comme cela a pu être constaté sur la réserve du Pinail (86) (DUBECH, 1999).

Olivier PRÉVOST

DUBECH P., 1999 – Les tritons de la réserve du Pinail. Zamenis 3 : 8-9.

Vipère aspic

Statut de protection

Protection nationale : Article 2

Directive habitat

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale

Liste rouge régionale

Le statut taxonomique de la Vipère aspic est actuellement assez confus, aussi bien en ce qui concerne les espèces que les sous-espèces. Les principales controverses se situent entre les populations françaises et italiennes. Par exemple, il est possible que les Vipères aspics du sud-est de la France appartiennent à l’espèce Vipera atra, ou à la sous-espèce Vipera aspis atra. Le plus simple actuellement est de considérer que Vipera aspis occupe les deux tiers méridionaux de la France (grosso modo absente au nord d’une ligne St-Nazaire – Paris – Nancy), l’Italie et une petite partie de la Suisse. Elle est en régression sur la plupart de son aire de distribution (disparition des bocages).

Biologie et écologie


La Vipère aspic est le reptile français le plus étudié, et donc le mieux connu. Extrêmement polymorphes, les Vipères aspics du Poitou-Charentes ont tendance à être d’assez grande taille (parfois plus de 70 cm du museau au cloaque et plus de 300 g).

Chaque population présente des caractéristiques propres. Par exemple les vipères qui vivent dans les marais de Charente-Maritime sont très différentes (couleur du type Zinnikeri) de celles qui vivent près de Poitiers à coloration plus discrète.

Chez les femelles, la vitellogenèse et la gestation nécessitent environ six mois, de mars à septembre. Après les mises bas la majorité des femelles ne survivra pas.

Toutefois, une faible proportion de femelles produira deux ou trois portées ; avec une fréquence moyenne d’une reproduction tous les trois ans et une fécondité annuelle de 6 vipéreaux (4 à 10 en général). Les mises bas ont lieu fin août – début septembre ; les nouveaux-nés mettront environ 2 à 4 ans pour atteindre la maturité sexuelle.

Répartition

Les Vipères aspics occupent des milieux très variés. Abondantes dans les bocages serrés (même humides), les densités de populations sont assez faibles en forêt. Les futaies serrées sont trop sombres pour cette espèce. La Vipère aspic a probablement profité des pratiques agricoles jusqu’en 1950 environ.

Depuis, le remembrement, l’extension des monocultures et les traitements phytosanitaires (destruction des campagnols) entraînent une chute rapide de la plupart des populations. En effet, des suivis à long terme ont montré que la dynamique de population de la Vipère aspic est intimement liée aux fluctuations de l’espèce proie principale, Microtus arvalis.

Encore assez répandue dans l’ensemble du Poitou-Charentes, elle est désormais absente de grandes zones comme la plaine Niortaise par exemple. Très discrète dans les zones forestières, les données sur sa répartition sont certainement encore incomplètes.

Bien que persécutée, comme le sont les autres serpents, la Vipère aspic survit assez bien dans des zones refuges de relativement petite taille (forêt de Chizé-79 ou dans les marais près de Ballon-17).

Il est probablement illusoire de conserver les populations résiduelles, mais il est indispensable de conserver les refuges principaux, notamment les bocages serrés où elle est encore abondante.

Xavier BONNET

Triton palmé

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce, qui habite l’ouest de l’Europe, présente des populations encore importantes sur l’ensemble de son aire de répartition bien que les populations les plus nordiques soient considérées en danger.

Biologie et écologie

En Poitou-Charentes, l’espèce fréquente tous les types de milieux aquatiques stagnants ou non : flaques temporaires, fossés, mares, étangs, bras morts des rivières, eaux saumâtres, ruisseaux… Il peut coloniser parfois des milieux eutrophisés.

Lors des hivers doux, il peut être observé toute l’année dans l’eau, mais il est cependant plus souvent noté de février à mai, à l’époque de la reproduction. On peut alors parfois observer des rassemblements importants.
Le développement des larves dure environ 3 mois.

A partir de juin, la phase terrestre des adultes commence ; leur activité est alors nocturne. Le Triton palmé se nourrit de petits invertébrés terrestres et aquatiques.

Répartition

Dans la région, c’est le plus commun des tritons. Il est présent sur l’ensemble des 4 départements, sauf dans l’Ile de Ré.

Il est probable que les secteurs vides sur la carte reflètent plutôt le manque de prospection que l’absence de l’espèce, qui devra donc être recherchée, particulièrement au nord-ouest de la Charente, au sud-ouest des Deux-Sèvres et au sud de la Vienne.

La présence du Triton palmé en Poitou-Charentes est connue depuis le XIXe siècle (TRÉMEAU DE ROCHEBRUNE, 1843).

Cette espèce, de grande amplitude écologique, ne semble pas être menacée en Poitou-Charentes où on le trouve quasiment partout.

David SUAREZ