Outarde canepetière

En plaine cultivée : cultures de printemps (mâles) et prairies,
jachères, luzernes (femelles). La ponte est déposée dans une
végétation de 30 à 50 cm de hauteur. Le couvert doit leur permettre de se dissimuler et de s’y déplacer facilement, ce qui exclut maïs, tournesol, pois, la majorité des céréales à paille (blé, orge,…).

Prospection de fin avril à fin août, les mâles cessent de chanter fin juillet. Les femelles pondent de mai à août et accompagnent leurs poussins pendant 4 semaines.

Chant du mâle audible toute la journée et la nuit à 500 m et plus. La présence de plusieurs mâles ensemble, un mâle qui court, cou rentré et collerette gonflée indiquent presque à coup sûr la présence de
femelles. (mais attention à la confusion avec une posture d’alerte).

Circuler sur les chemins en vous arrêtant régulièrement. Une fois un mâle repéré, respecter une distance d’au moins 300 m et rechercher la présence de femelles. En mai et juin, rechercher attentivement les cantonnements de femelles (prairie, luzerne, jachère), également à distance des sites de parade. Une femelle qui reste visible dans une parcelle lors d’une fauche y a son nid.

Restez dans votre voiture (utilisez un support de vitre). Repliez-vous si le mâle s’éloigne (même s’il continue à chanter). En aucun cas, vous ne devez pénétrer dans la parcelle.

20 à 22 jours, par la femelle seule. 1 ponte de 2 à 4 œufs, ponte de remplacement possible.

Envol possible des jeunes (petit vol) à 3 semaines.

Alain ARMOUET, GODS

Faucon pèlerin

Espèce rupestre qui recherche les parois pourvues de corniches
recouvertes de terre ou de végétation, situées dans la partie
supérieure, offrant ainsi un grand champ de vision. Niche également sur de grands édifices en milieu urbain ou dans un ancien nid de corvidés à la cime d’un arbre ou sur un pylône électrique.

Installation du couple dès la fin février. Dispersion des jeunes en juillet. Le couple peut rester cantonné quelques mois après la
nidification.

Outre la présence permanente des adultes, des comportements
typiques peuvent être observés : acrobaties aériennes du mâle
simulant des attaques de chasse, salutation envers la femelle ou échanges de proies. La défense du territoire est de plus en plus
marquée. Ces comportements sont en général accompagnés de cris brefs. Des estivants non-nicheurs sont quelquefois notés sur des milieux présumés favorables (plaines avec pylônes HT, falaises).

Une étude préalable de la carte IGN permet de localiser les zones favorables. Prospecter d’abord les secteurs rocheux, mais aussi les carrières désaffectées. L’observation des lieux à la lunette doit
toujours s’effectuer à une distance respectable, 200 mètres
minimum.

Espèce très sensible. Toute présence proche (rayon de 200
mètres autour du site) peut mettre en grand danger la nidification et même la présence du couple sur le site.

30 à 40 jours, 4 œufs en général, 1 seule ponte, pic des pontes à
mi-mars.

Les jeunes vont rester sur l’aire 20 jours, protégés des intempéries et nourris par les deux parents. Puis ils resteront 15 jours autour de l’aire jusqu’à leur envol. Volants, les jeunes sont encore nourris par les deux parents et apprennent en même temps les techniques de chasse.

Eric JEAMET, LPO Vienne

Busard des roseaux

Nicheur en zone humide mais également en culture céréalière ; l’aire, plateforme cylindrique au sol, est construite par la femelle dans divers milieux à végétation assez dense (phragmitaie, cariçaies, blé, orge).

De mars à juillet.

Confusion possible avec la Buse variable (plus grand, plus svelte), avec le Milan noir (tête brune, queue échancrée) ou, pour les mâles clairs, avec le Busard Saint-Martin (dessous clair, vol dynamique) ; vol typique plané à faible hauteur (ailes nettement relevées en « v »). Nombreux mâles à plumage atypique (en Deux-Sèvres, mâles
généralement en plumage femelle.)

Dès la fin de l’hiver, les parades se composent d’acrobaties
aériennes du mâle (piqués, chandelles, vrilles) avec cris rauques et plaintifs. Le transport de matériaux (paille, branchettes), de proies, ou les passages de proies (en vol) sont de bons indicateurs, ainsi que les comportements de défense du territoire (alarme, attaque contre d’autres espèces).

Transect en milieu favorable et affût (recherche des indices de
présences). En milieu ouvert, suivre à distance (voiture, longue-vue) les transports de proies (ne va pas au nid si l’observateur est détecté).

Niche à l’écart des activités humaines mais abandonne rarement sa nichée.

3 à 6 œufs selon la disponibilité alimentaire, pondus fin mars (parfois ponte de remplacement ; la femelle couve pendant 31 à 34 jours.

Les jeunes restent 30 à 40 jours au nid, et volent correctement à partir de 55 jours.

Victor TURPAUD-FIZZALA, LPO Charente-Maritime

Circaète Jean-le-Blanc

Aire assez petite, souvent au sommet d’un arbre (idéalement pin tabulaire) mais également sur les branches les plus basses à 2-3
mètres du sol, à l’intérieur de (grands) massifs forestiers.

De mi-avril à fin août.

Attention aux Buses variables pâles, au Balbuzard pêcheur. Vol de chasse battu sur place avec pattes pendantes et tête arquée vers le sol.

Manifestations territoriales (cou tendu, cris plaintifs « mii-OK », « kiou »), avec deux comportements : l’attitude de « vautour » ou
d’intimidation (l’oiseau arque les ailes au maximum vers l’avant, tend le cou avec les pattes pendantes) et le vol en feston ascendant,
l’oiseau se cambrant au sommet de la trajectoire. Vol en tandem du couple l’un au dessus de l’autre, pattes pendantes, regroupant parfois plusieurs individus ou couples. Transports de matériaux pour le nid et de nourriture (serpent dépassant du bec). Chasse jusqu’à 15 km de son nid. Le jeune de l’année précédente peut revenir sur le territoire familial et se faire chasser par les adultes (ce n’est pas un
comportement territorial face à un autre couple).

Surveillance des parades et des (rares) allers-retours pour nourrir le poussin (heures chaudes de juin à août) ; prospection hivernale pour découvrir les aires, puis visite en été (assez fidèle au site mais aire difficile à repérer).

Très sensible en période de reproduction.

Elle débute en avril, 45 à 47 jours. Un seul œuf, une seule couvée.

Sortie du jeune du nid à 70-80 jours. Dépendant après sa sortie, peut être entendu harcelant les parents réclamant sa nourriture.

David PINAUD, GODS

Fuligule morillon

Lacs et les étangs assez vastes entourés de végétation (roseaux,
laîches, joncs). Nid caché dans la végétation et toujours à proximité de l’eau, consistant en une litière de feuilles et d’herbes sèches
garnie de duvet.

Un des anatidés nichant le plus tardivement. Les derniers migrateurs passent fin mars début avril. Les nicheurs sont à rechercher de
mi-avril à juillet.

Parade nuptiale très caractéristique : le mâle cercle autour de la
femelle, crie et trempe le bec dans l’eau. Une femelle accompagnée de canetons reste l’indice de reproduction le plus facile à relever.

Affût, de préférence tôt le matin.

Espèce sensible en période de reproduction. Ne pas rechercher les nids.

25 jours en moyenne, 6 à 12 œufs, éclosion : de mi-mai à fin juillet (24 juin : 9 canetons de moins d’une semaine observés en Vienne).Une seule couvée, possibilité d’une ponte de remplacement.

Nidifuges dès l’éclosion, volants au bout de 45/50 jours ; la femelle quitte en général les jeunes avant leur envol.

François LECOMTE, LPO Vienne

Fuligule milouin

Étangs d’eau douce peu profonds en milieu ouvert, parfois sur
ballastières ou lagunages de station d’épuration. Nids dans la
végétation rivulaire.

A partir de fin mars et jusqu’à fin mai, les Milouins se rassemblent sur certains plans d’eau pour des parades nuptiales de type
communautaire. La notion de couple étant assez floue et lâche chez cette espèce, mieux vaut dénombrer les mâles présents pour évaluer la population nicheuse (un nombre non négligeable de femelles ne se reproduisent pas dans leur 1ère année).

Les femelles installent leur nid avec une extrême discrétion, parfois sur des étangs où aucune parade ni aucun mâle n’a été observé
auparavant. L’entrée furtive d’une femelle seule dans la végétation rivulaire est un bon indice de nidification. Hors découverte fortuite d’un nid ou de coquille d’œuf, la seule preuve formelle de
reproduction reste l’observation directe des nichées, assez
facilement observables car évoluant souvent en pleine eau.

Poste fixe d’observation en bordure d’étang.

Assez peu farouche en période de reproduction.

Environ 25 jours. Une seule ponte normale de 8 à 10 œufs (extrêmes : 4 à 14). Éclosions de début mai à mi-juillet (date moyenne en Deux-Sèvres : 12 juin) et souvent synchrones sur un même plan d’eau. Ponte de remplacement possible.

Peu après l’éclosion, femelle et poussins quittent le nid pour les sites d’alimentation. Sauf exception, les canetons restent avec la femelle jusqu’à l’âge d’envol à 50-55 jours.

Michel FOUQUET, ONCFS-GODS

Sarcelle d’été

Nicheur rare et localisé dans la région. Espèce nichant au sol, le nid est une petite dépression tapissée d’herbes, de duvet et quelques plumes. Sa nidification est à rechercher après la fin mars dans les zones humides riches en végétation aquatique : queues d’étangs, rives de certains cours d’eau, lagunes ou mares bocagères.

Les premiers migrateurs arrivent dès la fin février. Ils ne seront
vraiment actifs qu’entre la mi-mars et la mi-mai. Aussitôt arrivés sur les sites de nidification, les couples se forment et le mâle devient très territorial. Il défendra la femelle et les jeunes avec énergie.

Le mâle est vite trahi par son chant très caractéristique (comme le frottement des doigts sur un peigne). La femelle est quant à elle très discrète et arbore un plumage marron très mimétique. Lorsque le couple sent un danger proche, il peut feindre une blessure et orienter le prédateur ou l’observateur trop curieux dans une direction
opposée à celle du nid.

Assez méfiante en migration. Espèce sensible en période de
nidification, la recherche de nid est à proscrire car elle entraîne un risque de piétinement des œufs.

Les œufs, de 8 à 11, seront couvés par la femelle pendant 21 à 23 jours. Une seule couvée.

Les canetons sont nidifuges et suivent leur mère dès la naissance. Ils seront aptes au vol au bout de 5 à 6 semaines et partiront en
migration dès la fin juillet.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Sarcelle d’hiver

Présent dans les milieux humides pauvres et acides, souvent boisés (saulaies), sur des eaux douces ou saumâtres. Niche au sol dans la végétation et recherche des caches herbeuses assez denses (roselières, cariçaies)

Se cantonne sur les sites de reproduction dès le mois de mars et peut être présent jusqu’en septembre. Ponte de mars à juillet.

Le plus petit canard, miroir vert brillant sur les ailes en vol.
Dimorphisme sexuel. Confusion avec la Sarcelle d’été possible pour les femelles.

Parade discrète, mouvements du mâle autour de la femelle,
accompagné d’un bruit de crécelle et de “krluc…kruuc…kric” brefs et clairs.

Visuelle et auditive. Recherche d’avril à mai d’individus cantonnés et des indices de présence (parades, poursuites, alarme) sur les zones favorables.

Espèce sensible.

Une seule ponte par an de 8 à 12 œufs, incubation de 21 à 28 jours.

Les jeunes, nidifuges, volent entre 25 et 30 jours. Envol étalé dans le temps, entre juin et la fin de septembre avec une moyenne fin juin début juillet.

Nicolas GENDRE, LPO Charente-Maritime

Canard chipeau

Affectionne les eaux peu profondes (douces ou peu saumâtres) avec riche végétation submergée ; nid (creux au sol garni de duvet) en milieu sec (roseaux, phragmites, touffes de joncs, buissons
prairies..), toujours à proximité de l’eau.

Migrateur (hivernant localisé) ; les couples se cantonnent et paradent dès fin mars, et la reproduction s’étale jusqu’à fin juin.

Confusion possible avec la cane du Colvert (miroir bleu bordé de blanc, ventre brun) ou du Siffleur (petit bec, pas de miroir blanc).

Présence de couples ou de groupes sur une zone de nourrissage au printemps. Parades : le mâle lève et abaisse la tête en émettant un sifflement. La poursuite d’une femelle par un ou plusieurs mâles est un bon indicateur du site de cantonnement ; observation de cane avec juvéniles non volants.

Recherche dès fin mars des indices de présence (parades, poursuites, alarme) sur les zones potentielles de nourrissage (lagunes, étangs, marais).

Assez craintif, peu sociable, sensible au dérangement (activités
humaines, prédateurs) ; durant la fin de l’incubation la femelle reste au nid malgré le dérangement.

Les femelles, fidèles au site, pondent jusqu’à 10 œufs de mi-avril à fin juin. Les éclosions s’étalent de début mai à mi-juillet. La cane élève seule les jeunes, qui s’émancipent à l’âge de 45 à 50 jours. Les premiers jeunes volent à partir du 20 juin, mais certains non volants sont parfois observés jusqu’à fin août.

Victor TUZAUD-FIZZALA, LPO Charente-Maritime

Cygne tuberculé

Marais, étangs, rivières calmes, bordés de rives à couverture
végétale riche en grandes herbes, en roseaux. Gros nid bâti au sol à proximité de l’eau, constitué de branchages et de débris divers.

Présent toute l’année, ponte de fin mars à avril-mai, puis juvéniles gris puis bruns longtemps repérables (livrée “apaisante” pour les mâles adultes, agressifs).

Mâle à tubercule plus gros, très territorial, posture de menace, ailes dressées comme des voiles et tête abaissée sur le dos ; cri “ gaoh ” assez sonore chez les individus cherchant à s’accoupler. Nid,
femelle avec jeunes non volants.

Transect le long des berges riches en grandes herbes (phragmites, joncs, …).

Peu sensible, mais attention au comportement menaçant du mâle.

34 à 36 jours par la femelle seule, 3-4 à 9-10 œufs, éclosion d’avril à juin, une seule couvée par an.

Dès l’éclosion (nidifuges) ; les jeunes sont élevés et protégés par les deux parents, et ne s’envolent que 4 mois et demi plus tard. La
cohésion familiale reste forte pendant plusieurs mois encore, jusqu’à la saison de reproduction suivante.

Danièle PARVERY, Charente Nature