Rédacteur : Anthony Le Fouler
Physionomie-structure
Les plantes ligneuses sont exploitées pour leur bois, leurs fruits et, dans le cas particulier des haies, pour des fonctions éco-paysagères (brise-vents, tampon thermiques, lutte contre l’érosion du sol, corridors écologiques). Ces peuplements sont tous des milieux artificiels. Ils présentent généralement une physionomie et une structure très simplifiées en comparaison avec un milieu naturel.
Les strates arbustive et herbacée sont souvent absentes ou appauvries par les traitements herbicides et l’entretien courant. L’absence de ces strates facilite l’exploitation et évite toute concurrence au développement de la plantation. La strate exploitée est homogène car composée d’individus de même essence, de même âge et donc de même dimension.
Ces milieux entretenus régulièrement ne disposent donc d’aucune dynamique propre. Une fois arrivés à maturité, les arbres d’une même parcelle subissent une coupe à blanc suivie de près par un semis artificiel.
La diversité d’essences plantées constitue le seul facteur de diversité de ces milieux à l’échelle régionale. Le sylviculteur choisit l’essence à exploiter principalement en fonction de la nature et de l’humidité du sol. On distingue 4 grands types de plantations :
- les plantations de conifères (pins sylvestre et maritime en grande majorité), sur sol acide ou dans une moindre mesure sur calcaire, ont pour vocation de produire du papier et du bois d’ébénisterie ou de menuiserie. En cas de gestion extensive, une végétation landicole arrive à se développer en strate basse mais, dans la plupart des cas, cette strate inférieure est très appauvrie par l’acidification du sol par ce type de ligneux ;
- les plantations de feuillus destinées à la production de bois (bois d’œuvre pour les chênes exotiques et les noyers et contreplaqués et emballages pour les peupliers). La physionomie du peuplement varie d’une essence à l’autre. Dans les rares peupleraies gérées extensivement, une mégaphorbiaie eutrophisée peu se développer. Dans les autres cas, l’entretien du sous-bois fait de ses plantations des zones de non droit pour la biodiversité ;
- contrairement aux précédentes, les vignes et vergers ont pour vocation la production de fruits. Les arbres et arbustes sont agencés en rangs et une végétation herbacée (prairiale ou clairsemée) est susceptible d’apparaître dans les inter-rangs ;
- les structures paysagères arborées d’origine anthropique sont des haies, des bosquets ou simplement des alignements d’arbres qui forment la trame verticale du paysage bocager. En fonction de la gestion courante réalisée par les agents techniques communaux et les agriculteurs, les 3 strates potentielles (arborée, arbustive, herbacée) d’une haie sont facultatives. On distingue alors les haies basses-arbustives, les haies arbustives, les haies de haut jet pluristratifiées (les plus riches biologiquement) et enfin les alignements d’arbres (les plus pauvres).
Caractéristiques biologiques
Les plantations de conifères concourent à une acidification du sol. Cette contrainte limite fortement l’implantation d’une flore spontanée. Les quelques espèces susceptibles de s’y maintenir sont des plantes adaptées à ces conditions de pH (bruyères, Molinie, Canche) mais cette végétation est quasi systématiquement éliminée car considérée comme concurrente de la plantation.
Les plantations de feuillus peuvent dans certaines situations présenter une flore diversifiée. En cas de broyage tardif des peupleraies, le cortège des mégaphorbiaies marécageuses est susceptible de se mettre en place (cf. fiche « Mégaphorbiaie marécageuse »).
Les vignes et vergers sont eux aussi plus souvent des déserts biologiques. Dans certaines petites vignes familiales toutefois, le sol asséchant conserve quelques plantes thermophiles à répartition subméditerranéenne dont de nombreuses annuelles et des géophytes à bulbe (Muscari, Ornithogale en ombelle, Gagée des champs). Cette flore autrefois typique des vignes a quasiment disparu du Poitou-Charentes. Les vergers présentent quant à eux une végétation basse de type prairial, assez appauvrie par « engraissement » et souvent tondue régulièrement.
Les structures paysagères d’origine anthropique peuvent, dans les cas où l’ensemble des strates sont présentes, potentiellement abriter de nombreuses plantes et animaux typiques des boisements naturels. Ceci leur confère alors une valeur biologique importante.