Enquête sur 3 mammifères protégés : le Muscardin, le Campagnol amphibie et la Crossope aquatique

Contexte

L’atlas des mammifères du Poitou-Charentes, publié en 2011, dresse une liste de 73 espèces de mammifères terrestres dans la région, dont 34 sont protégées sur le plan national. Parmi ces dernières, 3 mammifères sont peu connus en Poitou-Charentes : le Muscardin, le Campagnol amphibie et la Crossope aquatique.

Cette étude, pilotée au niveau régional par Poitou-Charentes Nature et Vienne Nature, est menée en collaboration avec les associations départementales du Poitou-Charentes (Charente Nature, Deux-Sèvres Nature Environnement, LPO France et Nature Environnement 17).

Objectifs

  • Améliorer nos connaissances sur le statut et la répartition de ces trois espèces de mammifères en Poitou-Charentes ;
  • Recherche des 3 mammifères à l’échelle du Poitou-Charentes
  • Prise en compte de ces 3 espèces dans l’observatoire de la biodiversité (espèce indicatrice) ;
  • Définir la typologie des habitats d’espèces ;
  • Sensibiliser les gestionnaires d’espaces naturels, les piégeurs à la reconnaissance et la prise en compte des espèces dans leurs activités…

Présentation des espèces

Le Muscardin Muscardinus avellanarius

Muscardin

Le Muscardin est un micromammifère arboricole appartenant à la famille des Gliridés (comme le Lérot et le Loir) qui possède un pelage orange-brillant lui valant le surnom de « rat d’or ».

Ce petit rongeur, d’à peine 9 cm (longueur tête-corps) bénéficie de nombreux statut de protection (inscrit à la liste des espèces protégés au niveau national, à l’Annexe 4 de la Directive Européenne Habitat Faune Flore et à l’Annexe 3 de la Convention de Berne).

La période d’activité du Muscardin s’étend de mai à octobre, il est actif la nuit et fréquente les lisières boisées et les haies.

Indices de présence :

  • C’est un amateur de noisettes, il est possible de retrouver des noisettes rongés au pied des noisetiers.
  • Au cours de l’année, il fabrique deux types de nids, en forme de boule, composés de matériaux divers (feuilles, lanières de ronce, chèvrefeuilles…) : un nid d’été, installé dans les branches entre 1 à 5 mètres au-dessus du sol, où il se reproduit et un nid d’hiver, posé au niveau du sol, où il hiberne.

Le Campagnol amphibie Arvicola sapinus

Campagnol amphibie

Le Campagnol amphibie est un rongeur semi-aquatique qui fréquente les cours d’eau et les plans d’eau (étangs, mares…).

Ce Campagnol, mesurant 16 à 24 cm (longueur tête-corps), est protégé en France depuis 2012.

Le Campagnol amphibie est actif toute l’année, de jour comme de nuit. Il est inféodé aux zones humides avec des berges à végétation. Il affectionne les berges meubles dans lesquels il creuse ses terriers, où il ne crée aucun dégât.

Indices de présence :

  • Crottiers : il s’agit d’un amas de crottes de 1 à 1,5 cm, arrondies aux bords et de couleur vert olive lorsqu’elles sont fraiches.
  • Réfectoire : place dégagée avec restes de repas. Il s’agit de petits morceaux de végétaux de 4 à 5 cm de long coupées à 45°, souvent avec des crottes.
  • Terrier : il creuse dans la berge un terrier de 5 cm de diamètre, dont l’entrée se situe au ras de l’eau.

Dans le cadre de ce programme régional, PCN a édité une plaquette intitulée « Le Campagnol amphibie, un rongeur semi-aquatique en Poitou-Charentes ».

Accéder à cette plaquette

La Crossope aquatique Neomys fodiens

Musaraigne aquatique

La Crossope aquatique est une petite musaraigne qui affectionne les sources et les petits cours d’eau bien oxygénés, composés d’une végétation aquatique riche et présentant des berges végétalisées. Elle possède une tête allongée avec un museau en forme de trompe et une longue queue velue. Elle possède un pelage épais et luisant, brun foncé sur le dos et blanc sur le ventre

Cette musaraigne aquatique est la plus grosse des musaraignes : 6 à 12 cm (longueur tête-corps). Elle est protégée en France et inscrite à l’Annexe 3 de la Convention de Berne.

Cette espèce est active toute l’année, de jour comme de nuit et est parfaitement adaptée à la plongée, grâce aux cils natatoires rigides présents au niveau des pattes arrière et de la queue.

Indices de présence :

  • Il s’agit d’une espèce très discrète, dont les indices de présence sont difficiles à trouver (elle emprunte des coulées dans la végétation épaisse, elle construit des petits terriers en bords de cours d’eau…)
  • Elle consomme des insectes, des petits crustacés et des larves d’insectes aquatiques. C’est l’analyse de ces crottes qui permet de mettre en évidence sa présence.

 

Projet soutenu financièrement par :

− La Région Nouvelle-Aquitaine
− La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Nouvelle-Aquitaine
− L’Union Européenne (fonds FEDER)