Mouette rieuse

Étangs et lagunes. Les nids sont installés sur des touradons de
Carex, dans les cariçaies inondées, en queue d’étangs, sur des îlots, des pontons, des amas flottants de débris végétaux.

Les premiers nicheurs arrivent à la colonie en mars ou avril et
occupent le site temporairement dans la journée, pour se reposer et surtout parader bruyamment. Le gros des effectifs arrive fin avril.

Stationnements quotidiens sur des sites favorables en mars ou avril. Parades : le mâle salue les femelles en poussant des “ krièh krièh groah groah ” qui s’accélérent pour finir en « grogrogro », et en
tendant le cou vers le haut, ailes entrouvertes et queue déployée. Si une femelle est intéressée, il se tient le corps à l’horizontal, le cou tendu, agitant la tête de haut en bas avec des “ bîe bîe ”.
Comportements agressifs des adultes (pouvant même se porter sur l’observateur humain) ; nourrissage des jeunes.

Espèce très sensible lors de l’installation de la colonie. En pleine période de reproduction, la vigilance des oiseaux est grande, et mise à profit par d’autres espèces (Grèbes, canards). Tout prédateur
détecté est immédiatement harcelé et reconduit, très efficacement, à l’extérieur du périmètre sensible.

Une seule ponte de 2 à 3 œufs, fin avril-début mai. 22 à 24 jours d’incubation, assurée par les deux adultes.

Les poussins quittent le nid quelques jours après leur éclosion. Ils nagent alors dans l’espace de la colonie et se cachent dans la
végétation en cas de danger. Abandonnés par les parents, les
premiers envols des immatures commencent à la mi-juin et
s’échelonnent jusqu’à la mi-juillet.

Pierre PLAT, LPO Vienne

Chevalier guignette

Limicole à rechercher le long des cours d’eau, sur les berges
caillouteuses ou sableuses pourvues d’une végétation assez dense, mais également dans les gravières. Le nid, pouvant se limiter à une simple excavation, est édifié à même le sol et dissimulé dans un peu de végétation.

Les nicheurs arrivent en moyenne début avril. Mais toute
observation d’individus à partir de cette date ne concerne pas
nécessairement des nicheurs car la fin de la migration prénuptiale (première quinzaine de juin) et le début de la migration postnuptiale (fin juin) ne sont séparés que de quelques jours.

Sexes semblables. Confusion possible avec le Chevalier culblanc, non nicheur dans la région. Dessus brun, ventre blanc remontant en pointe en avant du poignet de l’aile. Typiquement accroupi et
hochant l’arrière du corps quand il marche ou qu’il vient de se poser. Vole au ras de l’eau avec des séries de battements d’ailes nerveux.

Chants (séries de notes pures et aiguës répétées en trilles « titihidi-titihidi… »), transports de nourriture, jeunes non volants accompagnant les parents.

Transect puis affût (cris d’alarme : « hiip » perçant), toute la
journée.

Espèce sensible en période de reproduction.

Trois semaines environ. La ponte (4 œufs) intervient dans la
première quinzaine de mai.

Sortie des jeunes peu après l’éclosion (espèce nidifuge). L’envol des jeunes survient un mois après. Entre-temps, ils suivent les parents lors de la recherche de nourriture le long des berges des cours d’eau.

Olivier LALUQUE, LPO Charente-Maritime

Canard souchet

Diverses zones humides ponctuées de plans d’eau de faible
profondeur (fossés, canaux, mares, lagunes) et bordées d’une
végétation dense où il installe son nid.

Début des parades au tout début mars, parfois mi-février,
reproduction jusqu’à fin juillet.

Confusion impossible ; cou court mais bec long et massif.
Dimorphisme sexuel.

Le mâle très territorial passe une partie de son temps à exclure d’éventuels concurrents tandis qu’avec la femelle, il cherche le lieu le plus approprié à la construction du nid. Présence de jeunes
non-volants.

Transect avec affût à réaliser de préférence après la couvaison
(mi-avril à mi-mai)

Espèce privilégiant les zones en retrait des activités humaines.

Assurée par la femelle durant 22 à 23 jours, 8 à 12 œufs en général, l’incubation débute à la fin mars mais se déroule principalement d’avril à mai.

Envol et indépendance des jeunes à 8 semaines. Premiers envols de la mi-juin à la fin juillet (parfois jusqu’à la mi-août).

Equipe station de lagunage, LPO.

Héron bihoreau

Espèce arboricole, niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable en bordure de zones humides ou dans des bois
humides.

Les premiers migrateurs sont observés dès fin mars et début avril.

Croassement rauque émis de mai à juillet plutôt le soir « kouac kouac » qui lui a valu son nom latin. L’oiseau est surtout actif à l’aube et au crépuscule.

Pendant la période d’émancipation des jeunes, les adultes pour
subvenir à leurs besoins croissants, peuvent aisément être observés en plein jour. Repérer alors les allers-retours entre le nid et les zones
d’alimentation. Dénombrement : passer dans les colonies début
juillet pour compter les nids faits de branchages, sous lesquels des
coquilles d’œufs ou des fientes sont visibles.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

20 à 23 jours. 2 à 6 œufs ; éclosion entre la mi-mai et la mi-juin.

Les jeunes volent à 1 mois. Toutefois, ils mettront un autre mois à s’émanciper, pendant lequel ils apprendront à pêcher aux abords de la colonie, tout en continuant à se faire nourrir par leurs parents.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Blongios nain

Petit héron migrateur, nicheur rare et localisé en Poitou-Charentes. Sa nidification est à rechercher aux alentours du mois de juin dans les roselières des zones humides : queues d’étangs, mares,
déversoirs d’orage autoroutiers, pourvus de massifs de phragmites.

Les premiers migrateurs arrivent entre mai et juin, ils sont assez fidèles à leur site de reproduction. Aussitôt arrivés sur ces zones de reproduction, les couples se forment.

Malgré sa discrétion, le mâle est vite trahi par son chant bizarre (vague ressemblance avec un amphibien). La femelle est quant à elle très discrète et son plumage jaune marron la rend quasiment
invisible. Le couple ne se montre pour ainsi dire jamais et même pour chanter, le mâle reste caché. Deux contacts auditifs ou visuels d’un mâle à plus de 15 jours d’intervalle entre mi-juin et mi-juillet est un sérieux indice de reproduction.

Écoute et repasse du chant aux abords des roselières au crépuscule.

Peu d’information en migration, mais ne semble pas très farouche lorsqu’il peut être observé. Espèce assez sensible en période de
nidification, surtout si les zones sont pêchées.

La ponte, comprise entre 2 et 7 œufs, est couvée par les 2 parents entre 16 et 20 jours. En France, 1 seule couvée sera entreprise.

Les poussins sont d’abord nidicoles, puis à l’âge de 15 jours, ils quittent le nid pour ne voler que 2 semaines plus tard. La migration vers l’Afrique se déroule entre août et septembre.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Cincle plongeur

Rivières rapides avec lit de cailloux : rives couvertes par la
végétation, nid de mousse à entrée latérale, situé dans un lieu abrité dans l’entrelacs des racines d’une berge abrupte, toujours au-dessus de l’eau courante, sous les ponts, moulins ou barrages, parfois sous une chute d’eau ; occupe parfois des nichoirs semi-ouverts destinés aux Rougegorges.

Présent toute l’année, parade et chant vigoureux du mâle (surtout matin et soir) de janvier à juillet. Construction du nid, ponte et
incubation dès février ou mars jusqu’à juillet, envol des jeunes de fin avril à fin juillet.

Nids de mousse, couple perché sur les rochers, contact “ trètt ” bref et rauque, souvent émis en volant au ras de l’eau, chant vigoureux du mâle, rondes de surveillance du mâle sur son territoire de 300 à 1200 m de long, au-dessus de l’eau.

De mars à juillet, prospection systématique des sites potentiels le long des cours d’eau rapides et affût.

Espèce sensible au dérangement surtout en période de reproduction.

16 à 17 jours par la femelle seule, 4 à 6 œufs blancs ; la femelle quitte le nid quelques minutes toutes les heures pour se nourrir. En général 2 couvées par an, la seconde commençant 8 jours après
l’envol de la première.

Envol vers 20 jours (soit pour la première couvée au plus tard fin mai), des juvéniles à plumage gris brun à bandes épaisses faisant penser à des écailles, et au plastron clair mal délimité. Ils séjournent quelque temps dans la végétation aux alentours du nid, puis s’émancipent 19 à 25 jours après.

Danielle PARVERY, Charente Nature

Tarier des prés

Espèce nichant au sol ; la nidification du Tarier des prés est à
rechercher à la fin du mois d’avril dans les zones à végétation
herbacée dense et haute sur sol humide, prairies de fauche et
localement dans les cordons dunaires.

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’au début mai et les 1ers postnuptiaux dès le mois d’août. La présence de l’oiseau de
mi-mai à juillet signale souvent la nidification de l’espèce.

Allées et venues vers la même touffe d’herbe, chants, vols nuptiaux, transports de matériaux pour le nid, transport de nourriture. L’oiseau aime se percher en hauteur (piquet, herbes hautes, fil barbelés…). Le mâle chante de mai à juillet bien avant l’aube et parfois de nuit. Il chante ailes pendantes et queue étalée sur l’un de ses nombreux perchoirs. Le cri habituel est un “ tèk ” dur et sec, en alternance avec un “ diu ” plus doux.

Transect puis affût (l’oiseau se montre facilement) toute la journée.

Peu farouche en migration ; assez sensible au dérangement en
période de nidification.

Une ponte, rarement 2, couvée par la femelle durant 12 à 15 jours.

Le séjour au nid des oisillons est de 12 à 13 jours. Les jeunes
s’envolent à 17-19 jours, ils seront indépendants à environ 1 mois.

Clément DOLMONT, Charente Nature

Locustelle luscinioïde

Nid à la lisière d’une phragmitaie, à proximité d’une surface d’eau libre. Nid en forme de corbeille tressé avec des feuilles de roseaux et parfois de laîches, caché dans les herbes drues et sèches, assez bas (15 à 30 cm au dessus de l’eau), à rechercher à partir de début mai.

Les premiers migrateurs (qui peuvent chanter au passage) arrivent fin mars, mais les arrivées sont surtout notées en avril et début mai ; les premiers post nuptiaux partent, entre fin août et mi-septembre, avec des oiseaux attardés jusqu’à mi-octobre.

Confusion visuelle possible avec la Rousserolle effarvatte.
Confusion auditive possible avec la Locustelle tachetée, mais
fréquence plus élevée, ton plus grave.

Chant dès la première quinzaine d’avril, surtout de nuit :
bourdonnement sec et atone, les strophes commençant par une série de cliquètements accélérés aboutissant à une stridulation prolongée : « pt pt ptptptptsurrr… ») ; postes de chant en hauteur pour les mâles (pointe des roseaux ou cime d’un arbuste) donc plus faciles à
observer. Près du nid, la femelle pousse des « tsinn » d’alarme mais reste peu visible.

Prospection plutôt le matin dans les zones de phragmitaies d’avril à juin pour repérer les mâles chanteurs qui se mettent en évidence. Fin juin, ils sont silencieux et l’observation de l’espèce devient difficile.

Se déplace discrètement mais n’est pas farouche.

12 à 14 jours. 4 à 6 œufs ; éclosion : mi-mai mi-juin. 1/3 des oiseaux fait une deuxième couvée.

Sortie des jeunes à 15 jours. Ils restent aux alentours pour réclamer la becquée par des « srrri… » plaintifs durant quelques jours.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Rousserolle turdoïde

Espèce paludicole et migratrice, surtout présente dans les
phragmitaies inondées, denses, avec cannes fortes d’un diamètre supérieur à 6,5 mm) et élevées et donc âgées, présentant des
bordures d’eau libre (canaux, fossés ou rivière) et ponctuées de
quelques buissons et arbustes, rarement dans d’autres types de milieu (saulaie inondée…) ; nid suspendu entre 3 à 5 tiges entre 50 cm et 1,5 m au dessus de la zone inondée.

Mâles chanteurs dès la mi-avril jusqu’à la mi-juillet, puis silencieux et presque invisibles. Départ de début août à la fin septembre/début octobre.

L’oiseau vole peu, ou sur de courtes distances ; battements d’ailes par saccades, queue étalée. Souvent perché au quasi-sommet pour émettre un type de chant similaire, mais plus puissant et avec une intensité maximale le matin, à celui de la Rousserolle effarvatte, à la sonorité râpeuse, comportant une phrase typique « trr trr karra-karra-karra krié-krié-krié trr-trr-krié-krié » entrecoupée de pauses de quelques secondes. Inquiétude : « krrrr » roulé et dur. Contact peu fréquent : « kchak » rêche ou « krakk » plus roulé.

Points d’écoute et transects. L’oiseau se montre aisément.

Peu sensible.

13 à 15 jours. 4/5 œufs (extrême de 3 à 6), éclosion à la mi-mai/ début juin, seconde nichée rare.

Sortie des jeunes à l’âge de 12 jours. Ils s’envolent à 16 à 18 jours, et sont indépendants entre 23 et 30 jours.

Equipe station de lagunage, LPO Charente-Maritime