Héron pourpré

Nids en colonies ou isolés dans les roselières et, surtout dans notre région, dans les bois inondés et denses situés en périphérie des étangs ou des marais (saulaies). Ne pas négliger les petits étangs périphériques pouvant accueillir un couple isolé.

De retour de leur zone d’hivernage de fin mars à avril. La présence d’individus sur les zones favorables de mi-avril à fin juillet est un signe de nidification possible. De juin à juillet, rechercher les
couples nicheurs avec des jeunes. (6 juin 2004 : jeunes âgés de + 15 jours sur les nids en Vienne).

En avril : transport de matériaux (branches pour les nids sur les
buissons) pour la construction du nid, cette période est très courte. Très discret pendant la couvaison. L’arrivée des adultes au nid pour nourrir les jeunes en juin-juillet est le meilleur indice pour effectuer un dénombrement.

Affût.

Espèce sensible au dérangement : comptage à distance pour les
petites colonies.

4/5 œufs couvés 26 jours : éclosion de mi-mai à juin.

Dès l’âge de 15 jours les jeunes sortent du nid et se disputent lorsque les adultes apportent la nourriture. Ce sont des moments favorables pour effectuer le dénombrement. Prennent leur envol à 40/45 jours.

François LECOMTE et Pierre GUIGNARD, LPO Vienne

Alouette calandrelle

Espèce steppique, nid à terre. A rechercher fin mai dans les dunes, les bassins de décantation et les carrières, sur terrains secs,
ensoleillés et présentant des zones de sol nu. Dans la Vienne, la Calandrelle fréquente les terrains vallonnés, caillouteux exposés sud et sud-est (friches, vignes, cultures florales, pommes de terres et surtout semis de tournesol).

Notée dès le 20 avril ; les derniers migrateurs passent fin mai et les premiers post-nuptiaux mi-août. Ceux-ci peuvent chanter en
migration. Un chanteur régulièrement entendu en juin et jusqu’à
mi-juillet peut être considéré comme nicheur probable.

Espèce fidèle à son site de reproduction (si celui-ci reste bien
favorable). Chant en vol élevé, montant et descendant verticalement, de 7-8 notes hautes répétées à court intervalle, sèches et surtout
gazouillées.

Recherche du chant, par temps calme et bien ensoleillé, surtout à la mi-journée, moindre en fin de journée. En début de période, les
migrateurs peuvent chanter toute la journée. L’audition peut être facilement perturbée par le chant de plusieurs Alouettes des champs !

Essentiellement dérangée par les activités agricoles, ne pas en
rajouter !

12 à 14 jours ; 3 à 5 œufs. Éclosion à mi-juin (4 jeunes au nid notés un 22 juin dans une vigne). En principe une seule nichée. Nid
toujours situé dans la zone la plus chaude, caché dans une touffe d’herbe et protégé du soleil (tournesol par exemple).

Les jeunes quittent le nid à 12 jours. Aucune donnée sur la
dispersion des jeunes après l’envol.

Pierre GUIGNARD, LPO Vienne.

Pipit rousseline

Espèce présente en milieu de type steppique. Nid à terre dans une dépression ou caché dans des broussailles, dans les endroits
découverts, secs et ensoleillés et présentant des zones de sol nu. A rechercher en juin dans les dunes, gravières, sablières, friches
caillouteuses, carrières calcaires, pelouses calcaires xérophiles,
terrains militaires, grands pare-feux dans les zones forestières et les pâtures à moutons.

Derniers migrateurs notés fin mai et premiers post-nuptiaux fin août, essentiellement silencieux. Les données en juin et juillet concernent donc des nicheurs probables.

Chant : 2 ou 3 syllabes sonores “ Tsviliu ” ou “ pirriu ” émis en vol onduleux descendant. L’oiseau est farouche et discret sur le site de nidification, même pour les transports de nourriture. Un adulte
feignant une blessure fournit un indice sérieux de reproduction.

Affût car l’espèce chante irrégulièrement même lors du
cantonnement. Premiers chanteurs notés fin avril en Charente et Deux-Sèvres et au plus tôt le 5 mai en Vienne.

Pas de remarques particulières. En cas de d’observation de feinte de blessure, quitter le site et revenir observer à distance.

12 à 14 jours. 4-6 œufs : éclosion de mi-juin à mi-juillet, une seule nichée, pontes de remplacement notées.

Sorties des jeunes à 2 semaines environ. Ils sont bruyants et se
cachent dans la végétation à la moindre alerte des parents : bonne période pour prouver la nidification. Ils sont autonomes au bout d’un mois.

Pierre GUIGNARD, LPO Vienne

Pipit farlouse

Espèce des milieux ouverts et frais, à couverture végétale basse, tels les pâturages, les prairies humides, les marais et les landes humides. Le nid, dissimulé dans un creux du sol, souvent sous une touffe d’herbe, est une coupe d’herbes sèches, garnie de fibres végétales plus fines et de crin.

Espèce migratrice. Population de l’Europe septentrionale hivernant en Poitou-Charentes à partir de septembre. En mars et avril, après les départs des derniers hivernants, nous restent les rares (17, 86) ou très rares (16, 79) nicheurs. La nidification commence vers la
mi-avril.

Mâle et femelle identiques. Transports de matériaux pour le nid ou de nourriture pour les jeunes. Vol chanté typique, au cours duquel l’oiseau s’élève énergiquement à 10 ou 30 m de haut, puis redescend en vol plané, les ailes et la queue étalées, pattes pendantes (attention aux confusions avec le Pipit des arbres). Chant caractéristique (attention aux confusions avec le Pipit maritime en 17) : c’est une longue série de sons fins et aigus, “ tsi tsi tsi tsi ”, qui s’accélère puis se poursuit par un ou deux autres motifs espacés et s’achève par des trilles rapides. Ce chant, qui commence en mars pour s’achever en août, culmine en avril, mai, juin et juillet.

Transects de jour à la recherche du vol de parade et à l’écoute du chant.

S’accommode des animaux au pâturage.

11-15 jours. 3 à 5 œufs. Généralement 2 pontes, avril et juillet. Ponte de remplacement possible.

Les jeunes sont nidicoles et quittent le nid au bout de 12 à 14 jours.

Michel GRANGER, LPO Vienne

Traquet motteux

Espèce cavernicole ; nid avec couloir d’entrée, à hauteur
variable (sol sur le littoral) ; à rechercher dans les zones à végétation rase, dégagées et accidentées : carrières calcaires même en
exploitation (fronts de taille ou tas de cailloux), murs de pierres sèches, éboulis, dunes (terriers de lapins), zones périurbaines,
industrielles et portuaires et de construction, talus autoroutiers… Accepte les nichoirs (Deux-Sèvres).

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’à la mi-mai (rares données jusqu’à fin mai) et les premiers post-nuptiaux dès fin juillet. Ils sont en principe muets. La présence en juin et juillet signale donc en principe des nicheurs.

Entrée dans des cavités, chants (strophe explosive, rapide, aigre, mêlée de “ hittt ” sifflés), vols nuptiaux, quelquefois avec chants, transports de matériaux pour le nid et de nourriture. L’oiseau perché sur un arbuste ou un arbre est en principe un nicheur.

Visites des sites en mai ; l’oiseau se montre facilement, toute la journée.

Discret pendant l’incubation. Tolère la présence d’engins de
chantiers dans les carrières si le nid est à l’écart des passages.

13 à 15 jours. 5/6 œufs couvés par la femelle Une seule couvée, pontes de remplacement notées. ; éclosion : début mai /mi-juin. 26 jeunes volants pour 11 couvées (données 79).

Sortie des jeunes à 14 jours, envol à 21 jours. Les jeunes (dos
marbré et queue courte) semblent répugner à voler, et sont
autonomes à 26 jours. Durant cette période, ils se signalent par des cris grinçants et se cachent (mal) à la moindre alerte des parents. Le lien familial persiste ensuite quelques jours.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Phragmite des joncs

Petite fauvette des milieux humides ; sa nidification est à rechercher dans la végétation dense : dans l’enchevêtrement des plantes, sur une touffe de carex ou au cœur d’un faisceau de joncs entre 10 et 15 cm au dessus de l’eau. Le nid peut être éloigné de l’eau pourvu qu’elle y trouve une végétation basse avec quelques buissons.

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’à la mi-avril et les premiers postnuptiaux dès fin juillet. La période de reproduction s’étend donc de mai à juillet.

Le chant, proche de celui de la Rousserolle effarvatte, est composé d’une alternance de sons variés : cascades flûtées, sifflements,
roulades. Les longues strophes commencent par une série de cris répétitifs “ kerr kerr kerr ”. Le transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour la nichée, est un bon indicateur. Lors de la
période nuptiale, on peut observer le mâle s’élancer du haut d’une tige en chantant pour retomber à la verticale dans le couvert, ailes et queue déployées. L’oiseau se plait volontiers à se poster au sommet d’un jonc, d’un roseau ou encore d’un buisson pour chanter.

Transect puis affût. L’oiseau est discret, mais le mâle se montre facilement au moment de la parade nuptiale, en matinée
principalement.

Espèce peu craintive et souvent à découvert, elle est cependant assez sensible au dérangement en période de couvaison.

4 à 6 œufs sont pondus et couvés par la femelle. L’incubation est de 12 à 15 jours.

Le nourrissage est l’activité des deux parents de 10 à 16 jours,
moment où les jeunes quittent le nid avant de se disperser, peu de temps après.

Emilie MOULINIER, Charente Nature

Pouillot fitis

Migratrice, cette espèce affectionne particulièrement les bois, taillis, bosquets et haies relativement humides, les tourbières boisées, les saules, aulnes, bouleaux en bordure de rivière.

La migration s’étale de mars à mi-mai. C’est un nicheur rare en Poitou-Charentes. Attention : le chant des oiseaux de passage peut se mêler au chant des nicheurs. Confirmer la nidification de cette espèce nécessite donc la plus grande prudence.

C’est son chant caractéristique (chant adouci et lointain du Pinson des arbres) qui permettra sa détermination en le différenciant des autres Pouillots et particulièrement du Pouillot véloce qui peut
fréquenter les mêmes milieux. Les pontes ont lieu le plus souvent à la mi-mai, les éclosions interviennent en mai et juin et l’envol se produit entre le 10 et 20 juin. Le transport de matériaux pour le nid, construit au sol dans la végétation basse ou rarement à plus de 1 m du sol, et les allées et venues du couple pour le nourrissage des
jeunes seront bien sûr des indices à rechercher.

Écoute du chant à plusieurs reprises au même endroit et affût.

Espèce assez sensible au dérangement.

13 jours en moyenne, 6/7 œufs, une couvée en général. Éclosion fin mai.

Les jeunes sortent à l’âge de 13 à 16 j et restent une dizaine de jours en compagnie des adultes.

Bruno FLEURANT et Katia LIPOVOI, LPO Vienne

Roitelet huppé

Espèce arboricole, inféodée aux peuplements de résineux, et de ce fait très localisée en Poitou-Charentes où elle peut se contenter
d’arbres isolés ou bosquets, à condition que les arbres soient grands ; ne semble pas nicher dans les pinèdes à pin maritime ; nid de mousse suspendu en hauteur loin du tronc (2-10 m).

Mars à juillet ; derniers hivernants (beaucoup plus nombreux)
jusqu’en mars.

Le plus petit passereau de notre avifaune nicheuse, se tient souvent haut dans les arbres, où il peut alors être confondu avec son cousin à la voix très semblable ; s’en distingue par son absence de sourcil blanc et de tâche jaune aux épaules. Calotte orange vif et jaune chez le mâle, toute jaune chez la femelle.

L’espèce se signale surtout par sa voix fine et aiguë (“ srisrisrisrisri ” avec motif final plus énergique), qui accompagne les mouvements incessants de l’oiseau dans les hautes branches où on le voit souvent voler sur place ; le chant peu audible peut
indiquer une reproduction dans les parages ; le nid est en général invisible et très difficile à trouver.

Population nicheuse probablement très réduite et dispersée : écoute et recherche visuelle dans les conifères en période de reproduction.

Peu sensible au dérangement du fait de la hauteur du nid ; peut être affecté surtout par les travaux sylvicoles.

Première ponte de 8-10 œufs en avril ou mai, puis seconde en mai ou juin ; incubation par la femelle seule pendant 12 à 13 jours.

Sortie des jeunes vers l’âge de 15 jours. Les jeunes se dispersent en automne.

Christophe VERHEYDEN, GODS

Mésange huppée

Espèce cavernicole, qui niche dans une cavité d’arbre (ancienne loge de Pic épeiche principalement) ou dans une cavité que la femelle creuse ou agrandit elle-même. A rechercher à partir du mois d’avril dans les forêts de conifères principalement, mais aussi les bouquets de résineux présents dans les bois de feuillus.

Elle est sédentaire en Poitou-Charentes. Les premières parades ont lieu fin février, et l’envol des derniers jeunes vers la fin juillet.

Cavités arboricoles, transport de matériaux pour le nid et de
nourriture pour la nichée. Le chant est caractéristique (roulade
vigoureuse de “trrr trrr ” et séries de petits cris aigus “ si si ” ou “ tsi tsi ” ainsi qu’un léger gazouillement) que l’on peut entendre dès la fin janvier.

Transect puis affût (peu farouche, elle reste cependant à couvert), observable toute la journée.

Espèce assez sensible au dérangement en période de nidification.

De 1 à 2 pontes d’avril à juin, contenant régulièrement 5 à 7 œufs, et couvées pendant 13 à 18 jours par la femelle.

Le séjour au nid des oisillons est de 17 à 22 jours. Après avoir
quitté le nid, les jeunes se rassemblent et sont encore nourris par les parents durant 2 semaines, puis ils se disperseront.

Clément DOLIMONT, Charente Nature

Mésange noire

Recherche les boisements âgés (forêts, parcs), avec généralement au moins quelques résineux mais pas obligatoirement.

Hivernants réguliers, nicheurs rares ; de mars à août.

On la repère généralement à ses cris de contact qui sont proches de ceux émis par les roitelets. Identifiée ensuite par sa petite taille et ses barres alaires, et de manière certaine par la tache blanche sur la
nuque, quoique les jeunes Mésanges charbonnières aient également une zone pâle sur la nuque.

Chants entendus en mars et avril, qui rappellent un peu celui de la Mésange charbonnière mais plus faible et plus musical “ psithiû- psithiû- psithiû ” (mais peut chanter toute l’année), transport de mousse (avril), transport de nourriture (mai), groupes familiaux (début juin et fin juillet). Ce dernier indice est à la fois le plus
probant et celui que l’on a le plus de chances de détecter.

Déplacez-vous lentement en suivant les chemins et layons forestiers. N’écarquillez pas les yeux, un regard “ flou ” permet de détecter plus sûrement les mouvements, en particulier dans les frondaisons sombres des conifères.

Inconnue.

L’espèce se caractérise par une période de nidification courte (12-13 semaines) et synchrone chez les couples d’une même région. La construction du nid a lieu à partir d’avril dans une cavité (pas
forcément dans un arbre). 2 pontes (8-10 œufs), la 1ère à partir de la fin avril, la seconde mi-juin. Après 15 jours d’incubation.

Les jeunes restent au nid entre 16 et 23 jours et sont émancipés 8-10 jours plus tard.

Alain ARMOUET, GODS