L’habitation d’un administrateur de Nature Environnement 17 vandalisée

L’habitation d’un administrateur de Nature Environnement 17 vandalisée

A la suite de l’agression commise au domicile d’un vice-président de l’association Nature Environnement 17, le réseau des associations de protection de la nature et d’éducation à l’environnement de FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT en Nouvelle-Aquitaine s’est associé dans le communiqué de presse joint.

Nature Environnement 17, Poitou-Charentes Nature et France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine dénoncent ces agressions et appellent l’Etat à punir leurs auteurs et à protéger les militants, bénévoles, salariés et administrateurs des associations.

              

Communiqué de presse du 24/03/2023

Disponible en format PDF

Une agression intolérable
A la fin d’une manifestation à La Rochelle le 22 mars, à l’appel de certains syndicats agricoles et d’irrigants, pour continuer à irriguer à l’identique et contre l’interdiction des pesticides, un groupe d’agriculteurs a déversé devant l’habitation d’un administrateur de l’association de protection de la nature et de l’environnement, Nature Environnement 17, des pneus et des tuyaux, a balafré de graffitis ses murs, tout en s’en prenant à son épouse.

Nous dénonçons ces intimidations et dégradations.
Ces agressions de groupes d’agriculteurs à l’encontre de nos associations n’ont cessé de se multiplier, en toute impunité, alors que, dans le même temps, l’Etat utilise le contrat d’engagement républicain pour faire taire toute expression militante. De telles pratiques sont inacceptables dans un État de droit : nous attendons une condamnation ferme des auteurs de ces dégradations par les pouvoirs publics et notamment de la part du gouvernement.

Nous agissons démocratiquement
Nos associations utilisent tous les outils de la démocratie, plaidoyer, participation aux commissions départementales et régionales, actions d’éducation à l’environnement, études et expertises naturalistes, et actions juridiques, pour défendre nos biens communs : la biodiversité, les sols, l’air et l’eau.

Vers une réforme des pratiques agricoles
Les causes de la crise que subit aujourd’hui le monde agricole ne sont pas à rechercher du côté des associations de protection de la nature. Depuis des décennies, nous appelons à une réforme de fond des pratiques agricoles, recentrées sur la proximité, sur le respect de la biodiversité et des ressources naturelles, avec une juste rémunération des agriculteurs, basée sur le travail fourni et sur les aides de l’Europe. Les consommateurs nous suivent en ce sens.

Pour la concertation et la responsabilité de l’Etat
La solution ne peut pas se trouver dans l’intimidation envers les associations de défense de l’environnement mais plutôt dans la concertation et sous la responsabilité de l’État.

L’Etat doit condamner ces agressions, punir les responsables et protéger nos militants, bénévoles et administrateurs.

Poitou-Charentes Nature, membre fondateur de FNE NA, est la fédération picto-charentaise des associations de protection de la nature et de défense de l’environnement.

France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine, confédération régionale des associations du réseau FNE, est agréée pour la protection de la nature et habilitée à participer au débat public en Nouvelle-Aquitaine.
Retrouvez-nous sur https://fne-nouvelleaquitaine.fr/

Crédit photo : Nature Environnement 17

Pour en savoir plus :

-Communiqué de presse de NE17 du 23/03/2023 :NOUVELLE AGRESSION DU VICE-PRÉSIDENT DE NATURE ENVIRONNEMENT 17 : VA-T-ON PARLER D’AGRI-TERRORISME ?

La légalité de la méga-bassine de Sainte-Soline

La légalité de la méga-bassine de Sainte-Soline

Communiqué de presse du 14 novembre 2022

Le projet des réserves d’irrigation porté par la Société Anonyme « Coopérative de l’eau des Deux-Sèvres », dans le bassin de la Sèvre niortaise, a été sous le feu de l’actualité, à l’occasion de la manifestation des 29 et 30 octobre à 79-Sainte-Soline, où a démarré la construction de la plus grande des 16 « méga-bassines » concernées par le projet de la SA précitée.

Poitou-Charentes Nature, fédération d’associations de protection de la nature et de défense de l’environnement, membre du réseau France Nature Environnement, tient à réagir aux propos des représentants de l’Etat et membres du gouvernement ayant laissé entendre que les voies de recours avaient été épuisées et que le projet avait été jugé légal.

La fédération Poitou-Charentes Nature, avec une partie de ses associations membres, est actuellement engagée sur plusieurs recours sur le projet de la Coop de l’eau 79 :

  • Un recours contre l’arrêté préfectoral inter-départemental (API 79-17-86) de 2017 (projet de 19 bassines), puis sur l’API complémentaire n° 1 de 2020 (16 bassines)*. Sur ce contentieux l’instruction est close, mais le jugement n’est pas rendu sur le fond.
  • Un recours contre le sursis à statuer de mai 2021, après le jugement du Tribunal Administratif de Poitiers considérant illégales (au regard du SAGE) 9 des 16 bassines. L’instruction est close en appel ; nous sommes en attente d’une date d’audience.
  • Un recours contre l’arrêté complémentaire n°2 de mars 2022, introduisant les propositions de la SA « Coop de l’eau 79 » pour se conformer au SAGE. Ce contentieux, déposé en juillet 2022, est à l’instruction.

La fédération Poitou-Charentes Nature est accompagnée sur ces recours, d’une part, par ses associations membres Nature Environnement 17, LPO, Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres, Vienne Nature, APIEEE et SOS Rivières… et, d’autre part, par les fédérations 17 et 79 des Associations de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique ainsi que l’Association agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique des pêches sportives Saint-Maixentaises.

La fédération Poitou-Charentes Nature tient donc à démentir les déclarations selon lesquelles les voies de recours aient été épuisées. Ces déclarations sont d’autant plus problématiques qu’elles alimentent un climat déjà tendu par les interdictions de manifestations et l’usage de termes inappropriés comme « écoterrorisme », crispant les positions et augmentant les risques d’affrontements violents.

La fédération Poitou-Charentes Nature continuera de s’opposer au projet de la SA « Coopérative de l’eau des Deux-Sèvres », sur la base d’arguments relevant de son expertise en matière de gestion de l’eau et de biodiversité. Elle s’oppose également par voie de recours aux projets similaires en Charente, en Charente-Maritime et dans la Vienne, rappelant qu’il y a actuellement 93 méga-bassines en projet dans le Poitou-Charentes.

* Cet Arrêté Préfectoral Interdépartemental complémentaire s’appuyait sur le « Protocole d’accord », signé, fin 2018, par 4 organisations associatives qui sont toutes sorties du « Protocole », avant mai 2022, sauf une qui n’est pas membre direct ou affilié de FNE Nouvelle-Aquitaine.

Poitou-Charentes Nature

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Autres publications sur le sujet :

Irrigation la jungle ?

La Nouvelle République a relaté le 7 août 2014 le sabotage du limnigraphe chargé de mesurer le débit de la rivière Clain au niveau du pont Saint-Cyprien, à Poitiers.

Selon le journal, l’Association des Irrigants de la Vienne (ADIV) revendique cet acte de vandalisme..

En détruisant le « thermomètre », les saboteurs pensent priver toute la société d’indicateur pour la rivière Le Clain à Poitiers. Ce dispositif de mesure permet une gestion de l’irrigation compatible avec tous les autres usages..

Non contents des pressions leur permettant d’irriguer, sur certains bassins, malgré les rivières asséchées, les irrigants veulent dicter leur loi et faire fi des textes qui donnent la priorité à la salubrité et à l’eau potable.

Article L. 211-1 du code de l’environnement :

La gestion équilibrée doit permettre en priorité de satisfaire les exigences de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile et de l’alimentation en eau potable de la population.

Poitou-Charentes Nature entend dénoncer ces actes inqualifiables d’une minorité qui s’approprie le patrimoine de tous.

Trop de retenues (de substitution) tue les réserves (en eau) !

Communiqué de presse du 4 novembre 2008

Poitou-Charentes Nature s’insurge contre la multiplication anarchique de ces retenues qui en fin de compte ne servent qu’à conforter des pratiques nocives pour les milieux naturels et dangereuses pour la santé de l’homme.

Selon Pierre GUY, Président de la Fédération régionale Poitou-Charentes Nature, affiliée à France Nature Environnement « il est nécessaire de définir des dispositions réglementaires strictes de prélèvements en hiver et d’étudier l’impact des projets cumulés à l’échelle des bassins versants ».

Le manque d’eau estival est un problème récurrent en Poitou-Charentes. Les cours d’eau souffrent en été, et malgré cela ils doivent subvenir à des besoins toujours plus importants : alimentation en eau potable (car la ressource souterraine a été trop sévèrement polluée), irrigation… ce qui remet en cause le maintien de leur bon fonctionnement biologique.

Les irrigants demandent à la société de régulariser une situation qui s’est mise en place dans les années 70 et 80 en dehors de toute concertation et sans que l’administration ait eu la possibilité de vérifier l’adéquation des volumes prélevés par rapport aux possibilités des milieux naturels. L’irrigation s’est développée sans évaluation des impacts cumulés et sans contrôle efficace de l’administration (rapport conjoint des inspecteurs généraux des ministères de l’environnement et de l’agriculture – juin 2007).

Les retenues de substitution, réclamées avec véhémence par les agriculteurs, ont été imaginées pour prétendre améliorer la gestion de l’eau, notamment afin de répondre aux problèmes estivaux d’assecs ; elles ne règlent en fait que la sécurisation de l’approvisionnement en eau pour une irrigation massive !

Le déficit en eau est seulement déplacé dans la saison, avec un pompage dans les cours d’eau ou dans les nappes aquifères hors périodes de basses eaux, en substitution des prélèvements estivaux, sans réelles précautions pour respecter les crues utiles de l’hiver, et sans évaluation de l’effet cumulé des projets dans chaque bassin versant.

Par ailleurs, nous constatons tous les jours que la qualité des milieux naturels et de l’eau, y compris celle servant à l’eau potable, ne s’améliore pas : les retenues ne permettent que de maintenir une agriculture intensive gourmande en eau et en polluants (nitrates, pesticides…). ce qui est en totale contradiction avec les objectifs du Plan Régional Santé Environnement et avec ceux des projets de loi du Grenelle de l’Environnement. Leur intérêt économique n’est avéré que du point de vue de grands agriculteurs céréaliers qui trouvent là une solution parfaite pour pérenniser leur activité.

Le financement de ces retenues d’intérêt privé est réalisé à 70%, parfois plus, par des fonds… publics ! Mais tout le monde n’en profite pas : les céréaliers seront une nouvelle fois les mieux servis. Dans chaque cas, le projet ne profite qu’à une minorité des agriculteurs du bassin. Cette minorité a néanmoins le soutien total et inconditionnel de certains élus et de l’Etat !

Il est impensable que les retenues de substitution soient présentées comme étant la solution exclusive aux problèmes de quantité d’eau, alors que la modification des assolements et l’accompagnement de la désirrigation seraient au moins aussi efficaces, et auraient l’avantage de préserver l’environnement !

Le Président, Pierre GUY