Pipistrelle commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 3

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

Comme dans le reste de la France, la Pipistrelle commune est le chiroptère le plus commun dans les quatre départements de la région, sa rareté apparente en Deux-Sèvres résultant uniquement d’un défaut de prospection.

Présente sur près de 30% des mailles, elle est en réalité bien plus répandue, son caractère très anthropophile et son régime de petits insectes lui permettant de s’installer dans pratiquement toutes les agglomérations, y compris les plus grandes.

Les connaissances que l’on a de cette espèce en période active reposent beaucoup sur la recherche au détecteur d’ultrasons et sur les appels des particuliers qui hébergent des colonies. Comme ailleurs, elle semble presque totalement absente en hiver.

Effectifs et fréquences

Cette Pipistrelle est sans conteste le chiroptère le plus répandu dans la région, où des populations de quelques unités à plusieurs dizaines d’individus peuvent se rencontrer dans pratiquement toutes les villes et villages et leurs abords (60% des mailles visitées).

Il est difficile de ne pas la capter avec un détecteur (à noter que tous les contacts régionaux se rapportent à des Pipistrelles émettant sur 45 kHz), et elle se capture assez bien. C’est aussi l’espèce la plus fréquemment trouvée lorsque des particuliers signalent des chauves-souris dans leur maison.

Gîtes utilisés

Nettement mais pas exclusivement anthropophile, la Pipistrelle commune installe généralement ses colonies de reproduction dans les toitures des maisons, en particulier des constructions neuves où l’isolation garantit des températures élevées. On peut aussi la trouver dans des cavités de murs, derrière des volets, et plus rarement, en habitat non anthropophile comme les nichoirs posés en forêt.

En hiver, elle semble quasiment absente des cavités souterraines pourtant bien suivies. Si quelques individus y passent inaperçus du fait de leur petite taille, on peut dire que l’on ignore tout des sites d’hibernation de notre espèce la plus commune.

Commentaires sur les habitats utilisés

Notre plus petit chiroptère fréquente apparemment tous les milieux. Hôte incontournable des villes et villages où on la voit chasser aux abords des lampadaires, elle chasse aussi le long des haies en milieu cultivé, sur les chemins et lisières des forêts et au-dessus de l’eau.

Le facteur limitant semble être principalement la disponibilité en proies de petite taille (moustiques).

Statut patrimonial et évolution des populations

Cette espèce commune n’a jamais vraiment attiré l’attention des naturalistes, ce qui rend difficile l’évaluation de ses effectifs et de ses tendances démographiques.

Si elle est encore commune, les témoignages des anciens ruraux semblent toutefois indiquer une raréfaction de l’espèce, à mettre sans doute en relation avec l’évolution de l’agriculture.

Des sites de reproduction ont été, et sont encore détruits du fait de la rénovation de l’habitat humain, mais ceci semble largement compensé par une néo-colonisation des constructions récentes.

CV.


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Noctule de Leisler

Statut de protection
Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Répartition régionale

La Noctule de Leisler est une espèce récente pour le Poitou-Charentes puisqu’elle a été découverte en août 1995 lors d’une séance de capture au filet en Charente-Maritime.

Les contacts avec cette espèce sont essentiellement ultrasonores comme pour la Noctule commune. Il est probable que des observations anciennes de « Noctules » se rapportent en réalité à cette espèce, dont les contacts en France se sont multipliés ces dernières années du fait de l’avancée des connaissances sur ses caractéristiques (mensurations, cris…).

Actuellement, les données régionales pour cette espèce sont trop fragmentaires pour commenter sa répartition géographique, même s’il est probable qu’elle soit moins répandue que la Noctule commune.

Effectifs

Comme pour la répartition géographique, les données actuelles sont trop fragmentaires pour pouvoir estimer ses effectifs.

Gîtes utilisés

A ce jour, très peu de données ont été recueillies sur l’utilisation des gîtes par cette espèce. Toutefois en Charente-Maritime, de vieux arbres isolés (châtaigniers et chênes) sont utilisés par la Noctule de Leisler.

Commentaires sur les habitats utilisés

Cette espèce est connue pour être davantage liée aux milieux aquatiques que la Noctule commune, ce que semble confirmer sa capture à deux reprises en Deux-Sèvres au-dessus de la Boutonne.

De plus, en Charente et en Charente-Maritime, elle est régulièrement observée au-dessus du fleuve Charente.

Dans la Vienne, elle est observée dans la vallée du Clain et de l’Auxances. Elle a également été contactée à plusieurs reprises chassant au-dessus de zones de landes et de massifs boisés périurbains.

Statut patrimonial et évolution des populations

C’est une espèce encore mal connue, sur laquelle il est difficile de statuer, néanmoins le nombre de contacts en Poitou-Charentes est de plus en plus important.

LP.


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Noctule commune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : –

Liste rouge régionale

La répartition de la Noctule commune en Poitou-Charentes est uniquement basée sur la période d’activité, puisque aucune observation hivernale n’est connue actuellement. On remarquera par ailleurs que l’essentiel des données concerne les émissions sonores qui ne sont pas différentiables de celles de la Grande Noctule Nyctalus lasiopterus, dont on connaît depuis peu l’existence dans la région.

Il y a donc un doute sur la détermination même si, compte tenu de la rareté de la grande espèce, la plupart des contacts doivent être attribués à la Noctule commune.

L’espèce semble assez commune dans la région, avec toutefois un faible nombre d’observations en Deux-Sèvres, probablement dû à un taux de boisement plus faible dans ce département par rapport au reste de la région.

Effectifs

Il est très difficile d’estimer ses effectifs dans notre région puisque c’est une espèce qui n’est pas contactée dans les milieux souterrains lors des comptages hivernaux. Les seuls chiffres connus à l’heure actuelle correspondent à des colonies de reproduction : 337 individus comptés en sortie de gîte à Ruffec en 1995, une centaine d’individus pour la colonie des Deux-Sèvres.

Fréquence

Dans la région, elle est fréquemment contactée à l’aide de détecteurs ultrasoniques en période estivale, néanmoins le nombre de captures réalisées à l’aide des filets japonais reste faible.

Gîtes utilisés

En période de reproduction, seules trois colonies ont été découvertes. Deux se trouvent en Charente, dont une colonie qui s’était installée dans le grenier d’une habitation à Ruffec en juin 1995 et l’autre près d’Aubeterre, qui utilise une cavité arboricole comme lieu de mise bas.

La seule colonie de reproduction des Deux-Sèvres a élu domicile dans les combles d’une maison individuelle en ville. L’occupation des cavités souterraines en hiver n’a jamais été constatée en Poitou-Charentes.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les terrains de chasse ont été localisés au-dessus des rivières, étangs, dans les landes, bois et forêts (layons forestiers) ainsi qu’en milieu urbain. Les vallées boisées semblent particulièrement appréciées par cette espèce.

Statut patrimonial et évolution dse populations

Nos connaissances sur cette espèce traduisent plutôt l’aspect méthodologique de nos prospections. Les recherches au détecteur montrent que l’espèce est cependant assez fréquente. La prospection systématique des vallées et la recherche de gîtes arboricoles en milieu forestier et dans les parcs, devrait logiquement apporter des éléments supplémentaires permettant de mieux cerner le statut de la Noctule commune en Poitou-Charentes.

Cependant, les modifications des milieux et notamment la disparition des arbres creux, constituent la principale menace pour cette espèce.

LP.


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Grand Murin, Petit Murin

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Remarque préliminaire

En dehors des différences de niche trophique, la distinction entre ces deux espèces jumelles est basée sur la biométrie (taille inférieure chez M. blythi) et sur la présence d’une tache blanche sur le dessus de la tête de M. blythi. Ce dernier critère, visible sur 95% des individus étudiés par Arlettaz (1995) apparaît comme un élément de détermination fiable. C’est ainsi qu’en Poitou-Charentes, où les deux espèces pourraient cohabiter, les données semblent devoir être attribuées à Myotis myotis.

Il existe toutefois des réserves en Charente-Maritime où plusieurs individus à tache blanche ont été observés en léthargie dans deux cavités. Pour cette raison, seules les données de capture authentifient la présence de Myotis myotis. Ces considérations sont à prendre en compte dans les chapitres suivants. L’appellation Grand Murin Myotis myotis est utilisée pour plus de commodité.

Répartition régionale

Le Grand Murin présente une répartition assez large mais irrégulière. En hiver on remarque une concentration des données dans les secteurs riches en cavités souterraines qui procurent l’intégralité des informations.

Les observations réalisées en période d’activité permettent d’élargir l’aire de présence, notamment dans les Deux-Sèvres et la Vienne. On voit que l’espèce est bien implantée dans le Montmorillonais, le Bressuirais, la Gâtine ainsi que dans les vallées du Clain et du Thouet.

L’absence de prospection du milieu bâti en Charente laisse un vide important mais on peut prédire que le Confolentais en continuité du Montmorillonais abrite des maternités, de même que la vallée de la Charente. En Charente-Maritime, l’espèce a été contactée dans la majorité des secteurs prospectés.

Effectifs

Les informations sont très inégales entre la période d’hibernation et l’estivage/reproduction. En hiver, la population régionale en milieu souterrain est bien connue. Elle dépasse de peu 800 individus, dont 82 % dans la Vienne. La majorité des sites accueillent moins de 10 animaux, et dans la Vienne la moyenne pour ces derniers est de 2,7 individus/site.

Le site majeur de la région est une grotte de la vallée de l’Anglin où l’on compte en moyenne 263 animaux en janvier (max. 328).

A l’opposé, dans les Deux-Sèvres, l’espèce est rarement observée lors des comptages annuels, et l’effectif est très faible en Charente-Maritime (40-50 ind.). Les colonies de reproduction sont souvent importantes. Ainsi, pour 7 colonies, le nombre moyen de femelles est de 180 (maximum 400).

De grandes lacunes dans la prospection nous empêchent d’avoir une idée précise de l’importance de la population estivale dont le volume dépasse déjà celui de l’effectif d’hiver.

Fréquence

En hiver nous avons trouvé le Grand Murin dans 71 des 193 cavités (36%) visitées dans la Vienne ; cette proportion tombe à 17% en Charente-Maritime.

Durant la période estivale, il est présent dans 38% des églises viennoises occupées par des chiroptères identifiés et constitue ainsi l’espèce la plus fréquente dans ce type de gîte. En revanche la fréquence des contacts au détecteur est faible malgré la variété des milieux visités.

Gîtes utilisés

Dans les cavités souterraines d’hibernation les Grands Murins sont la plupart du temps, suspendus isolément ou en essaim dans la partie supérieure des murs ou des parois. Au plafond, bien que parfois librement suspendus, les animaux préfèrent la sécurité d’une fissure. Il est d’ailleurs possible que le comportement fissuricole de certaines populations soit à l’origine des faibles effectifs observés, comme cela pourrait être le cas en Charente-Maritime.

En été, les colonies sont installées dans les combles spacieux des églises ou des grandes bâtisses (châteaux, manoirs, mairies, etc.). Une colonie est connue au sommet d’un clocher, une autre dans les combles d’une mairie au milieu des archives municipales, ce qui indique une certaine tolérance au bruit et au dérangement.

En Charente-Maritime, quelques cas de reproduction sont connus dans des carrières abandonnées et dans un viaduc autoroutier.

Commentaires sur l’habitat utilisé

La répartition des contacts estivaux et l’implantation des colonies sont à quelques nuances près calquées sur les secteurs où la surface fourragère est encore élevée.

Les régions d’élevage, où dominent prairies et haies entrecoupées de bois, comme la frange Limousine, le Bressuirais, la Gâtine, le Montmorillonais sont des secteurs de forte implantation.

En revanche les plaines vouées à la céréaliculture sont peu colonisées par l’espèce en raison de la faiblesse des ressources alimentaires.

Le milieu souterrain, qui joue un rôle important pour l’hibernation, est aussi régulièrement fréquenté durant le transit automnal comme en témoigne la forte proportion d’animaux capturés devant des cavités.

Les captures sont aussi régulières en milieu bâti et dans les parcs, confirmant ainsi les habitudes anthropophiles de l’espèce.

Statut patrimonial et évolution des populations

Dans l’état actuel de nos connaissances, la population hivernale en Poitou-Charentes représente 7% de la population nationale, loin derrière la région Centre (20%) et l’Aquitaine (11%).

En période estivale, la proportion régionale tombe à 3%, chiffre sous-estimé (dans quelle mesure ?) en raison de l’absence de prospection du milieu bâti en Charente et Charente-Maritime. L’essentiel des hivernants et une forte proportion de la population estivale sont implantés dans la Vienne, qui joue pour l’instant le rôle de réservoir régional pour cette espèce.

Bien que la situation locale de ce chiroptère ne soit pas inquiétante, plusieurs désertions de sites souterrains ont été observées durant les 40 dernières années :

  • La grotte de Rancogne, en Charente, accueillait 750 femelles en 1949 (Brosset et Caubère, 1959). Un petit nombre de femelles s’y reproduit encore.
  • A Fon-serin dans la Vienne, une maternité de 400-500 femelles était présente jusqu’en 1965. Cette cavité sur-fréquentée durant toute l’année est désertée par les chiroptères en période estivale.

Au mieux, ces colonies se sont déplacées vers des gîtes anthropophiles. Mais l’aménagement des combles chez les particuliers (un cas en Deux-Sèvres) et les actions menées par les collectivités locales pour fermer l’accès des églises à la faune (au moins un cas dans la Vienne) constituent de nouvelles menaces.

OP.


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Murin à oreilles échancrées

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

Le Murin à oreilles échancrées est une espèce encore méconnue en Poitou-Charentes.

Sa répartition actuelle indique une présence dans les quatre départements de la région mais la rareté des informations collectées ne permet pas de dire si l’espèce est répandue ou localisée. Elle est en effet impossible à distinguer par l’utilisation de détecteurs d’ultrasons hétérodynes et n’a été que rarement capturée en phase d’activité.

En hiver, la totalité des données provient de prospections souterraines menées dans les quatre départements de la région.

Effectifs régionaux

En janvier 1999, la population de Murin à oreilles échancrées fréquentant les 30 sites souterrains les plus importants du Poitou-Charentes au plan chiroptérologique était composée d’environ 1600 individus.

Répartition départementale de l’effectif de
Murin à oreilles échancrées en janvier 1999

La Vienne héberge la plus importante population hivernale connue avec plus de 1100 animaux, dont 350 dans une même cavité.

Les seules colonies de parturition connues en 1998 se situent en Charente-Maritime, en Vienne et en Deux-Sèvres où une colonie d’environ 80 femelles a résidé durant deux années consécutives près de l’entrée de la Grotte de Loubeau.

Le gîte de reproduction le plus important se trouve en Charente-Maritime et rassemble entre 1500 et 3000 individus dans une carrière souterraine abandonnée. Il s’agit d’une des plus importantes colonies d’Europe.

A l’automne, ce site est déserté et le gîte d’hibernation utilisé par tous ces animaux reste à découvrir.
Il est probable que les Murins à oreilles échancrées se dispersent et, éventuellement, qu’une partie d’entre eux ne fréquente pas le milieu souterrain ou s’insinue trop profondément dans les fissures pour être repéré.

Fréquence

Le Murin à oreilles échancrées est noté dans 18 % des mailles prospectées, soit lors des prospections en milieu souterrain, soit lors des visites de gîtes potentiels (milieu bâti) ou encore lors de séances de captures.

Gîtes utilisés

En hiver, l’espèce n’est pour l’heure connue qu’en milieu hypogé. Elle fréquente des grottes naturelles ainsi que des carrières souterraines. Les animaux de Vienne forment des essaims visibles aux plafonds de carrières souterraines.

En Charente et en Charente-Maritime, cette espèce apparaît comme strictement fissuricole. Les Murins se logent, parfois par dizaines, dans de profondes fissures de quelques centimètres de large. Il devient alors très difficile de les dénombrer et les effectifs avancés pourraient donc être largement sous-estimés pour ces départements.

En période d’activité, les animaux fréquentent des bâtiments (églises, maisons) et des cavités souterraines chaudes où ils forment des essaims, généralement en compagnie d’autres espèces (Grand Rhinolophe, Rhinolophe euryale, Grand Murin ou Minioptère).

Habitats et terrains de chasse

Peu de données ont été récoltées sur l’utilisation de l’habitat par cette espèce en phase de chasse.

En Charente-Maritime, le suivi des animaux après émergence a permis de voir qu’ils longent des linéaires de haies, s’attardent près de mares et fréquentent des milieux semi-ouverts humides où alternent prairies, haies et boisements lâches. Là, ils disparaissent sans qu’il soit possible de dire quel est le type d’habitat privilégié.

Dans ce même département, une capture a été effectuée sur un chemin entre une haie et une rivière sans que l’on sache si l’animal était en chasse ou en déplacement.

En cours de nuit, et en période automnale particulièrement, de nombreux Murins à oreilles échancrées fréquentent des cavités souterraines ou des abris sous roche où leur présence n’est pas décelée en journée.

Statut patrimonial et évolution des populations

Nous ne disposons que de rares données quantitatives permettant de déterminer une tendance d’évolution de la population de Murin à oreilles échancrées du Poitou-Charentes. Sur la majorité des sites suivis, il ne semble pas y avoir de déclin évident de l’espèce.

Néanmoins, étant donnée l’importance de la population régionale, le Poitou-Charentes joue un rôle majeur dans la conservation de l’espèce au niveau européen. Il paraît essentiel que le principal gîte de reproduction connu bénéficie de mesures de protection strictes et durables et ce de façon prioritaire.

Des études complémentaires paraissent en outre indispensables pour connaître la dispersion des animaux en période hivernale et assurer le maintien de leurs gîtes d’hibernation.

PJ.


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Murin à moustaches

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

Cette espèce est, avec le Murin de Daubenton, le « petit Myotis » le plus répandu en Poitou-Charentes, du moins en apparence. Cette distribution est en grande partie due à ses habitudes cavernicoles en hiver, dont la carte est d’ailleurs calquée sur celle des cavités.

En période d’activité, les captures sont peu nombreuses et l’absence de critères discriminants des ultrasons hors expansion de temps limite les contacts.

Effectifs

La population hibernante est bien connue, en tout cas celle présente dans les cavités.

C’est dans la Vienne que l’on trouve les effectifs les plus conséquents puisque la population cumulée pour tous les sites s’élève à 920 individus. Cette abondance est confirmée lors des comptages annuels dans les 30 plus grands sites de la région. 85% des sites accueillent moins de 10 animaux et le plus souvent moins de 5. Le site de Pieds Grimaud (86), peut abriter jusqu’à 139 individus. Nous n’avons aucun chiffre significatif pour la période d’activité.

Fréquence

En hiver, cette espèce est la plus fréquemment observée dans les cavités souterraines. Ainsi, dans la Vienne, l’espèce a été trouvée dans 70% des cavités abritant des chauves-souris, et 80 % en Charente.

Gîtes utilisés

Les gîtes d’hibernation connus sont constitués par les carrières souterraines et les grottes. Le Murin à moustaches y est toujours observé dispersé, jamais en essaim et rarement au contact direct d’une autre espèce.

Il est souvent dans les secteurs les plus frais comme aux Pieds Grimaud (86), où une majorité d’individus sont localisés dans le couloir d’accès alors que la température y descend parfois en dessous de zéro.

Dans le département des Deux-Sèvres, en période de transit, l’espèce occupe également les fissures de certains ponts.

A ce jour seulement deux colonies de reproduction sont connues dans des cavités souterraines, une en Charente-Maritime et une autre en Deux-Sèvres.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les terrains de chasse de cette espèce englobent les zones boisées, les parcs urbains et les points d’eau. Il semble que les cavités soient également visitées en automne comme en témoignent la plupart des captures réalisées pour cette espèce.

Statut patrimonial et évoloution des populations

Cette espèce était déjà signalée comme présente sur l’ensemble de la région par Brosset et Caubère (1959).

Aujourd’hui, elle est présente dans l’ensemble de notre région mais nous manquons de données pour évaluer son statut en période d’activité et tout particulièrement en ce qui concerne les gîtes de reproduction.

LP.——-
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Murin de Daubenton

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

A l’image de sa répartition nationale, ce Vespertilion est aussi le plus répandu de son genre dans la région Poitou-Charentes, puisqu’on le rencontre sur le quart des mailles, dans les 4 départements.

Du fait de son lien étroit avec le milieu aquatique, où il chasse au ras de l’eau, cette espèce est une des plus faciles à capturer au filet en période d’activité, ce que reflète bien la prépondérance des données “capture” dans la carte des contacts estivaux.

Les Deux-Sèvres se distinguent cependant par une majorité de données issues de la prospection des ponts, auxquels le Daubenton est souvent associé.

En hiver, du fait de sa présence régulière en milieu souterrain et de sa position souvent très en vue dans ces cavités, la répartition de cette espèce reflète pratiquement la disponibilité régionale en sites de ce type.

Effectif et fréquence

Contacté sur 54% des mailles prospectées, ce Vespertilion est sans doute le chiroptère le plus fréquent avec les Pipistrelles, en particulier aux abords des milieux aquatiques de tous types, et notamment des cours d’eau.
C’est aussi une espèce que l’on rencontre régulièrement dans les cavités souterraines en hiver, mais toujours en faible nombre.

D’une manière générale, sauf semble-t-il en Charente-maritime, le Daubenton surprend par son omniprésence contrastant avec des effectifs réduits.

Gîtes utilisés

Bien que cette espèce soit très répandue, on connaît relativement peu de colonies de reproduction. Absent des cavités souterraines l’été, on le trouve rarement en milieu bâti, la plupart des colonies connues, toujours de petite taille, se situant dans des ponts. Ces structures sont aussi très utilisées par des non-reproducteurs ou des groupes de mâles l’été, mais plus encore en période de transit.

En hiver, le Daubenton est fréquent dans les cavités souterraines, où les effectifs rencontrés, toujours faibles, sont très en dessous de ce que laisserait supposer l’abondance estivale de l’espèce.

Commentaires sur les habitats utilisés

L’habitat préférentiel de cette espèce est sans conteste le milieu aquatique, avec une préférence souvent nette pour les eaux courantes. Aucun lien particulier avec la qualité des cours d’eau n’a été mis en évidence, le facteur le plus limitant étant celui de la disponibilité en proies (insectes aquatiques et crustacés). Le Daubenton semble aussi exploiter les lisières de boisements, à distance de l’eau.

Statut patrimonial et évolution des populations

Le Vespertilion de Daubenton reste une des espèces les plus communes de la région, et ce statut ne semble pas avoir évolué ces dernières années.

Cependant, et c’est là un paradoxe pour cette espèce, ses effectifs sont parmi les moins bien quantifiés, que ce soit en hiver et plus encore en été. Le statut du Murin « cantalou », capturé en Charente-Maritime, reste à préciser.

CV.


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Rainette arboricole

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Espèce menacée sur l’ensemble de son aire de répartition où les populations sont en diminution dans l’ensemble des pays.

Biologie et écologie

La Rainette verte se différencie des autres groupes de grenouilles, comme sa cousine la Rainette méridionale, par la possibilité qu‘elle a de grimper sur les végétaux, grâce à des pelotes adhésives qu’elle possède au bout des doigts. Elle ne descend que rarement à terre.

S’accommodant de milieux variés, elle se fait remarquer dès le mois d’avril et jusqu’au début de l’été, par son chant puissant, plus rapide que celui de la Rainette méridionale, d’autant plus audible de loin qu’elle chante en chœur. Elle peut reprendre ces chants en fin d’été.

Elle affectionne les mares à végétation touffue. Surtout nocturne, elle capture insectes volants : mouches, moucherons, et autres proies diverses.

Répartition

A peu près uniformément présente dans les trois départements continentaux du Poitou-Charentes, elle n’a quasiment pas été observée au sud d’une ligne Rochefort-Cognac ainsi que dans le quart sud-ouest de la Charente, là où l’on rencontre plus régulièrement Hyla meridionalis. Sa répartition s’arrête à quelques kilomètres du bord de mer, sur le Marais de Voutron ou de Breuil-Magné.
Les observations dispersées recueillies laissent supposer une prospection aléatoire.

Même si on constate au niveau européen une régression générale, par disparition de ses habitats et sites de reproduction, mais aussi suite aux pollutions et à la fragmentation croissante des habitats, elle demeure bien présente en Poitou-Charentes.

Bruno FILLON, Chantal et Danielle FRAINNET

Triton marbré

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

C’est une espèce considérée en danger dans le sud et le centre de la France. Cette espèce est victime du commerce illégal pratiqué en Hollande et en Allemagne.

Biologie et écologie

Le Triton marbré est l’un des tritons les plus aquatiques de la région.

Il fréquente de manière générale les eaux stagnantes pourvues de végétation aquatique, de la petite mare de plein champ à l’étang forestier. On le trouve aussi dans les grandes zones de marais en Charente-Maritime.

En Poitou-Charentes, on rencontre, certaines années, des mâles en phase aquatique et arborant des crêtes bien développées dès le mois de décembre, les femelles étant un peu plus tardives.

C’est la nuit qu’ils se montrent les plus actifs. Les pontes sont facilement repérables par la présence d’une feuille (Potamot, Menthe… ) immergée, repliée en deux et abritant un petit œuf blanc (à l’instar du Triton crêté).

En fin d’été, les tritons en phase terrestre occupent des habitats relativement frais comme des sous-bois ou des haies où ils passent l’essentiel de la journée à l’abri ; il n’est pas rare, à cette époque, de trouver plusieurs dizaines de jeunes tritons arborant une magnifique ligne orangée sur le milieu du dos, lovés en groupe, à l’intérieur d’une vieille souche ou sous de la mousse en pleine forêt. On peut également en rencontrer dans des caves.

Répartition

La répartition mondiale du Triton marbré se limite au sud ouest de l’Europe : Péninsule ibérique, excepté le sud est de l’Espagne et une grande partie ouest de la France (NÖLLERT, 1992) où l’espèce est menacée.

Au niveau régional, GÉLIN (1911) signale l’espèce comme étant assez commune.

Actuellement il semble assez bien réparti sur les quatre départements. On le retrouve en grande partie dans les régions bocagères où un nombre encore important de mares sillonne les prairies naturelles, ainsi que dans les milieux plus forestiers. Il semble délaisser les zones de plaine où règne une agriculture trop intensive.

Le manque de points d’eau et la présence d’un environnement défavorable (grandes parcelles labourées) peut expliquer cette absence (plaine de Niort, plaine de Thouars, plaine du nord de la Vienne…).En Gâtine, les populations peuvent être relativement importantes (jusqu’à 150 individus adultes dans une petite mare isolée).

Cependant, même si le Triton marbré semble encore bien représenté en Poitou-Charentes, le caractère restreint de sa répartition au niveau mondial doit nous inciter à suivre attentivement l’évolution des populations au niveau local.

Il faut veiller au maintien de mares environnées de milieux favorables aux déplacements (prairies naturelles, boisements), conditions nécessaires pour la survie des populations à long terme..

Samuel COUTURIER

*A & C NÖLLERT (1995) Los amphibios de Europa : p 237-240
*H GELIN (1911) Triton marbré. Reptiles & Batraciens des Deux-Sèvres et région voisine p 85

Triton crêté

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Cette espèce à large répartition européenne voit ses habitats menacés. Ces derniers doivent faire l’objet d’une protection sur l’ensemble de son aire de répartition, tout particulièrement pour les populations du sud de l’Europe.

Biologie et écologie

Le Triton crêté fait partie des grands Salamandridae que l’on peut observer en Poitou-Charentes. Résolument inféodé aux milieux aquatiques de petites dimensions, cette espèce fréquente de préférence les mares de paysage ouvert, au détriment de celles situées en milieu boisé.

Les réseaux de mares apparaissent comme les habitats les plus propices au développement de populations importantes.

Compte tenu de sa période aquatique relativement courte, le Triton crêté peut s’accommoder de milieux temporaires à assèchement estival. L’existence d’une végétation aquatique peu ou moyennement développée semble faire partie des exigences de l’espèce.

Sur la réserve naturelle du Pinail la typologie des mares occupées par le Triton crêté confirme ces préférences, faisant apparaître une plasticité écologique réduite par rapport au Triton marbré, avec lequel il cohabite et s’hybride dans notre région.

La période aquatique des adultes est concentrée de mars à la mi-mai. Selon les conditions climatiques, des individus peuvent cependant être observés dès février, et jusqu’en juillet.

Répartition

Le Triton crêté atteint en Poitou-Charentes sa limite sud-ouest de répartition. Les observations récentes montrent que les plus importantes populations sont localisées dans les zones à forte densité de mares de la Vienne (terres de brandes).

Dans les Deux-Sèvres, bien que présent sur toute la façade Est, le Triton crêté reste malgré tout peu commun. La situation dans les deux autres départements est en revanche très différente.

BELTRÉMIEUX (1884) le notait « assez rare » en Charente-Maritime et TRÉMEAU DE ROCHEBRUNE (1843) « peu commun » en Charente. Les observations réalisées entre 1990 et 2000 n’ont pas permis de retrouver T. cristatus en Charente-Maritime.

Seules quelques observations ponctuelles attestent de la présence de l’espèce en Charente.

La fragilité de ces populations en limite d’aire est d’ailleurs confirmée dans la Vienne où les stations connues par ZUIDERWIJK (com.pers.) durant les années 80 dans le montmorillonais semblent avoir disparu.La modification du paysage agricole avec notamment l’abandon des mares et, au pire, leur comblement, constitue le facteur de régression principal.

La prédation des œufs et des larves par des poissons introduits tels que la Perche-soleil ou le Poisson-chat peut avoir un impact notable sur les populations comme cela a pu être constaté sur la réserve du Pinail (86) (DUBECH, 1999).

Olivier PRÉVOST

DUBECH P., 1999 – Les tritons de la réserve du Pinail. Zamenis 3 : 8-9.