Canard colvert

Très éclectique dans le choix du lieu de reproduction : tous plans d’eau : étangs, lacs, marais boisés ou non, côtes, pièces d’eau
urbaines, mares, canaux…. Nid au sol, souvent bien caché, dans les hautes herbes ou les roseaux, mais aussi dans des trous d’arbres et même des nichoirs à canards, fait de brindilles, de feuilles et garni de plumes et de duvet.

Reproduction surtout de mi-mars à mai, mais observée de février à novembre.

Parades nuptiales (plusieurs mâles pourchassant une femelle en vol ou nageant, en décrivant des cercles autour d’elle, la tête rentrée dans les “ épaules ”, le bec fréquemment plongé dans l’eau et
brusquement relevé se cabrant sur l’eau), chants (cancanements de la femelle : souvent un ou deux “ couac ” initiaux suivis de plus faibles “ coin-coin ” ; mâle : “ vêp ” étouffés, nasillards et très bas, souvent répétés quand il est en alerte sur l’eau.

Tôt le matin ou tard dans la soirée, repérage à l’oreille des “ cancanements ”.

Devient très confiant dans les parcs, urbains ou non, mais est
normalement discret et farouche. Dérangée quand elle couve, la cane ne s’envole qu’au dernier moment, alors que le mâle s’envole plus facilement.

28 jours. 7 à 14 œufs ; éclosion en mai juin. Ponte de remplacement possible.

Quelques heures après l’éclosion et séchage par leur mère. Les
jeunes commencent alors à nager en gardant le contact avec leur mère par un pépiement ténu. A deux mois, ils commencent à voler et sont donc autonomes ; ils forment alors des troupes de jeunes
canards qui explorent les environs.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Alouette des champs

Affectionne les couverts peu denses (h< 50 cm). Niche dans une grande diversité de milieux ouverts : plaines cultivées, dunes, marais littoraux, friches industrielles... Evite les maillages de haies denses et la proximité de massifs boisés. Le nid, petite dépression creusée au sol, garnie d’herbes sèches et de racines, peut être recouvert de végétation, mais comporte un petit tunnel d’accès.

Chants territoriaux dès février, mais surtout en mars, et jusqu’à
juillet inclus. La période de ponte s’étend de début avril à fin juillet, avec généralement un 1er pic la 2de quinzaine d’avril et un 2d la
première quinzaine de juin.

Surtout le long chant, émis en vol suspendu haut dans le ciel, plus rarement d’un piquet. Poursuites bruyantes lors de la formation des couples. Certains mâles chanteurs peuvent être non appariés ;
privilégier les indices tels que nids, transports de matériaux ou de nourriture, présence de juvéniles.

Transect ou plan quadrillé. Affût : lors du nourrissage, l’adulte
gagne le nid en marchant, mais le quitte généralement en décollant. Dérangé, le couveur part silencieusement du nid.

Sensible à la prédation ; ne pas revenir sur ses pas après la
découverte du nid, mais continuer son cheminement. La présence d’un prédateur ou d’un observateur à proximité du nid entraîne
l’arrêt des apports de nourriture.

11 jours, par la femelle seule. 3-5 œufs ; 1 à 3 nichées par saison.

Vers 10 jours, les jeunes se cachent à proximité ; mimétiques et très difficiles à voir ; indépendants vers 25 jours, ils restent sur le
territoire des parents jusqu’en automne.

Cyril ERAUD, CNERA Avifaune Migratrice, ONCFS Chizé
et Christophe VERHEYDEN, GODS

Hirondelle rustique

Espèce anthropophile principalement rurale, qui préfère les zones d’élevage, mais fréquente aussi les lieux qui en sont dépourvus. On la rencontre principalement dans les fermes isolées, les bourgs de petite et moyenne taille mais il lui arrive parfois de s’installer dans les faubourgs des grandes villes. Elle construit son nid dans les
bâtiments agricoles, dans les garages, sous les porches…

Visiteuse d’été présente de mars à octobre, elle se cantonne dès son arrivée sur son site de nidification.

Vols et chants fréquents autour des bâtiments ; se pose souvent au sol pour récupérer de la boue pour la confection du nid. La
construction ou la réparation d’un ancien nid dure de 3 à 10 j. C’est souvent début juin que se situent les envolées des premières nichées.

Si possible, prendre contact avec les propriétaires pour le
dénombrement des nids occupés.

Conseiller de toujours laisser un accès au nid pour la réussite de la nichée (ex : dans un garage prévoir une ouverture permanente pour les oiseaux).

17 à 18 j – 3 à 6 œufs ; éclosion : début mai jusqu’à août ; 2 ou 3 couvées.

Envol des jeunes après une vingtaine de jours ; ils restent près du nid et continuent d’être nourris par les parents.

Katia LIPOVOI et Bruno FLEURANT, LPO Vienne

Hirondelle de fenêtre

Niche dans les milieux ouverts offrant des sites propices à la fixation du nid. S’établit sous une saillie de rocher ou de falaise, le plus
fréquemment sous les gouttières des murs extérieurs des bâtiments, même en ville. Forme habituellement de petits groupes et parfois de véritables colonies où les nids sont très rapprochés. Le nid est une structure arrondie en forme de demi-coupe, fixée sur une surface verticale. Il touche presque l’élément qui le surplombe, de sorte que seule une entrée très étroite au sommet en permet l’accès. Le couple utilise des particules de boue qu’il raffermit à l’aide de fibres
végétales. La garniture comprend des plumes, des tiges d’herbe sèche et des débris végétaux.

La reproduction débute fin mai et se prolonge jusqu’au début
septembre.

La construction ou la consolidation des nids, la couvaison. Le critère le plus significatif est le nourrissage des petits au nid.

De jour, transect le matin et le soir dans les villes et villages, en observant la présence de nids le long des surplombs des maisons et les allées et venues des parents.

N’est pas très sensible au dérangement. Le plus grand problème est la destruction des nids.

Par le couple de 13 à 19 jours ; 2 ou 3 couvées ; l’éclosion de la nichée s’étend sur deux ou trois jours, les deux parents nourrissent les jeunes.

Les jeunes prennent leur essor au bout de 19 à 25 jours jusqu’en septembre, mais continuent à dépendre des adultes.

Roger BOUARD, LPO Vienne

Bergeronnette grise

Niche et hiverne communément dans toute la région. Cette
bergeronnette occupe de nombreux milieux (zones urbaines, parcs, jardins, bocage, plaine…) où elle recherche activement sa nourriture au sol, sur les toits ou au bord de l’eau, marchant, courant, voletant. Elle niche dans des cavités de falaises, de bâtiments, au rebord d’un toit, ou sous un pont.

Observable toute l’année ; la période de reproduction débute en mars ou avril et se poursuit jusqu’en juillet et août. Indices à rechercher : vol onduleux, ponctué de cris mouillés “ chrip ”, souvent doublés et énergiques ; transport de matériaux pour le nid et de nourriture pour les jeunes.

Transect, recherche orientées vers le milieu bâti, les ponts.

Peu sensible, souvent à proximité de l’homme, dans les jardins, parcs, pépinières, jeunes plantations, y compris en milieu urbain.

1 à 2 pontes par an. Le nid finement ouvragé, accueille 5 ou 6 œufs pondus entre mai et juillet.

Le séjour au nid des oisillons est de 12 à 15 jours. Les adultes
nourrissent encore les petits pendant une semaine, puis c’est
l’émancipation ; cependant, la famille reste groupée et se disperse plus tard. L’oisillon signale sa présence par un “ titititi ” fin ; après l’envol “ dziz dziz ” et “ zuit-witt ” “ stig-litt ” ; cri d’alarme “ tiz ” et “ aa-i ”.

Hélène DURET, Charente Nature

Troglodyte mignon

Niche dans tous les milieux plus ou moins boisés, riches en buissons (jardins, parcs, haies, bosquets, forêts, landes et ronciers) ; peut
utiliser d’anciens nids, d’Hirondelle de cheminée notamment. Nid sphérique, généralement placé à faible hauteur (dans le lierre au pied d’un arbre par exemple) mais parfois à plusieurs mètres de haut et qui peut être construit en quelques heures.

Espèce principalement sédentaire mais des déplacements hivernaux sont notés (reprise en Vienne d’un oiseau bagué en Tchéquie).
Solitaire en automne et hiver. Mars correspond à l’activité maximale des mâles : chant, construction de plusieurs nids dont les femelles en garnissent l’intérieur de feuilles. Mâles souvent polygames. La
reproduction s’échelonne jusqu’à la fin juillet.

Mâle chanteur cantonné. Chant particulièrement fort pour la taille de l’oiseau (notes stridentes et trilles aiguës rapides). Transport de
matériaux, de nourriture, groupes familiaux avant l’émancipation des jeunes.

Point d’écoute pour détecter les cantonnements et affûts. Il peut utiliser le même nid l’année suivante.

Espèce peu sensible.

13 à 15 jours, assurée par la femelle. 5-8 œufs de couleur blanche finement tachetés de rouille ; habituellement deux pontes en avril ou mai et en juin ou juillet.

Sortie des jeunes à 14-20 jours. Ils s’égaillent dans les fourrés
environnants et sont nourris encore 7-10 jours par les parents qui prennent en charge 2-3 jeunes chacun.

Raphaël BUSSIERE, LPO Vienne

Accenteur mouchet

L’Accenteur est une espèce commune quoique discrète, qui se plait près des habitations et partout où il y a des buissons, avec une
préférence pour ceux qui sont les plus denses. Nid généralement placé à faible hauteur dans un endroit abrité de la lumière.

Son chant peut être entendu toute l’année mais ne porte pas
beaucoup. Il faut donc profiter des mois de janvier et de février pour bien l’avoir à l’oreille. Le chanteur se tient généralement en
évidence posté sur une branche à faible hauteur.

Les mâles sont plus gris que les femelles qui paraissent plutôt
brunes. Les jeunes sont reconnaissables à leur dessous jaunâtre rayé de brun.

Noter les poursuites entre mâles à partir de février, puis les parades en mars et avril durant lesquelles mâle et femelle se rapprochent ailes tremblantes et agitent la queue. Regain du chant en juillet (2ème ponte). Les mâles accouplés ne chantent pas pendant la phase d’incubation, mais accompagnent les femelles lorsqu’elles vont se nourrir, ce qui est assez fréquent.

Arriver sur le terrain de nuit car l’Accenteur commence à chanter très tôt, avant le lever du soleil. Le reste de la journée, son chant se noie dans le concert général et passe facilement inaperçu.

Inconnue.

L’Accenteur mouchet peut être monogame, polygame ou polyandre. 2 pontes, voire 3, déposées entre la mi-mars et la mi-juillet. Les œufs (4-5 d’habitude) d’un beau bleu turquoise, sont couvés par la femelle seule pendant une douzaine de jours.

Les poussins quittent le nid 10 à 14 jours après l’éclosion.

Alain ARMOUET, GODS

Rougegorge familier

Espèce cavernicole, nid caché dans une anfractuosité au sol (entre des racines, sous des branchages, souvent dans un talus) en zone rurale, ou à quelques mètres du sol (dans un mur, dans une cabane de jardin…) en zone périurbaine et urbaine ; nid fait d’un amas de feuilles mortes et de mousse tapissé d’herbes sèches, de crins et de plumes. Le Rougegorge affectionne les boisements frais et humides avec sous-étage dense et les bocages lâches (zone rurale), et les
espaces verts et jardins (zone périurbaine et urbaine).

Pontes de mars à juin. Premier chant complet annonçant la proximité de la reproduction courant février. Nicheurs majoritairement
sédentaires, rejoints en hiver par des migrateurs plus nordiques. Passages prénuptial jusqu’en avril et postnuptial dès fin août.

Confusion impossible pour les adultes. Mâle et femelle identiques.

Chants, entrée dans des cavités, recherche et transports de matériaux pour le nid, transport de nourriture et cris des jeunes au nid à
l’arrivée d’un adulte nourrissant.

Transect puis affût (oiseau discret en période de nidification), toute la journée.

Espèce peu sensible en période de reproduction. Supporte le passage répété devant son nid.

14 jours en moyenne. 4/7 œufs blanchâtres plus ou moins tachés de brun rouge ; 1ère éclosion en avril. 2 couvées par an.

Sortie des jeunes de la cavité à 14 jours en moyenne. Les jeunes sont autonomes à 20 jours en moyenne. Durant cette période, ils se signalent par de longs cris sifflés afin d’être localisés par leurs parents venant les nourrir.

Stéphane COHENDOZ, LPO Charente-Maritime

Rossignol philomèle

Espèce commune nichant à faible hauteur et parfois au sol, dans les milieux boisés ou arbustifs (taillis, sous-bois), près de cours d’eau, et aussi près des zones habitées (hameau) et
périurbaines (parcs et jardins). Le nid est un amas volumineux de feuilles mortes et d’herbes sèches, bien caché, souvent près de l’eau, construit par la femelle seule.

Les premiers migrateurs arrivent vers le début avril et les derniers dans la 3ème décade du même mois. Premiers chants début avril, ponte et couvaison dès le mois de mai, envol des jeunes fin juin à fin juillet.

Le chant puissant, mélodieux, facilement identifiable, diurne et très souvent nocturne quand il fait chaud ; parades nuptiales au cours de laquelle le mâle bat des ailes et agite la queue, transports de
matériaux, de nourriture.

Écoute et observation plutôt le matin ou en fin de journée autour des bosquets, en lisière de bois, le long des haies ou des cours d’eau.

Espèce très furtive et pas toujours facile à voir ; craint le bruit ou des passages trop fréquents à proximité du nid en période de
reproduction.

1 à 2 pontes par an, de 4 à 6 œufs, à partir du 15 mai ; incubation de 13 à 15 jours, par la femelle seulement.

Sortie des jeunes vers l’âge de 11 à 12 jours ; nourrissage de la
progéniture, par les 2 parents, encore 1 à 3 semaines après l’envol des jeunes du nid.

Noël MARTIN, Charente Nature

Rougequeue noir

Villes, villages, hameaux et fermes ; nid assez volumineux dans des trous à large entrée, dans la pierre (bâtiments) ou sous des abris (poutres), mais occasionnellement aussi dans des falaises ou des carrières. Accepte des nichoirs. Hauteur du nid variable.

De mars à fin juillet ; des mâles chantent dès leur retour de
migration (fin février) jusqu’à la fin octobre, avec quasi interruption en juillet et août (chants sporadiques). Toutefois, une petite partie de la population hiverne en Poitou-Charentes.

La queue vibre lors du chant ou lors des phases d’attention. Mâles et femelles différents, mais quelques mâles chanteurs adultes arborent un plumage femelle.

Chant : motif initial avec sifflements, pause, bruit de papier froissé, puis quelques sifflements de nouveau. Chante volontiers sous la pluie, mais sans faire des claquettes. Parades : ailes étalées et queue étendue. Entrée dans des cavités, transport de nourriture ou
matériaux, alarme (sorte de cliquetis “ tek tek tek ”).

Chant ou repérage visuel, ces oiseaux se montrant volontiers (hors couvaison).

Sensibilité au dérangement : nerveux ; alarme facilement.

13/15 jours, 4 ou 5 œufs couvés par la femelle ; 1ère ponte débute en avril, la 2ème peut survenir en juillet.

Envol des jeunes à 14 à 20 jours, échelonné de mai à fin juillet.

Jean-Marc VILLALARD, GODS