Somatochlora arctica (Zetterstedt, 1840).
Cordulie arctique
Répartition
Cette cordulie est de répartition eurosibérienne. Elle est présente de l’Écosse au Japon, commune dans le nord de l’Europe, plus localisée aux zones montagneuses au sud du continent.
En France, on la trouve essentiellement à l’est du territoire, dans les Vosges, le Jura et les Alpes. Quelques populations isolées sont également connues dans les Pyrénées et dans les Ardennes. Le Massif Central constitue la limite occidentale de sa répartition en Europe continentale. Des populations y sont connues dans 10 départements où cette cordulie est considérée comme rare. Seul le département de la Corrèze abrite sur le plateau de Millevaches des populations conséquentes (SLO, 2003). D’après Dommanget et al., (2002) elle a été observée à 19 reprises sur 11 communes dans ce département.
Les données les plus proches du Poitou-Charentes proviennent du marais de Vénachat sur la commune de Compreignac en Haute-Vienne (87), soit à environ 35 km du département de la Charente (Lolive et Hennequin, 2007).
Écologie et potentialités régionales
Elle semble totalement inféodée aux zones tourbeuses avec une nette préférence pour les milieux acides. Elle fréquente les tourbières, les mares, les fossés et dépressions inondés. Elle peut être rencontrée sur des étangs acides de taille respectable comme sur de petits trous d’eau ou suintements. Elle n’est présente en plaine qu’à l’extrême nord de la France et au-delà. Au sud, ses populations ne s’installent pas en deçà de 500 m d’altitude. La colline la plus haute du Poitou-Charentes culminant à 366 m et les milieux tourbeux acides y étant particulièrement rares, on peut raisonnablement douter de la présence de cette cordulie dans la région. Il convient tout de même de continuer à prospecter consciencieusement les rares zones tourbeuses ainsi que les étangs oligotrophes du Confolentais et du Montmorillonnais, zones les plus proches des données du Limousin. La Cordulie arctique est discrète et passe assez facilement inaperçue. La collecte d’exuvies paraît être le moyen le plus efficace de déceler sa présence. D’après Grand et Boudot (2006), la période d’émergence débute fin mai, début juin. On ne retrouve, à notre connaissance, dans aucune publication ancienne, de mention de S. arctica concernant le Poitou-Charentes.
Bibliographie
S.L.O., 2003 – Atlas des Libellules du Limousin. Epops, HS : 110 p.