Busard des roseaux

Nicheur en zone humide mais également en culture céréalière ; l’aire, plateforme cylindrique au sol, est construite par la femelle dans divers milieux à végétation assez dense (phragmitaie, cariçaies, blé, orge).

De mars à juillet.

Confusion possible avec la Buse variable (plus grand, plus svelte), avec le Milan noir (tête brune, queue échancrée) ou, pour les mâles clairs, avec le Busard Saint-Martin (dessous clair, vol dynamique) ; vol typique plané à faible hauteur (ailes nettement relevées en « v »). Nombreux mâles à plumage atypique (en Deux-Sèvres, mâles
généralement en plumage femelle.)

Dès la fin de l’hiver, les parades se composent d’acrobaties
aériennes du mâle (piqués, chandelles, vrilles) avec cris rauques et plaintifs. Le transport de matériaux (paille, branchettes), de proies, ou les passages de proies (en vol) sont de bons indicateurs, ainsi que les comportements de défense du territoire (alarme, attaque contre d’autres espèces).

Transect en milieu favorable et affût (recherche des indices de
présences). En milieu ouvert, suivre à distance (voiture, longue-vue) les transports de proies (ne va pas au nid si l’observateur est détecté).

Niche à l’écart des activités humaines mais abandonne rarement sa nichée.

3 à 6 œufs selon la disponibilité alimentaire, pondus fin mars (parfois ponte de remplacement ; la femelle couve pendant 31 à 34 jours.

Les jeunes restent 30 à 40 jours au nid, et volent correctement à partir de 55 jours.

Victor TURPAUD-FIZZALA, LPO Charente-Maritime

Circaète Jean-le-Blanc

Aire assez petite, souvent au sommet d’un arbre (idéalement pin tabulaire) mais également sur les branches les plus basses à 2-3
mètres du sol, à l’intérieur de (grands) massifs forestiers.

De mi-avril à fin août.

Attention aux Buses variables pâles, au Balbuzard pêcheur. Vol de chasse battu sur place avec pattes pendantes et tête arquée vers le sol.

Manifestations territoriales (cou tendu, cris plaintifs « mii-OK », « kiou »), avec deux comportements : l’attitude de « vautour » ou
d’intimidation (l’oiseau arque les ailes au maximum vers l’avant, tend le cou avec les pattes pendantes) et le vol en feston ascendant,
l’oiseau se cambrant au sommet de la trajectoire. Vol en tandem du couple l’un au dessus de l’autre, pattes pendantes, regroupant parfois plusieurs individus ou couples. Transports de matériaux pour le nid et de nourriture (serpent dépassant du bec). Chasse jusqu’à 15 km de son nid. Le jeune de l’année précédente peut revenir sur le territoire familial et se faire chasser par les adultes (ce n’est pas un
comportement territorial face à un autre couple).

Surveillance des parades et des (rares) allers-retours pour nourrir le poussin (heures chaudes de juin à août) ; prospection hivernale pour découvrir les aires, puis visite en été (assez fidèle au site mais aire difficile à repérer).

Très sensible en période de reproduction.

Elle débute en avril, 45 à 47 jours. Un seul œuf, une seule couvée.

Sortie du jeune du nid à 70-80 jours. Dépendant après sa sortie, peut être entendu harcelant les parents réclamant sa nourriture.

David PINAUD, GODS

Fuligule milouin

Étangs d’eau douce peu profonds en milieu ouvert, parfois sur
ballastières ou lagunages de station d’épuration. Nids dans la
végétation rivulaire.

A partir de fin mars et jusqu’à fin mai, les Milouins se rassemblent sur certains plans d’eau pour des parades nuptiales de type
communautaire. La notion de couple étant assez floue et lâche chez cette espèce, mieux vaut dénombrer les mâles présents pour évaluer la population nicheuse (un nombre non négligeable de femelles ne se reproduisent pas dans leur 1ère année).

Les femelles installent leur nid avec une extrême discrétion, parfois sur des étangs où aucune parade ni aucun mâle n’a été observé
auparavant. L’entrée furtive d’une femelle seule dans la végétation rivulaire est un bon indice de nidification. Hors découverte fortuite d’un nid ou de coquille d’œuf, la seule preuve formelle de
reproduction reste l’observation directe des nichées, assez
facilement observables car évoluant souvent en pleine eau.

Poste fixe d’observation en bordure d’étang.

Assez peu farouche en période de reproduction.

Environ 25 jours. Une seule ponte normale de 8 à 10 œufs (extrêmes : 4 à 14). Éclosions de début mai à mi-juillet (date moyenne en Deux-Sèvres : 12 juin) et souvent synchrones sur un même plan d’eau. Ponte de remplacement possible.

Peu après l’éclosion, femelle et poussins quittent le nid pour les sites d’alimentation. Sauf exception, les canetons restent avec la femelle jusqu’à l’âge d’envol à 50-55 jours.

Michel FOUQUET, ONCFS-GODS

Canard souchet

Diverses zones humides ponctuées de plans d’eau de faible
profondeur (fossés, canaux, mares, lagunes) et bordées d’une
végétation dense où il installe son nid.

Début des parades au tout début mars, parfois mi-février,
reproduction jusqu’à fin juillet.

Confusion impossible ; cou court mais bec long et massif.
Dimorphisme sexuel.

Le mâle très territorial passe une partie de son temps à exclure d’éventuels concurrents tandis qu’avec la femelle, il cherche le lieu le plus approprié à la construction du nid. Présence de jeunes
non-volants.

Transect avec affût à réaliser de préférence après la couvaison
(mi-avril à mi-mai)

Espèce privilégiant les zones en retrait des activités humaines.

Assurée par la femelle durant 22 à 23 jours, 8 à 12 œufs en général, l’incubation débute à la fin mars mais se déroule principalement d’avril à mai.

Envol et indépendance des jeunes à 8 semaines. Premiers envols de la mi-juin à la fin juillet (parfois jusqu’à la mi-août).

Equipe station de lagunage, LPO.

Sarcelle d’été

Nicheur rare et localisé dans la région. Espèce nichant au sol, le nid est une petite dépression tapissée d’herbes, de duvet et quelques plumes. Sa nidification est à rechercher après la fin mars dans les zones humides riches en végétation aquatique : queues d’étangs, rives de certains cours d’eau, lagunes ou mares bocagères.

Les premiers migrateurs arrivent dès la fin février. Ils ne seront
vraiment actifs qu’entre la mi-mars et la mi-mai. Aussitôt arrivés sur les sites de nidification, les couples se forment et le mâle devient très territorial. Il défendra la femelle et les jeunes avec énergie.

Le mâle est vite trahi par son chant très caractéristique (comme le frottement des doigts sur un peigne). La femelle est quant à elle très discrète et arbore un plumage marron très mimétique. Lorsque le couple sent un danger proche, il peut feindre une blessure et orienter le prédateur ou l’observateur trop curieux dans une direction
opposée à celle du nid.

Assez méfiante en migration. Espèce sensible en période de
nidification, la recherche de nid est à proscrire car elle entraîne un risque de piétinement des œufs.

Les œufs, de 8 à 11, seront couvés par la femelle pendant 21 à 23 jours. Une seule couvée.

Les canetons sont nidifuges et suivent leur mère dès la naissance. Ils seront aptes au vol au bout de 5 à 6 semaines et partiront en
migration dès la fin juillet.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Sarcelle d’hiver

Présent dans les milieux humides pauvres et acides, souvent boisés (saulaies), sur des eaux douces ou saumâtres. Niche au sol dans la végétation et recherche des caches herbeuses assez denses (roselières, cariçaies)

Se cantonne sur les sites de reproduction dès le mois de mars et peut être présent jusqu’en septembre. Ponte de mars à juillet.

Le plus petit canard, miroir vert brillant sur les ailes en vol.
Dimorphisme sexuel. Confusion avec la Sarcelle d’été possible pour les femelles.

Parade discrète, mouvements du mâle autour de la femelle,
accompagné d’un bruit de crécelle et de “krluc…kruuc…kric” brefs et clairs.

Visuelle et auditive. Recherche d’avril à mai d’individus cantonnés et des indices de présence (parades, poursuites, alarme) sur les zones favorables.

Espèce sensible.

Une seule ponte par an de 8 à 12 œufs, incubation de 21 à 28 jours.

Les jeunes, nidifuges, volent entre 25 et 30 jours. Envol étalé dans le temps, entre juin et la fin de septembre avec une moyenne fin juin début juillet.

Nicolas GENDRE, LPO Charente-Maritime

Cigogne blanche

Arbres, bâtiments, pylônes électriques, plate formes artificielles sur les zones humides ou à proximité. Le nid composé de branchages est imposant et visible de très loin. Il est utilisé année après année.

Peut être observée toute l’année. La reproduction s’étend de février à août.

Vole le cou tendu contrairement aux hérons qui volent le cou replié. Chez les juvéniles, la pointe du bec est gris foncé.

Présence régulière d’oiseaux dans les zones humides ou le long des vallées fluviales. Claquements de bec bruyants lors des parades et au nid. Cantonnement des couples quand ils s’activent à recharger ou à construire les nids dès début mars. Les dernières installations (d’avril à mi-mai) concernent de nouveaux couples qui construisent souvent des nids dans des arbres.

Prospecter en priorité les lisières des boisements clairs, les haies et les structures artificielles (plates-formes, vieilles granges, pylônes EDF) aux alentours des zones humides dès la mi-mars à juillet.

Comme pour toute espèce, il est exclu de déranger les oiseaux pour vérifier la nidification.

Une seule ponte de 2 à 4 œufs, couvés alternativement de début mars à début mai, mais une ponte de remplacement est possible. L’incubation dure entre 32 et 34 jours,

L’envol des jeunes a lieu à l’âge de deux mois, de la mi-juin à début août. Les poussins sont encore nourris au nid quelque temps après l’envol. Succès de reproduction très variable pour la Charente-Maritime : 3,54 jeunes à l’envol en 1999 et 1,61 en 2002.

Alain DOUMERET et Fabien MERCIER, LPO Charente-Maritime

Héron bihoreau

Espèce arboricole, niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable en bordure de zones humides ou dans des bois
humides.

Les premiers migrateurs sont observés dès fin mars et début avril.

Croassement rauque émis de mai à juillet plutôt le soir « kouac kouac » qui lui a valu son nom latin. L’oiseau est surtout actif à l’aube et au crépuscule.

Pendant la période d’émancipation des jeunes, les adultes pour
subvenir à leurs besoins croissants, peuvent aisément être observés en plein jour. Repérer alors les allers-retours entre le nid et les zones
d’alimentation. Dénombrement : passer dans les colonies début
juillet pour compter les nids faits de branchages, sous lesquels des
coquilles d’œufs ou des fientes sont visibles.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

20 à 23 jours. 2 à 6 œufs ; éclosion entre la mi-mai et la mi-juin.

Les jeunes volent à 1 mois. Toutefois, ils mettront un autre mois à s’émanciper, pendant lequel ils apprendront à pêcher aux abords de la colonie, tout en continuant à se faire nourrir par leurs parents.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Grèbe huppé

Niche sur des plans d’eau de superficie importante (le plus souvent, plus d’1 ha) et de faible profondeur, pouvant être de création
récente : ballastières, étangs de barrage avec une
végétation (phragmites, joncs…). S’adapte très bien aux eaux
eutrophisées. Le nid, épais radeau flottant composé de tiges de
roseaux entassées et de débris de végétaux plus ou moins
décomposés, est situé à proximité de l’eau libre, plus ou moins loin de la terre ferme dans les étendues de roseaux ou de joncs.

Dès fin février et mars, les couples se forment et se livrent en pleine eau à leur parade nuptiale spectaculaire.

Les seules parades nuptiales concernant des nicheurs locaux sont celles dites “ en pingouin ” au cours desquelles les 2 partenaires, après s’être rapprochés l’un de l’autre en plongée, émergent face à face et se dressent presque debout sur l’eau en se présentant des débris végétaux. Émission de cris rauques et sonores, surtout, les “ krorr kror ”r qui accompagnent les rencontres, et les caquètements excités.

Écoute des chants bruyants aux abords des plans d’eau à végétation palustre.

Peu farouche, s’adapte au voisinage de l’homme et niche parfois dans des sites très fréquentés.

Ponte unique entre mi-mars et début juillet selon les conditions
climatiques, incubation des 4/5 œufs de 22 à 23 jours.

Après l’éclosion échelonnée d’avril à fin août, les jeunes quittent le nid sur le dos des parents jusqu’à l’âge de 2 à 3 semaines, puis
chaque adulte prend en charge une partie de la nichée. Les jeunes restent dépendants des parents jusqu’à leur envol, soit à environ 75 jours.

Didier WOLF, Charente Nature

Pic noir

Niche en forêt, mais aussi en milieu plus ouvert comportant des zones boisées. Très grande loge à ouverture ovale (12/15 cm de haut) dans un feuillu ou un conifère, souvent assez haut (5 à 15
mètres). Le hêtre, qui est l’essence la plus régulièrement occupée par le Pic noir, étant rare dans les forêts de Poitou-Charentes, l’espèce s’installe dans les pins ou les gros peupliers, plus rarement dans les chênes. Il y a souvent plusieurs loges dans le même arbre.

Dès janvier, ont lieu des parades, puis le forage de la loge, qui dure une quinzaine de jours en moyenne, intervient à partir de mars ; le Pic noir niche assez tôt.

Arbres de belle taille bien dégagés sans aucune branche sur les
premiers mètres Les loges ou les ébauches de loges sont
caractéristiques par leur taille et leur forme et la présence de très gros copeaux à leur pied. Ruches perforées, arbres au sol
déchiquetés.

Exploration des massifs forestiers mais aussi des petits bois de plaine en zones bocagères car dans la région, le Pic noir n’est pas strictement inféodé aux massifs forestiers. À partir de février, écoute des cris et chants caractéristiques.

Espèce nettement moins farouche que le Pic vert.

12 à 15 jours seulement. 3 à 5 œufs, 4 en général. Éclosion en avril généralement. Une seule couvée.

Au bout de 25 à 28 jours, les jeunes quittent le nid, mais on peut les observer à l’entrée de la loge dès le 20ème jour. Ils restent en
compagnie des parents sur le territoire de nidification pendant 1 mois et demi à 2 mois avant de se disperser. Leur erratisme très prononcé durant l’hiver peut expliquer la forte expansion actuelle de l’espèce.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne