Bergeronnette printanière

Niche dans des espaces plats, découverts, à végétation courte et de préférence humides. Les zones de cultures intensives et bien
drainées peuvent également lui convenir, en particulier le colza en plaine. Quoique territoriale, elle tend à nicher en colonie. Situé au sol, dans une cavité, dans un épais tapis d’herbes ou sous les
feuillages bas, le nid est constitué d’herbes sèches, de racines, et tapissé de crin, de poils, de laine végétale ou de plumes.

Présence de mi- mars à mi-novembre. La reproduction débute vers mi-mai et se termine fin juillet début août.

La sous-espèce type flava a le dessus vert olivâtre, le dessous jaune vif, la tête gris bleu avec des joues sombres et un sourcil blanc. D’autres sous-espèces se distinguent par la coloration de la tête des mâles en période de reproduction.

Son cri d’appel est un “ psit ” strident. Le chant est un trille bref, peu sonore, à savoir “ srrii- srriiht ”, émis à intervalles réguliers d’un
perchoir ou en vol. Vol nuptial en festons avec chant.
Pendant la parade nuptiale, le mâle court sur le sol autour de la femelle, ailes frémissantes et plumes ébouriffées. Attitude de diversion pour
protéger le nid.

Point d’écoute puis affût, l’oiseau se montre facilement.

Peu farouche, mais évite la proximité des habitations. Anxiété
marquée en période de reproduction par des cris incessants.

11 à 14 jours. 5-6 œufs rarement 3 ou 7 pondus en mai ou début juin.1 à 2 couvées par an.

Espèce nidicole ; les jeunes abandonnent le nid à 11-13 jours mais ne sont volants qu’à 17 jours.

Christian BONNEFONT, LPO Charente-Maritime

Rougequeue à front blanc

Vergers, parcs, futaies claires mais également milieu urbain avec présence de jardins. Recherche les cavités de vieux arbres et de vieux murs, entre 3 et 6 m de hauteur, et adopte également les
nichoirs.

Migrateur, il revient sur ses lieux de nidification à partir de fin mars. La pariade assez tardive (fin avril), précède de peu l’aménagement du nid par la femelle, courant mai.

Transport de matériaux pour le nid et de nourriture pour les jeunes. Se perche sur de vieux murs et faîtes de toits assez bas, mais
recherche sa nourriture au sol. Le chant est une suite de phrases mélodieuses et un peu mélancoliques, commençant presque toujours par “ huit ” suivi de “ tui-tui-tui-tui ” roulés. 

Localisation des chanteurs, observation des mâles chanteurs perchés sur leurs supports favoris et de leurs déplacements vers le nid.

Assez farouche, discret en période de reproduction.

Éclosion à 12 à 14 jours après la ponte qui a lieu en mai (5 à 7 œufs). Une deuxième couvée, rare, peut avoir lieu fin juin.

Sortie des jeunes à 14-15 jours. Restent en groupe et ne sont
autonomes que 2 à 3 semaines plus tard.

Jacques DELAGE, Charente Nature

Grive draine

Prairies et pâturages en lisière de forêts, entrecoupés de grandes haies ou parsemés de bosquets. Elle ne s’installe pas au cœur des massifs forestiers denses. Nid de tiges, d’herbes sèches, de mousse et de terre, garni d’herbes fines, placé sur des branches, contre le tronc d’un arbre entre 4 et 10 m au-dessus du sol ; à rechercher en mars et avril dans les terrains dégagés à végétation herbacée basse à proximité d’arbres.

Sédentaire. Les premiers chants commencent dès janvier. Les pontes s’étalent d’avril (parfois mars) à fin juin.

C’est la plus corpulente de nos grives. Même motif fondamental que la Grive musicienne mais elle s’en distingue par la voix et la taille supérieure.

On peut l’entendre toute l’année mais c’est de janvier à mars qu’elle est vocalement la plus active et en juillet et août qu’elle est la plus discrète. Son chant rappelle celui du Merle noir : brèves strophes variables flûtées et sonores, mais en diffère par le ton plus triste, le rythme plus rapide, des pauses plus brèves, plus monotones et pas de sons grimpants à la fin des strophes. Contact : “dr’r’r’” roulé et
sec caractéristique. Alarme : cri dur faisant penser à la Grive litorne, mais un peu plus sec.

Localisation des chants, transect puis affût.

Par la femelle pendant 12 – 15 jours ; 3 à 5 œufs. Deux pontes par an (parfois 3), de début avril à fin juin, jeune nidicole couvert de duvet blanc jaunâtre uniquement dessus.

Les jeunes quittent le nid après 12 à 15 jours et deviennent
indépendants 2 semaines plus tard.

Jean-Pierre VERQUIN, Charente Nature

Bouscarle de Cetti

Actuellement assez commune dans la région, mais sa population, pouvant souffrir des hivers longs et rudes, reste fluctuante. La
Bouscarle est surtout inféodée aux zones humides, et niche assez près du sol dans des bosquets denses (ronciers) à proximité des cours d’eau, marécages, là où les plantes palustres abondent.

Espèce sédentaire dans notre région. La nidification peut débuter dès la mi avril. La parade est discrète et la vie nuptiale se déroule en cachette. En avril, la femelle construit seule le nid, l’ouvrage
extérieur est fait d’herbes sèches, de feuilles mortes, mais ses
attaches sont fragiles et tiennent sur quelques tiges végétales.
L’intérieur est garni de duvets de saules, radicelles, plumes et crins.

Très discrète et furtive, l’espèce n’est quasiment jamais visible. Elle dénonce cependant sa présence par un chant très sonore et
caractéristique composé de notes explosives et perçantes. Les 2 sexes chantent, les migrateurs chantent aussi en halte migratoire. C’est donc en principe à partir de mi-avril que les chants entendus signalent des nicheurs.

Transect le long des cours d’eau et dans les marais.

Paraît assez peu farouche.

De mi-avril à mi-mai, ponte de 4 à 5 œufs de couleur rouge brique, la couvaison assurée par la femelle dure 15 jours environ.

A 2 semaines, les jeunes quittent le nid et, se dispersent 15 jours plus tard, . Un deuxième nid peut alors être construit par la femelle courant juin.

Chantal FRAINNET, Charente Nature

Cisticole des joncs

Friches, bords de marais ou de cultures, même intensives (nicheur dans le colza en Vienne), talus, humides ou même secs, où
prospèrent graminées hautes ou scirpes. Petit nid de 13 cm de long, ovoïde et très élaboré, placé à 30/40 cm du sol, et camouflé très discrètement dans la plante-support, avec des tiges entrelacées et cousues ensemble, notamment avec des fils d’araignées.

Le mâle chante de fin février à fin septembre, c’est à dire durant toute la période potentielle de reproduction.

Femelle à bec clair et tête plus sombre durant la nidification (pas évident !).

Hors vols nuptiaux du mâle, dont il n’est pas avare, cette espèce très discrète se tient près du sol dans la végétation. Le chant “ tzip… tzip… tzip ” avec intervalles d’une seconde, en vol onduleux et
circulaire ou posé, déborde du territoire du couple. Repérer les
transports de nourriture ou de matériaux (la construction peut se poursuivre pendant l’incubation).

Auditive et visuelle, le chant du mâle indique un canton, même si la zone de chant ne correspond pas forcément au territoire (polygamie : plusieurs femelles peuvent se reproduire sur le même territoire).

3 pontes de 4 à 6 œufs couvés par la femelle en avril, juin et août ; couvés pendant 12/13 jours.

Sortie des jeunes à 13 jours, nourris par la femelle. Sont émancipés 8 à 10 jours plus tard.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Locustelle tachetée

Biotopes divers (brandes, friches, jachères, jeunes plantations,
repousses après incendie) plus ou moins humides. Exige une
physionomie de végétation constituée d’une strate basse (moins de 60 cm de haut) et dense de plantes herbacées de type graminées, surmontée d’une strate plus haute d’arbrisseaux ou de buissons très clairsemés. La présence simultanée de ces deux strates basses
constitue le facteur décisif de son implantation. Cette espèce niche au sol ou à faible hauteur.

Les derniers migrateurs passent jusqu’à fin mai et les passages
post-nuptiaux débutent en août. Les données de présence de mai à mi-juillet sont supposées se rapporter à des nicheurs potentiels.

A ne pas confondre avec les stridulations de la Sauterelle verte et de la courtilière en début de soirée.

En priorité le chant, qu’elle fait entendre dès la mi-avril toute la journée (en dehors du chant, elle est pratiquement indétectable) et les indices de cantonnement : chant interminable à partir d’un poste régulier dominant la strate herbacée de son territoire (trille
extrêmement aiguë et soutenue pendant de longs moments). Après l’édification du nid, l’oiseau est très discret et ne manifeste sa
présence auditive que tôt le matin, le soir tard et une partie de la nuit.

La nidification est à rechercher du 15 avril à début juillet par points d’écoute et affûts sur les cantonnements observés.

Éviter l’approche, dérangeante.

13 à 15 jours. Ponte moyenne de 6 œufs.

Les oisillons quittent le nid entre 10 à 12 jours. 2 couvées sont de rigueur chez cette fauvette.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Rousserolle effarvatte

Espèce paludicole, qui fréquente les roselières, inondées ou non par des eaux douces ou saumâtres, et situées sur les rives des étangs, des lagunes ou le long de fossés et canaux. Peut aussi s’installer dans des lambeaux de phragmitaies. Nid en corbeille suspendu entre
quelques tiges.

Retour migratoire à partir de la 2ème décade d’avril, les derniers
arrivant durant la 1ère quinzaine de mai. Départ à partir de la dernière décade de juillet, mais la plupart partent au mois d’août.

Confusion sonore possible avec le chant de la Phragmite des joncs.

Avant l’accouplement, chanteur actif durant la journée et au cours de la nuit. Chant répétitif de portée médiocre, de tonalité souvent basse et aux sonorités aigres. Phrase typique : « trett trett trett tchrri tchrri truy truy tié tré tré vi-vuy-vi tré tré… » Alerte : « tchrèèh » rauque, traînant « tchrrré » roulé et « trrr-rr ». Agressivité (attaques,
poursuites), vis à vis de ses congénères et d’autres espèces
nicheuses.

Point d’écoute et transect.

Réduite.

11 ou 12 jours. Ponte vers la 2ème quinzaine de mai. Si la première est réussie, une 2ème ponte est possible (2ème quinzaine de juillet).

Sortie des jeunes du 9ème au 11ème jour, sans qu’ils sachent voler ; envol à partir du 23ème jusqu’au 26ème jour.

Christophe BOUCHER & Fabien SARDAIN,
LPO Charente-Maritime

Hypolaïs polyglotte

Passereau typique des milieux ouverts à végétation buissonnante (friches, ronciers, zones de buissons bas et épineux, coupes forestières et parcelles en régénération). Le nid est une très
fine coupe d’environ 8 cm de diamètre pour autant de haut, composée de brins d’herbe entrelacés, de crins naturels ou synthétiques (ficelles de lieuse, raphia). Il est en général accroché entre des tiges de grandes herbes, de ronces, ou entre les branchettes d’un buisson, le plus souvent à une hauteur moyenne d’environ 1 m (0,50 à 3 m).

Fin mai, début juin, peu de temps après l’arrivée de migration.

Pas d’indices particuliers sinon la recherche des zones favorables. L’Hypolaïs polyglotte est une voisine courante de la Fauvette grisette dont elle partage souvent les milieux.

Dès la deuxième quinzaine de mai, chercher les mâles chanteurs souvent difficiles à repérer dans la végétation mais qui, contrairement aux rousserolles et autres fauvettes, ont tendance à se percher au sommet d’un arbuste pour lancer leurs trilles (ceux-ci ne sont pas sans similitude avec ceux des rousserolles et de la Fauvette grisette). Nid très bien caché et souvent difficilement accessible sans risque de dégradation du milieu environnant.

Espèce assez farouche. Les nichées sont menacées par les débroussaillages de printemps et autres coupes et “nettoyages” de ronciers et de friches buissonnantes.

12 à 13 jours. 4 ou 5 œufs couvés par la femelle seule. Éclosion en juin, puis élevage par les deux parents.

Envol des jeunes après séjour au nid de 12 à 13 jours. A priori une seule couvée, mais ponte de remplacement possible.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Fauvette pitchou

Espèce qui adore la lande à bruyères, les ajoncs et genêts. Fréquente également les jeunes plantations de résineux et les coupes
forestières, voire les ronciers en Charente-Maritime. Les densités les plus importantes se rencontrent dans les grandes étendues de lande homogènes. A l’inverse, les lambeaux de landes ne sont pas
occupés. Le nid est construit dans les parties denses de la lande, à partir de 15 cm du sol jusqu’à 1 m de haut. C’est une coupe végétale avec herbe, mousse, voire duvet végétal et cocons d’araignées,
garnie de brins d’herbe, duvet et crin.

Espèce sédentaire dont la nidification débute à partir de la mi-avril.

Femelle identique au mâle mais de couleurs plus pâles. Transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour les jeunes. Le chant, petite phase sèche et grinçante rapide, mêle des gazouillis râpeux (sorte de grincement de moulin à café) à des sifflements doux. Il est émis à découvert sur un perchoir ou en vol. Ce chant, qui commence en mars et s’achève en juin, culmine en avril mai. Cri d’alarme
typique, un “ trruy tr’r’r’r ” traînant.

Transects de jour à l’écoute du chant ou des cris d’alarme dont les adultes ne sont pas avares quant ils sont dérangés.

Elle réagit vivement à la présence d’un intrus humain par ses vifs cris d’alarme.

12-13 jours. 3 à 4 œufs. Généralement 1 ponte mi-avril, début mai et souvent une seconde en juin ou juillet. Ponte de remplacement
possible.

Les jeunes sont nidicoles et quittent le nid au bout de 11 à 13 jours.

Eric JEAMET et Michel GRANGER, LPO Vienne

Fauvette grisette

La nidification est à rechercher dans des lieux ouverts où croit une végétation herbacée ou ligneuse peu élevée mais bien fournie
jusqu’au sol : clairières, lisières de bois, jeunes plantations, haies herbacées avec ronciers , landes, broussailleuses, fossés, bords de route et de champs, friches et jachères broussailleuses, zones de culture : colza, pois et céréales à paille. La Fauvette grisette niche assez bas, à moins de 50 cm du sol, le nid en général bien caché dans l’épaisseur de la végétation.

Les données de fin avril à fin juin sont supposées concerner des nicheurs potentiels. Début juillet, les jeunes commencent à se
disperser, mais la migration réelle débute en août.

Chant (brève phase volubile) et indices de cantonnement : postes de chants et vols nuptiaux : le mâle s’élève de quelques mètres au
dessus des broussailles, jette quelques strophes précipitées en
décrivant quelques festons balancés et rapides, tête hérissée, queue déployée, et plonge dans la végétation ou se précipite sur sa
compagne, l’évite et recommence à l’envi. Transport de matériaux ou de nourriture. Appels chuchotés dans l’épaisseur du fourré.

Point d’écoute et affûts à proximité des cantonnements observés.

Éviter l’approche qui ne peut-être que dérangeante et qui laisse des traces favorables à la prédation.

Ponte de 4 à 5 œufs couvés 11 à 13 jours.

Les oisillons quittent le nid entre 9 à 13 jours. La plupart des couples effectuent une deuxième ponte dès la première quinzaine de juin.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne