Sarcelle d’été

Nicheur rare et localisé dans la région. Espèce nichant au sol, le nid est une petite dépression tapissée d’herbes, de duvet et quelques plumes. Sa nidification est à rechercher après la fin mars dans les zones humides riches en végétation aquatique : queues d’étangs, rives de certains cours d’eau, lagunes ou mares bocagères.

Les premiers migrateurs arrivent dès la fin février. Ils ne seront
vraiment actifs qu’entre la mi-mars et la mi-mai. Aussitôt arrivés sur les sites de nidification, les couples se forment et le mâle devient très territorial. Il défendra la femelle et les jeunes avec énergie.

Le mâle est vite trahi par son chant très caractéristique (comme le frottement des doigts sur un peigne). La femelle est quant à elle très discrète et arbore un plumage marron très mimétique. Lorsque le couple sent un danger proche, il peut feindre une blessure et orienter le prédateur ou l’observateur trop curieux dans une direction
opposée à celle du nid.

Assez méfiante en migration. Espèce sensible en période de
nidification, la recherche de nid est à proscrire car elle entraîne un risque de piétinement des œufs.

Les œufs, de 8 à 11, seront couvés par la femelle pendant 21 à 23 jours. Une seule couvée.

Les canetons sont nidifuges et suivent leur mère dès la naissance. Ils seront aptes au vol au bout de 5 à 6 semaines et partiront en
migration dès la fin juillet.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Sarcelle d’hiver

Présent dans les milieux humides pauvres et acides, souvent boisés (saulaies), sur des eaux douces ou saumâtres. Niche au sol dans la végétation et recherche des caches herbeuses assez denses (roselières, cariçaies)

Se cantonne sur les sites de reproduction dès le mois de mars et peut être présent jusqu’en septembre. Ponte de mars à juillet.

Le plus petit canard, miroir vert brillant sur les ailes en vol.
Dimorphisme sexuel. Confusion avec la Sarcelle d’été possible pour les femelles.

Parade discrète, mouvements du mâle autour de la femelle,
accompagné d’un bruit de crécelle et de “krluc…kruuc…kric” brefs et clairs.

Visuelle et auditive. Recherche d’avril à mai d’individus cantonnés et des indices de présence (parades, poursuites, alarme) sur les zones favorables.

Espèce sensible.

Une seule ponte par an de 8 à 12 œufs, incubation de 21 à 28 jours.

Les jeunes, nidifuges, volent entre 25 et 30 jours. Envol étalé dans le temps, entre juin et la fin de septembre avec une moyenne fin juin début juillet.

Nicolas GENDRE, LPO Charente-Maritime

Canard chipeau

Affectionne les eaux peu profondes (douces ou peu saumâtres) avec riche végétation submergée ; nid (creux au sol garni de duvet) en milieu sec (roseaux, phragmites, touffes de joncs, buissons
prairies..), toujours à proximité de l’eau.

Migrateur (hivernant localisé) ; les couples se cantonnent et paradent dès fin mars, et la reproduction s’étale jusqu’à fin juin.

Confusion possible avec la cane du Colvert (miroir bleu bordé de blanc, ventre brun) ou du Siffleur (petit bec, pas de miroir blanc).

Présence de couples ou de groupes sur une zone de nourrissage au printemps. Parades : le mâle lève et abaisse la tête en émettant un sifflement. La poursuite d’une femelle par un ou plusieurs mâles est un bon indicateur du site de cantonnement ; observation de cane avec juvéniles non volants.

Recherche dès fin mars des indices de présence (parades, poursuites, alarme) sur les zones potentielles de nourrissage (lagunes, étangs, marais).

Assez craintif, peu sociable, sensible au dérangement (activités
humaines, prédateurs) ; durant la fin de l’incubation la femelle reste au nid malgré le dérangement.

Les femelles, fidèles au site, pondent jusqu’à 10 œufs de mi-avril à fin juin. Les éclosions s’étalent de début mai à mi-juillet. La cane élève seule les jeunes, qui s’émancipent à l’âge de 45 à 50 jours. Les premiers jeunes volent à partir du 20 juin, mais certains non volants sont parfois observés jusqu’à fin août.

Victor TUZAUD-FIZZALA, LPO Charente-Maritime

Cigogne blanche

Arbres, bâtiments, pylônes électriques, plate formes artificielles sur les zones humides ou à proximité. Le nid composé de branchages est imposant et visible de très loin. Il est utilisé année après année.

Peut être observée toute l’année. La reproduction s’étend de février à août.

Vole le cou tendu contrairement aux hérons qui volent le cou replié. Chez les juvéniles, la pointe du bec est gris foncé.

Présence régulière d’oiseaux dans les zones humides ou le long des vallées fluviales. Claquements de bec bruyants lors des parades et au nid. Cantonnement des couples quand ils s’activent à recharger ou à construire les nids dès début mars. Les dernières installations (d’avril à mi-mai) concernent de nouveaux couples qui construisent souvent des nids dans des arbres.

Prospecter en priorité les lisières des boisements clairs, les haies et les structures artificielles (plates-formes, vieilles granges, pylônes EDF) aux alentours des zones humides dès la mi-mars à juillet.

Comme pour toute espèce, il est exclu de déranger les oiseaux pour vérifier la nidification.

Une seule ponte de 2 à 4 œufs, couvés alternativement de début mars à début mai, mais une ponte de remplacement est possible. L’incubation dure entre 32 et 34 jours,

L’envol des jeunes a lieu à l’âge de deux mois, de la mi-juin à début août. Les poussins sont encore nourris au nid quelque temps après l’envol. Succès de reproduction très variable pour la Charente-Maritime : 3,54 jeunes à l’envol en 1999 et 1,61 en 2002.

Alain DOUMERET et Fabien MERCIER, LPO Charente-Maritime

Cigogne noire

Espèce très discrète fréquentant les milieux forestiers entrecoupés de mares, de vallons humides, en têtes de bassin avec bocage serré, d’accès souvent difficile.

Les derniers migrateurs printaniers peuvent être encore observés en mai et des adultes peuvent commencer leur migration dès fin juillet, y compris des oiseaux ayant réussi leur reproduction. Les obs. de juvéniles à cette date ne sont pas exceptionnelles ; aussi, seules les observations de juin et juillet doivent être considérées comme
susceptibles de concerner des oiseaux nicheurs.

L’extrême discrétion de l’espèce (déplacements sous les
frondaisons, peu d’émissions vocales) la rendent difficile à trouver. Par contre, un nid d’un diamètre de 1,5 m posé sur une grosse
branche latérale de chêne ou au sommet d’un pin est un critère
infaillible (bonne chance). Une recherche méthodique en hiver peut permettre de le localiser.

Rechercher les Cigognes noires planant au-dessus des arbres en juin et juillet ou prospecter les vieilles forêts sombres et humides (brrr !!).

Espèce extrêmement sensible aux dérangements, mais capable de fuir de tout près de vous, sans que vous ne vous en rendiez compte.

3 à 5 œufs en avril ou mai, couvés 5 semaines surtout par la femelle. Élevage des jeunes en juin et juillet ; à cette période, ils peuvent être entendus.

A partir de juillet, à 63-71 jours. En Deux-Sèvres, le seul “ envol ” observé a été tardif (fin août) et assez bruyant (émissions vocales et heurts avec les branches), mais le jeune est capable de parcourir des centaines de km deux jours après !

Jean-Marie CLAVERY,GODS

Héron pourpré

Nids en colonies ou isolés dans les roselières et, surtout dans notre région, dans les bois inondés et denses situés en périphérie des étangs ou des marais (saulaies). Ne pas négliger les petits étangs périphériques pouvant accueillir un couple isolé.

De retour de leur zone d’hivernage de fin mars à avril. La présence d’individus sur les zones favorables de mi-avril à fin juillet est un signe de nidification possible. De juin à juillet, rechercher les
couples nicheurs avec des jeunes. (6 juin 2004 : jeunes âgés de + 15 jours sur les nids en Vienne).

En avril : transport de matériaux (branches pour les nids sur les
buissons) pour la construction du nid, cette période est très courte. Très discret pendant la couvaison. L’arrivée des adultes au nid pour nourrir les jeunes en juin-juillet est le meilleur indice pour effectuer un dénombrement.

Affût.

Espèce sensible au dérangement : comptage à distance pour les
petites colonies.

4/5 œufs couvés 26 jours : éclosion de mi-mai à juin.

Dès l’âge de 15 jours les jeunes sortent du nid et se disputent lorsque les adultes apportent la nourriture. Ce sont des moments favorables pour effectuer le dénombrement. Prennent leur envol à 40/45 jours.

François LECOMTE et Pierre GUIGNARD, LPO Vienne

Aigrette garzette

Espèce arboricole. Niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable, en bordure de zones humides ou dans des bois humides.

Avril à début juillet.

En période nuptiale, soit à partir de mars, l’oiseau arbore deux
longues plumes sur la nuque. Ce sont les “ aigrettes ”. Transports de matériaux pour le nid en avril et mai, et trajet entre le nid et la zone d’alimentation en juin. Fientes sous les nids.

Repérer les allers-retours entre le nid et les zones d’alimentation. Passer dans les colonies début juillet pour compter les nids formés de brindilles après le départ des jeunes.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

21/25 jours, mâle et femelle. Une ponte de 3/5 œufs bleu verdâtre pâle ; éclosion : du 15 mai au 10 juin.

Les jeunes, nidicoles, s’envolent vers 40 à 45 jours.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Pic noir

Niche en forêt, mais aussi en milieu plus ouvert comportant des zones boisées. Très grande loge à ouverture ovale (12/15 cm de haut) dans un feuillu ou un conifère, souvent assez haut (5 à 15
mètres). Le hêtre, qui est l’essence la plus régulièrement occupée par le Pic noir, étant rare dans les forêts de Poitou-Charentes, l’espèce s’installe dans les pins ou les gros peupliers, plus rarement dans les chênes. Il y a souvent plusieurs loges dans le même arbre.

Dès janvier, ont lieu des parades, puis le forage de la loge, qui dure une quinzaine de jours en moyenne, intervient à partir de mars ; le Pic noir niche assez tôt.

Arbres de belle taille bien dégagés sans aucune branche sur les
premiers mètres Les loges ou les ébauches de loges sont
caractéristiques par leur taille et leur forme et la présence de très gros copeaux à leur pied. Ruches perforées, arbres au sol
déchiquetés.

Exploration des massifs forestiers mais aussi des petits bois de plaine en zones bocagères car dans la région, le Pic noir n’est pas strictement inféodé aux massifs forestiers. À partir de février, écoute des cris et chants caractéristiques.

Espèce nettement moins farouche que le Pic vert.

12 à 15 jours seulement. 3 à 5 œufs, 4 en général. Éclosion en avril généralement. Une seule couvée.

Au bout de 25 à 28 jours, les jeunes quittent le nid, mais on peut les observer à l’entrée de la loge dès le 20ème jour. Ils restent en
compagnie des parents sur le territoire de nidification pendant 1 mois et demi à 2 mois avant de se disperser. Leur erratisme très prononcé durant l’hiver peut expliquer la forte expansion actuelle de l’espèce.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Hirondelle de rivage

Espèce cavernicole et coloniale. Terrier creusé dans les parois
verticales et meubles de berges érodées, de sablières, parfois assez loin de l’eau, à hauteur variable. Consiste en un boyau large de 4-6 cm, profond de 60 à 70 cm s’élargissant en une petite chambre où sont disposés brins de paille et plumes.

Les premiers arrivants sont notés fin mars mais la majorité arrive en avril. Les nicheurs sont tous installés début juin. Les départs
débutent dès la fin juillet, la plupart partent entre le 15 août et le 15 septembre, les plus tardifs début octobre.

Creusement du terrier par les deux adultes qui grattent et déblaient les matériaux à reculons. Relais du couveur. Galeries occupées.

Recherche des colonies en visitant les carrières en activité ou non, ou les berges sableuses des rivières, le matin ou le soir de
préférence, en mai et juin. Repérer les terriers actifs est plus aisé en juin et juillet au moment du nourrissage des jeunes. Le comptage nécessite une première visite pour prendre en photo la colonie, on cochera les nids occupés lors de la deuxième visite.

Espèce relativement peu sensible, un séjour prolongé près des
terriers peut néanmoins provoquer une panique amenant à une sortie prématurée des jeunes. Ne pas marcher en haut du front de taille (effondrement des galeries).

12 à 16 jours environ : 4 à 6 œufs. Deux couvées de mai à juillet.

Sortie des jeunes à 16 à 23 jours, mais ils rampent assez tôt vers l’entrée du terrier pour quémander de la nourriture. Dès le premier vol, les liens familiaux se rompent et les jeunes vont dormir dans n’importe quel trou de la colonie.

Claudie PICHON, LPO Vienne

Pipit rousseline

Espèce présente en milieu de type steppique. Nid à terre dans une dépression ou caché dans des broussailles, dans les endroits
découverts, secs et ensoleillés et présentant des zones de sol nu. A rechercher en juin dans les dunes, gravières, sablières, friches
caillouteuses, carrières calcaires, pelouses calcaires xérophiles,
terrains militaires, grands pare-feux dans les zones forestières et les pâtures à moutons.

Derniers migrateurs notés fin mai et premiers post-nuptiaux fin août, essentiellement silencieux. Les données en juin et juillet concernent donc des nicheurs probables.

Chant : 2 ou 3 syllabes sonores “ Tsviliu ” ou “ pirriu ” émis en vol onduleux descendant. L’oiseau est farouche et discret sur le site de nidification, même pour les transports de nourriture. Un adulte
feignant une blessure fournit un indice sérieux de reproduction.

Affût car l’espèce chante irrégulièrement même lors du
cantonnement. Premiers chanteurs notés fin avril en Charente et Deux-Sèvres et au plus tôt le 5 mai en Vienne.

Pas de remarques particulières. En cas de d’observation de feinte de blessure, quitter le site et revenir observer à distance.

12 à 14 jours. 4-6 œufs : éclosion de mi-juin à mi-juillet, une seule nichée, pontes de remplacement notées.

Sorties des jeunes à 2 semaines environ. Ils sont bruyants et se
cachent dans la végétation à la moindre alerte des parents : bonne période pour prouver la nidification. Ils sont autonomes au bout d’un mois.

Pierre GUIGNARD, LPO Vienne