Conclusion

L’ambition de ce document est de dresser un état des lieux des connaissances sur les plantes messicoles du Poitou-Charentes.

L’inventaire des plantes messicoles du Poitou-Charentes mené par les associations membres de Poitou-Charentes Nature entre 2005 et 2009 a permis de collecter plus de 3 700 données floristiques. Ce sont ainsi 76 espèces messicoles sur les 111 recherchées dans notre région, qui ont été retrouvées. Les espèces non revues dans le cadre de cet inventaire sont pour la plupart considérées comme disparues, car non observées depuis plus de 30 ans.

Il reste néanmoins encore beaucoup à découvrir et à faire pour la conservation des plantes messicoles dans notre région et ce, malgré le travail important de prospection qui a été mené durant ces 4 dernières années. La connaissance floristique accumulée dans ce domaine à l’échelle de la région et synthétisée au sein de ce document est conséquente et a permis la redécouverte d’espèces que l’on croyait disparues depuis de nombreuses années. Néanmoins, elle doit être considérée comme partielle et hétérogène sur notre territoire, tant la tâche était immense au regard de moyens humains limités (faible nombre de botanistes, formation de néophytes limitée car longue et difficile). Cependant, cette connaissance a permis de dégager des tendances de rareté qui peuvent être considérées comme une ébauche d’un statut de rareté régionale pour chaque espèce messicole, utile à la définition d’une stratégie régionale de conservation.

Ce document a également l’ambition « secrète » de susciter de nombreuses vocations, aussi bien au sein des botanistes confirmés que des botanistes « en herbe », à contribuer activement à la connaissance et donc à la préservation des espèces messicoles de notre région. En effet, les moyens déployés dans le cadre de cet inventaire ont montré que plus on est nombreux à prospecter, plus on trouve, permettant ainsi d’avoir une meilleure vision du statut de conservation des espèces recherchées.

Enfin, il s’agit d’un outil de sensibilisation et d’information sur la diversité fragile de ce groupe d’espèces qui ne se résume pas qu’au simple Coquelicot commun qui, il est vrai, est encore assez courant dans et en bordure des champs. Derrière ce « coquelicot », se cachent deux autres espèces de coquelicots méconnues mais également de nombreuses autres plantes plus discrètes dont certaines jettent leurs dernières forces dans la bataille et sont aujourd’hui au bord de l’extinction au niveau régional mais également au niveau national.

C’est pourquoi, face à ce constat de raréfaction extrême des plantes messicoles, il devient urgent de bâtir et consolider de nouveaux partenariats entre le monde agricole, les gestionnaires d’espaces, les institutions publiques et le monde naturaliste (associations, Conservatoire Botanique National…) afin d’établir ensemble une stratégie partagée de conservation des plantes messicoles en région Poitou-Charentes et dans l’intérêt général.

Cette action a été soutenue par :