Epervier d’Europe

Cette espèce sédentaire affectionne les milieux diversifiés du
bocage, et niche dans les bois et bosquets de plus de 10 ha, même au cœur des parcs urbains. L’aire est cachée entre 6 et 12 m,
généralement dans un conifère d’un boisement mixte ou de résineux, proche d’un espace ouvert et non loin d’une rivière.

La construction de l’aire débute mi-mars, et les coquilles se
fendillent en mai.

Petit rapace discret à ailes larges et arrondies, à la queue longue et étroite signée de 4 à 5 larges barres noires. Ses battements d’ailes rapides alternent avec des moments planés, les ailes à demi repliées, ce qui donne à son vol au ras du sol une ondulation caractéristique. Attention à la confusion possible entre femelle d’Épervier et mâle d’Autour.

L’Epervier construit, chaque année dans le même bois, une aire très discrète, proche du tronc, faite de branchages et garnie de feuilles. Silencieux en temps normal sur le site de nidification, il émet
toutefois fréquemment des cris d’alarme rapides et aigus “ KiKiKi… ” et des “ Kieu Kieu Kieu ” lors des vols nuptiaux.

Vols nuptiaux ; recherche des aires par transects, puis affût dans les bois des milieux bocagers favorables aux passereaux dont il se
régale.

Très sensible, comme la plupart des rapaces.

29 à 42 jours pour les 4 à 6 œufs pondus entre avril et juin.

Les jeunes quittent le nid à 24 ou 30 jours, en juillet, pour
s’émanciper en août.

Alexandre DUTREY, Charente Nature

Autour des palombes

Ce rapace est inféodé aux grands ensembles boisés (mais pas
forcément d’un seul tenant), ainsi qu’aux surfaces boisées, parfois relativement modestes, des régions bocagères.

Les premières parades débutent dès février ; la ponte a lieu de fin mars à fin avril, la naissance des jeunes en mai et leur envol fin juin.

Nid volumineux, presque toujours installé assez haut dans un arbre imposant à l’intérieur des massifs, et rechargé régulièrement dès janvier et février. En février-mars, le vol nuptial au dessus du site comporte de lents battements d’ailes avec des passages où ces
dernières sont fortement relevées. Il peut comprendre également des piqués comme ceux de la buse. Tôt le matin, on peut entendre
quelques cris émis par le mâle. Les restes de pigeons et autres reliefs de repas, sont également de bons indices de présence de l’espèce.

Recherche des aires potentielles en début d’hiver. Transects réalisés en début de matinée dès février afin de localiser les émissions
sonores et les parades (le point d’arrivée des piqués localisant
souvent l’aire). Affût. Recherche des cris des jeunes en juin et
juillet.

Faible tolérance au dérangement en période de reproduction et
notamment vis-à-vis des travaux forestiers.

Ponte de fin mars à fin avril, composée de 2 à 4 œufs. Couvaison effectuée par la femelle durant 35 à 42 jours. Les œufs éclosent dans le même intervalle de temps qu’ils ont été pondus (48 à 72 h).

Envol des jeunes à 35 / 45 jours. Toujours nourris par la femelle, ils restent centrés sur l’aire pendant près de 3 semaines avant de quitter le site de reproduction.

Laurent PRECIGOUT, Charente Nature

Busard cendré

Zone de cultures céréalières ouvertes, landes et friches herbacées. Nid sommaire composé d’herbes, construit au sol dans une céréale à paille, colza, jachère agricole, landes non boisées, molinaie… Peut nicher en colonies lâches avec les nids distants de quelques
centaines de mètres, voire moins.

Migrateur transsaharien, arrive début avril. Départs en septembre.

Attention à la distinction des femelles et/ou des jeunes entre Busard Saint-Martin et Busard cendré.

Parades aériennes en feston avec cris en avril et mai, passage de proie du mâle à la femelle lors de l’appariement, l’incubation et le début de l’élevage des jeunes. Apport de matériaux au nid même après l’éclosion. Alarme sonore envers l’observateur près du nid.

Point d’observation en avril pour repérer les cantonnements (parades, passage de proies) De mai à début juin, on peut repérer le nid en suivant la femelle ravitaillée en vol par le mâle : cette
dernière ne va pas directement au nid mais se pose sur un chemin ou une prairie rase pour manger (5 à 10 mn) et retourne au nid. Quand les jeunes ont 20 jours, mâle et femelle vont directement au nid
apporter les proies.

Espèce sensible, risque de décantonnement ou d’abandon du nid si stationnement prolongé sur le site du nid.

28 à 31 jours par œuf, ponte décalée (4 œufs en général) d’où une incubation de 40 jours au total.

Envol des jeunes entre 28 et 35 jours.

Patrice CHOISY, Michel MASSON et Benoît VAN HECKE,
LPO Vienne

Busard Saint-Martin

Cultures céréalières ouvertes, landes, jeunes pinèdes et friches. Plus forestier que le Busard cendré, peut nicher dans des parcelles en cours de boisement. Nid sommaire composé d’herbes, construit au sol dans une céréale à paille, colza, jachère agricole, landes boisées ou non, jeunes plantations de résineux, molinaie… Peut nicher en colonies lâches avec les nids distants de quelques centaines de
mètres voire moins.

Migrateur partiel ; la plupart des nicheurs passent l’hiver dans des régions plus méridionales. Nidification à partir de mars ou avril.

Attention à la distinction des femelles et/ou des jeunes entre Busard Saint-Martin et Busard cendré.

Parades aériennes en feston avec cris, passage de proie du mâle à la femelle lors de l’appariement, l’incubation et le début de l’élevage des jeunes. Apport de matériaux au nid même après l’éclosion. Alarme sonore envers l’observateur près du nid.

Points d’observation en avril pour repérer les cantonnements (parades, passage de proies) De mai à début juin, repérer le nid en suivant la femelle ravitaillée en vol par le mâle ; cette dernière ne va pas directement au nid mais se pose sur un chemin ou une prairie rase pour manger (5 à 10 mn) et retourne au nid. Quand les jeunes ont 20 jours, mâle et femelle vont directement leur apporter les proies.

Espèce sensible, risque de décantonnement ou d’abandon du nid si stationnement prolongé sur le site du nid.

28 à 31 jours par œuf, ponte décalée (4 œufs en général) d’où une incubation de 40 jours au total.

Envol des jeunes entre 28 et 35 jours.

Patrice CHOISY, Michel MASSON et Benoît VAN HECKE,
LPO Vienne

Milan noir

Arboricole, il utilise de vieux nids de corvidés ou de rapaces qu’il recharge, en particulier avec des débris plastiques (dont ficelles). Il peut aussi en construire de toutes pièces. Beaucoup de nids sont utilisés année après année. Il niche isolément ou en colonie lâche. Diamètre et épaisseur du nid de 50 cm à 1 mètre ; hauteur entre 8 et 15 mètres, dans les bois, souvent en lisière, dans les grands arbres des haies, voire sur un arbre isolé (même mort) souvent près de l’eau, marais, rivière, étang, mais parfois aussi dans les bois de plaine.

Présent dès février jusqu’à début septembre ; reproduction de
mi-mars à début juillet.

Globalement sombre et terne ; la queue a une forme triangulaire et peu fourchue ; vol semblable à celui du Busard des roseaux.

Les cantonnements et parades (simulation d’attaque, vol
synchronisé) ont lieu de mi-mars à mi-avril. Le cri est un « piié-é-é-é-é » hennissant, un peu comme celui d’un jeune goéland. La
présence de déchets sur l’aire et au pied est déterminante.

Plus facile à trouver avant la pousse des feuilles en mars et avril. Préfère les pins quand il y en a. Les parents alarment souvent autour du nid quand il y a des jeunes.

Faible.

Une seule ponte de 2-4 œufs couvés par la femelle seule. Le pic de ponte se situe dans la deuxième décade d’avril. L’incubation dure 28 à 32 jours.

L’envol a lieu du 15 juin à fin juillet. Les jeunes restent au nid entre 42 et 45 jours et sont ensuite accompagnés par leurs parents pendant 40 à 50 jours après l’envol.

Alain DOUMERET et Fabien MERCIER, LPO Charente-Maritime

Bondrée apivore

Aire dans un arbre (sur le fût, 9 à 25 m) à l’intérieur des massifs forestiers (futaies claires), parfois dans les grosses haies. Densités faibles, les couples nicheurs sont espacés.

De mi-mai à mi-août. Migratrice, présente de mi-avril à début
septembre mais les jeunes restent parfois plus tard, jusqu’à début octobre.

Ressemble surtout à la Buse variable mais plus
“ légère ” ; peut être parfois également confondue avec l’Aigle botté. Cri flûté, plaintif et doux : “ piiii-lou ”.

Vols nuptiaux spectaculaires (frappe des ailes au-dessus du dos), transports de matériaux pour le nid et de nourriture (gâteaux de cire). Discrète près du nid. Aire souvent garnie de feuillage frais.

Surveillance des parades au-dessus des bois (heures chaudes par beau temps en mai et juin) ; prospection hivernale systématique pour découvrir les aires puis visite en été.

Espèce sensible en période de reproduction.

En juin, 30 à 35 jours. Une seule couvée, 2 œufs.

Les jeunes sortent du nid à 40 jours, du début à mi-août. Départ en migration presque aussitôt.

David PINAUD, GODS

Cygne tuberculé

Marais, étangs, rivières calmes, bordés de rives à couverture
végétale riche en grandes herbes, en roseaux. Gros nid bâti au sol à proximité de l’eau, constitué de branchages et de débris divers.

Présent toute l’année, ponte de fin mars à avril-mai, puis juvéniles gris puis bruns longtemps repérables (livrée “apaisante” pour les mâles adultes, agressifs).

Mâle à tubercule plus gros, très territorial, posture de menace, ailes dressées comme des voiles et tête abaissée sur le dos ; cri “ gaoh ” assez sonore chez les individus cherchant à s’accoupler. Nid,
femelle avec jeunes non volants.

Transect le long des berges riches en grandes herbes (phragmites, joncs, …).

Peu sensible, mais attention au comportement menaçant du mâle.

34 à 36 jours par la femelle seule, 3-4 à 9-10 œufs, éclosion d’avril à juin, une seule couvée par an.

Dès l’éclosion (nidifuges) ; les jeunes sont élevés et protégés par les deux parents, et ne s’envolent que 4 mois et demi plus tard. La
cohésion familiale reste forte pendant plusieurs mois encore, jusqu’à la saison de reproduction suivante.

Danièle PARVERY, Charente Nature

Héron cendré

Niche en colonies en haut des arbres, résineux ou feuillus, souvent à proximité d’un point d’eau. Attention de bien vérifier la présence ou l’absence d’autres espèces d’ardéidés (aigrettes, Héron gardebœufs). Les colonies ont tendance à se diviser ces dernières années. La
présence de petites colonies à proximité des plus grosses n’est pas à exclure.

Présent toute l’année en Poitou-Charentes ; après un hiver seul dans les prairies, il commence à rejoindre sa colonie de reproduction dès le mois de janvier.

Parades en février et mars : claquements du bec et cris, aigrettes
dressées sur le nid. Accouplement en mars. Bruyant sur les nids au moment de l’élevage des jeunes. Noter les axes des directions de vol prises par les individus en avril et mai pour trouver la colonie.

Il est préférable de compter les nids d’assez loin. En cas
d’impossibilité d’observation à distance, il faut alors attendre que les jeunes soient bien emplumés ou envolés, pour éviter la casse des œufs et l’abandon des nids, afin de passer sous les nids et repérer ceux ayant servi grâce aux fientes jonchant le sol (en juillet-août par exemple).

Une seule ponte de 4 œufs, couvés environ 4 semaines par les deux adultes.

Envol après huit semaines, soit fin-mai début-juin.

Daniel GILARDOT, LPO Vienne

Grèbe castagneux

Espèce aquatique ; la nidification de ce grèbe est à rechercher à
partir du mois d’avril dans des milieux aquatiques de faible
profondeur à végétation abondante (rivières lentes, étangs, mares, marais non littoraux…).

Niche d’avril à août. Devient très territorial en période de
reproduction.

Chant composé de trilles aiguës et hennissantes “ hi hi hi… ”, émis de fin mars à fin juillet principalement. Nid flottant amarré à la
surface de l’eau à l’aide de la végétation présente, adultes
transportant de la végétation pour construire le nid. Observation des jeunes qui ont un plumage plus clair.

Transect puis affût.

Espèce assez sensible qui prend soin, si elle en a le temps, de
recouvrir sa ponte avant de plonger dans l’eau, la mettant ainsi à l’abri des regards et du froid.

20 à 21 jours. De 2 à 3 pontes par an ; effectue assez rapidement une ponte de remplacement si nécessaire, par exemple quand
l’augmentation rapide du niveau de l’eau noie le nid. Les 2 adultes se succèdent au nid.

Les jeunes sont nidifuges très peu de temps après leur éclosion. Ils restent environ 1 semaine sur le dos des parents. Par la suite, les parents se partagent le nourrissage des jeunes pendant environ 2 mois. Les jeunes s’envolent vers 44-48 jours, puis se dispersent.

Clément DOLIMONT, Charente Nature

Pipit des arbres

Partout où sont associés les arbres et les surfaces herbeuses. Il fuit les milieux trop ouverts et la forêt dense mais adopte les pare-feu et les coupes forestières et marque une prédilection pour les bocages, en particulier les haies avec quelques arbres de haut jet, et fréquente les lisière des zones boisées, les taillis clairs et les clairières. Nid au sol dans la végétation, bien caché.

L’arrivée sur les sites de nidification s’échelonne de mi-mars à mai, les derniers chants sont émis à la mi-juillet au moment où les
derniers jeunes de l’année vont quitter le nid.

Pas toujours facilement distingué du Pipit farlouse. Cris de contacts, d’alerte et motif final du chant différents.

Vol nuptial : monte presque à la verticale avec des battements
rapides et en lançant divers motifs d’une ou deux syllabes
enchaînées rapidement (type pinson), puis redescend lentement, queue et ailes étalées, en sifflant un “ tsia-tsia-tsia-tsiia-tsiia-tsiiih ” de plus en plus traînant, qui cesse aussitôt que l’oiseau a rejoint son perchoir. Un Pipit perché en évidence qui pousse des “ sip… tsit ” niche à proximité.

Par beau temps en avril et mai, la détection des mâles chanteurs peut être obtenue par points d’écoute espacés de 200 mètres.

Très circonspect aux abords du nid, ne s’en approche pas tant qu’il se sent observé.

Première ponte fin avril (4-5 œufs), deuxième ponte fin mai à début juin, couvées 12-14 jours.

Sortie des jeunes à 12 jours, ne savent alors pas encore voler et
restent à terre.

Alain ARMOUET, GODS