Statut de protection
Protection nationale : Article 1
Directive Habitats : Annexes 2 et 4
Convention Berne : Annexe 2
Convention Bonn : Annexe 2
Liste Rouge Nationale : Vulnérable
Liste Rouge Mondiale : Faible risque
Répartition régionale
La répartition du Grand Rhinolophe n’est encore que partiellement connue. Les données concernant cette espèce correspondent pour l’essentiel à des observations effectuées en milieu souterrain et la cartographie de la présence de l’espèce reflète parfaitement celle des cavités prospectées.
L’espèce n’est pourtant pas cantonnée aux zones karstiques ou aux secteurs de carrières et de mines. Elle est présente en phase d’activité dans le bocage ou les milieux boisés de nombreux secteurs démunis de cavités souterraines. Sa présence est alors beaucoup plus difficile à établir, l’espèce n’étant pas aisément repérable par détection ultrasonore (faible portée des signaux, fréquence très élevée).
Effectifs régionaux
En période hivernale, la population de Grand Rhinolophe est importante puisque plus de 5000 individus ont été dénombrés en 1998-99 dans près de 200 gîtes, ce qui représente environ 15 % de l’effectif national connu.
L’essentiel des gîtes d’hibernation n’abrite que quelques dizaines d’individus mais certains hébergent jusqu’à 800 animaux (Charente-Maritime).
<20 | 20-50 | 51-200 | 201-500 | >500 | Total | |
---|---|---|---|---|---|---|
Charente | 60/15 | 60/3 | 160/2 | 230/1 | 595/1 | 1105/22 |
Charente-Maritime | 122/26 | 92/4 | 381/5 | 229/1 | 823/1 | 1647/37 |
Deux-Sèvres | 60/16 | 0 | 336/2 | 0 | 0 | 396/18 |
Vienne | 300/95 | 154/5 | 459/5 | 1135/4 | 0 | 5196/109 |
Totaux | 542/152 | 306/12 | 1336/14 | 1594/6 | 1418/2 | 5196/186 |
Légende : 1erchiffre : effectif ; 2ème chiffre : nombre de sites.
La population reproductrice n’est encore que très imparfaitement connue. Pour l’heure, nous ne connaissons qu’une quinzaine de colonies totalisant moins de 1000 individus.
Un gros travail de prospection est donc à entreprendre afin de découvrir et protéger les gîtes de parturition les plus importants.
Fréquence
Au total, le Grand Rhinolophe a été contacté dans 47 % des mailles prospectées. Il s’agit sans doute de l’espèce la plus fréquemment observée en milieu souterrain. Elle est facilement repérable et fréquente une multitude de petits sites où stationnent quelques individus de façon plus ou moins régulière.
Gîtes utilisés
Les gîtes utilisés en période de reproduction sont encore largement méconnus mais plusieurs colonies de parturition ont été trouvées dans des églises et des granges (Deux-Sèvres et Vienne) ou des cavités souterraines (Charente-Maritime).
Dans les carrières, les femelles s’installent dans des cheminées obturées au sommet par des dalles de béton, directement exposées au rayonnement solaire. Les animaux s’accrochent donc à de véritables radiateurs.
En période de transit, des gîtes variés, parfois de très petite taille, peuvent être utilisés. En Charente-Maritime par exemple, un viaduc autoroutier à structure creuse abrite plusieurs dizaines d’individus à l’automne.
Habitats et terrains de chasse
Les quelques données dont nous disposons indiquent que les Rhinolophes fréquentent en Poitou-Charentes les milieux semi-ouverts où alternent bois, haies et prairies.
Statut patrimonial et évolution des populations
D’après les quelques données historiques dont nous disposons (BROSSET, 1959, BERTRAND, 1989), la population régionale de Grand Rhinolophe paraît stable, voire en légère augmentation.
La population hivernante picto-charentaise de Grand Rhinolophe représente près de 15 % de l’effectif national et plusieurs gîtes disposent d’effectifs de niveau d’importance européenne.
La région Poitou-Charentes joue donc un rôle majeur dans la conservation de cette espèce en déclin et se doit donc de garantir la pérennité de sa population, notamment par la protection stricte des gîtes les plus importants et par la mise en œuvre de mesures adéquates pour maintenir l’intérêt des terrains de chasse utilisés.
PJ.
Pour télécharger la fiche pratique 2010 sur le Grand Rhinolophe cliquez ici.