Détection ultrasonore

Méthodes de prospection : détection ultrasonore

Méthodologie d’observation pour l’atlas régional des chauves-souris du Poitou-Charentes.

Les chauves-souris s’orientent dans l’espace et détectent leurs proies par écholocation. Il s’agit d’un système de localisation basé sur l’émission de signaux ultrasonores dont l’écho permet à l’animal de se forger une image de son environnement.

Ces émissions ultrasonores s’étagent sur une large gamme de fréquences allant de 18 à 120 kHz et les signaux varient dans leur structure comme dans leur durée. Grâce à divers appareils, qualifiés de sonomètres ou détecteurs d’ultrasons, il est possible d’écouter les signaux des chauves-souris. De nombreuses espèces émettent des sons dont la fréquence, la structure, l’intensité et/ou la durée sont caractéristiques. Ces espèces peuvent alors être identifiées à distance, en vol, sur leurs terrains de chasse ou leurs corridors de déplacement (Barataud, 1992a, 1992b et 1996).

La prospection par détection ultrasonore n’engendre aucun traumatisme chez l’animal qui, la plupart du temps, ignore même la présence de l’opérateur. Néanmoins, la fiabilité des données collectées dépend très largement du type de matériel utilisé et de l’expérience de l’opérateur.

Dans le cadre de l’atlas régional, deux types de sonomètres ont été utilisés : des détecteurs qualifiés d’hétérodynes (Bat Box III de Stags Electroniks et D200 de Petterson) et un sonomètre permettant de travailler en expansion de temps (D980 de Petterson).

La détection hétérodyne se base sur la comparaison du son initial émis par la chauve-souris avec le son interne et modulable de l’appareil. Le signal restitué par le détecteur résulte de la différence de ces deux sons et est donc totalement artificiel. En ce sens, il ne permet aucune analyse fine. Les détecteurs hétérodynes permettent localement l’identification de 7 espèces (Grand Rhinolophe et Petit Rhinolophe, Noctule de Leisler, Sérotine, Pipistrelle commune et Pipistrelle de Kuhl, Minioptère de Schreibers). Les autres chauves-souris doivent être intégrées dans des groupes d’espèces.

La détection par expansion de temps consiste à enregistrer une émission de chauve-souris dans une mémoire digitale et à restituer la séquence au ralenti, ce qui la rend audible aux oreilles humaines. Le son restitué peut être analysé de façon fine car la structure, le rythme et l’intensité du signal sont conservés.

L’utilisation d’un détecteur à expansion de temps permet l’identification dans de bonnes conditions de 5 espèces supplémentaires (Murin à oreilles échancrées, Murin à moustaches, Murin de Natterer, Murin de Daubenton, Barbastelle) et de 5 groupes d’espèces.

Environ 1/3 des mailles de la région Poitou-Charentes ont fait l’objet de séances de détection mais la répartition est très inégale entre les différents départements (7 % des mailles couvertes en Deux-Sèvres contre 40 % en Charente-Maritime).

PJ.

Rapport entre le nombre de mailles prospectées par détection ultrasonore et le nombre total de mailles :

Mailles prospectées par détection sonore/nb total mailles

Mailles prospectées par détection sonore/nb total mailles