Pipit farlouse

Espèce des milieux ouverts et frais, à couverture végétale basse, tels les pâturages, les prairies humides, les marais et les landes humides. Le nid, dissimulé dans un creux du sol, souvent sous une touffe d’herbe, est une coupe d’herbes sèches, garnie de fibres végétales plus fines et de crin.

Espèce migratrice. Population de l’Europe septentrionale hivernant en Poitou-Charentes à partir de septembre. En mars et avril, après les départs des derniers hivernants, nous restent les rares (17, 86) ou très rares (16, 79) nicheurs. La nidification commence vers la
mi-avril.

Mâle et femelle identiques. Transports de matériaux pour le nid ou de nourriture pour les jeunes. Vol chanté typique, au cours duquel l’oiseau s’élève énergiquement à 10 ou 30 m de haut, puis redescend en vol plané, les ailes et la queue étalées, pattes pendantes (attention aux confusions avec le Pipit des arbres). Chant caractéristique (attention aux confusions avec le Pipit maritime en 17) : c’est une longue série de sons fins et aigus, “ tsi tsi tsi tsi ”, qui s’accélère puis se poursuit par un ou deux autres motifs espacés et s’achève par des trilles rapides. Ce chant, qui commence en mars pour s’achever en août, culmine en avril, mai, juin et juillet.

Transects de jour à la recherche du vol de parade et à l’écoute du chant.

S’accommode des animaux au pâturage.

11-15 jours. 3 à 5 œufs. Généralement 2 pontes, avril et juillet. Ponte de remplacement possible.

Les jeunes sont nidicoles et quittent le nid au bout de 12 à 14 jours.

Michel GRANGER, LPO Vienne

Traquet motteux

Espèce cavernicole ; nid avec couloir d’entrée, à hauteur
variable (sol sur le littoral) ; à rechercher dans les zones à végétation rase, dégagées et accidentées : carrières calcaires même en
exploitation (fronts de taille ou tas de cailloux), murs de pierres sèches, éboulis, dunes (terriers de lapins), zones périurbaines,
industrielles et portuaires et de construction, talus autoroutiers… Accepte les nichoirs (Deux-Sèvres).

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’à la mi-mai (rares données jusqu’à fin mai) et les premiers post-nuptiaux dès fin juillet. Ils sont en principe muets. La présence en juin et juillet signale donc en principe des nicheurs.

Entrée dans des cavités, chants (strophe explosive, rapide, aigre, mêlée de “ hittt ” sifflés), vols nuptiaux, quelquefois avec chants, transports de matériaux pour le nid et de nourriture. L’oiseau perché sur un arbuste ou un arbre est en principe un nicheur.

Visites des sites en mai ; l’oiseau se montre facilement, toute la journée.

Discret pendant l’incubation. Tolère la présence d’engins de
chantiers dans les carrières si le nid est à l’écart des passages.

13 à 15 jours. 5/6 œufs couvés par la femelle Une seule couvée, pontes de remplacement notées. ; éclosion : début mai /mi-juin. 26 jeunes volants pour 11 couvées (données 79).

Sortie des jeunes à 14 jours, envol à 21 jours. Les jeunes (dos
marbré et queue courte) semblent répugner à voler, et sont
autonomes à 26 jours. Durant cette période, ils se signalent par des cris grinçants et se cachent (mal) à la moindre alerte des parents. Le lien familial persiste ensuite quelques jours.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Locustelle tachetée

Biotopes divers (brandes, friches, jachères, jeunes plantations,
repousses après incendie) plus ou moins humides. Exige une
physionomie de végétation constituée d’une strate basse (moins de 60 cm de haut) et dense de plantes herbacées de type graminées, surmontée d’une strate plus haute d’arbrisseaux ou de buissons très clairsemés. La présence simultanée de ces deux strates basses
constitue le facteur décisif de son implantation. Cette espèce niche au sol ou à faible hauteur.

Les derniers migrateurs passent jusqu’à fin mai et les passages
post-nuptiaux débutent en août. Les données de présence de mai à mi-juillet sont supposées se rapporter à des nicheurs potentiels.

A ne pas confondre avec les stridulations de la Sauterelle verte et de la courtilière en début de soirée.

En priorité le chant, qu’elle fait entendre dès la mi-avril toute la journée (en dehors du chant, elle est pratiquement indétectable) et les indices de cantonnement : chant interminable à partir d’un poste régulier dominant la strate herbacée de son territoire (trille
extrêmement aiguë et soutenue pendant de longs moments). Après l’édification du nid, l’oiseau est très discret et ne manifeste sa
présence auditive que tôt le matin, le soir tard et une partie de la nuit.

La nidification est à rechercher du 15 avril à début juillet par points d’écoute et affûts sur les cantonnements observés.

Éviter l’approche, dérangeante.

13 à 15 jours. Ponte moyenne de 6 œufs.

Les oisillons quittent le nid entre 10 à 12 jours. 2 couvées sont de rigueur chez cette fauvette.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Locustelle luscinioïde

Nid à la lisière d’une phragmitaie, à proximité d’une surface d’eau libre. Nid en forme de corbeille tressé avec des feuilles de roseaux et parfois de laîches, caché dans les herbes drues et sèches, assez bas (15 à 30 cm au dessus de l’eau), à rechercher à partir de début mai.

Les premiers migrateurs (qui peuvent chanter au passage) arrivent fin mars, mais les arrivées sont surtout notées en avril et début mai ; les premiers post nuptiaux partent, entre fin août et mi-septembre, avec des oiseaux attardés jusqu’à mi-octobre.

Confusion visuelle possible avec la Rousserolle effarvatte.
Confusion auditive possible avec la Locustelle tachetée, mais
fréquence plus élevée, ton plus grave.

Chant dès la première quinzaine d’avril, surtout de nuit :
bourdonnement sec et atone, les strophes commençant par une série de cliquètements accélérés aboutissant à une stridulation prolongée : « pt pt ptptptptsurrr… ») ; postes de chant en hauteur pour les mâles (pointe des roseaux ou cime d’un arbuste) donc plus faciles à
observer. Près du nid, la femelle pousse des « tsinn » d’alarme mais reste peu visible.

Prospection plutôt le matin dans les zones de phragmitaies d’avril à juin pour repérer les mâles chanteurs qui se mettent en évidence. Fin juin, ils sont silencieux et l’observation de l’espèce devient difficile.

Se déplace discrètement mais n’est pas farouche.

12 à 14 jours. 4 à 6 œufs ; éclosion : mi-mai mi-juin. 1/3 des oiseaux fait une deuxième couvée.

Sortie des jeunes à 15 jours. Ils restent aux alentours pour réclamer la becquée par des « srrri… » plaintifs durant quelques jours.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Phragmite des joncs

Petite fauvette des milieux humides ; sa nidification est à rechercher dans la végétation dense : dans l’enchevêtrement des plantes, sur une touffe de carex ou au cœur d’un faisceau de joncs entre 10 et 15 cm au dessus de l’eau. Le nid peut être éloigné de l’eau pourvu qu’elle y trouve une végétation basse avec quelques buissons.

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’à la mi-avril et les premiers postnuptiaux dès fin juillet. La période de reproduction s’étend donc de mai à juillet.

Le chant, proche de celui de la Rousserolle effarvatte, est composé d’une alternance de sons variés : cascades flûtées, sifflements,
roulades. Les longues strophes commencent par une série de cris répétitifs “ kerr kerr kerr ”. Le transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour la nichée, est un bon indicateur. Lors de la
période nuptiale, on peut observer le mâle s’élancer du haut d’une tige en chantant pour retomber à la verticale dans le couvert, ailes et queue déployées. L’oiseau se plait volontiers à se poster au sommet d’un jonc, d’un roseau ou encore d’un buisson pour chanter.

Transect puis affût. L’oiseau est discret, mais le mâle se montre facilement au moment de la parade nuptiale, en matinée
principalement.

Espèce peu craintive et souvent à découvert, elle est cependant assez sensible au dérangement en période de couvaison.

4 à 6 œufs sont pondus et couvés par la femelle. L’incubation est de 12 à 15 jours.

Le nourrissage est l’activité des deux parents de 10 à 16 jours,
moment où les jeunes quittent le nid avant de se disperser, peu de temps après.

Emilie MOULINIER, Charente Nature

Rousserolle turdoïde

Espèce paludicole et migratrice, surtout présente dans les
phragmitaies inondées, denses, avec cannes fortes d’un diamètre supérieur à 6,5 mm) et élevées et donc âgées, présentant des
bordures d’eau libre (canaux, fossés ou rivière) et ponctuées de
quelques buissons et arbustes, rarement dans d’autres types de milieu (saulaie inondée…) ; nid suspendu entre 3 à 5 tiges entre 50 cm et 1,5 m au dessus de la zone inondée.

Mâles chanteurs dès la mi-avril jusqu’à la mi-juillet, puis silencieux et presque invisibles. Départ de début août à la fin septembre/début octobre.

L’oiseau vole peu, ou sur de courtes distances ; battements d’ailes par saccades, queue étalée. Souvent perché au quasi-sommet pour émettre un type de chant similaire, mais plus puissant et avec une intensité maximale le matin, à celui de la Rousserolle effarvatte, à la sonorité râpeuse, comportant une phrase typique « trr trr karra-karra-karra krié-krié-krié trr-trr-krié-krié » entrecoupée de pauses de quelques secondes. Inquiétude : « krrrr » roulé et dur. Contact peu fréquent : « kchak » rêche ou « krakk » plus roulé.

Points d’écoute et transects. L’oiseau se montre aisément.

Peu sensible.

13 à 15 jours. 4/5 œufs (extrême de 3 à 6), éclosion à la mi-mai/ début juin, seconde nichée rare.

Sortie des jeunes à l’âge de 12 jours. Ils s’envolent à 16 à 18 jours, et sont indépendants entre 23 et 30 jours.

Equipe station de lagunage, LPO Charente-Maritime

Fauvette pitchou

Espèce qui adore la lande à bruyères, les ajoncs et genêts. Fréquente également les jeunes plantations de résineux et les coupes
forestières, voire les ronciers en Charente-Maritime. Les densités les plus importantes se rencontrent dans les grandes étendues de lande homogènes. A l’inverse, les lambeaux de landes ne sont pas
occupés. Le nid est construit dans les parties denses de la lande, à partir de 15 cm du sol jusqu’à 1 m de haut. C’est une coupe végétale avec herbe, mousse, voire duvet végétal et cocons d’araignées,
garnie de brins d’herbe, duvet et crin.

Espèce sédentaire dont la nidification débute à partir de la mi-avril.

Femelle identique au mâle mais de couleurs plus pâles. Transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour les jeunes. Le chant, petite phase sèche et grinçante rapide, mêle des gazouillis râpeux (sorte de grincement de moulin à café) à des sifflements doux. Il est émis à découvert sur un perchoir ou en vol. Ce chant, qui commence en mars et s’achève en juin, culmine en avril mai. Cri d’alarme
typique, un “ trruy tr’r’r’r ” traînant.

Transects de jour à l’écoute du chant ou des cris d’alarme dont les adultes ne sont pas avares quant ils sont dérangés.

Elle réagit vivement à la présence d’un intrus humain par ses vifs cris d’alarme.

12-13 jours. 3 à 4 œufs. Généralement 1 ponte mi-avril, début mai et souvent une seconde en juin ou juillet. Ponte de remplacement
possible.

Les jeunes sont nidicoles et quittent le nid au bout de 11 à 13 jours.

Eric JEAMET et Michel GRANGER, LPO Vienne

Pouillot de Bonelli

Le Pouillot de Bonelli se satisfait de toutes sortes de boisements de feuillus ou mixtes en formation pas trop serrée et ménageant entre les arbres des espaces de végétation herbacée basse et/ou de sol nu. On le trouve donc surtout dans les bois clairs, aux abords des
clairières et des lisières. Il aime les terrains secs et les versants
exposés à la chaleur. Nid placé au sol.

Au printemps, la migration se déroule essentiellement de la mi-avril à la mi-mai. Dès la mi-juillet, des oiseaux peuvent apparaître sur des sites où l’espèce ne niche pas.

Pouillot plutôt gris pâle avec le ventre blanc pur, sans sourcil net. Par contraste, le jaune-vert des ailes et des rectrices du croupion se remarquent. Confusion possible avec le chant du Pouillot siffleur.

Cris d’inquiétude fréquents “ pu-îe ” nettement bi-syllabiques, chant du mâle “ huihuihuihuihuihui ” bref, sur un seul ton, émis toutes les dix secondes au paroxysme de l’orgasme. Nid construit par la
femelle seule. Cris des jeunes sortis du nid réclamant la becquée : “ tiétiétié ” insistants.

Par beau temps en mai et juin ; la présence de l’espèce peut être détectée par points d’écoutes espacés de 200 mètres.

Se montre facilement inquiet et ne quitte que rarement le couvert du feuillage.

La période de ponte débute en mai et se prolonge jusqu’à fin juin (début juillet plus rarement). La femelle couve seule, pendant 13 jours, 3 à 7 œufs. Probablement une seule ponte.

Les poussins quittent le nid à l’âge de 10-13 jours et sont encore nourris pendant 10-15 jours.

Alain ARMOUET, GODS

Pouillot siffleur

Recherche les hautes futaies formant une voûte continue qui limite la formation végétale du sous- bois. Il a donc une préférence pour les chênaies et les hêtraies âgées. Le nid est placé au sol dans l’herbe ou dans la litière de feuilles mortes.

Le passage des migrateurs s’étale jusqu’à fin mai. Les nicheurs s’installent en majorité autour du 15 avril et la saison des chants se termine début juillet.

Le plus grand des 4 pouillots nicheurs en Poitou-Charentes. Parfois, et surtout à la fin de la saison, les “ psit-psit ” espacés qui servent d’introduction au chant se sont pas émis, ce dernier peut alors être confondu avec celui du Pouillot de Bonelli.

Le rechercher parmi les premières branches sous la “ canopée ”. Un “ thyu ” plaintif répété une dizaine de fois sur un rythme
decrescendo par un oiseau posé indique à coup sûr un territoire de nidification. Le chant est un “ psit-psit-psit psitpsitpsitpsitsirrrrrr… ”, les premières notes espacées, s’accélérant pour se terminer par une roulade-trille bruissante caractéristique. Cependant il peut être produit par des migrateurs, ou loin du site de nidification car les mâles sont fréquemment bigames ou trigames et quittent leur
territoire pendant la période de ponte et d’incubation. Près du nid, la femelle émet souvent des “ ti-iv ”. Surprise au nid, elle tente des manœuvres de diversion en se traînant au sol, ailes tremblantes, avant de s’envoler.

Inconnue.

Le nid est construit en trois ou quatre jours. Généralement une seule ponte de 6-7 œufs, déposée entre la fin avril et la mi-juin, couvée 13 jours.

Envol à 13 jours.

Alain ARMOUET, GODS

Pouillot fitis

Migratrice, cette espèce affectionne particulièrement les bois, taillis, bosquets et haies relativement humides, les tourbières boisées, les saules, aulnes, bouleaux en bordure de rivière.

La migration s’étale de mars à mi-mai. C’est un nicheur rare en Poitou-Charentes. Attention : le chant des oiseaux de passage peut se mêler au chant des nicheurs. Confirmer la nidification de cette espèce nécessite donc la plus grande prudence.

C’est son chant caractéristique (chant adouci et lointain du Pinson des arbres) qui permettra sa détermination en le différenciant des autres Pouillots et particulièrement du Pouillot véloce qui peut
fréquenter les mêmes milieux. Les pontes ont lieu le plus souvent à la mi-mai, les éclosions interviennent en mai et juin et l’envol se produit entre le 10 et 20 juin. Le transport de matériaux pour le nid, construit au sol dans la végétation basse ou rarement à plus de 1 m du sol, et les allées et venues du couple pour le nourrissage des
jeunes seront bien sûr des indices à rechercher.

Écoute du chant à plusieurs reprises au même endroit et affût.

Espèce assez sensible au dérangement.

13 jours en moyenne, 6/7 œufs, une couvée en général. Éclosion fin mai.

Les jeunes sortent à l’âge de 13 à 16 j et restent une dizaine de jours en compagnie des adultes.

Bruno FLEURANT et Katia LIPOVOI, LPO Vienne