Rédacteur : Guy Chezeau
Physionomie – structure
Les conditions stationnelles de cet ensemble d’habitats sont liées à l’existence d’un substrat minéral meuble. Si la nature pétrographique des éléments n’est pas déterminante, leur granulométrie a en revanche un impact sur leur mobilité. Ce dernier facteur est essentiel dans la disposition ou l’évolution des habitats.
L’influence du sel se fait sentir selon un gradient décroissant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la mer. Dans le même temps, la perméabilité du substrat allant en diminuant, son hydromorphie tend à augmenter, lorsqu’on se déplace vers l’intérieur des terres.
La corrélation de ces facteurs multiples détermine l’existence d’habitats successifs disposés plus ou moins parallèlement au rivage. Classiquement, de manière simplifiée, on distingue la succession suivante : la plage de sable, la dune embryonnaire, la dune mobile ou dune blanche, la dune fixée ou dune grise et la dune boisée ou encore la plage de galets, la levée de galets et la lagune (ou la zone humide).
L’ensemble est soumis aux effets mécaniques de la mer et du vent, il en résulte localement des phénomènes d’érosion avec recul du trait de côte et une agression des milieux dunaires. Ailleurs, comme à Bonne Anse, la sédimentation très active entraîne une accrétion rapide qui se traduit par une dynamique extrêmement active du milieu.
Caractéristiques biologiques
Au sein de ces habitats, tous les types biologiques sont représentés, depuis les annuelles ou thérophytes jusqu’aux arbres ou phanérophytes. Les adaptations sont également variées. On retiendra notamment l’adaptation à la sécheresse, le substrat meuble favorise en effet une circulation très rapide des eaux météoritiques asséchant le milieu. La combinaison de ce facteur avec un ensoleillement marqué au niveau de la dune blanche et de la dune grise est source d’une aridité prononcée. On note ainsi un développement extrême des systèmes racinaires horizontal et vertical en même temps que la réduction foliaire ou la protection des organes aériens propre à limiter les pertes d’eau. L’action du sel et des embruns est également source d’une adaptation des plantes de la plage et de la dune embryonnaire, plusieurs espèces montrent une crassulescence prononcée.
Espèces caractéristiques
Ammophila arenaria, Artemisia campestris ssp.maritima var.lloydii, Calystegia soldanella, Carex arenaria, Elymus farctus, Ephedra distachya, Euphorbia paralias, Helichrysum stoechas, *Salix arenaria |
Classification
Végétation annuelle des laisses de mer
CH « Laisses de mer sur substrat sableux à vaseux des côtes Manche-Atlantique et mer du Nord » CAKILETEA MARITIMAE
Dunes [1] …
CH « Dunes mobiles embryonnaires » : AMMOPHILION ARENARIAE pp.
CH « Dunes mobiles du cordon littoral à Ammophila arenaria »
(dunes blanches) AMMOPHILION ARENARIAE pp.
CH « Dunes côtières fixées à végétation herbacée » (dunes grises) EUPHORBIO-HELICHRYSION STOECHADIS
Dépressions humides arrière-dunaires
CH « Dépressions humides intra-dunales » MOLINIO-HOLOSCHOENION
CH « Dunes à Salix repens ssp.argentea » SALICION ARENARIAE
[1] Les habitats « Dunes boisées littorales thermo-atlantiques à Chêne vert », « Arrière-dunes boisées à Chêne pédonculé » et « Aulnaies, saulaies… arrière-dunaires » seront traités dans des fiches spécifiques concernant les forêts.