Statut de protection
Espèce introduite.
Biologie et écologie
La Tortue de Floride, essentiellement aquatique, affectionne les étangs et les rivières à courant lent, plutôt riche en végétation, où elle se thermorégule au soleil, dès le printemps sur un support émergé. Carnivore dans les premières années de sa vie, elle passe progressivement à un régime plus herbivore.
Dans des conditions optimales, les jeunes animaux présentent une croissance très rapide leur permettant d’acquérir une maturité sexuelle précoce (4 à 5 ans) par rapport à la cistude (12 à 15 ans), lui permettant ainsi de se reproduire plus rapidement, sachant qu’elle peut pondre un maximum de 20 œufs par ponte (16 chez la cistude). De par sa biologie et son comportement, on pensait que cet animal, sous nos latitudes, serait un fort compétiteur pour la cistude, ce qui n’a pas encore été prouvé scientifiquement.
Répartition
Originaire des Etats-Unis (tout le long de la vallée du Mississippi), la Tortue de Floride fut introduite sur le territoire français dès 1981, vendue dans les animaleries puis relâchée par les propriétaires lassés de l’animal. La distribution éparse de l’espèce dans la région montre bien que ces individus ont été lâchés par les aquariophiles, et surtout, que le phénomène touche l’ensemble de la région.
On peut s’inquiéter de la progression dans le temps du nombre de sites où l’espèce est présente (dû aux lâchers) et de la progression future de l’animal dans la région (par la reproduction et la migration des adultes). En effet, on ignore encore l’impact exact que peut avoir cette tortue sur les peuplements d’Amphibiens, surtout dans des endroits déjà très sensibles.
Depuis 1998, la Tortue de Floride est interdite d’importation et de vente dans les animaleries, mais a été trop facilement remplacée par des cousines proches (comme Pseudemys floridana LE CONTE, 1830) qui ont la même biologie que la Floride.
D’autres espèces aquatiques qui n’ont jamais cessé d’être importées et relâchées comme les tortues happeuses (Chelydra serpentina (LINNÉ, 1758)) et alligators (Macroclemys temminckii (HARLAN, 1835)), ont déjà fait l’objet d’observations, mais restent difficilement observables car plus discrètes et beaucoup plus rares.
Mickaël GUILLON