Pipistrelle commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 3

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

Comme dans le reste de la France, la Pipistrelle commune est le chiroptère le plus commun dans les quatre départements de la région, sa rareté apparente en Deux-Sèvres résultant uniquement d’un défaut de prospection.

Présente sur près de 30% des mailles, elle est en réalité bien plus répandue, son caractère très anthropophile et son régime de petits insectes lui permettant de s’installer dans pratiquement toutes les agglomérations, y compris les plus grandes.

Les connaissances que l’on a de cette espèce en période active reposent beaucoup sur la recherche au détecteur d’ultrasons et sur les appels des particuliers qui hébergent des colonies. Comme ailleurs, elle semble presque totalement absente en hiver.

Effectifs et fréquences

Cette Pipistrelle est sans conteste le chiroptère le plus répandu dans la région, où des populations de quelques unités à plusieurs dizaines d’individus peuvent se rencontrer dans pratiquement toutes les villes et villages et leurs abords (60% des mailles visitées).

Il est difficile de ne pas la capter avec un détecteur (à noter que tous les contacts régionaux se rapportent à des Pipistrelles émettant sur 45 kHz), et elle se capture assez bien. C’est aussi l’espèce la plus fréquemment trouvée lorsque des particuliers signalent des chauves-souris dans leur maison.

Gîtes utilisés

Nettement mais pas exclusivement anthropophile, la Pipistrelle commune installe généralement ses colonies de reproduction dans les toitures des maisons, en particulier des constructions neuves où l’isolation garantit des températures élevées. On peut aussi la trouver dans des cavités de murs, derrière des volets, et plus rarement, en habitat non anthropophile comme les nichoirs posés en forêt.

En hiver, elle semble quasiment absente des cavités souterraines pourtant bien suivies. Si quelques individus y passent inaperçus du fait de leur petite taille, on peut dire que l’on ignore tout des sites d’hibernation de notre espèce la plus commune.

Commentaires sur les habitats utilisés

Notre plus petit chiroptère fréquente apparemment tous les milieux. Hôte incontournable des villes et villages où on la voit chasser aux abords des lampadaires, elle chasse aussi le long des haies en milieu cultivé, sur les chemins et lisières des forêts et au-dessus de l’eau.

Le facteur limitant semble être principalement la disponibilité en proies de petite taille (moustiques).

Statut patrimonial et évolution des populations

Cette espèce commune n’a jamais vraiment attiré l’attention des naturalistes, ce qui rend difficile l’évaluation de ses effectifs et de ses tendances démographiques.

Si elle est encore commune, les témoignages des anciens ruraux semblent toutefois indiquer une raréfaction de l’espèce, à mettre sans doute en relation avec l’évolution de l’agriculture.

Des sites de reproduction ont été, et sont encore détruits du fait de la rénovation de l’habitat humain, mais ceci semble largement compensé par une néo-colonisation des constructions récentes.

CV.


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Sérotine commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

La Sérotine est bien répandue dans la région si l’on en croit les observations réalisées en période d’activité.

Toutefois, sa fréquence d’observation est plus importante en Vienne et en Charente-Maritime. Sa distribution traduit surtout le degré d’utilisation des détecteurs d’ultrasons, qui ont été majoritairement utilisés.

Les données hivernales occasionnelles en cavités souterraines ne sont pas significatives.

Effectifs

Dans la Vienne, les trois colonies de reproduction rassemblent 12, 30 et 70 femelles. En Charente-Maritime deux colonies sont connues, une de 80 individus et une d’une quinzaine.

Les données hivernales dans le département de la Vienne concernent en général quelques individus par site, rarement deux ou trois, exceptionnellement 6 individus qui se sont réfugiés dans une cavité lors d’une vague de froid.

On connaît deux observations en Deux-Sèvres durant les hivers 1998 et 1999.

Fréquence

La fréquence de contact sonore est la plus élevée avec les Pipistrelles, mais la Sérotine fait partie des espèces faciles à déterminer. Le taux de capture est relativement moyen.

Gîtes utilisés

En Vienne, Deux-Sèvres et Charente, les gîtes utilisés par cette espèce comme sites de reproduction sont principalement des combles d’églises et d’habitations. Localement, quelques colonies ont été découvertes derrière des volets, sous des ardoises ou encore dans des cavités arboricoles.

En période de transit, on peut la trouver dans des fissures de falaises, derrière des volets, des poutres, parfois associée à d’autres espèces. Les connaissances régionales sur l’utilisation des gîtes en période hivernale sont très faibles.

Les quelques observations réalisées dans la Vienne et la Charente-Maritime concernent quelques animaux localisés dans des fissures.

Commentaires sur les habitats utilisés

Dans la région, les contacts sonores sont en majorité enregistrés en milieu urbain ou périurbain où elle chasse au-dessus des lampadaires. Les cavités sont visitées en période de transit automnal.

En hiver, les cavités sont utilisées occasionnellement mais peuvent servir de refuge en cas de vague de froid, comme ce fut le cas en janvier 1997.

Statut patrimonial et évolution des populations

Actuellement la Sérotine est présente sur l’ensemble de la région. Sa prédilection pour les zones anthropophiles lui permet d’avoir à disposition de grandes potentialités en gîtes de faibles dimensions. De toute évidence cette chauve-souris n’est pas vulnérable.

LP.


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Noctules indéterminées

La majorité des données de Noctules sp. correspondent à des contacts visuels ou auditifs recueillis autour de 1995, date de découverte de la Noctule de Leisler dans notre région. A cette période, le manque de connaissances sur cette espèce et le risque de confusion avec la Noctule commune restaient important. Pour ces raisons certaines données ont été classées en Noctule sp.

Dans la Vienne, ces observations correspondent à des individus observés en chasse sans autre moyen d’identification que l’analyse de la taille et du type de vol.

En Deux-Sèvres, elles correspondent à des contacts visuels et sonores relevés entre 1993 et 1995.

En Charente-Maritime, elles correspondent à des contacts sonores relevés aux alentours de 1995 avec le genre Noctule.

Après une période d’apprentissage, l’identification de ces deux espèces lors d’observations directes ou par contacts sonores devient un peu plus aisée.

La différence de taille et de vol entre les deux espèces est assez visible : grande taille et vol plus lent et plus direct pour la Noctule commune, taille inférieure, battements d’ailes plus rapides et changements de direction plus fréquents chez la Noctule de Leisler.

L’utilisation d’un détecteur d’ultrasons indique des cris centrés autour de 20-22 KHz pour la Noctule commune contre 24-25 KHz pour la Noctule de Leisler.

LP.


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Noctule de Leisler

Statut de protection
Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Répartition régionale

La Noctule de Leisler est une espèce récente pour le Poitou-Charentes puisqu’elle a été découverte en août 1995 lors d’une séance de capture au filet en Charente-Maritime.

Les contacts avec cette espèce sont essentiellement ultrasonores comme pour la Noctule commune. Il est probable que des observations anciennes de « Noctules » se rapportent en réalité à cette espèce, dont les contacts en France se sont multipliés ces dernières années du fait de l’avancée des connaissances sur ses caractéristiques (mensurations, cris…).

Actuellement, les données régionales pour cette espèce sont trop fragmentaires pour commenter sa répartition géographique, même s’il est probable qu’elle soit moins répandue que la Noctule commune.

Effectifs

Comme pour la répartition géographique, les données actuelles sont trop fragmentaires pour pouvoir estimer ses effectifs.

Gîtes utilisés

A ce jour, très peu de données ont été recueillies sur l’utilisation des gîtes par cette espèce. Toutefois en Charente-Maritime, de vieux arbres isolés (châtaigniers et chênes) sont utilisés par la Noctule de Leisler.

Commentaires sur les habitats utilisés

Cette espèce est connue pour être davantage liée aux milieux aquatiques que la Noctule commune, ce que semble confirmer sa capture à deux reprises en Deux-Sèvres au-dessus de la Boutonne.

De plus, en Charente et en Charente-Maritime, elle est régulièrement observée au-dessus du fleuve Charente.

Dans la Vienne, elle est observée dans la vallée du Clain et de l’Auxances. Elle a également été contactée à plusieurs reprises chassant au-dessus de zones de landes et de massifs boisés périurbains.

Statut patrimonial et évolution des populations

C’est une espèce encore mal connue, sur laquelle il est difficile de statuer, néanmoins le nombre de contacts en Poitou-Charentes est de plus en plus important.

LP.


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Noctule commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : –

Liste rouge régionale

La répartition de la Noctule commune en Poitou-Charentes est uniquement basée sur la période d’activité, puisque aucune observation hivernale n’est connue actuellement. On remarquera par ailleurs que l’essentiel des données concerne les émissions sonores qui ne sont pas différentiables de celles de la Grande Noctule Nyctalus lasiopterus, dont on connaît depuis peu l’existence dans la région.

Il y a donc un doute sur la détermination même si, compte tenu de la rareté de la grande espèce, la plupart des contacts doivent être attribués à la Noctule commune.

L’espèce semble assez commune dans la région, avec toutefois un faible nombre d’observations en Deux-Sèvres, probablement dû à un taux de boisement plus faible dans ce département par rapport au reste de la région.

Effectifs

Il est très difficile d’estimer ses effectifs dans notre région puisque c’est une espèce qui n’est pas contactée dans les milieux souterrains lors des comptages hivernaux. Les seuls chiffres connus à l’heure actuelle correspondent à des colonies de reproduction : 337 individus comptés en sortie de gîte à Ruffec en 1995, une centaine d’individus pour la colonie des Deux-Sèvres.

Fréquence

Dans la région, elle est fréquemment contactée à l’aide de détecteurs ultrasoniques en période estivale, néanmoins le nombre de captures réalisées à l’aide des filets japonais reste faible.

Gîtes utilisés

En période de reproduction, seules trois colonies ont été découvertes. Deux se trouvent en Charente, dont une colonie qui s’était installée dans le grenier d’une habitation à Ruffec en juin 1995 et l’autre près d’Aubeterre, qui utilise une cavité arboricole comme lieu de mise bas.

La seule colonie de reproduction des Deux-Sèvres a élu domicile dans les combles d’une maison individuelle en ville. L’occupation des cavités souterraines en hiver n’a jamais été constatée en Poitou-Charentes.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les terrains de chasse ont été localisés au-dessus des rivières, étangs, dans les landes, bois et forêts (layons forestiers) ainsi qu’en milieu urbain. Les vallées boisées semblent particulièrement appréciées par cette espèce.

Statut patrimonial et évolution dse populations

Nos connaissances sur cette espèce traduisent plutôt l’aspect méthodologique de nos prospections. Les recherches au détecteur montrent que l’espèce est cependant assez fréquente. La prospection systématique des vallées et la recherche de gîtes arboricoles en milieu forestier et dans les parcs, devrait logiquement apporter des éléments supplémentaires permettant de mieux cerner le statut de la Noctule commune en Poitou-Charentes.

Cependant, les modifications des milieux et notamment la disparition des arbres creux, constituent la principale menace pour cette espèce.

LP.


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Grand Murin, Petit Murin

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Remarque préliminaire

En dehors des différences de niche trophique, la distinction entre ces deux espèces jumelles est basée sur la biométrie (taille inférieure chez M. blythi) et sur la présence d’une tache blanche sur le dessus de la tête de M. blythi. Ce dernier critère, visible sur 95% des individus étudiés par Arlettaz (1995) apparaît comme un élément de détermination fiable. C’est ainsi qu’en Poitou-Charentes, où les deux espèces pourraient cohabiter, les données semblent devoir être attribuées à Myotis myotis.

Il existe toutefois des réserves en Charente-Maritime où plusieurs individus à tache blanche ont été observés en léthargie dans deux cavités. Pour cette raison, seules les données de capture authentifient la présence de Myotis myotis. Ces considérations sont à prendre en compte dans les chapitres suivants. L’appellation Grand Murin Myotis myotis est utilisée pour plus de commodité.

Répartition régionale

Le Grand Murin présente une répartition assez large mais irrégulière. En hiver on remarque une concentration des données dans les secteurs riches en cavités souterraines qui procurent l’intégralité des informations.

Les observations réalisées en période d’activité permettent d’élargir l’aire de présence, notamment dans les Deux-Sèvres et la Vienne. On voit que l’espèce est bien implantée dans le Montmorillonais, le Bressuirais, la Gâtine ainsi que dans les vallées du Clain et du Thouet.

L’absence de prospection du milieu bâti en Charente laisse un vide important mais on peut prédire que le Confolentais en continuité du Montmorillonais abrite des maternités, de même que la vallée de la Charente. En Charente-Maritime, l’espèce a été contactée dans la majorité des secteurs prospectés.

Effectifs

Les informations sont très inégales entre la période d’hibernation et l’estivage/reproduction. En hiver, la population régionale en milieu souterrain est bien connue. Elle dépasse de peu 800 individus, dont 82 % dans la Vienne. La majorité des sites accueillent moins de 10 animaux, et dans la Vienne la moyenne pour ces derniers est de 2,7 individus/site.

Le site majeur de la région est une grotte de la vallée de l’Anglin où l’on compte en moyenne 263 animaux en janvier (max. 328).

A l’opposé, dans les Deux-Sèvres, l’espèce est rarement observée lors des comptages annuels, et l’effectif est très faible en Charente-Maritime (40-50 ind.). Les colonies de reproduction sont souvent importantes. Ainsi, pour 7 colonies, le nombre moyen de femelles est de 180 (maximum 400).

De grandes lacunes dans la prospection nous empêchent d’avoir une idée précise de l’importance de la population estivale dont le volume dépasse déjà celui de l’effectif d’hiver.

Fréquence

En hiver nous avons trouvé le Grand Murin dans 71 des 193 cavités (36%) visitées dans la Vienne ; cette proportion tombe à 17% en Charente-Maritime.

Durant la période estivale, il est présent dans 38% des églises viennoises occupées par des chiroptères identifiés et constitue ainsi l’espèce la plus fréquente dans ce type de gîte. En revanche la fréquence des contacts au détecteur est faible malgré la variété des milieux visités.

Gîtes utilisés

Dans les cavités souterraines d’hibernation les Grands Murins sont la plupart du temps, suspendus isolément ou en essaim dans la partie supérieure des murs ou des parois. Au plafond, bien que parfois librement suspendus, les animaux préfèrent la sécurité d’une fissure. Il est d’ailleurs possible que le comportement fissuricole de certaines populations soit à l’origine des faibles effectifs observés, comme cela pourrait être le cas en Charente-Maritime.

En été, les colonies sont installées dans les combles spacieux des églises ou des grandes bâtisses (châteaux, manoirs, mairies, etc.). Une colonie est connue au sommet d’un clocher, une autre dans les combles d’une mairie au milieu des archives municipales, ce qui indique une certaine tolérance au bruit et au dérangement.

En Charente-Maritime, quelques cas de reproduction sont connus dans des carrières abandonnées et dans un viaduc autoroutier.

Commentaires sur l’habitat utilisé

La répartition des contacts estivaux et l’implantation des colonies sont à quelques nuances près calquées sur les secteurs où la surface fourragère est encore élevée.

Les régions d’élevage, où dominent prairies et haies entrecoupées de bois, comme la frange Limousine, le Bressuirais, la Gâtine, le Montmorillonais sont des secteurs de forte implantation.

En revanche les plaines vouées à la céréaliculture sont peu colonisées par l’espèce en raison de la faiblesse des ressources alimentaires.

Le milieu souterrain, qui joue un rôle important pour l’hibernation, est aussi régulièrement fréquenté durant le transit automnal comme en témoigne la forte proportion d’animaux capturés devant des cavités.

Les captures sont aussi régulières en milieu bâti et dans les parcs, confirmant ainsi les habitudes anthropophiles de l’espèce.

Statut patrimonial et évolution des populations

Dans l’état actuel de nos connaissances, la population hivernale en Poitou-Charentes représente 7% de la population nationale, loin derrière la région Centre (20%) et l’Aquitaine (11%).

En période estivale, la proportion régionale tombe à 3%, chiffre sous-estimé (dans quelle mesure ?) en raison de l’absence de prospection du milieu bâti en Charente et Charente-Maritime. L’essentiel des hivernants et une forte proportion de la population estivale sont implantés dans la Vienne, qui joue pour l’instant le rôle de réservoir régional pour cette espèce.

Bien que la situation locale de ce chiroptère ne soit pas inquiétante, plusieurs désertions de sites souterrains ont été observées durant les 40 dernières années :

  • La grotte de Rancogne, en Charente, accueillait 750 femelles en 1949 (Brosset et Caubère, 1959). Un petit nombre de femelles s’y reproduit encore.
  • A Fon-serin dans la Vienne, une maternité de 400-500 femelles était présente jusqu’en 1965. Cette cavité sur-fréquentée durant toute l’année est désertée par les chiroptères en période estivale.

Au mieux, ces colonies se sont déplacées vers des gîtes anthropophiles. Mais l’aménagement des combles chez les particuliers (un cas en Deux-Sèvres) et les actions menées par les collectivités locales pour fermer l’accès des églises à la faune (au moins un cas dans la Vienne) constituent de nouvelles menaces.

OP.


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Murin de Bechstein

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

En période d’activité, les habitudes arboricoles de ce Murin limitent sérieusement les possibilités de contact si l’on ne prospecte pas assidûment les milieux boisés.

C’est le cas en Poitou-Charentes où l’essentiel des informations est constitué de rencontres occasionnelles dans des gîtes souterrains en hiver, et par des captures au filet en entrées de cavités, principalement en automne.

Par ailleurs, deux crânes ont été découverts dans des pelotes d’Effraie. La répartition actuelle reflète le manque de connaissances que nous avons de cette espèce.

Effectifs

Le Murin de Bechstein est en général rencontré isolément en hibernation. Deux individus côte à côte ont été notés une seule fois.

Fréquence

En hiver, la présence de Myotis bechsteini est confirmée dans 10 sites souterrains sur 313 pour les départements de la Vienne et de Charente-Maritime. Il arrive en sixième position des espèces capturées pour les années 1997 et 1998.

Gîtes utilisés

Dans les cavités d’hibernation, on trouve les Murins accrochés librement aux parois ou enfoncés dans les fissures qui parcourent les plafonds. Les disjointements sous les ponts sont également utilisés (2 cas).

Commentaires sur les habitats utilisés

En hiver, le caractère occasionnel des observations en milieu souterrain n’est peut-être que la conséquence des habitudes fissuricoles de l’espèce, au même titre que le Murin de Natterer (Lemaire et coll., 1994).

Les cavités sont fréquentées assidûment au cours du mois de septembre en majorité par les deux sexes.

En Charente-Maritime des accouplements ont été observés la nuit dans des cavités en apparence désertes la journée.

Comparativement avec les autres espèces, les Murins de Bechstein se présentent devant les cavités en deuxième partie de soirée et il s’agit uniquement d’individus rentrants. Les abris sous roche sont aussi utilisés en automne. En dehors de cet habitat, qui concentre une majorité d’observations, cette espèce a été capturée au printemps, trois fois en milieu boisé, deux fois sur rivière et une fois en milieu bocager.

Statut patrimonial et évolution des populations

Cette espèce est considérée partout comme peu commune, mais les observations réalisées devant les cavités en fin d’été nous incitent à modérer cette appréciation. En effet le Murin de Bechstein s’y montre fréquemment et en nombre, ce qui tendrait à prouver l’existence de populations notables.

En période estivale, il faut tenir compte de la discrétion apparente de ce chiroptère et de l’absence de caractères discriminants dans les émissions ultrasonores.

Pour l’heure, la prospection des habitats boisés pourrait permettre d’appréhender plus précisément le statut de cette espèce en Poitou-Charentes.

OP.——-
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Murin à oreilles échancrées

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

Le Murin à oreilles échancrées est une espèce encore méconnue en Poitou-Charentes.

Sa répartition actuelle indique une présence dans les quatre départements de la région mais la rareté des informations collectées ne permet pas de dire si l’espèce est répandue ou localisée. Elle est en effet impossible à distinguer par l’utilisation de détecteurs d’ultrasons hétérodynes et n’a été que rarement capturée en phase d’activité.

En hiver, la totalité des données provient de prospections souterraines menées dans les quatre départements de la région.

Effectifs régionaux

En janvier 1999, la population de Murin à oreilles échancrées fréquentant les 30 sites souterrains les plus importants du Poitou-Charentes au plan chiroptérologique était composée d’environ 1600 individus.

Répartition départementale de l’effectif de
Murin à oreilles échancrées en janvier 1999

La Vienne héberge la plus importante population hivernale connue avec plus de 1100 animaux, dont 350 dans une même cavité.

Les seules colonies de parturition connues en 1998 se situent en Charente-Maritime, en Vienne et en Deux-Sèvres où une colonie d’environ 80 femelles a résidé durant deux années consécutives près de l’entrée de la Grotte de Loubeau.

Le gîte de reproduction le plus important se trouve en Charente-Maritime et rassemble entre 1500 et 3000 individus dans une carrière souterraine abandonnée. Il s’agit d’une des plus importantes colonies d’Europe.

A l’automne, ce site est déserté et le gîte d’hibernation utilisé par tous ces animaux reste à découvrir.
Il est probable que les Murins à oreilles échancrées se dispersent et, éventuellement, qu’une partie d’entre eux ne fréquente pas le milieu souterrain ou s’insinue trop profondément dans les fissures pour être repéré.

Fréquence

Le Murin à oreilles échancrées est noté dans 18 % des mailles prospectées, soit lors des prospections en milieu souterrain, soit lors des visites de gîtes potentiels (milieu bâti) ou encore lors de séances de captures.

Gîtes utilisés

En hiver, l’espèce n’est pour l’heure connue qu’en milieu hypogé. Elle fréquente des grottes naturelles ainsi que des carrières souterraines. Les animaux de Vienne forment des essaims visibles aux plafonds de carrières souterraines.

En Charente et en Charente-Maritime, cette espèce apparaît comme strictement fissuricole. Les Murins se logent, parfois par dizaines, dans de profondes fissures de quelques centimètres de large. Il devient alors très difficile de les dénombrer et les effectifs avancés pourraient donc être largement sous-estimés pour ces départements.

En période d’activité, les animaux fréquentent des bâtiments (églises, maisons) et des cavités souterraines chaudes où ils forment des essaims, généralement en compagnie d’autres espèces (Grand Rhinolophe, Rhinolophe euryale, Grand Murin ou Minioptère).

Habitats et terrains de chasse

Peu de données ont été récoltées sur l’utilisation de l’habitat par cette espèce en phase de chasse.

En Charente-Maritime, le suivi des animaux après émergence a permis de voir qu’ils longent des linéaires de haies, s’attardent près de mares et fréquentent des milieux semi-ouverts humides où alternent prairies, haies et boisements lâches. Là, ils disparaissent sans qu’il soit possible de dire quel est le type d’habitat privilégié.

Dans ce même département, une capture a été effectuée sur un chemin entre une haie et une rivière sans que l’on sache si l’animal était en chasse ou en déplacement.

En cours de nuit, et en période automnale particulièrement, de nombreux Murins à oreilles échancrées fréquentent des cavités souterraines ou des abris sous roche où leur présence n’est pas décelée en journée.

Statut patrimonial et évolution des populations

Nous ne disposons que de rares données quantitatives permettant de déterminer une tendance d’évolution de la population de Murin à oreilles échancrées du Poitou-Charentes. Sur la majorité des sites suivis, il ne semble pas y avoir de déclin évident de l’espèce.

Néanmoins, étant donnée l’importance de la population régionale, le Poitou-Charentes joue un rôle majeur dans la conservation de l’espèce au niveau européen. Il paraît essentiel que le principal gîte de reproduction connu bénéficie de mesures de protection strictes et durables et ce de façon prioritaire.

Des études complémentaires paraissent en outre indispensables pour connaître la dispersion des animaux en période hivernale et assurer le maintien de leurs gîtes d’hibernation.

PJ.


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Murin à moustaches

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

Cette espèce est, avec le Murin de Daubenton, le « petit Myotis » le plus répandu en Poitou-Charentes, du moins en apparence. Cette distribution est en grande partie due à ses habitudes cavernicoles en hiver, dont la carte est d’ailleurs calquée sur celle des cavités.

En période d’activité, les captures sont peu nombreuses et l’absence de critères discriminants des ultrasons hors expansion de temps limite les contacts.

Effectifs

La population hibernante est bien connue, en tout cas celle présente dans les cavités.

C’est dans la Vienne que l’on trouve les effectifs les plus conséquents puisque la population cumulée pour tous les sites s’élève à 920 individus. Cette abondance est confirmée lors des comptages annuels dans les 30 plus grands sites de la région. 85% des sites accueillent moins de 10 animaux et le plus souvent moins de 5. Le site de Pieds Grimaud (86), peut abriter jusqu’à 139 individus. Nous n’avons aucun chiffre significatif pour la période d’activité.

Fréquence

En hiver, cette espèce est la plus fréquemment observée dans les cavités souterraines. Ainsi, dans la Vienne, l’espèce a été trouvée dans 70% des cavités abritant des chauves-souris, et 80 % en Charente.

Gîtes utilisés

Les gîtes d’hibernation connus sont constitués par les carrières souterraines et les grottes. Le Murin à moustaches y est toujours observé dispersé, jamais en essaim et rarement au contact direct d’une autre espèce.

Il est souvent dans les secteurs les plus frais comme aux Pieds Grimaud (86), où une majorité d’individus sont localisés dans le couloir d’accès alors que la température y descend parfois en dessous de zéro.

Dans le département des Deux-Sèvres, en période de transit, l’espèce occupe également les fissures de certains ponts.

A ce jour seulement deux colonies de reproduction sont connues dans des cavités souterraines, une en Charente-Maritime et une autre en Deux-Sèvres.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les terrains de chasse de cette espèce englobent les zones boisées, les parcs urbains et les points d’eau. Il semble que les cavités soient également visitées en automne comme en témoignent la plupart des captures réalisées pour cette espèce.

Statut patrimonial et évoloution des populations

Cette espèce était déjà signalée comme présente sur l’ensemble de la région par Brosset et Caubère (1959).

Aujourd’hui, elle est présente dans l’ensemble de notre région mais nous manquons de données pour évaluer son statut en période d’activité et tout particulièrement en ce qui concerne les gîtes de reproduction.

LP.——-
Pour télécharger la fiche pratique 2010 sur le Murin à moustaches cliquez ici.

Murin de Natterer

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Remarque préliminaire

Les cartes appellent peu de commentaires si ce n’est que ce Murin n’apparaît pas très répandu. On remarquera, toutefois, une concentration des données estivales dans les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime.

Malgré une présence attestée dans une quinzaine de gîtes au printemps et en été, on ne connaît que deux colonies de reproduction.

En hiver, son caractère très nettement fissuricole le fait sans doute passer inaperçu dans un grand nombre de cavités.

Effectifs

En hiver, l’effectif cumulé pour l’ensemble des sites souterrains où l’on a rencontré l’espèce avoisine 60 individus, ce qui est peu. On compte rarement plus de 3 animaux par site.

Lors du comptage annuel de janvier, la Charente-Maritime accueille l’essentiel des animaux.

Les colonies de reproduction sont également peu étoffées et ne rassemblent que quelques femelles.

Fréquence

Dans la Vienne et les Deux-Sèvres le Murin de Natterer est présent en hiver dans 8% des cavités souterraines accueillant des chiroptères.

Au printemps et en été, il est, avec Myotis mystacinus, le Murin le moins fréquemment capturé au filet, sauf lors des rares séances en milieu forestier.

En Deux-Sèvres, c’est la deuxième espèce la plus fréquente dans les ponts en période transit, loin derrière le Daubenton.

Gîtes utilisés

Les gîtes d’hibernation connus sont essentiellement des cavités souterraines. Les animaux sont la plupart du temps complètement ou en partie enfoncés dans des fissures, ce qui rend délicate leur découverte.

L’hibernation dans les disjointements des ponts a aussi été observée dans les Deux-Sèvres. En Charente-Maritime les maternités sont installées dans des fissures de plafonds de carrières abandonnées. Ce phénomène contraste avec les habitudes anthropophiles et arboricoles habituellement citées pour cette espèce (Roué, 1999).

Commentaires sur les habitats utilisés

Cette espèce a été capturée dans une même proportion en milieu boisé, sur rivière et en milieu bâti. Les cavités souterraines ainsi que les ponts semblent régulièrement fréquentés durant le transit automnal.

Des rassemblements nuptiaux de plusieurs dizaines d’individus ont ainsi été observés en septembre et octobre dans des cavités de Charente-Maritime. Les animaux se poursuivent et s’accouplent mais disparaissent pendant la journée.

Statut patrimonial et évolution des populations

L’appréciation de Brosset (1959), qui considérait Myotis nattereri comme « commun mais à faible densité », semble toujours d’actualité.

Dans l’état actuel de nos connaissances il est difficile d’attribuer un statut patrimonial à cette espèce.

OP.


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