Suivi des chauves-souris troglophiles du Poitou-Charentes

Chaque hiver, les naturalistes de Poitou-Charentes Nature dénombrent les chauves-souris hibernant dans les cavités souterraines de la région Poitou-Charentes. Ce comptage standardisé permet d’obtenir des informations sur la tendance des diverses espèces qui fréquentent le milieu souterrain et dont plusieurs présentent un enjeu de conservation de niveau européen.

Les tendances ci-jointes sont calculées à partir du dénombrement des 17 principaux sites régionaux. Les résultats permettent d’obtenir des tendances pour des espèces (ici le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi) ), mais aussi pour l’ensemble des chauves-souris des milieux souterrains.

Au niveau régional, l’évolution des chauves-souris hibernant en milieu souterrain paraît plutôt favorable avec une stabilité du Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et une légère augmentation du Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus). L’effectif, toutes espèces confondues mais hors minioptères, augmente régulièrement malgré de forts accidents liés soit à des sources majeures de dérangement (rave-parties dans des sites majeurs) ou des phénomènes climatiques exceptionnels (en cas d’hiver doux, les chauves-souris sont moins nombreuses dans les grandes cavités).

Cette tendance est probablement à mettre au crédit des importantes protections de sites intervenues notamment dans le cadre de Natura 2000. L’indicateur « chauves-souris » devra à terme favoriser le dénombrement de sites non protégés pour déterminer si l’évolution observée reflète une réelle augmentation de la population ou un simple regroupement des animaux dans des sites protégées (phénomène d’agglomération susceptible de dissimuler un éventuel déclin global).

Le cas du Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi) est plus contrasté avec de fortes variations d’effectif. Cette espèce est capable de grands déplacements. Très grégaire, elle forme des rassemblements importants dans des colonies-mères. En fonction de paramètres encore obscurs, de nombreux animaux choisissent un site régional ou hors région pour hiberner. L’espèce a par ailleurs subi une importante mortalité en 2003, conduisant à un effondrement global des effectifs nationaux, déclin constaté aussi en Poitou-Charentes.

Pour cette espèce, la protection efficace de toutes les colonies importantes est une nécessité absolue.

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