Cochevis huppé

Fréquente les milieux secs à végétation clairsemée : friches,
vignobles, cours de ferme et villages représentent les sites
traditionnels, mais aussi les terrains vagues urbains, ferroviaires et industriels, carrières sèches, bassins de décantation, parkings des zones commerciales et des coopératives agricoles. Evite le bocage et le relief accidenté. Le nid est situé à même le sol dans une
dépression, souvent à découvert ou abrité par une simple pierre, une touffe d’herbe ou un tas de cailloux.

Sédentaire. Cantonnement et maximum des chants en mars. Fin de la reproduction à la fin juillet.

Chant caractéristique. Ressemble à l’Alouette des champs,
reconnaissable par sa huppe ; trottine rapidement, la huppe relevée ; souvent par couple ou petits groupes familiaux.

Chanteurs cantonnés, aménagement du nid par la femelle sous la surveillance du mâle, nourrissage des groupes familiaux dans les zones présentant un couvert végétal plus fourni pour la recherche des graines et insectes.

Cheminement à pied avec des points d’écoute et d’observation dans les milieux favorables en mars et avril pour détecter les nicheurs probables. Affût pour repérer les jeunes non émancipés de fin avril à fin juillet.

Attention aux jeunes non-volants sortis du nid qui fuient à
l’approche d’intrus : les nichées sont très vulnérables face aux chiens, chats, rats et corvidés, prédateurs bien présents dans les
zones péri-urbaines.

12 à 13 jours ; 3 à 5 œufs (en moyenne 4) ; deux nichées entre avril et juillet.

Les jeunes sortent à 9 jours, s’envolent au bout de 16 à 18 jours,
et sont émancipés à 20-25 jours.

Freddy GRELLIER, LPO Vienne

Pipit rousseline

Espèce présente en milieu de type steppique. Nid à terre dans une dépression ou caché dans des broussailles, dans les endroits
découverts, secs et ensoleillés et présentant des zones de sol nu. A rechercher en juin dans les dunes, gravières, sablières, friches
caillouteuses, carrières calcaires, pelouses calcaires xérophiles,
terrains militaires, grands pare-feux dans les zones forestières et les pâtures à moutons.

Derniers migrateurs notés fin mai et premiers post-nuptiaux fin août, essentiellement silencieux. Les données en juin et juillet concernent donc des nicheurs probables.

Chant : 2 ou 3 syllabes sonores “ Tsviliu ” ou “ pirriu ” émis en vol onduleux descendant. L’oiseau est farouche et discret sur le site de nidification, même pour les transports de nourriture. Un adulte
feignant une blessure fournit un indice sérieux de reproduction.

Affût car l’espèce chante irrégulièrement même lors du
cantonnement. Premiers chanteurs notés fin avril en Charente et Deux-Sèvres et au plus tôt le 5 mai en Vienne.

Pas de remarques particulières. En cas de d’observation de feinte de blessure, quitter le site et revenir observer à distance.

12 à 14 jours. 4-6 œufs : éclosion de mi-juin à mi-juillet, une seule nichée, pontes de remplacement notées.

Sorties des jeunes à 2 semaines environ. Ils sont bruyants et se
cachent dans la végétation à la moindre alerte des parents : bonne période pour prouver la nidification. Ils sont autonomes au bout d’un mois.

Pierre GUIGNARD, LPO Vienne

Pipit farlouse

Espèce des milieux ouverts et frais, à couverture végétale basse, tels les pâturages, les prairies humides, les marais et les landes humides. Le nid, dissimulé dans un creux du sol, souvent sous une touffe d’herbe, est une coupe d’herbes sèches, garnie de fibres végétales plus fines et de crin.

Espèce migratrice. Population de l’Europe septentrionale hivernant en Poitou-Charentes à partir de septembre. En mars et avril, après les départs des derniers hivernants, nous restent les rares (17, 86) ou très rares (16, 79) nicheurs. La nidification commence vers la
mi-avril.

Mâle et femelle identiques. Transports de matériaux pour le nid ou de nourriture pour les jeunes. Vol chanté typique, au cours duquel l’oiseau s’élève énergiquement à 10 ou 30 m de haut, puis redescend en vol plané, les ailes et la queue étalées, pattes pendantes (attention aux confusions avec le Pipit des arbres). Chant caractéristique (attention aux confusions avec le Pipit maritime en 17) : c’est une longue série de sons fins et aigus, “ tsi tsi tsi tsi ”, qui s’accélère puis se poursuit par un ou deux autres motifs espacés et s’achève par des trilles rapides. Ce chant, qui commence en mars pour s’achever en août, culmine en avril, mai, juin et juillet.

Transects de jour à la recherche du vol de parade et à l’écoute du chant.

S’accommode des animaux au pâturage.

11-15 jours. 3 à 5 œufs. Généralement 2 pontes, avril et juillet. Ponte de remplacement possible.

Les jeunes sont nidicoles et quittent le nid au bout de 12 à 14 jours.

Michel GRANGER, LPO Vienne

Cincle plongeur

Rivières rapides avec lit de cailloux : rives couvertes par la
végétation, nid de mousse à entrée latérale, situé dans un lieu abrité dans l’entrelacs des racines d’une berge abrupte, toujours au-dessus de l’eau courante, sous les ponts, moulins ou barrages, parfois sous une chute d’eau ; occupe parfois des nichoirs semi-ouverts destinés aux Rougegorges.

Présent toute l’année, parade et chant vigoureux du mâle (surtout matin et soir) de janvier à juillet. Construction du nid, ponte et
incubation dès février ou mars jusqu’à juillet, envol des jeunes de fin avril à fin juillet.

Nids de mousse, couple perché sur les rochers, contact “ trètt ” bref et rauque, souvent émis en volant au ras de l’eau, chant vigoureux du mâle, rondes de surveillance du mâle sur son territoire de 300 à 1200 m de long, au-dessus de l’eau.

De mars à juillet, prospection systématique des sites potentiels le long des cours d’eau rapides et affût.

Espèce sensible au dérangement surtout en période de reproduction.

16 à 17 jours par la femelle seule, 4 à 6 œufs blancs ; la femelle quitte le nid quelques minutes toutes les heures pour se nourrir. En général 2 couvées par an, la seconde commençant 8 jours après
l’envol de la première.

Envol vers 20 jours (soit pour la première couvée au plus tard fin mai), des juvéniles à plumage gris brun à bandes épaisses faisant penser à des écailles, et au plastron clair mal délimité. Ils séjournent quelque temps dans la végétation aux alentours du nid, puis s’émancipent 19 à 25 jours après.

Danielle PARVERY, Charente Nature

Tarier des prés

Espèce nichant au sol ; la nidification du Tarier des prés est à
rechercher à la fin du mois d’avril dans les zones à végétation
herbacée dense et haute sur sol humide, prairies de fauche et
localement dans les cordons dunaires.

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’au début mai et les 1ers postnuptiaux dès le mois d’août. La présence de l’oiseau de
mi-mai à juillet signale souvent la nidification de l’espèce.

Allées et venues vers la même touffe d’herbe, chants, vols nuptiaux, transports de matériaux pour le nid, transport de nourriture. L’oiseau aime se percher en hauteur (piquet, herbes hautes, fil barbelés…). Le mâle chante de mai à juillet bien avant l’aube et parfois de nuit. Il chante ailes pendantes et queue étalée sur l’un de ses nombreux perchoirs. Le cri habituel est un “ tèk ” dur et sec, en alternance avec un “ diu ” plus doux.

Transect puis affût (l’oiseau se montre facilement) toute la journée.

Peu farouche en migration ; assez sensible au dérangement en
période de nidification.

Une ponte, rarement 2, couvée par la femelle durant 12 à 15 jours.

Le séjour au nid des oisillons est de 12 à 13 jours. Les jeunes
s’envolent à 17-19 jours, ils seront indépendants à environ 1 mois.

Clément DOLMONT, Charente Nature

Locustelle tachetée

Biotopes divers (brandes, friches, jachères, jeunes plantations,
repousses après incendie) plus ou moins humides. Exige une
physionomie de végétation constituée d’une strate basse (moins de 60 cm de haut) et dense de plantes herbacées de type graminées, surmontée d’une strate plus haute d’arbrisseaux ou de buissons très clairsemés. La présence simultanée de ces deux strates basses
constitue le facteur décisif de son implantation. Cette espèce niche au sol ou à faible hauteur.

Les derniers migrateurs passent jusqu’à fin mai et les passages
post-nuptiaux débutent en août. Les données de présence de mai à mi-juillet sont supposées se rapporter à des nicheurs potentiels.

A ne pas confondre avec les stridulations de la Sauterelle verte et de la courtilière en début de soirée.

En priorité le chant, qu’elle fait entendre dès la mi-avril toute la journée (en dehors du chant, elle est pratiquement indétectable) et les indices de cantonnement : chant interminable à partir d’un poste régulier dominant la strate herbacée de son territoire (trille
extrêmement aiguë et soutenue pendant de longs moments). Après l’édification du nid, l’oiseau est très discret et ne manifeste sa
présence auditive que tôt le matin, le soir tard et une partie de la nuit.

La nidification est à rechercher du 15 avril à début juillet par points d’écoute et affûts sur les cantonnements observés.

Éviter l’approche, dérangeante.

13 à 15 jours. Ponte moyenne de 6 œufs.

Les oisillons quittent le nid entre 10 à 12 jours. 2 couvées sont de rigueur chez cette fauvette.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Locustelle luscinioïde

Nid à la lisière d’une phragmitaie, à proximité d’une surface d’eau libre. Nid en forme de corbeille tressé avec des feuilles de roseaux et parfois de laîches, caché dans les herbes drues et sèches, assez bas (15 à 30 cm au dessus de l’eau), à rechercher à partir de début mai.

Les premiers migrateurs (qui peuvent chanter au passage) arrivent fin mars, mais les arrivées sont surtout notées en avril et début mai ; les premiers post nuptiaux partent, entre fin août et mi-septembre, avec des oiseaux attardés jusqu’à mi-octobre.

Confusion visuelle possible avec la Rousserolle effarvatte.
Confusion auditive possible avec la Locustelle tachetée, mais
fréquence plus élevée, ton plus grave.

Chant dès la première quinzaine d’avril, surtout de nuit :
bourdonnement sec et atone, les strophes commençant par une série de cliquètements accélérés aboutissant à une stridulation prolongée : « pt pt ptptptptsurrr… ») ; postes de chant en hauteur pour les mâles (pointe des roseaux ou cime d’un arbuste) donc plus faciles à
observer. Près du nid, la femelle pousse des « tsinn » d’alarme mais reste peu visible.

Prospection plutôt le matin dans les zones de phragmitaies d’avril à juin pour repérer les mâles chanteurs qui se mettent en évidence. Fin juin, ils sont silencieux et l’observation de l’espèce devient difficile.

Se déplace discrètement mais n’est pas farouche.

12 à 14 jours. 4 à 6 œufs ; éclosion : mi-mai mi-juin. 1/3 des oiseaux fait une deuxième couvée.

Sortie des jeunes à 15 jours. Ils restent aux alentours pour réclamer la becquée par des « srrri… » plaintifs durant quelques jours.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Phragmite des joncs

Petite fauvette des milieux humides ; sa nidification est à rechercher dans la végétation dense : dans l’enchevêtrement des plantes, sur une touffe de carex ou au cœur d’un faisceau de joncs entre 10 et 15 cm au dessus de l’eau. Le nid peut être éloigné de l’eau pourvu qu’elle y trouve une végétation basse avec quelques buissons.

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’à la mi-avril et les premiers postnuptiaux dès fin juillet. La période de reproduction s’étend donc de mai à juillet.

Le chant, proche de celui de la Rousserolle effarvatte, est composé d’une alternance de sons variés : cascades flûtées, sifflements,
roulades. Les longues strophes commencent par une série de cris répétitifs “ kerr kerr kerr ”. Le transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour la nichée, est un bon indicateur. Lors de la
période nuptiale, on peut observer le mâle s’élancer du haut d’une tige en chantant pour retomber à la verticale dans le couvert, ailes et queue déployées. L’oiseau se plait volontiers à se poster au sommet d’un jonc, d’un roseau ou encore d’un buisson pour chanter.

Transect puis affût. L’oiseau est discret, mais le mâle se montre facilement au moment de la parade nuptiale, en matinée
principalement.

Espèce peu craintive et souvent à découvert, elle est cependant assez sensible au dérangement en période de couvaison.

4 à 6 œufs sont pondus et couvés par la femelle. L’incubation est de 12 à 15 jours.

Le nourrissage est l’activité des deux parents de 10 à 16 jours,
moment où les jeunes quittent le nid avant de se disperser, peu de temps après.

Emilie MOULINIER, Charente Nature

Rousserolle turdoïde

Espèce paludicole et migratrice, surtout présente dans les
phragmitaies inondées, denses, avec cannes fortes d’un diamètre supérieur à 6,5 mm) et élevées et donc âgées, présentant des
bordures d’eau libre (canaux, fossés ou rivière) et ponctuées de
quelques buissons et arbustes, rarement dans d’autres types de milieu (saulaie inondée…) ; nid suspendu entre 3 à 5 tiges entre 50 cm et 1,5 m au dessus de la zone inondée.

Mâles chanteurs dès la mi-avril jusqu’à la mi-juillet, puis silencieux et presque invisibles. Départ de début août à la fin septembre/début octobre.

L’oiseau vole peu, ou sur de courtes distances ; battements d’ailes par saccades, queue étalée. Souvent perché au quasi-sommet pour émettre un type de chant similaire, mais plus puissant et avec une intensité maximale le matin, à celui de la Rousserolle effarvatte, à la sonorité râpeuse, comportant une phrase typique « trr trr karra-karra-karra krié-krié-krié trr-trr-krié-krié » entrecoupée de pauses de quelques secondes. Inquiétude : « krrrr » roulé et dur. Contact peu fréquent : « kchak » rêche ou « krakk » plus roulé.

Points d’écoute et transects. L’oiseau se montre aisément.

Peu sensible.

13 à 15 jours. 4/5 œufs (extrême de 3 à 6), éclosion à la mi-mai/ début juin, seconde nichée rare.

Sortie des jeunes à l’âge de 12 jours. Ils s’envolent à 16 à 18 jours, et sont indépendants entre 23 et 30 jours.

Equipe station de lagunage, LPO Charente-Maritime

Fauvette pitchou

Espèce qui adore la lande à bruyères, les ajoncs et genêts. Fréquente également les jeunes plantations de résineux et les coupes
forestières, voire les ronciers en Charente-Maritime. Les densités les plus importantes se rencontrent dans les grandes étendues de lande homogènes. A l’inverse, les lambeaux de landes ne sont pas
occupés. Le nid est construit dans les parties denses de la lande, à partir de 15 cm du sol jusqu’à 1 m de haut. C’est une coupe végétale avec herbe, mousse, voire duvet végétal et cocons d’araignées,
garnie de brins d’herbe, duvet et crin.

Espèce sédentaire dont la nidification débute à partir de la mi-avril.

Femelle identique au mâle mais de couleurs plus pâles. Transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour les jeunes. Le chant, petite phase sèche et grinçante rapide, mêle des gazouillis râpeux (sorte de grincement de moulin à café) à des sifflements doux. Il est émis à découvert sur un perchoir ou en vol. Ce chant, qui commence en mars et s’achève en juin, culmine en avril mai. Cri d’alarme
typique, un “ trruy tr’r’r’r ” traînant.

Transects de jour à l’écoute du chant ou des cris d’alarme dont les adultes ne sont pas avares quant ils sont dérangés.

Elle réagit vivement à la présence d’un intrus humain par ses vifs cris d’alarme.

12-13 jours. 3 à 4 œufs. Généralement 1 ponte mi-avril, début mai et souvent une seconde en juin ou juillet. Ponte de remplacement
possible.

Les jeunes sont nidicoles et quittent le nid au bout de 11 à 13 jours.

Eric JEAMET et Michel GRANGER, LPO Vienne