Prospection en milieux bâtis

Le terme de milieu bâti recouvre une variété importante d’habitats dont le point commun serait de rassembler tous les ouvrages construits, non souterrains, caractérisés par la présence d’une toiture et de murs verticaux. Cette définition regroupe donc des ouvrages aussi différents que les églises, les forts et châteaux, les maisons particulières habitées ou en ruines, les granges, les cabanes de jardin, les moulins, la partie aérienne des blockhaus, etc.

Le milieu bâti est fréquenté de façon variable par les espèces qualifiées d’anthropophiles. Certaines y viennent uniquement pour se reproduire, d’autres n’y font que de brefs passages en période de transit ou, au contraire, utilisent nos bâtiments à longueur d’année.

Les gîtes utilisés sont aussi très différents d’une espèce à l’autre. Les grandes chauves-souris comme les Grands Rhinolophes, les Grands Murins ou les Sérotines communes utilisent des combles relativement spacieux alors que les espèces de plus petite taille se logent dans les disjointements de façade (petits Vespertilions), dans les mortaises (Oreillards), sous les lambrissages, sous les tuiles ou ardoises des toits (Pipistrelles) ou entre les linteaux de porte des granges (Barbastelle).

Au niveau régional, la prospection en milieu bâti a surtout concerné les églises qui ont été visitées de façon quasi systématique en Vienne notamment et font actuellement l’objet d’un travail important en Deux-Sèvres et en Charente-Maritime. Sur les 209 églises visitées en Poitou-Charentes, 85 (40,7 %) hébergeaient des chauves-souris (observation d’animaux ou d’indice de présence).

Effort de prospection des églises au niveau régional et départemental

Cinq espèces au moins fréquentent les églises de la région, les plus régulièrement observées étant le Grand Murin, l’Oreillard gris et le Grand Rhinolophe. Parmi les autres espèces identifiées figurent la Sérotine commune et le Murin à oreilles échancrées. Plusieurs observations d’Oreillards n’ont pas permis une identification de niveau spécifique.

En Charente-Maritime, la prospection des blockhaus s’est avérée décevante puisque sur 38 ouvrages visités, 3 seulement hébergeaient des chauves-souris avec moins de 12 individus au total.

De nombreuses données de chauves-souris fréquentant le milieu bâti ont pu être collectées dans le cadre des opérations SOS chauves-souris ou suite à des campagnes de sensibilisation. Dans les Deux-Sèvres, 4 colonies situées en milieu bâti rassemblent au total 420 individus de Grands Rhinolophes en fin de saison de reproduction. En Vienne, une maison particulière abrite 350 Grands Murins en reproduction alors que le sommet du clocher d’une église héberge 400 individus de cette espèce. En Charente, une maison particulière abritait jusqu’à récemment une remarquable colonie de 300 Noctules communes. On peut noter que la totalité des colonies de parturition de Barbastelles connues dans la région concernent le milieu bâti et plus particulièrement les linteaux de portes de granges ou des fissures de poutres.

PJ.