Prospection des gîtes arboricoles

De nombreuses espèces de chauves-souris fréquentent les milieux boisés, pour se nourrir notamment, mais toutes ne sont pas arboricoles. Les informations regroupées sur la carte jointe ne concernent que les observations sûres d’occupation de gîtes arboricoles par les chauves-souris. Les données relatives à des animaux en chasse ou en déplacement dans les milieux forestiers n’ont donc pas été prises en compte ici.

Les gîtes arboricoles utilisés par les chiroptères sont encore assez méconnus. On sait cependant que les trous d’arbres, qu’ils soient naturels ou creusés par des pics, sont régulièrement utilisés. Les fissures verticales, qui fendent les fûts de nombreux arbres âgés ou abîmés, forment des gîtes appréciés par plusieurs espèces de petits Vespertilions par exemple. Enfin, les écorces décollées peuvent attirer des espèces fissuricoles comme la Barbastelle.

La prospection de ces types de gîtes est particulièrement mal aisée. L’observation dans les trous implique souvent de périlleuses escalades sur les troncs et des contorsions difficiles pour observer, grâce à un miroir et une lampe, les recoins obscurs des arbres creux.

Dans le cadre de l’atlas, plusieurs « techniques » ont été utilisées. La plus simple consiste à se poster le soir à l’affût, à proximité immédiate d’un arbre abritant un gîte potentiel. Après quelques dizaines de minutes d’attente, on sait si l’arbre est occupé ou pas. Dans l’affirmative, l’observation et la détection ultrasonore des animaux, au couchant et à leur retour au gîte, peuvent permettre de nommer les espèces les plus caractéristiques.

Cette technique peut s’avérer particulièrement fructueuse puisqu’en Charente-Maritime, sur dix vieux arbres creux isolés ayant fait l’objet d’affûts (7 châtaigniers et 3 chênes), sept hébergeaient des colonies de chauves-souris de 5 espèces différentes.

Une autre méthode consiste à rechercher à l’aube et au crépuscule les rassemblements de chauves-souris qui volettent en groupe à proximité des gîtes qu’elles utilisent. Une étude des déplacements des animaux après leur émergence ou avant leur retour matinal peut aussi conduire au gîte au bout de quelques prospections consécutives.

Enfin, quelques contacts pris avec des bûcherons et des élagueurs professionnels ont permis d’obtenir des informations intéressantes.

Espèces utilisant des gîtes arboricoles en Charente-Maritime

Espèces : Nombre d’occurrences

Oreillard sp : 4

Sérotine commune : 3

Murin sp. : 3

Noctule de Leisler : 2

Noctule commune:2

Pipistrelle commune : 2

Murin de Daubenton : 1

Les données relatives aux espèces arboricoles en Poitou-Charentes demeurent anecdotiques et ne concernent qu’un nombre très limité de mailles. Des efforts notables devront être entrepris pour combler cette importante lacune, l’existence de colonies arboricoles importantes ayant été démontrée dans les régions voisines.

PJ.