Lézard des murailles

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce est considérée menacée au nord de son aire de répartition et sur quelques îles italiennes.

Biologie et écologie


Le Lézard des murailles habite les vieux murs, les tas de pierres, les rochers, les carrières, les éboulis, les talus des chemins et voix ferrées, les vignobles,… Diurne, agile et habile grimpeur Podarcis muralis s’abrite dans une anfractuosité du sol, une faille murale, une galerie de rongeurs…

On ne peut réellement parler d’hibernation mais plutôt d’un ralentissement d’activité pendant la mauvaise saison. Généralement, ce « repos hivernal » débute en novembre et s’achève début mars. Toutefois, il n’est pas rare d’observer l’espèce en plein hiver lors des belles journées ensoleillées.

Il se nourrit d’insectes (diptères, orthoptères, lépidoptères) et d’araignées. Les Lézards des murailles sont des proies de choix pour de nombreux reptiles et notamment pour les Couleuvres coronelles.

L’accouplement a lieu au printemps. La ponte intervient entre avril et juin. La femelle creuse un trou dans un talus pour déposer de deux à neuf œufs en une ou plusieurs fois. La durée de l’incubation est de quatre à onze semaines.

Répartition

Le Lézard des murailles est le lézard le plus abondant au niveau du territoire français. Son aire de répartition est très vaste et, des milieux sableux bordant le littoral aux éboulis rocheux de montagne, il occupe tous les milieux.

En Poitou-Charentes, Podarcis muralis est présent sur les quatre départements. Les vides au niveau de la carte de répartition ne correspondent certainement pas à une absence réelle de l’espèce mais sans doute illustrent-ils la non-exhaustivité des inventaires.

Les densités sont toutefois moins importantes sur les marais de Brouage et le marais Poitevin où la submersion régulière des terrains limite les populations. Dans ces zones inondables, il semble que les haies procurent des refuges non négligeables. Les densités de populations sont également moindres au niveau des vallées alluviales de la Charente, mais également de la Seugne en certains endroits.

Sur le littoral, l’espèce est bien représentée. Il est noté au niveau des falaises, dans les fourrés sur les dunes, le long des digues, etc. Sur les îles (Ré, Oléron, Aix), Podarcis muralis est présent partout et dans tous les milieux, y compris les marais salants (digues, petits bâtiments d’exploitation) et bien sûr dans les villages.

Nadia RIBOULET

Couleuvre verte et jaune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Biologie et écologie


La Couleuvre verte et jaune est un serpent de grande taille pouvant atteindre et même dépasser 1,5 m de longueur.

Elle fréquente généralement des habitats secs et broussailleux offrant de nombreuses possibilités de cachettes. Toutefois elle est aussi présente dans des zones humides telles que le marais de Brouage où elle y est assez fréquente.

On la trouve principalement au sol mais c’est une bonne grimpeuse qui, à l’occasion, peut chasser dans des buissons ou arbustes.

Les œufs et oisillons font donc partie de son régime alimentaire et parfois les amphibiens bien que les lézards, serpents et petits mammifères constituent ses proies favorites.

La période d’activité se situe généralement de mars à octobre. Les pontes sont déposées au mois de juillet, dans des trous parmi des pierres et les couleuvreaux éclosent aux mois de septembre-octobre, peu avant l’hibernation.

Répartition

La Couleuvre verte et jaune est une espèce dont la répartition mondiale, à tendance méridionale, est relativement réduite et limitée à la France, la Suisse, l’Italie ainsi que quelques îles méditerranéennes.

Elle est présente globalement sur l’ensemble de la région, bien qu’il n’y ait pas de contact dans la partie nord-ouest des Deux-Sèvres, lacune probablement due à un défaut de prospection puisqu’elle y est mentionnée dans l’atlas des amphibiens et reptiles de France de 1989. Mais sa rareté dans cette région s’expliquerait facilement par la situation en limite nord-ouest de répartition de l’espèce, si ce n’est quelques îlots de populations en Bretagne.

Naulleau in CASTANET et GUYETANT 1989 signale que l’espèce est en expansion vers le nord, au moins dans la partie ouest de son aire, mais au début du siècle, elle était déjà très commune en Deux-Sèvres et Vienne (ROLLINAT, 1934).

Il s’agit généralement du serpent le plus fréquemment rencontré dans les biotopes secs des quatre départements. Elle est présente sur l’île d’Aix et l’île Madame (GRILLET & THIRION,1997), ainsi que sur Ré et Oléron. Toutefois sur ces deux dernières, une introduction est certainement à l’origine des rares observations effectuées (elle n’a été observée qu’une fois en vingt ans sur Oléron).

Thibault DIEULEVEULT

Bibliographie citée dans le texte :

Castanet j. et Guyetant R. Sociéte Herpetologique de France, Paris – 1989 – Atlas de répartition des Amphibiens et des Reptiles de France.

GRILLET P. & THIRION J-M. – 1997 – Répartition des amphibiens et des reptiles en Poitou-Charentes.

ROLLINAT R. – 1934 – La vie des reptiles de la France centrale.

Coronelle lisse

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale : mentionné

Espèce à vaste répartition européenne dont les populations sont considérées en danger dans le nord-est de sa distribution.

Biologie et écologie


La Coronelle lisse fréquente des milieux secs et chauds comme des landes, des pelouses, des broussailles, des haies et des milieux rocheux (carrières). On peut la retrouver à plus de 2000 mètres d’altitude dans certaines régions.

De mœurs diurnes, la Coronelle lisse se nourrit quasi essentiellement de lézards (quelquefois seulement la queue) (DUGUY, 1961) mais aussi de serpents ou de micromammifères qu’elle tue par constriction.

L’hivernage débute en octobre et se prolonge jusqu’au mois d’avril.

L’accouplement peut se faire à deux périodes différentes, une au printemps (mi-mars mi-avril), l’autre en automne (de fin août à début octobre) (loc. cit.). En période d’accouplement, il existe de véritables combats entre les mâles, pouvant entraîner des blessures chez certains individus. Cette « brutalité » se retrouve aussi lors de l’accouplement où le mâle maintient la femelle à l’aide de sa gueule (loc. cit.).

La Coronelle lisse est ovovivipare et donne naissance de 2 à 16 jeunes. La maturité sexuelle est atteinte au bout de 3 ans chez les mâles et au bout de 4 à 5 ans chez les femelles.

Répartition

La Coronelle lisse est présente du sud de la Scandinavie au sud de l’Angleterre, dans toute l’Europe centrale jusqu’en Italie et en Espagne. En France, elle est largement répandue avec cependant des manques dans le Sud-ouest et la région méditerranéenne.

Sur le plan régional, l’espèce est décrite comme présente en Charente-Maritime (BELTRÉMIEUX, 1884) et en Vienne (MAUDUYT, 1844) depuis le XIXe siècle. Déjà à cette époque, MAUDUYT la décrivait comme un serpent peu répandu.

En fait, même si ce serpent est présent dans les 4 départements, son statut est encore très mal connu en Poitou-Charentes. Depuis 1968, ce sont moins de 20 observations qui nous sont parvenues.

Le département des Deux-Sèvres est celui qui présente aujourd’hui le plus de stations. En Charente-Maritime, l’espèce était observée à la Rochelle et au nord de Saintes (DUGUY, 1995).

Aujourd’hui, les stations recensées se situent dans le sud du département, notamment vers Bussac-Forêt où elle semble vivre en sympatrie avec la Coronelle girondine. En Charente, une seule observation est décelée près de Manot et, dans la Vienne, les deux stations connues sont situées dans le Montmorillonnais.

En fait les observations de Coronelle lisse en Poitou-Charentes sont souvent isolées, si bien qu’il est difficile de se faire une idée de la répartition de ce serpent, d’autant que sa discrétion ne facilite pas la tâche. De nombreuses lacunes sont donc à combler pour mieux connaître le statut régional de cette espèce inscrite.

Miguel GAILLEDRAT

Couleuvre d’Esculape

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce à tendance méridionale est considérée comme vulnérable sur l’ensemble de son aire de répartition.

Biologie et écologie

Ce serpent qui peut mesurer exceptionnellement deux mètres est d’une coloration brun-luisant sur le dos, la partie ventrale étant généralement de couleur uniforme jaunâtre ou verdâtre. Dans la région, un individu de 1 m 40 a été capturé à Marçay dans la Vienne (com. pers.).

La Couleuvre d’Esculape fréquente les bois, les prairies, les murailles et on la trouve souvent près des habitations.

Elle se nourrit surtout de micro mammifères, d’oiseaux et de leurs œufs ainsi que de lézards qu’elle tue par constriction.

Cette couleuvre est d’une grande discrétion et n’est que rarement visible au début du printemps lorsqu’elle prend les premiers rayons du soleil. Cette espèce à forte tendance arboricole a été observée à la cime des arbres (NAULLEAU,1987).

Dans la région la ponte a lieu fin juillet, début août, et les jeunes couleuvres naissent en septembre. Elle hiverne d’octobre à mars dans un vieux mur ou un tronc d’arbre creux.

Répartition

En Poitou-Charentes, la Couleuvre d’Esculape est présente dans les quatre départements par taches irrégulières. Elle est absente au nord de la Vienne et des Deux-Sèvres ainsi qu’au nord de la Charente-Maritime.

Seule la Charente possède ce serpent sur tout le département avec cependant de grands vides. Les alentours de Niort, le Marais Poitevin et la Forêt de Chizé lui paraissent très favorables.

On constate au vue des résultats de l’enquête que l’espèce a surtout été notée dans les endroits les plus peuplés de la région, là où la pression d’observation est la plus importante. L’expérience nous montre qu’il est très difficile de rechercher cette couleuvre et sa grande discrétion nous amène à penser qu’elle est beaucoup plus présente qu’il n’y paraît sur la carte actuelle.

Un effort de prospection sur les lieux propices nous permettrait sûrement d’établir de nouveaux contacts. La pose d’abris artificiels sur le sol favorise l’observation de cette couleuvre.

L’arrachage des haies, l’agriculture moderne, la mortalité sur les routes et la destruction par peur ou ignorance sont autant de facteurs qui fragilisent les faibles populations de ce magnifique serpent totalement inoffensif.

Thierry CHÉRIOT

Couleuvre vipérine

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Espèce du sud-ouest de l’Europe, semble menacée dans le nord et l’est de son aire de répartition.

Biologie et écologie


La Couleuvre vipérine est le plus aquatique des serpents français. En effet, cette espèce, excellente nageuse, ne s’éloigne jamais des rivières, torrents, mares et étangs qui constituent ses habitats les plus courants. Par sa forme, sa coloration et l’attitude qu’elle adopte en cas de danger, la tête s’aplatissant et devenant triangulaire, cette petite couleuvre ressemble beaucoup à une vipère, ce qui lui a valu son nom, mais aussi l’hostilité de ceux qui la prennent pour un « aspic d’eau ». Pourtant ce reptile est totalement inoffensif.

En activité de fin mars à fin octobre, elle recherche pour se nourrir amphibiens et poissons qu’elle poursuit ou surprend la plupart du temps sous l’eau.

Les accouplements ont lieu au printemps, principalement en avril, et les pontes faites dans des trous des berges commencent dès la mi-juin.

Répartition

La région Poitou-Charentes se situe au nord de l’aire de répartition de cette espèce propre à l’ouest de la Méditerranée. En effet, elle est présente en Afrique du Nord, dans la péninsule ibérique, dans une grande moitié sud de la France où elle dépasse de peu la Loire, en Suisse et dans le nord-ouest de l’Italie.

Dans la région, cette couleuvre peut être rencontrée dans les quatre départements où elle ne semble privilégier aucun milieu aquatique en particulier. Présente sur les fleuves et les grandes rivières, Charente, Vienne et Sèvres, on la trouve aussi sur beaucoup de leurs affluents. Les milieux stagnants, d’eau douce mais aussi d’eau saumâtre, quelle que soit leur taille, l’hébergent également.

On peut noter qu’observée sur l’île d’Oléron et sur l’île Madame, elle n’a pas encore été trouvée sur l’île d’Aix ni sur l’île de Ré.

Sur le continent, la carte de répartition laisse apparaître quelques vides : bassin amont de la Charente, Cognaçais, nord de la Vienne, nord-est de la Charente-Maritime notamment, qu’un effort de prospection devrait logiquement combler.

Éric PRUD’HOMME

Couleuvre à collier

Statut et protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitat

Convention Berne : Annexe 3

Liste rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Espèce considérée en danger dans de nombreux pays du nord et de l’est de son aire de répartition.

Biologie et écologie

La Couleuvre à collier se rencontre aussi bien sur le bord des mares, étangs, rivières que dans les landes humides, marais, ainsi que dans les talus des haies, les lisières forestières et le milieu dunaire sur le littoral.

Ses populations semblent relativement importantes dans les zones où l’espèce a pu profiter du maillage bocager et des nombreuses mares creusées par l’homme pour abreuver le bétail. Bien qu’étant très éclectique dans le choix de son habitat, l’eau reste un élément indispensable à l’état juvénile, ne serait-ce que par la présence des Amphibiens qui constituent l’essentiel de son alimentation.
Très craintive, elle fuit ou simule la mort tout en sécrétant une substance cloanale nauséabonde.

L’hibernation, entre novembre et mars s’effectue dans un tas de compost, un amas de bois ou un terrier. En juin-juillet, les femelles peuvent se regrouper pour pondre leurs œufs ; c’est ainsi que 83 œufs et 3 femelles adultes ont été trouvés dans un tas de fumier à proximité de Ménigoute en 1990.

Répartition

C’est le Serpent qui, avec la Couleuvre verte et jaune, bénéficie du plus grand nombre de points d’observations dans la région Poitou-Charentes. En Charente-Maritime, l’espèce est présente sur les îles d’Oléron, d’Aix et Madame, mais absente de l’île de Ré.

Cette large répartition et la présence, a priori, de bonnes populations nous permettrent de considérer cette espèce comme commune en Poitou-Charentes ; néanmoins, certains constats locaux, comme une raréfaction du nombre d’observations dans le bocage Gâtinais ces douze dernières années, sans doute en raison de la diminution du maillage bocager et du nombre de mares permanentes, doivent nous inciter à vérifier, ces prochaines années, l’évolution réelle des populations de Couleuvre à collier dans l’ensemble de la région.

Vincent FOUCHEREAU

Salamandre tachetée

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce n’est pas considérée comme étant en danger sur la majeure partie de son aire de répartition.

Biologie et écologie

La Salamandre tachetée se rencontre principalement en forêt. En fait, cette salamandre est inféodée aux lieux dont le sous-sol est humide. Elle est surtout visible le soir et la nuit. Elle sort alors de sa cachette (souche, fente rocheuse ou autre cavité naturelle) pour rechercher sa nourriture composée de petits invertébrés (insectes, limaces, araignées, vers …). Se déplaçant avec lenteur, après un court trajet elle reste immobile un long moment avant de reprendre sa route.

C’est une espèce ovovivipare. A l’automne ou au printemps, la femelle dépose jusqu’à 70 larves dans un ruisseau à courant lent, dans une mare ou dans une ornière forestière.

A la naissance, ces dernières mesurent 25 à 35 mm de long et se nourrissent de petites proies vivantes. Elles se distinguent des larves d’autres urodèles par une tache jaune à la base de chacun des membres.

Au début de l’été suivant, elles se métamorphosent et quittent l’eau afin de mener dorénavant une vie terrestre.

Dans notre région, seule la sous-espèce Salamandra salamandra terrestris est présente. Elle a deux bandes dorsales jaunes discontinues et les glandes paratoïdes sont presque toujours marquées par une tache jaune.

Répartition

Dans la région, la Salamandre tachetée est présente dans les quatre départements mais il existe de nombreux secteurs où elle n’est pas signalée.

En Charente, les observations de cette espèce concernent la moitié est du département, les abords du fleuve Charente aux environs de Cognac mais aussi les forêts autour de Brossac.

En Charente-Maritime, elle semble absente des îles et d’une partie de l’Aunis comme du Marais Poitevin, exception faite des environs de La Rochelle. Par contre, elle est bien représentée en Haute-Saintonge et dans les forêts situées autour de Montlieu-la-Garde.

En Deux-Sèvres, elle est bien présente dans les zones de bocage de la Gâtine plus particulièrement. Elle fréquente de préférence les petits bois assez nombreux dans cette région.

En ce qui concerne la Vienne, peu d’observations proviennent de la partie située au nord-ouest d’une ligne Châtellerault-Poitiers. Il en est de même pour les secteurs de Civray et de l’Isle Jourdain. En fait, à elle seule la partie centrale fournit la quasi-totalité des données. Mais la Salamandre tachetée est tout de même bien représentée dans ce département puisqu’elle est signalée dans 35 mailles.

En conclusion, la Salamandre tachetée est assez bien représentée dans la région même si on remarque l’absence de données concernant cet urodèle dans de nombreux secteurs a priori favorables à l’espèce (forêts, cours d’eau …).

Un effort de prospection est donc à faire en particulier dans ces milieux afin de préciser sa répartition au niveau régional.

Olivier LALUQUE