Conclusion

Texte de Pierre GUY en conclusion du séminaire d’échanges et de réflexion sur les inventaires du patrimoine naturel du Poitou-Charentes du 27 novembre 1999.

Je pourrais dire en commençant que je suis un homme heureux.

Un homme heureux en tant qu’écologiste parce que je pense à tous ceux qui ont travaillé, qui ont apporté quelque chose aujourd’hui, lancé des pistes de travail, elles étaient déjà amorcées et demain il va se passer quelque chose.

En terme, par exemple, d’un atlas du Patrimoine Naturel de Poitou-Charentes ; en terme du prochain colloque international, je retiens déjà la candidature de Patrick [Duncan] et de Jean [Burger] pour organiser le prochain colloque international, qui se sont spontanément proposés pour l’organiser.

Je suis donc heureux, malgré tout il y encore un certain nombre de questions qui se posent ou de choses que nous pouvons dire.

D’abord je crois qu’il faut affirmer très clairement que toutes les approches sont légitimes.

Qu’Hamonet [Conseil Supérieur de la Pêche] s’occupe des écrevisses à pattes blanches ça me paraît légitime, que l’ONC s’occupe du cerf ça me paraît légitime, que les ornithologues s’occupent des oiseaux tout ça paraît légitime.

D’un autre côté on a dit tout à l’heure, il faut articuler, il faut contractualiser.

Je crois que tout ça c’est vrai, il faut y penser ; on a parlé de piraterie, elle existe, mais encore faudrait-il regarder.

Je pense que le document du Ministère de l’Environnement que personne ne lit, qui doit dater de 1998, apporte un certain nombre d’éléments, c’est-à-dire que la propriété n’est pas forcément diffusion, elle peut être obligatoire mais elle peut être aussi interdite. La diffusion n’est pas non plus droit d’utilisation sans citer ses sources.

Christophe Colomb a découvert l’Amérique ; il n’a pas inventé l’Amérique, il l’a découverte ; souvent on parle d’inventeur de Patrimoine Naturel, à mon avis c’est une faute de français, on le découvre et on n’invente pas. On a retenu le nom de Christophe Colomb -ça vous fait sourire- je ne savais plus si c’était pour le roi d’Espagne ou le roi du Portugal, j’ai interrogé 3 personnes notables, compétentes, sérieuses ; il y avait moitié-moitié Espagne-Portugal, personne ne se souvenait du nom du roi [réponses dans la salle : Ferdinand II et Isabelle 1ère la Catholique]. Bien, j’ai la réponse.

Cela veut dire qu’il faut distinguer la notion de propriété intellectuelle de la découverte, de l’usage.

Ce mètre carré où je suis appartient à l’Etat : est-ce que les usagers ont le droit d’en faire n’importe quoi ? Pas forcément.

Ça veut dire que nous sommes dans un système un peu de copropriété à partir du moment où on travaille en partenariat, donc il faut trouver les règles du jeu dans lesquelles ce soit gagnant-gagnant, que tout le monde gagne quelque chose.

Je pense que c’est un dossier qu’il faut ouvrir (ici je parle à mon titre personnel), beaucoup parlent du code de déontologie (il date je crois de 1982), dans lequel on ne cite pas les associations c’est-à-dire que les associations n’ont pas le droit de cité et que le payeur n’a pas le droit de cité. Un code de déontologie dans lequel on ne connaît pas le payeur et on ne connaît pas le monde associatif, il faut en retenir ce qu’il y a à retenir et pas le reste ; donc cela veut dire qu’il faut réfléchir, qu’il faut causer.

Et que dire d’autre ? Simplement que je vous remercie tous d’avoir répondu à notre appel, à l’Ifrée et à Poitou-Charentes Nature, de nous avoir fait confiance pour l’organisation de ce colloque pour lequel il faut le dire, vous êtes en droit d’applaudir, Bruno, Dominique et quelques autres qui ont fait beaucoup de choses et ne pas oublier aussi le cas échéant d’applaudir le cuisinier, c’était pas si mauvais que ça [rires] et si nous sommes ici c’est quand même ne l’oublions pas aussi grâce au CNRS.

Mais enfin, juste une dernière chose, je suis intimement persuadé que ce que nous avons fait en terme de démocratie aujourd’hui, on n’était pas capable de le réaliser simplement il y a 1 ou 2 ans et qu’après tout dans le courant du plan on doit être capable de travailler ensemble pour donner au Poitou-Charentes une véritable politique.

Je vous remercie.

Pierre GUY