Pouillot siffleur

Recherche les hautes futaies formant une voûte continue qui limite la formation végétale du sous- bois. Il a donc une préférence pour les chênaies et les hêtraies âgées. Le nid est placé au sol dans l’herbe ou dans la litière de feuilles mortes.

Le passage des migrateurs s’étale jusqu’à fin mai. Les nicheurs s’installent en majorité autour du 15 avril et la saison des chants se termine début juillet.

Le plus grand des 4 pouillots nicheurs en Poitou-Charentes. Parfois, et surtout à la fin de la saison, les “ psit-psit ” espacés qui servent d’introduction au chant se sont pas émis, ce dernier peut alors être confondu avec celui du Pouillot de Bonelli.

Le rechercher parmi les premières branches sous la “ canopée ”. Un “ thyu ” plaintif répété une dizaine de fois sur un rythme
decrescendo par un oiseau posé indique à coup sûr un territoire de nidification. Le chant est un “ psit-psit-psit psitpsitpsitpsitsirrrrrr… ”, les premières notes espacées, s’accélérant pour se terminer par une roulade-trille bruissante caractéristique. Cependant il peut être produit par des migrateurs, ou loin du site de nidification car les mâles sont fréquemment bigames ou trigames et quittent leur
territoire pendant la période de ponte et d’incubation. Près du nid, la femelle émet souvent des “ ti-iv ”. Surprise au nid, elle tente des manœuvres de diversion en se traînant au sol, ailes tremblantes, avant de s’envoler.

Inconnue.

Le nid est construit en trois ou quatre jours. Généralement une seule ponte de 6-7 œufs, déposée entre la fin avril et la mi-juin, couvée 13 jours.

Envol à 13 jours.

Alain ARMOUET, GODS

Roitelet huppé

Espèce arboricole, inféodée aux peuplements de résineux, et de ce fait très localisée en Poitou-Charentes où elle peut se contenter
d’arbres isolés ou bosquets, à condition que les arbres soient grands ; ne semble pas nicher dans les pinèdes à pin maritime ; nid de mousse suspendu en hauteur loin du tronc (2-10 m).

Mars à juillet ; derniers hivernants (beaucoup plus nombreux)
jusqu’en mars.

Le plus petit passereau de notre avifaune nicheuse, se tient souvent haut dans les arbres, où il peut alors être confondu avec son cousin à la voix très semblable ; s’en distingue par son absence de sourcil blanc et de tâche jaune aux épaules. Calotte orange vif et jaune chez le mâle, toute jaune chez la femelle.

L’espèce se signale surtout par sa voix fine et aiguë (“ srisrisrisrisri ” avec motif final plus énergique), qui accompagne les mouvements incessants de l’oiseau dans les hautes branches où on le voit souvent voler sur place ; le chant peu audible peut
indiquer une reproduction dans les parages ; le nid est en général invisible et très difficile à trouver.

Population nicheuse probablement très réduite et dispersée : écoute et recherche visuelle dans les conifères en période de reproduction.

Peu sensible au dérangement du fait de la hauteur du nid ; peut être affecté surtout par les travaux sylvicoles.

Première ponte de 8-10 œufs en avril ou mai, puis seconde en mai ou juin ; incubation par la femelle seule pendant 12 à 13 jours.

Sortie des jeunes vers l’âge de 15 jours. Les jeunes se dispersent en automne.

Christophe VERHEYDEN, GODS

Gobemouche noir

Prioritairement les parcs et les vieilles forêts clairsemées. Nid fait de brins, radicelles, feuilles et poils dans les trous d’arbres.

Début des parades à la mi-mai, couvaison début juin et envol des jeunes début juillet.

Chants des mâles. Transports de matériaux pour le nid et transport de nourriture. L’oiseau aime se percher au sommet des branches d’où il chasse les insectes.

Transect puis affût à la saison des nids dans les parcs et vieilles
forêts clairsemées.

5 à 8 œufs couvés par la femelle seule pendant 14 à 16 jours. Les parents nourrissent les jeunes pendant 14 à 17 jours.

Bernard LAPRELLE, Charente Nature

Mésange huppée

Espèce cavernicole, qui niche dans une cavité d’arbre (ancienne loge de Pic épeiche principalement) ou dans une cavité que la femelle creuse ou agrandit elle-même. A rechercher à partir du mois d’avril dans les forêts de conifères principalement, mais aussi les bouquets de résineux présents dans les bois de feuillus.

Elle est sédentaire en Poitou-Charentes. Les premières parades ont lieu fin février, et l’envol des derniers jeunes vers la fin juillet.

Cavités arboricoles, transport de matériaux pour le nid et de
nourriture pour la nichée. Le chant est caractéristique (roulade
vigoureuse de “trrr trrr ” et séries de petits cris aigus “ si si ” ou “ tsi tsi ” ainsi qu’un léger gazouillement) que l’on peut entendre dès la fin janvier.

Transect puis affût (peu farouche, elle reste cependant à couvert), observable toute la journée.

Espèce assez sensible au dérangement en période de nidification.

De 1 à 2 pontes d’avril à juin, contenant régulièrement 5 à 7 œufs, et couvées pendant 13 à 18 jours par la femelle.

Le séjour au nid des oisillons est de 17 à 22 jours. Après avoir
quitté le nid, les jeunes se rassemblent et sont encore nourris par les parents durant 2 semaines, puis ils se disperseront.

Clément DOLIMONT, Charente Nature

Mésange noire

Recherche les boisements âgés (forêts, parcs), avec généralement au moins quelques résineux mais pas obligatoirement.

Hivernants réguliers, nicheurs rares ; de mars à août.

On la repère généralement à ses cris de contact qui sont proches de ceux émis par les roitelets. Identifiée ensuite par sa petite taille et ses barres alaires, et de manière certaine par la tache blanche sur la
nuque, quoique les jeunes Mésanges charbonnières aient également une zone pâle sur la nuque.

Chants entendus en mars et avril, qui rappellent un peu celui de la Mésange charbonnière mais plus faible et plus musical “ psithiû- psithiû- psithiû ” (mais peut chanter toute l’année), transport de mousse (avril), transport de nourriture (mai), groupes familiaux (début juin et fin juillet). Ce dernier indice est à la fois le plus
probant et celui que l’on a le plus de chances de détecter.

Déplacez-vous lentement en suivant les chemins et layons forestiers. N’écarquillez pas les yeux, un regard “ flou ” permet de détecter plus sûrement les mouvements, en particulier dans les frondaisons sombres des conifères.

Inconnue.

L’espèce se caractérise par une période de nidification courte (12-13 semaines) et synchrone chez les couples d’une même région. La construction du nid a lieu à partir d’avril dans une cavité (pas
forcément dans un arbre). 2 pontes (8-10 œufs), la 1ère à partir de la fin avril, la seconde mi-juin. Après 15 jours d’incubation.

Les jeunes restent au nid entre 16 et 23 jours et sont émancipés 8-10 jours plus tard.

Alain ARMOUET, GODS

Pie-grièche écorcheur

Milieux ouverts et ensoleillés à végétation rase avec buissons épars : prairies de fauche ou pâturées. Également landes, friches et parfois talus ou champs cultivés avec buissons à proximité. Niche en
général dans un arbuste le plus souvent épineux.

Premiers migrateurs dès fin avril et installation début mai. La
présence d’un mâle fin mai est un bon indice d’un probable couple nicheur, à confirmer ultérieurement par la présence de jeunes. Les départs vers les lieux d’hivernage débutent dès juillet et battent leur plein jusqu’à la mi août.

Individu à l’affût en évidence sur un perchoir dominant (piquet de clôture, ligne téléphonique, sommet de buisson ou d’arbre). Individu alarmant avec un cri dur et nasillard “ tche tche ”. Juvéniles
facilement repérables dès leur sortie du nid.

Repérage préalable des zones favorables à l’espèce et prospection plus exhaustive que pour la Pie-grièche à tête rousse. On peut
trouver l’Ecorcheur dans des zones atypiques dès lors qu’elles sont pourvues de buissons ou de perchoirs permettant la chasse à l’affût.

Les réactions envers l’observateur humain sont plus ou moins vives en période de reproduction.

14 à 16 jours. 4/6 œufs. Éclosion : fin mai à fin juin. Une seule
couvée, ponte de remplacement régulière.

Sortie des jeunes à l’âge de 13 à 14 jours. Les jeunes quittent le nid sans savoir encore voler et suivent les parents de branches en
branches. Ils dépendent d’eux pendant 2 semaines et se repèrent alors très facilement à leurs cris incessants pour quémander de la nourriture.

Nicolas MORON, LPO Vienne

Pie grièche à tête rousse

Espèce thermophile. Milieux semi-ouverts avec végétation rase, ensoleillés et parsemés de buissons et d’arbres à branches basses : vergers, alignements d’arbres le long des petites routes et chemins, prairies. Nid dans un arbre, plus rarement dans un buisson.

Les migrateurs arrivent fin avril et les installations se font dans la première quinzaine de mai. Un contact fin mai indique une
nidification probable. Les départs commencent en juillet et
culminent en août, mais l’observation de jeunes volants à cette
période ne peut constituer à elle seule une preuve certaine de
reproduction, car l’espèce migre en famille.

Individu à l’affût au sommet d’un perchoir. L’oiseau peut être
silencieux ou se manifester par des cris agressifs et râpeux (“ tchetchetche, kchikchi, crex ”). Il a souvent tendance à fuir en se cachant dans le feuillage et ressortir quelques mn plus tard.
Juvéniles faciles à détecter avec un peu de patience (cris grinçants).

Repérage des zones favorables, souvent restreintes, correspondant à son milieu de prédilection. Parcours des routes et chemins.

Très discrète en période d’incubation ; les réactions envers
l’observateur humain sont plus ou moins vives.

14 à 17 jours. 3/6 œufs. Eclosion : fin mai à fin juin. Une seule
couvée, ponte de remplacement régulière.

Sortie des jeunes à l’âge de 15 à 18 jours. Les jeunes accompagnent les adultes durant près d’un mois. Ils séjournent plus ou moins
longtemps au voisinage de l’arbre portant le nid. Ils se signalent par des appels grinçants et répétitifs à l’approche d’un adulte avec une proie et il n’est pas rare de les voir poursuivre les adultes en
quémandant la nourriture.

Nicolas MORON, LPO Vienne

Moineau soulcie

Fréquente principalement les bâtiments des habitations isolées,
hameaux, villages et villes (Niort, Surgères) dans les plaines
calcaires de la région. Espèce cavernicole. Niche principalement dans les cavités des murs en moellons calcaires à des hauteurs très variables, mais aussi dans des sites atypiques comme des structures tubulaires, éventuellement à l’intérieur d’espaces semi-ouverts.

Chant de février à août, première ponte de début juin, seconde ponte mi-juillet.

Chant du mâle (“ Sli-vitt ” ou “ Vèyuiit ” traînants, répétés)
principalement émis en hauteur (antenne, poteau, toit, cheminée, cavité de nidification…). A partir d’avril, parade posée avec une femelle (ailes relevées pouvant frémir, queue étalée, tâche jaune bien visible…), accompagné du chant. Transports de matériaux pour le nid par le mâle ou la femelle. A partir de mi-juin, apports de
nourriture au nid (insectes) et transport de sacs fécaux. Rechercher les alarmes des parents et cris de jeunes à l’entrée des cavités.

Confirmer toujours le contact auditif par un contact visuel (confusion possible avec le chant du Verdier).
Points d’écoute et cheminement à pied autour des fermes isolées, hameaux, villages, vieux quartiers des villes. Plutôt le matin mais possible toute la
journée, surtout à partir de mi-juin.

Semble paradoxalement assez sensible à l’observation, mais peu aux autres activités humaines.

11-14 jours ; 4 à 5 œufs, blanc jaunâtre, avec taches, points et
rayures brun rouge à brun noir. Éclosions à partir de mi-juin (1ère ponte) et fin juillet (2ème ponte).

Envol des jeunes à 18-19 jours.

Xavier FICHET, GODS.

Bruant ortolan

L’Ortolan fréquente principalement les zones agricoles, notamment les plaines céréalières sur sols séchants (calcaire, sables…),
ponctuées de postes de chants (arbres isolés, ceps de vignes, haies, fils téléphoniques, pied de tournesol…). Souvent associé aux petites vignes familiales dans lesquels sont présents des fruitiers. Le nid est construit au sol dans des milieux divers à végétation relativement basse et clairsemée (vigne, bordure de chemin, céréale, tournesol…).

L’espèce est présente de la mi-avril à fin septembre, mais la période du 15 mai à fin juin est la plus propice pour repérer les chanteurs puis les nicheurs.

Pas de difficulté, surtout pour le mâle. Le chant peut être confondu avec celui du Bruant jaune mais est moins rapide avec la dernière note descendante et atténuée.

Chant : “ bin bin bin bin tu ”. Transport de matériaux, de nourriture ou de sacs fécaux. Il convient en premier lieu de repérer les mâles chanteurs.

Point d’écoute dans les zones favorables puis affût.

Espèce assez tolérante. La femelle peut feindre la blessure pour éloigner l’observateur lorsque celui-ci l’a contrainte à quitter son nid.

11 à 12 jours. 4/5 œufs ; éclosion : principalement en juin. Une seule ponte en général.

Sortie des jeunes entre 10 et 13 jours. Les jeunes sont alors non volants. Ils sont encore nourris pendant une ou deux semaines.

Didier PAPOT, LPO Vienne