La région Poitou-Charentes accueille aujourd’hui 26 espèces de Chauves-souris sur 34 connues en France.
Ces espèces, toutes quasi-exclusivement insectivores, connaissent un déclin plus ou moins préoccupant, causé par de multiples facteurs qui ont entraîné la dégradation et la raréfaction de leurs habitats de chasse et des gîtes d’hibernation et de reproduction.
Parmi ces espèces, la région porte une responsabilité particulière quant à la conservation de plusieurs d’entre elles à l’échelle nationale (SFEPM, 2014) :
- Le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) dont elle accueille environ 10 % de la population française en hiver, ce qui la classe au 4 ème rang national (environ 7 000 individus), alors qu’environ 2 200 individus sont connus en période de parturition (10 ème rang national) ;
- Le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) dont elle accueille la 3 ème population en période de parturition (environ 2 000 individus) ;
- Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) dont elle accueille la 4 ème population hibernante avec environ 4 100 individus ;
- Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) dont elle accueille la 7 ème population hibernante (environ 10 000 individus). Pour cette espèce méridionale en limite nord de son aire de répartition, près de 4 000 individus se reproduisent dans quelques cavités de Charente et Charente-Maritime.
- La Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) dont un site a accueilli il y a quelques années près de 600 individus en hiver, représentant ainsi un des 3 plus importants sites français pour l’hibernation de l’espèce.
Sur ces 26 espèces, plus de la moitié sont dites « anthropophiles ». Leur présence, et par extension leur préservation, sont aujourd’hui étroitement déterminées par les actions de l’homme à leur encontre. Ces espèces vont ainsi trouver refuge, pour tout ou partie de leur cycle biologique, dans les bâtiments publics ou privés et dans les ouvrages d’art (greniers, granges, combles, clochers d’église, caves, ponts, etc.).
Les nouvelles techniques de restauration du bâti et des ouvrages d’art, les produits de traitement des charpentes, l’accueil et la mise en valeur des bâtiments publics, sont autant de menaces qui pèsent aujourd’hui sur ces espèces dans notre région.
Les connaissances quant à la répartition de ces espèces « anthropophiles » restent hétérogènes et très incomplètes dans la région, particulièrement en ce qui concerne les colonies de parturition (= mise-bas).
Ces importantes lacunes en matière de connaissance sont principalement dues aux difficultés de prospection du bâti public et privé (autorisation, accès, etc.), du temps nécessaire pour de telles prospections et du faible taux de retour d’information (manque de sensibilisation, d’information, de communication, etc.).
C’est en partant de ce constat que Deux-Sèvres Nature Environnement a initié en 2005 une étude portant sur l’amélioration des connaissances et la préservation des chauves-souris dans le bâti public en Deux-Sèvres, financée par le Conseil Régional et la DREAL. À ce jour, 32 communes sont signataires d’une charte élaborée par DSNE, le Conseil Général, le CAUE et l’association des Maires des Deux-Sèvres, prévoyant la prise en compte des chauves-souris dans les actions de restauration du patrimoine bâti et des ouvrages d’art.
Ce programme est lié à « Radiopistage (Charente, Charente-Maritime) »
C’est fort de la réussite de cette opération et pour palier aux lacunes régionales en matière de connaissance et de protection des chauves-souris anthropophiles que ce projet voit le jour.